mercredi 31 octobre 2007

Politique - L'argent public fait le bonheur

La rémunération annuelle du chef de l'Etat français vient de passer tranquillement de 101 488 à 240 000 euros, soit une augmentation de 140%.
Au sein d'un Etat que le Premier Ministre lui-même désigne comme "en faillite" cela parait une blague. Et bien pas du tout. C'est pour plus de transparence.
Une transparence venant de celui qui, à peine élu, donnait une carte bleue à sa désormais ex-femme, voilà qui laisse perplexe mais confirme l'avènement du premier Président de la République "bling-bling".
Et puis il ne fait que s'aligner sur les autres grands de ce monde ; Sauf que l'on oublie tout de même de préciser que le Président français possède un patrimoine immobilier supérieur même à celui... de la reine d'Angleterre...
Le tout est annoncé lors d'un passage en Corse de l'ensemble du gouvernement, 11 ministres et 6 secrétaires d'Etat. Le deuxième conseil des ministres décentralisé après celui de Strasbourg qui coûta au bas mot, selon la Préfecture, 100 000 euros. Le corse sera un peu plus coûteux voyez vous car il a réquisitionné deux airbus et fait venir... 1500 policiers et gendarmes en renfort.
En conclusion du Grenelle de l'environnement, c'est un peu lourd certes mais quand on aime...

Prochaine étape, "peut être dans les DOM-TOM", curieux je ne l'imaginais pas à Dunkerque !
Mais attention, toujours soucieux de faire des économies, et jamais à court de contradiction, le président a annoncé l'ouverture prochaine de ligne aérienne sur la Corse à... bas coût !

Ah qu'il est loin ce temps insouciant de la campagne présidentielle où Nicolas s'enflammait prenant des accents presque gaulliens ou napoléoniens devant une foule conquise.

extraits du discours du candidat Sarkozy à Tours - 10 avril 2007

"Etre Président de la République tel que je le conçois, c’est une ascèse, c’est l’oubli de soi, de son bonheur personnel, de ses sentiments, de ses intérêts pour ne plus avoir en tête que le bonheur des Français, le prestige de la France, la grandeur de l’Etat et le bien commun."

...

"Il ne faut pas être candidat à la Présidence de la République si l’on ne se sent pas capable de donner l’exemple et de s’imposer à soi-même les sacrifices que l’on demande aux autres."

...

"Je veux un Etat qui ne gaspille pas l’argent public. En gaspillant l’argent public on gaspille la peine du travailleur. L’argent qu’on lui prélève, le travailleur l’a gagné avec sa fatigue. L’argent public, c’est l’argent des Français. Cet argent, moralement, on n’a pas le droit de le gaspiller parce qu’il a été durement gagné. Cet argent il faut le respecter, il ne faut le dépenser que pour ce qui est utile. Cet argent c’est celui de la solidarité, du service public, de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de la recherche... On n’a pas le droit d’en gaspiller un euro, d’en détourner un euro. Il faut avoir le courage de remettre en cause les dépenses inutiles. Il faut avoir le courage de supprimer les dépenses inutiles pour pouvoir payer les dépenses utiles."

lundi 29 octobre 2007

Football - Lille au bord du gouffre


La douzième journée de championnat a fait tomber les masques. Les feux de la Ligue des Champions 2006-2007 sont définitivement éteints. Les frimats de l'hiver s'affirment pour le club nordiste qui doit se méfier du froid polaire de la Ligue 2...
Un début de saison plutôt prometteur gaché par de nombreuses égalisations ont laissé le Losc à la merci. A la merci d'une belle place au classement pour quelques victoires de plus. A la merci d'une position délicate si les résultats ne s'enchainaient pas. En deux semaines comme autant de défaites face à de modestes promus, Lille a choisi son camp : ce sera le bas de tableau en compagnie d'autres surprises telles Lens, PSG ou Marseille.
Il y a un an le coeur plein d'allégresse je terminais mon sac pour un long déplacement vers Athênes, ses trésors antiques et son stade olympique... un an plus tard il ne reste plus rien de l'épopée européenne jusqu'à ce 8° de finale de toutes les duperies où Manchester, honteusement protégé, éliminait les Bodmer, Keita, Tavlaridis, Schmitz, Odemwinguie, Chalmé, Vitakic et Cie.
Autant de joueurs partis et peu remplacés l'été venu : nous n'avons qu'un seul défenseur central pour faire la saison (Plestan), une hérésie coupable ! Yanes, le colombien, jouait parait il au foot dans son pays ; Maric perdu en Grèce se perd dans la capitale des Flandres ; Béria meilleur latéral droit de ligue 2 ne joue pas à son poste ; Kluivert reprend, il lui faudra du temps.
Tout cela est donc bien léger dans la durée d'où notre inextricable dégringolade que les espoirs lillois accentuent par leurs limites : Fauvergue ne passe pas le cap de la Ligue 1, Mirallas, néo international sénior belge peine encore dans l'efficacité.
Reste les valeurs sûres comme Makoun, Cabaye et les deux satisfactions de ce début de saison Lichsteinher et Bastos. Mais le premier nommé ne fera sûrement pas de vieux os la CAN terminé et le second, capitaine des Espoirs français, ne manquera pas de sollicitations.
C'est donc un groupe fissuré, sans grand talent ni homogènéité qui doit emmener Lille dans son grand Stade. Drôle de mission pour Claude Puel, un entraîneur populaire, respecté mais dont les méthodes, la tactique et le message posent aujourd'hui question.
Ne nous y trompons pas, la méforme n'est pas passagère et le risque réél. Dans ce monde du sport de haut niveau seul le résultat compte et les chiffres sont édifiants :
sur les matchs retour de la saison passée, le Losc engrange 3 victoires, 3 nuls, et... 12 défaites, soit 12 points.
Cette saison, 12 matchs nous rapportent 2 victoires et 7 nuls, soit 13 points.
Conclusion, sur ses 30 derniers matchs, Lille prend 25 points, un parcours de dernier de Ligue 1 tout simplement.
Parler de manque de réalisme, de panne de réussite voire de jeunesse ne peut suffire. Le club est au bord du gouffre et le silence et l'effacement du président dans ce contexte est assourdissant.
La claque strasbourgeoise servira t'elle de déclic ? Il faut l'espérer car sinon c'est à désespérer... Pour autant le discours étrangement distant d'un entraîneur se désolidarisant de ses joueurs n'est pas pour me rassurer. Avec un tel bilan sur 30 matchs, Puel doit se remettre en cause. Ses systèmes sont archi connus et déficients. Le plus inquiétant c'est comme lors de l'élimination face à Lens, une équipe bis alignée qui montre notre degré de suffisance.
Le dernier match est à ce titre édifiant. Patrick Kluivert titularisé est sorti sans ménagement dès la 30° minute. Blessure réveillée ou pas, cela fait désordre d'autant qu'à son retrait le score était de 0/0... l'équipe a laché ensuite... quel est le lien ?
attention la ligue des champions est bien loin, Gueugnon, Boulogne ou Reims, c'est beaucoup plus prés...

samedi 27 octobre 2007

Société - Les rencontres rendent intelligents

En ces temps de renfermement sur soi, de peur exacerbée de l'autre, de recherche perpétuelle de bouc émissaire, de pensée unique véhiculée par un nombre restreint d'intervenant, il est rafraichissant d'entendre d'autres sons à défaut d'images car les grands médias sont trop accaparés sûrement. Des personnalités riches, fortes, puissantes existent, sis, dont les opinions interpellent et c'est tant mieux.
Albert Jacquart était ainsi à Nancy. Ce généticien membre du comité consultatif national d'éthique n'a pas manqué d'aborder la problématique d'éventuels prélévements d'ADN. Rappelant au passage que nous avions tous un ADN, il estime que "on ne peut réduire un homme à son ADN".
Ouf nous voilà sur une autre planète, un endroit où l'on réfléchit, où l'on parle calmement et posément, où l'on n'intervient p
as qu'en prévision de l'impact de ce que l'on va dire. Cela fait bizarre.
"La terre est toute petite et accueillera bientôt 8 milliards de personnes. Les mouvements migratoires sont obligatoires et il faudra s'adapter".
Cette évocation simple des enjeux de demain loin de toute ambition politique laisse pantois. Pour cet humaniste chantre de la sensibilisation le salut passe dans les échanges, les rencontres quand d'autres pronent un protectionnisme à tout crin ou le droit du sang voire un nouveau droit, celui de l'ADN, doit prévaloir.
Sa philosophie est volontariste, ambitieuse et en même temps effroyablement éloignée des débats actuels : « Je n'ai pas de solution : mon objectif, ce n'est pas de construire la société de demain, c'est de montrer qu'elle ne doit pas ressembler à celle d'aujourd'hui. »
Nous voilà à l'orée de discussions fabuleusement riches et d'engagements citoyens autrement plus conséquent que lors d'un Grenelle de l'environnement si limité à nos petites frontières. Saurons nous saisir ces perches ? repousser les frontières, enrêver de nouvelles plus éloignées ?
Des frontières... tout se passe actuellement comme si notre société inventait chaque jour de nouvelles restrictions, de nou
velles barrières, bâtissait des murs de protection contre toutes les menaces à venir. Car l'avenir fait forcément peur, il est forcément menaçant et notre souci quotidien est de nous protéger, de nous préserver. Le mouvement d'opinion à l'encontre des fonctionnaires en France est à ce titre assez cocasse car l'esprit décrié du petit travail tranquille est celui défendu par une majorité d'entre nous à l'échelle de notre quotidien :vivre au sein d'un petit pays tranquille une petite vie tranquille. En fait on rêve donc de devenir suisse...
Cela peut plus facilement expliquer pourquoi les grands problèmes économiques de ce monde nous passent tellement au-dessus, la France, en premier lieu ses politiques, ne se passionnant que pour ses débats intérieurs : prix du baril de pétrole, taux d'échange dollard-euro, qualité de la production chinoise, menaces islamiques, famines, guerres civiles...
Aux antipodes se trouve Titouan Lamazou dont l'ouvrage "Femmes du monde" (et l'exposition parisienne qui y est consacrée) est une authentique merveille. De ces portraits de femmes du monde entier, rencontrées, dessinées, p
hotographiées, ressort une beauté, une humanité, une diversité superbes.
Au-delà, ce grand navigateur, aventurier, homme libre pointe du doigt un des grands malaises de notre temps : "Je ne m'étais pas rendu compte à quel point la libre circulation en ce monde s'était dégradée depuis 30 ans." Et son voyage date d'avant septembre 2001 alors imaginez...
Et d'avoir cette formule particulièrement saisissante "Les Etats-Nations sont devenus des Etats-prisons pour le plus grand nombre de leurs ressortissants".
C'est donc le thème du déplacement qui parait pour lui au coeur de nos dysfonctionnements. Le déplacement des hommes, pas celui des marchandises ou des données. A l'heure de l'internet, de la vitesse, de la mondialisation, les cultures ne se partageraient pas, les échanges autres que commerciaux ne pourraient se réaliser. Ainsi se défendraient les nations devant le risque de changement, d'évolution, la peur de demain.
Pour se présenter et expliquer son attachement à la planète plutôt qu'à un pays, il a cette formule magique : "Je suis béarnais par mon père et... romantique par ma mère".
Alors que notre pays se félicite d'une protection future basée sur le fichier ADN des nouveaux-venus comme panacée à notre confort, les voix de ces deux hommes brillants peut nous inciter à penser que tout n'est pas aussi simple ni aussi simpliste. Ouf.
Puis ça donne envie de voyager aussi, et ça redonne ses lettres de noblesse au romantique, quand la romancière
Louky Bersianik écrit "La liberté devrait être le seul romantisme de l'ëtre humain. C'est cela qui est respectable dans l'homme"...

vendredi 26 octobre 2007

Le chiffre - 20 ...


20, c'est le nombre de CDD sénior signés sur l'ensemble du territoire français depuis la mise en oeuvre de ce nouveau contrat de travail, il y a plus d'un an.

"Je me réjouis que les partenaires sociaux aient trouvé les voies d'un accord qui marque une véritable rupture avec les logiques du passé" . "J'y vois le signe de la vitalité du dialogue social, auquel je suis particulièrement attaché". "Comme je m'y étais engagé dans ma déclaration de politique générale, j'entends maintenant bâtir, à partir de cet accord, un plan stratégique ambitieux en faveur de l'emploi des seniors" .
Dominique de Villepin. Octobre 2005

Chiffres clés

• Taux d’emploi des seniors (55-64 ans) en France : 36,8% (moyenne de l’UE : 42%).

• La France est en 11ème position parmi les pays européens.

• Age moyen de cessation définitive d’activité : 58 ans.

• A 50 ans, probabilité d’embauche 2 fois inférieure à celle des 30-49 ans.

• En 2050, 1/3 de la population aura plus de 60 ans.

• Objectif pour 2010 fixé par le sommet de Stockholm : taux d’emploi de 50%...

jeudi 25 octobre 2007

Environnement - Le grenelle de la honte

Le Grenelle de l'Environnement qui vient de s'achever consacre la mise en place d'une véritable révolution écologique en France. L'environnement sera désormais au coeur des politiques publiques.
Cela risque de ne pas se faire tout seul...
Première application dans le Loiret, dans la jolie petite bourgade de Saint-Jacques-de-la Lande où le Préfet a sagement mis en centre de rétention deux menaces de pollution en provenance de Moldavie. Soucieux de préserver notre territoire de sa blancheur écarlate, il n'a pas hésité à mettre en garde à vue un enfant de .... trois semaines. Malheureusement, les bons réflexes écologiques ne sont pas encore bien conditionnés par tous puisque le juge des libertés et de la détention a refusé de prolonger l'arrestation au nom de la Convention européenne des droits de l'Homme. Si l'Europe s'en mèle et nous empêche d'appliquer notre tri sélectif, comment deviendra t'on une France propre je vous le demande ! Libéré, le bébé peut donc de nouveau polluer en toute tranquillité !
Deuxième illustration de cette nouvelle politique, la chasse à la marée noire judiciaire qui a été courageusement et démocratiquement lancée par la Gardienne des Seaux devant la prolifération des robes noires. Il y en aurait partout, y compris dans des endroits trés reculés, sisi même en dehors de Paris alors rendez-vous compte !!! Ni une ni deux, notre nettoyeuse arpente le pays et promet d'éradiquer les foyers menaçants : une cinquantaine ont déjà été fermés, d'autres vont suivre, demain elle vient d'ailleurs libérer la lorraine, ouf, une sorte de Jeanne d'Arc de l'écologie va nous sauver. Merci.
Troisième exemple de cette révolution verte, la présentation, par un éminent chercheur, de ses premières conclusions sur la manière de transformer le plomb en or : Arnaud Lagardère était en effet reçu par une commission parlementaire pour expliquer comment il a pu, à partir d'actions achetées à l'Etat les revendre, dont une partie... à l'Etat via la CDC, avant la chute des cours liés aux retards de construction de l'A380. Le tout... "en toute décontraction" selon ses propres dires, et sans rien savoir ce qui augure d'une nouvelle politique économique particulièrement peu salissante mais accessible à tous.
Initiative heureuse d'Air France dans ce contexte qui sent bon mai 68 voire Woodstock, afin de préserver la couche d'ozone, la compagnie française s'est spontanément mise en grève pour quatre jours afin de limiter l'impact nocif du kérosène. Un mouvement que pourrait accompagner Sud rail, comme tous les mouvements, même si "l'on ne comprend pas bien pourquoi" estimait, confus, Nicolas Hulot.
Notons qu'il convient de se prémunir des dérives toujours possibles comme cette propension de certains propriétaires de chiens à vouloir absolument leur donner chaque jour de la chair fraiche humaine. A l'inverse, quelle leçon pour toutes ces mères modernes qui ont abandonné le goût et la qualité et vont jusqu'à tout congeler, y compris leurs bébés.
On le voit la révolution est en marche pas à pas mais il faudra du temps c'est certain.
Quand on voit tous ces gens qui veulent être recyclés par un régime spécial on se dit qu'une lame de fond est en train de se former. Les rues se remplissent même de blouses blanches, c'est tout de même autre chose que des robes noires ! Le terrain semble donc propice et, déjà, parait force d'exemple pour le monde entier, quel grand dessein nous attend !
La californie a décidé de s'associer en faisant table rase de sa politique immobiliére sauvage : des centaines de maison sont ainsi brulées au nom de l'environnement nouveau. Idem au Pakistan ou un convoi transportant sûrement des pesticides a été promptement détruit.
La France retrouve son rang de grande puissance via le bio, quelle stratégie.
Et ce n'est pas fini. Le 15 novembre sortie d'un breuvage naturel aux multiples effets, on l'appelera le Beaujolais, mais nouveau bien sûr !

mercredi 24 octobre 2007

Réapparition - on a retrouvé Simone Veil !!


Je l'avais perdu un jour de mars 2007, jour de la femme, jour où elle annonça son soutien à Nicolas Sarkozy. Dans un contexte électoral besogneux où de faméliques candidats s'évertuaient à vouloir faire rêver, son ralliement surprit.

Pour cette ancienne Ministre de la Santé, voilà qui laissait craindre pour sa santé politique, ça sentait le combat de trop pour cette habituée des joutes parlementaires dont on se souvient du lynchage qui fut le sien à l'Assemblée Nationale. Jeune députée, elle présentait un projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse dans une chambre masculine, vieille France et catholique. On se disait qu'en 2007 cela sentait le ralliement tardif, irréfléchi, le lobbying jusqu'au boutiste.
Les premiers temps semblaient nous donner raison quand on l'a vit bien mal en point lorque son ami Nicolas évoqua son futur Ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.
Rescapée d'Auschwitz, elle avait semblé construire son parcours politique sur la réconciliation et la tolérance tandis que, première femme Présidente du Parlement Européen, elle s'attacha à construire et grandir. Magistrate elle combattit les injustices. Bonjour l'erreur d'aiguillage !
Discrète depuis l'élection, peut être était elle arrivée au bout de sa route, une route souvent courageuse et indépendante.
Heureusement, celle qui fut longtemps une des personnalités préférées des français n'a pas perdu son franc parlé.
En visite en Lorraine à l'invitation d'un collège qui lui dédie sa salle de conférence, elle a affirmé son opposition à l'amendement Mariani sur les tests ADN. Ancienne membre du Haut Comité à l'Intégration, son jugement n'est pas anodin et rappelle que le dispositif semble bien lourd pour un unique usage.
Car si nous voulons d'une société pure et parfaite pourquoi ne pas généraliser le test ADN à tous les citoyens français ? pourquoi ne pas enregistrer les bébés dés leur naissance ?
Parallèlement, elle a contesté l'obligation faite aux professeurs de lire la lettre de Guy Môcquet jugeant qu'ils étaient en mesure de déterminer seuls les textes appropriés. C'est tout de même la présidente d'Honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah qui le dit...
C'est vrai qu'autant je comprendrais une journée de la résistance qui rendrait hommage partout en France aux actes héroiques de ces francs-tireurs souvent esseulés, autant j'ai du mal avec cette politisation d'un courageux militant communiste sacrifié, exécuté comme otage des nazis.
La résistance française et son corollaire, la non-résistance française, méritent une autre réflexion, un autre engagement que ce symbôle construit à la va-vite. Pourquoi si peu de Français résistèrent ? pourquoi le Maréchal Pétain resta t'il si longtemps populaire ? Pourquoi n'avons nous pas été capables de défendre notre pays puis de le reconquérir ?
voilà des enjeux majeurs à discuter avec tous, les jeunes bien sûr mais les vieux aussi, ainsi que ceux qui furent de la génération de la guerre d'Indochine ou d'Algérie...d'autres défaites...
un vrai débat national que notre zébulon président ne veut pas lui qui exècre la repentance.
Pourtant la résistance est trop complexe pour être ainsi raccourcie : la résistance de la première heure, celle de la dernière heure, la résistance en réseau, celle individuelle, la résistance discrète, la résistance légendaire, ceux qui s'en sont sortis, ceux qui sont morts, au combat ou torturés, ceux qui furent trahis, ceux qui n'eurent pas de chance, ceux qui ne furent pas soutenus...
Fort heureusement et dans de nombreuses classes cette commémoration fut l'occasion d'élargir le débat à d'autres écrits, d'autres références. C'est déjà ça. Bravo à la bonne conscience populaire, au bon sens professionnel du corps professoral, à la curiosité de notre jeunesse face à la légèreté et à l'inconséquence de nos politiques.
Preuve qu'encore aujourd'hui les élus ne peuvent s'approprier la résistance, une résistance dont ils furent souvent à droite comme à gauche trés éloignés.
Pour apporter ma contribution à cette journée, voici un texte sur les Glières, le témoignage d'un... milicien français :

Extrait d'une lettre d'un milicien, interceptée par la Résistance, cité in Histoire de la Milice, p. 340 et in Glières, première bataille de la Résistance, p. 145.

"On tombe sur une patrouille allemande qui se met en batterie sur nous. Aussitôt, j'ai crié : "Französische Miliz !" Ils ont compris. Je me suis expliqué avec leur sous-officier qui s'est mis à ma disposition pour attaquer en ligne de bataille ; je l'ai guidé et, sur mes renseignements, nous avons fouillé la campagne. Après avoir patrouillé, je lui ai dit que le type était sans doute caché dans les bois ; il m'a remercié et nous sommes partis chacun de notre côté. On est très estimé des Allemands et, quand ils nous voient, ils viennent tous nous serrer la main.

Dans la nuit d'avant-hier, nous avons pris trois types. J'étais couché et on m'a fait lever à ce moment. On est parti à trois dans la nature et, à un croisement de chemins, on les a fait passer devant ; on a armé nos mitraillettes et, sans rien leur dire, on leur a lâché des rafales dans le dos. Ils sont tombés sans faire "ouf". Ensuite, j'ai pris mon parabellum et je leur ai tiré une balle à chacun dans la tempe. J'étais content comme tout et c'est une petite vengeance bien minime à côté de ce qu'on leur doit."

Passant, va dire à la France que ceux qui sont tombés ici sont morts selon son coeur.
André Malraux aux Glières.

lundi 22 octobre 2007

La phrase du jour - 22 octobre 2007


"Il n'a pas perçu de l'argent pour son travail, ses efforts, son mérite, non. Il ne s'est enrichi que du seul fait de sa filiation, d'une solidarité familiale injuste, dévoyée, honteuse. C'est une honte pour ce pays et la République française"
Procureur Romain Victor
Pierre-Philippe Pasqua, 59 ans, aurait perçu sans jamais travailler 1,835 million de dollars. En fuite en Tunisie depuis plusieurs années, il est revenu le 28 septembre car il comptait sur le "changement de climat en France"...

dimanche 21 octobre 2007

Liberté de la presse, l'appel des pros

snj (Syndicat National des Journalistes) snj-cgt usj-cfdt sj-cftcfo

Intersyndicale des Journalistes
Il n'y a pas de démocratie sans liberté de la presse

Les syndicats de journalistes, réunis pour la première fois depuis quinze ans, s'adressent à tous les français pour proposer une loi garantissant l'indépendance des rédactions, à l'heure où les dérives déontologiques, les rachats de médias et les pressions sur le contenu de l'information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable.
http://www.intersj.info/



Les syndicats avancent les propositions de modification législatives suivantes :

CHAQUE TITRE (écrit, audiovisuel,multimédia) devra disposer d’une équipe rédactionnelle permanente et autonome composée de journalistes professionnels au sens de l’article L 761-2 du Code du travail (dans sa version actuelle).Le recours à des journalistes non permanents (CDD ou pigistes) ne sera autorisé que dans le cas de remplacements prévus par la législation en vigueur ou pour renforcer la qualité d’expertise de la rédaction dans un domaine particulier.

LA LOI FERA OBLIGATION à l’éditeur de remettre chaque année aux institutions représentatives du personnel, en même temps que ses comptes annuels, la composiIl n'y a pas de démocratie sans libeté de la pressetion de cette équipe rédactionnelle en y faisant apparaître le nombre de journalistes précaires et de correspondants locaux de presse. En cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues.

QUELLE QUE SOIT la forme juridique du titre, quelle que soit la forme juridique de l’équipe rédactionnelle, cette dernière sera obligatoirement consultée par la direction sur tout changement de politique éditoriale ou rédactionnelle.

CETTE ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE sera également obligatoirement consultée par l’employeur avant et lors de la nomination du responsable de la rédaction, quel que soit l’intitulé de sa fonction (directeur de l’information, directeur de la rédaction, rédacteur en chef…). Celui-ci devra présenter son projet éditorial à l’équipe rédactionnelle, qui pourra s’opposer à sa nomination ou à son projet.

PAR LA SUITE, si la gravité de la situation l’exige, l’équipe rédactionnelle pourra prendre l’initiative d’un scrutin de défiance. La rédaction aura la faculté de saisir le comité d’entreprise. Celui-ci pourra agir dans le cadre d’un droit d’alerte aménagé et spécifique. Là encore, en cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues jusqu’à ce que cesse ce manquement. Cette sanction sera publiée et diffusée par l’entreprise de presse.
En outre, sans prétendre apporter aujourd’hui de réponse au débat relatif au statut des entreprises de presse, nous rappelons qu’à tout le moins ces entreprises ont, du fait de leur activité, une responsabilité sociale particulière.
cette presse n'est plus indépendante
Il découle de celle-ci que ces entreprises doivent être soumises à des obligations accrues de transparence :
ELLES DEVRONT PUBLIER et diffuser chaque année toutes les informations relatives à la composition de leur capital et de leurs organes dirigeants, l’identité et la part d’actions de chacun des actionnaires, personnes physiques ou morales. Elles devront porter ces informations à la connaissance du public.

CETTE OBLIGATION DE PUBLICATION et de diffusion devra également s’appliquer dès qu’un changement est intervenu dans le statut, l’organigramme ou la composition du capital de la société éditrice et/ou propriétaire.

LES NOMS DES PRINCIPAUX DIRIGEANTS et des principaux actionnaires (plus de 15 % du capital) devront également être mentionnés dans chaque numéro de la publication concernée.



http://www.intersj.info/
....et faites la circuler auprès de vos amis, collègues, blogueurs

samedi 20 octobre 2007

Voiture de légende - La MGf Trophy


Cette rubrique tombe à pic car je vends justement la mienne : MGf Trophy jaune 160 cv de décembre 2001. 2000 exemplaires de par le monde. Une cinquantaine en France.
50 000 kilomètres - filet anti-remous - lecteur CD - condamnation centralisée - alarme - batterie neuve - 4 pneus neige...
13 000 euros

ytty54@caramail.com

Disparition - perdu Cécilia désespérément

Maillon faible de l'équipe Sarkozy, Cécilia n'aura pas longtemps résisté à l'épreuve du conseil et se trouve donc écartée de l'Elysée. Peut être une souffrance, peut être une délivrance.
On en sait en tout cas un peu plus grace à notre grand quotidien de l'Est qui consacrait ce jour les 2/3 de sa couverture ainsi qu'une dernière page spéciale à Cécilia. Ironie de l'histoire, Jacques Martin décédé peu avant n'eut pas droit aux mêmes égards, ni Raymond Barre d'ailleurs. Par une logique qui m'échappe l'éditorial, lui-même consacré à cette personne était curieusement titré "Affaire privé". Comme si les journalistes, enfin ce qu'il en reste, ressentait bien tout le paradoxe de la situation qu'il crée : sur la même page les gros titres, la peopolisation, et sa dénonciation ! On retrouve dans cette stratégie sarkozienne tout ce qui fit le bonheur électoral du Front National des années 90 : à le dénoncer sans cesse, les médias en parlaient sans cesse. A vouloir le combattre il l'ont fait devenir un adversaire crédible.
Je vous invite ainsi à vous rendre par exemple sur le site de L'Express, hebdomadaire reconnu de notre belle France. Si vous allez dans la rubrique archives, testez :
à Sarkozy correspond ... 756 articles / Mitterrand : 565 / De Gaulle : 242 / Jospin : 696 / Royal 487 / Villepin : 195 / ....
Il faut s'appeler Chirac : 1000 / l'Abbé Pierre : 1000 /ou Jean-Paul II : 1000 pour, temporairement, dominer le nouveau maître des médias.
Zidane et ses 56 articles peut donc aller se rhabiller car il n'y a plus de demi-mesure mêm au pays des demi-portions.
J'ai personnellement un peu peur qu'à court de sujet sur sa vie sentimentale, les reporters, grands forcément, ne s'attardent sur des problèmes du quotidien moins sexy comme les selles liquides du président ce jour, ses difficultés digestives le lendemain...
Cécilia s'en fout elle est déjà partie, le monde des affaires, et de la publicité ?, l'attendent déjà elle qui a goûté au présentateur télé et à l'homme politique. De bon parti en bon parti, elle fait aussi sa carrière d'une certaine façon. Elle ne sera jamais Jackie Kennedy non, ni Lady Dyana non plus mais l'important était peut être juste que les électeurs le croient, l'espèrent en mai dernier.
Voilà nos deux candidats du deuxième tour célibataire.. et si, et si... et si nous vivions la plus belle imposture que la politique française ait connue ? Nicolas et Ségolène amants de longue date fomentent de prendre le pouvoir de leur parti respectif pour s'assurer ensuite la conquête du pouvoir suprême. L'un élu, forcément, ne leur reste plus qu'à faire le ménage autour d'eux pour bientôt se retrouver dans les alcoves de l'Elysée pour une cohabitation nouvelle génération et une ouverture cette fois-ci tous azimuts !

jeudi 18 octobre 2007

Société - l'égalité contre la solidarité ?


En ce jour de grève des transports, le catastrophisme est de rigueur et une plainte sourde se murmure. Celle du mécontentement de la gêne occasionnée, de la prise d'otage ainsi opérée, de la critique du droit de grève aussi.
Derrière cette position, un argument imparable car égalitaire apparait : tout le monde doit travailler le même temps, c'est normal, juste, équitable. Ceux qui travaillent moins, comprenons moins que moi, sont au mieux des profiteurs au pire des privilègiés.
Cet égalitarisme de façade disons le tout net me gêne dans une société où, au quotidien, l'individualisme forcené est de rigueur. Dés lors je m'interroge, un intérêt individuel ne se cache t'il pas derrière toute cette belle unanimité ? Finalement dans un environnement tendu, incertain, ne se rassure t'on pas un peu au profit de quelques boucs émissaires ?
Car enfin, peut on raisonnablement statuer que chaque emploi se vaut ? s'ils se valent en mois de travail, pourquoi ne travaille - t'on pas la même durée hebdomadaire ? pourquoi les emplois ne se valent ils pas en valeur financière ou en terme de qualification ?
La notion de pénibilité a complètement disparu du débat, pourquoi ? J'avoue que la visite récente d'une usine automobile m'a permis de visu de constater la dureté de certains postes, la cadence, le bruit, le risque... comparé à mon modeste officine cela parait bien lourd. Puis je raisonnablement estimer que mon activité me pésera avec le temps tout autant ? Puis je ne pas comprendre et accepter que ce travail est physiquement plus exigeant que le mien. Que son impact sera différent ?
Je ne légitime pas les mouvements en cours mais m'inquiète du radicalisme ambiant.
Une remise à plat profession par profession est nécessaire pour réévaluer la pénibilité et établir ainsi la durée légale de chacun, justifier des régimes spéciaux.
Tiens demain je passe chez mon concessionnaire automobile, enfin j'essaye car il n'ouvre que de 8h à 12h et de 14h à 17h avant de fermer pour le week end. Puis je ne ferai pas les courses entre midi et 2 les magasins du centre ville sont fermés. Par contre j'irai à la Poste qui est ouverte mais ne passerai pas chez ma dentiste qui ne travaille pas le vendredi. Comme un ami lieutenant, les militaires étant actuellement trés discrets sur leur statut, comme les pompiers, les gendarmes ou... les députés.
Ouf quelle histoire ! que de vies distinctes ! de rythmes différents !
Comment parvenir alors à une uniformisation juste ? suffit il d'uniformiser arbitrairement ?
Bien sûr que non, alors pourquoi ne pas dire aux français que le problème ne se résume pas aux régimes spéciaux. Qu'une fois ceux-ci démantelés les déficits s'intensifieront tout de même, qu'il faudra donc travailler plus longtemps et que nous n'aurons plus de responsables désignés...
Pourquoi ce tour de passe-passe inutile ?
"Je suis pour l'égalité des sexes, je prendrai moi-même les mesures" Thierry Le Luron

mardi 16 octobre 2007

Société - cherche modérateur désespérément


Tout s'accélère dans notre société embarquée dans une succession de mouvements incontrôlées. Un peu comme un site internet qui rencontrerait d'un coup une fréquentation inattendue et non maîtrisée.
En même temps que notre Président veut dépénaliser l'entrepreneuriat, des perquisitions se succédent au siège d'un membre de l'exécutif du Medef. Alors que les syndicats préparent une journée d'action nationale jeudi, ils ne sont pas exonérés d'avoir touché de l'argent dans l'affaire... Pendant qu'on lance pompeusement l'A380, l'enquête sur le délit d'initiés de ses dirigeants prend des proportions politiques insoupçonnées.
Berceau de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen, la France trouve dans des pays voisins des raisons d'instaurer un contrôle ADN pour le rapprochement parental. Alors que le petit commerce se porte mal et que le portefeuille des français se vide inexorablement les grandes surfaces omnipotentes pourront rafler la mise et vendre à perte. Les heures supplémentaires sont défiscalisées pour des entreprises au carnet de commande ou à la situation financière trop faible pour y recourir...
Grâce au paquet fiscal, 4000 ménages ont touché en moyenne 50 000 euros pour relancer la croissance de tout un pays.
La liste est longue de ces décisions prises à l'emporte pièce dont l'efficacité est bien peu probable. Les effets d'annonces et de manche se succèdent mais dans quel but ? la croissance ? mais qu'est ce que la croissance ? à regarder les résultats de la Bourse elle est là depuis longtemps la croissance. L'équilibre budgétaire ? mais lequel, de qui, pourquoi ? Le bonheur ? non là je rigole il y a longtemps que les politiques ont abandonné toute idée positive.
Toujours est il que de ce fouillis, ce marasme d'idées jetées en pâture de l'opinion et des sondages, il n'émerge rien. Pas même un pouvoir. Pas même le pouvoir. Notre président est étrangement absent car pas en mesure de se placer au-dessus de la mélée. Il se sent obligé de prendre partie. D'ailleurs il est lui-même au coeur d'une de ces aberrations qui montent : conserver la v° République mais en renforçant le pouvoir du Président. L'article 20, un des fondements de notre système actuel, serait ainsi transformé "Le président de la République définit la politique de la nation, le gouvernement la met en oeuvre" au lieu de "Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation" une dérive majeure, un changement complet de signification qui est en train de passer au milieu de mille autre choses.
Oui décidemment un modérateur est de rigueur sinon les dérapages ne seront bientôt plus contrôlés et le site devra fermé.

lundi 15 octobre 2007

Rugby - une fin qui nous laisse sur notre faim


Voilà, c'est fini, la France n'ira pas plus loin d'une compétition mal maîtrisée de bout en bout. Deux défaites en 6 matchs c'est bien trop pour espérer quoique ce soit d'autres qu'une piteuse élimination et un sentiment de tristesse devant le jeu produit et la volonté affichée. L'ombre des valeureux guerriers anciens a plané sur 22 joueurs proprets et empétrés dans des schémas perdants.
Après Cardiff, j'évoquais "On a gagné malgré Laporte, Beauxis, Pelous et Traille" : je maintiens que Beauxis était trop tendre à ce niveau, que Pelous n'était plus au niveau physique et que Traille n'a jamais été arrière. Nous le payons cher.
Seule bonne nouvelle finalement le départ prévu de Bernard Laporte dont le bilan n'a rien d'exceptionnel au contraire de sa médiatisation et de sa vingtaine de contrats publicitaires...
Place au jeu maintenant, et à l'effort colossal à venir pour que le XV de France rejoue à la française et non pas à la black ou à l'anglaise. Moi j'aimerais voir Guy Noves prendre la direction de l'équipe, quelqu'un qui redonne sa place au jeu, aux joueurs et à leur inspiration. Un parfum de stade toulousain ça ferait du bien. Mais il n'est sûrement pas assez people ni parisien.
Benazzi veut s'engager, N'tamak aussi. A voir, Maso n'a plus rien à faire dans cette histoire qu'il ait au moins la dignité de se retirer.
La France du rugby doit pourtant rapidement se remettre en cause sous peine de futures désillusions. A écouter Lapasset ce n'est pas gagné. Le Président de la fédération explique déjà à qui veut l'entendre que le fait marquant de la coupe du Monde restera la victoire face aux All Blacks, la "meilleure équipe du monde". Une constante en France de croire que quand une équipe nous bat c'est forcément la meilleure du monde. On a entendu pas mal de bêtises ces dernières semaines et la vérité du terrain, cruelle mais juste, nous ramène à la réalité.
Et bien non, par respect pour les sudafs et les anglais, la meilleure équipe du monde se joue entre eux deux uniquement. Ce n'est ni l'Argentine, ni la Nouvelle-Zélande, c'est dire notre niveau trés moyen !
Petit avantage à mon sens pour les sud africains plus solides, homogènes, sûrs. Mais qui sait, les anglais auront à coeur de prendre leur revanche alors...
Pour la troisième place manquerait plus que l'on soit pas capable de battre une Argentine qui a montré ses limites quand on la pousse à jouer.

vendredi 12 octobre 2007

Les méandres de la confiance


La confiance s'en est allée. Ca s'est passé un joli mois de mai. Comme une objection dans une vie bien réglée. Mais la surprise passée, un vrai coup d'arrêt.
Puis tant de temps pour analyser, réfléchir, penser, croire.
Croire qu'elle va revenir par la fenêtre ou l'escalier. Croire qu'elle n'a fait que sortir un instant, que tout va se réparer.
Penser que c'est triste à en pleurer. Penser qu'il y a pire mais ne pas le trouver.
Réfléchir à quand, pourquoi c'est arrivé. Réfléchir au temps passé et à l'avenir brisé.
Analyser sa vie à l'instant t. Analyser les erreurs et les actes manqués.
Parfois elle revient d'un coup pour de bon. Elle emplit d'air les plus timides poumons. Parfois elle se fait tirer l'oreille pour revenir vraiment. Se fait désirer, joue sa diva ou sa belle au bois dormant.
Parfois elle ne revient jamais car elle l'a décidé. Cet endroit par elle ne sera plus habité. Il faut s'y faire à ce vide permanent, aux doutes immobiles et silences triomphants. Il faut voir ce temps qui n'attend plus rien nous défier seconde après seconde. Il en sourit presque de tant dominer le monde. Un monde d'automne qui annonce le froid et l'absence, une ère glacée et résignée.

"Quand une fois on a accueilli le mal chez soi, il ne demande plus qu'on lui fasse confiance" Kafka

jeudi 11 octobre 2007

Economie - La rupture court à sa perte

Etrange réflexion de M. Attali et consorts : pour augmenter le pouvoir d'achat des français, il faut baisser les prix dans les grandes surfaces. La rupture passe en effet par une libération de la croissance, celle-ci étant donc empêchée par des freins.
En fait quand il parle de croissance, l'ancien sherpa de François Mitterrand veut dire économie, et quand on parle économie quel secteur le plus évocateur, le plus révélateur, le plus globalisateur que la grande distribution ?
Il nous faudrait donc croire que de la grande distribution viendra notre salut, elle pourtant à l'origine de biens des maux puisque principal canal de diffusion de produits issus de pays lointains concurrençant nos propres productions.
Il nous faudrait donc accepter que les pleins pouvoirs lui soit remis tant en terme de fixation des prix qu'en terme de choix d'implantation.
Pour notre bien à tous, notre pouvoir d'achat et nos emplois.
Honnêtement j'avoue que j'attendais autre chose de ce major de Polytechnique, passé ensuite par Science Po et l'ENA que cette idée simpliste dont lui-même ne doit pas trop savoir comment l'appliquer...
Peut être lui a t'on soufflé me direz vous tant il est vrai qu'Attali écrivain s'est souvent plus qu'inspiré d'écrits existants...
Naivement j'avais tendance à penser que pour améliorer la croissance il fallait redonner du pouvoir d'achat donc accroitre les revenus ou baisser les charges des français. C'est en ce sens d'ailleurs, ou ai-je mal compris, que les mieux lotis d'entre nous bénéficient du paquet fiscal. En payant moins d'îmots, ils conservent plus d'argent qu'ils vont réinjecter dans notre économie en consommant plus. J'ai déjà donné quelques résultats édifiants de ce calcul mais enfin...Pas de bol pour moi, lorsque vient mon tour de français moyen, la donne change. Mes revenus ne croitront pas, ce sont les prix qui vont baisser. Par quel miracle ?
Autoriser de vendre à perte créera donc de la croissance. j'ai peine à le croire. Car vendre à perte n'a d'intérêt que pour ceux qui pourront durer, durer plus que les autres, ceux qui devront mettre la clé sous la porte. Une fois seul, le vainqueur n'aura plus d'intérêt à vendre à perte et les prix... remonteront ! où est le bénéfice ? Quel est le coût social d'une telle mesure pour un petit commerce voué à disparaître ? et pour les villes et leur centre-ville futur désert ? pour les fournisseurs et producteurs des GMS pressurisés ? pour les personnels de ces entreprises payés à perte également ?
Non content de ces superbes répercussions à venir, la commission pour la libération de la croissance française ajoute un deuxième niveau de concurrence sauvage, la mise en concurrence des enseignes entre elles en libéralisant leur implantation.
Aujourd'hui les CDEC, commission départementale d'équipement commercial, statuent sur les implantations et agrandissements avec pour crédo d'anticiper l'impact sur l'économie locale et donc sont en mesure de refuser un projet qui mettrait en danger l'équilibre économique d'une zone de chalandise. Abandonner ce principe, c'est remettre en cause tout notre environnement commercial. Avec cette disparition, place à la jungle, à la guerre économique partout, avec ses vainqueurs certes mais combien de vaincus ? JACQUES DELPLA, membre de cette honorable commission explique que cette réforme "donnerait du pouvoir d'achat aux ménages par des baisses de prix et accroîtrait l'emploi par la création de nouveaux commerces". Pas un mot détaillant le mécanisme ni sur les conséquences, les risques, les victimes, le coût de cet ultra-libéralisme. Car après les fermetures d'usines et de petits commerces, nous aurons donc bientôt le privilège d'assister à des liquidations de GMS, secteur jusque là préservé.
C'est vrai que nous sommes dans une société de winner gouvernée par des winners qui veulent l'être toujours plus. Mais faut-il donc se voiler la face encore longtemps de l'imposture et de l'inégalité de ces mesurettes ?
"Tricher sans gagner est d'un sot" disait Voltaire, une voix sage mais une voie à ne pas suivre !

mardi 9 octobre 2007

Politique - le mauvais fil(l)on des prévisions


Qu'on se le dise, la France est en faillite, pas en difficulté ou en crise, non en faillite. Et c'est le Premier Ministre qui le dit. Alors...

Alors on peut le croire sans sourciller. En 2003, il est ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité lorsqu'il lança la réforme qui porte son nom ; le solde des comptes de la branche vieillesse était positif de 0.9 milliard d'euros. En 2007, nous devrions atteindre les... 4,6 milliards de déficit.
C'est dire son sens de la mesure, de l'anticipation et son pouvoir dès lors que, premier Ministre, il peut désormais jouer aux apprentis sorciers dans tous les secteurs.
Je sais amis objectifs, mais ai-je jamais dit que j'étais objectif, vous me direz que la conjoncture, la pyramide des âges, le poids des carcans administratifs... y sont pour beaucoup. Sûrement.
Reste qu'aux premières estimations lièes au trés médiatique bouclier fiscal, on peut légitimement s'interroger sur la capacité de ceux qui nous gouvernent à maîtriser leurs actions.
"Au 31 août, 2398 personnes se sont partagées 121 millions d'euros au titre du bouclier fiscal de 60%". Bon voilà qui a le mérite de chiffrer la réalité des choses.
Le problème survient lorque l'on se penche sur les prévisions de nos gouvernants : 93 000 bénéficiaires étaient attendus... c'est 38 fois plus en fait !
On se dit qu'ils n'ont guère été inspirés mais qu'après tout c'est tant mieux pour nos comptes. On pardonnerait presque ce qui ressemble tout de même à de l'incompétence, quoique... il y a un hic. Nos mêmes grands penseurs estimaient devoir rembourser en moyenne 4000 euros à chaque bénéficiaire, en réalité, c'est... 50 500 euros, 12 fois plus !
Disons le tout net, la faillite est inéluctable à ce compte-là : si l'on surestime autant ses recettes et minimise autant ses coûts que voulez qu'il arrive ?
N'importe quelle entreprise fonctionnant ainsi ne passerait pas l'année, n'importe quel créateur d'entreprise qui se serait à ce point trompé le payerait pour longtemps. Vous imaginez, vous, le restaurateur qui dirait à son banquier : "bon, je pensais faire 93 000 couverts finalement j'en ai quand même fait 2398" ou la société qui s'installe dans de nouveaux locaux mais peine car "on pensait payer 4000 euros de loyer, en fait il était de 50 500 alors forcément...".
C'est pas possible dans la vraie vie, vous avez raison. Mais dans la Second Life de nos hommes politiques, si. Reste plus qu'à espérer que dans ce monde économique virtuel, on trouve sous Matignon, quelques pépites d'or, un bon fil(l)on cette fois !

Rugby -Témoignage de Cardiff


De notre envoyé spécial à Cardiff, Joël 40

Avant le match, préparation physique et mentale dans un pub
devant Australie Angleterre.
Une ambiance de folie arrosée à la bière.
Les anglais y sont arrivés, pourquoi pas nous ??
Ensuite récupération dans les rues de Cardiff où les noirs ont un avantage
numérique évident (ces traites de britanniques supportentent les blacks)

Après un sandwich vite avalé, direction le stade avec 2 amis et mon frère.
Joël 40 sur le dos et un grand drapeau français, je suis prêt.
1èr rang de la tribune intermédiaire prêt des 22 m. superbe position, en
hauteur, tout prêt du terrain (le stade est très beau)

Entouré de blacks, on cherche les français.
Peu importe, à côté de nous un écossais et sa fille plutôt supporters
français.

Pour nous impressionner, ils commencent par un haka bien sonnore.
Le match débute et avouons le, les blacks nous couvrent de la voix.
On revient timidement en fin de première mi-temps.
Enfin une trêve de 5 mn, il était temps mes cordes vocales souffrent
Et c'est reparti pour 40 mn.
Mais là tout est différent, les marseillaises partent en chandelles
et on suit plutôt bien par des "allez les bleus".

On va les assommer en amplifiant par 2 fois nos puissants cris gaulois
On résiste, on charge, on repousse les avants vocaux all blacks.
Surtout pas de faute, pas de hors-jeu synonyme de crucifixion
si près de la fin.

10 mn interminables à résister.
On les sent faibles et désemparés, surpris par notre héroisme.
On est grand, on est très grand.
Nos drapeaux ne peuvent pas monter plus haut que la longueur
de nos bras et nous le regrettons..

Ils nous regardent et restent sans voix, eux les all blacks, les
maîtres du rugby mondial battus par une cohorte de supporters
qui ce soir là à Cardiff donnent leurs tripes et leurs poumons sans
compter à leur équipe préférée

On quitte le terrain encore sous le choc
Il ne faudra pas moins d'un bon whisky écossais pour reprendre
nos esprits.

Nos adversaires deviennent nos amis dans un pub où les discussions
vont bon train sur les raisons de l'exploit,sur les causes d'un échec.

Des souvenirs à la pelle.
Je me surprends à rêver d'une victoire en finale.
Mais attention, les anglais ont montré une énorme détermination et
beaucoup d'aggressivité dans les rucks.

Ne soyons pas comme les blacks qui nous croyaient plus faible qu'eux.
Pour info, être tout prêt des avants blacks qui chargent à 5 m de notre
ligne d'essai c'est très impressionnant.

On est subjugué par la discipline française à repousser les assauts
sans faire de fautes.

Mention spéciale à nos "petits" gabarits, il faut les avoir bien accrochés
pour se ruer à l'assaut d'un troisième ligne black.

lundi 8 octobre 2007

Rugby - Des guerriers touchés par la grâce


A la fin de ce quart de finale épique de Cardiff, la France est rentrée au pays mais la Nouvelle-Zélande aussi ! retour sur ce beau moment.
Au fur et à mesure que la semaine avançait, nul doute que la pression montait : entre regrets de jouer en terres galloises et d'avoir mal joué les Pumas, entre inquiétudes d'être balayé comme un fétu de paille, remember november 2006, et d'arrêter là une courte aventure, la rebellion sonnait : ce serait quand même trop bête, cette équipe a un vrai potentiel, les blacks sont ils si forts que la publicité le dit...
Première indication dans l'après-midi : le patient anglais se porte mieux merci. Demandez aux avants australiens châtiés, mangés, dépassés. Quelle leçon de première ligne, quelle présence sur les regroupements, combien de ballons enjambés ! En plus Jason Robinson rejouait alors...
Bref de bonne augure, l'Hémisphère Nord décrié par tous les spécialistes la semaine passée, reprenait du poil de la bête et renvoyait déjà les wallabies à leurs chères études.
Nous y voilà pour les hymnes puis vient ce haka fameux dont je me suis tout de même toujours demandé ce qu'il faisait là. Pourquoi les néo-zélandais peuvent ils se permettre cela en début de match et pas les autres équipes ? à ce compte là les écossais sortiraient leurs cornemuses, les argentins leurs ponchos et les espagnoles leurs castagnettes ? Enfin je m'égare tandis que les français avaient clairement préparé leur coup : chacun en prend un dans les yeux et ne le quitte pas de tout le cérémonial, et si possible à moins d'un mètre. Vincent Clerc halluciné, Marty goguenard, Chabal en hannibal...
au haka, les français répondaient par un haltela, un mur infranchissable, prémonitoire... le grand frisson de la détermination était passé devant des blacks qui semblaient surpris de l'affront. Restait à aplliquer tout cela en match.
Bon le début fit pas trop rigoler avec des coups de pieds approximatifs et des blacks qui percutent et avancent. Betsen fait les frais de ce début hargneux, blessé sur une action qu'on a peu revu. Imanol entrait dans l'arêne tandis que les NZ prenaient leurs premiers points. Le temps passait et on n'en menait pas large tant notre jeu stéréotypé ne parvenait pas à occuper le terrain black. Seule une motivation incroyable et une défense de fer trés disciplinée nous laissait dans le match et empéchait le score d'enfler trop. A la mi-temps on pouvait même se réjouir de nos trois points qui nous laissaient à portée. On soufflait un peu mais il fallait forcément autre chose en seconde mi-temps pour perturber la logique de ce match... heureusement on n'avait pas tout vu !
On guettait le banc français d'où pouvait jaillir la lumière, elle est venue. Elle est d'abord apparue à la suite d'un beau temps fort des français attaquant enfin au large avec engagement et patience jusqu'à ce que l'ancien grenoblois Vincent Clerc, de son aile, ne vienne frapper au centre, fixer et donner dans le trou à Dusautoir lancé comme un TGV Est vers Paris. Un tabou était levé, la ligne franchie, le score reserré, les coeurs oppressés. On y croyait plus que jamais tant les gris semblaient chanceler, ne pas comprendre, se taper contre un mur... jusqu'à ce moment, cet instant de grâce, cette relance à la française, expression de ce french flair à nul autre pareil. Michalak qui montre le trou à son centre, prend le ballon et s'enfuit vers la terre promise avec tout un stade à ses côtés, tout un peuple derrière lui. Il volait, il fusait, il allait y aller seul c'est sûr. Ouf il ne l'a pas cru. Expérimenté, rusé, il calquait sa vitesse sur la défense et jaugeait ses soutiens. Un rapide coup d'oeil à gauche lui fit comprendre que Heymans serait pris. Le bonheur était dans le pré au large ou Jauzion, étonamment absent face à l'Argentine, surgissait tel au Pont d'Arcole. Mué en Tony Parker ovale, l'ouvreur toulousain nous faisait une peu académique passe après un 180° en pleine course et une remise à deux mains comme s'il avait voulu accompagner le ballon le plus loin possible, le plus sûrement possible. Mais l'offrande était belle et le centre français aplatissait dans l'enbut de toutes les espérances. Jadis je cassa une assiette pour un but de Platini au bout d'une course infinie de Tigana dans la nuit marseillaise. Là j'avait pris mes précautions et écarté tout objet génant à 10 mètres à la ronde. Heureusement car je finis tout de même à 20 centimètres du 16/9°...
La suite ne fut que souffrances et douleurs, placages et sacrifices de Bleus azur face à des all gris hagards...
Au coup de sifflet final l'explosion était superbe, l'exploit retentissant, le résultat implacable.
L'émotion des joueurs français étaient grandes, la dignité des blacks aussi : pas une plainte sur l'arbitrage du match, pas de mauvais gestes, l'abattement et le respect au vainqueur, c'est fort. Ah cette visite de l'entraîneur NZ dans le vestiaire français c'est unique ça, ces félicitations sincères d'un gars qui se sait condamner par la défaite, la classe quoi.
J'ai tout vu de ma télé, ben oui fallait mieux, dans l'Est de la France, la coupe du monde de rugby, Nancy et Metz s'en foutent. Pas un écran géant, pas une animation, rien. A leur décharge, les maires concernés sont tellement âgés qu'à 21h ils doivent déjà être couchés...
Voilà on est en demi-finale. Allez je vais être un peu grinçant sinon ce ne serait pas moi : on a gagné malgré Laporte, Beauxis, Pelous et Traille, alors pensez ce que ça va donner avec Michalak, Nallet et Poitrenaud !!!

samedi 6 octobre 2007

Mutation - Robo-Copé le super politicien


Maire de Meaux, président de la communauté d'agglomération, député de la Seine-et-Marne, président du groupe UMP à l'assemblée, Jean-François Copé s'ennuit cependant. C'est pourquoi il ajoute à son agenda un travail d'avocat dans un grand cabinet parisien.

Voilà le représentant suractif de la nouvelle classe politique française, le Robocopolitique du futur, celui qui a dit "ouioui je veux bien gagner de la tune", l'anti-35 heures. Quelle force de l'exemple, quel engagement, bref quel homme !
Enfin c'est ce que l'on veut faire croire. Car voilà qui amène quelques réflexions :
Déjà pour un fervent défenseur de la cause politique, c'est un peu curieux de laisser croire que malgré de nombreux mandats, il estime de lui-même disposer de temps. A Meaux et alentours, nul doute qu'on appréciera...
Ensuite pour un ancien ministre du Budget, c'est une drôle de comptabilité personnelle que de cumuler revenus publics et revenus privés. C'est aussi une sacrée gymnastique à envisager dès que son cabinet traitera avec l'Etat. Juste pour info ce cabinet traite ainsi avec l'Etat dans le cadre du projet de fusion GDF-Suez.
Pour un élu national issu de la décriée, mais somme toute traditionnelle filière Science po-Ena, c'est un revirement tardif au secteur privé puisque son inscription au Barreau de Paris date de... mai 2007.
Pour un proche du gouvernement, c'est une évolution professionnelle protégée qui n'est pas sans rappeller Rachida Dati admise sur titre à l'ENM... lui est devenu avocat par "la validation des acquis de l'expérience de son parcours politique", une sacrée référence !
Pour un acteur engagé de la dernière campagne électorale, c'est un signe inquiétant de surmenage : à force de clamer partout qu'"il faut travailler plus pour gagner plus", il se l'applique gouluement... à l'instant de défiscaliser les heures supplémentaires, c'est l'occasion d'en faire !
Pour un proche d'Alain Juppé puis de Dominique de Vilepin, c'était une sage précaution, à l'approche des élections présidentielles de préserver ses arrières.
Pour un amoureux des grands espaces, c'est l'occasion de s'acheter un jour l'appartement de ses rêves : en 2005 il occupait un logement de fonction de 230 m2 alors qu'il possédait un appartement mais plus petit...
Pour un membre du sérail RPR depuis 1993, son carnet d'adresses n'a pas de prix et justifie l'intérêt de bien des cabinets
Pour celui qui s'est vu confier par le Premier Ministre une mission sur la modernisation du travail parlementaire, c'est une sacrée rupture qu'il préconise : des députés à temps partiel !!!
Volontaire, ambitieux, amoureux de l'argent, l'auteur de "Promis, J'arrête la langue de bois" se dote donc d'un nouvel équipement de Robo-Copé, sorte de justicier des politiciens modernes qui parcourt les rues pour rehausser la confiance des français en cette noble profession...
A moins qu'il ne se transforme bientôt plutôt en Terminator de la morale publique au profit de sa petite personne.
Il veut garder les pieds sur terre en s'engageant dans le Droit ? le droit chemin au moins ? pas si sûr...
Coluche disait "C'est pas dur la politique comme métier ! Tu fais cinq ans de droit et tout le reste c'est de travers."
ben là on double le risque...

jeudi 4 octobre 2007

Justice - 3w.initiés.fr

Il n'y a pas si longtemps j'évoquais la vocation de cette vigie pirate de l'économie qu'est Arnaud Lagardère et son flair des bonnes affaires à la tête d'EADS. L'enquête de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) sur de possibles délits d'initiés au sein du groupe d'aéronautique et de défense EADS concerne aujourd'hui plus de 800 personnes !
Bon je ne me fais guère d'illusions sur l'issue de cette affaire mais par les temps qui courrent il est tout de même heureux que les instances de contrôle réagissent à des faits aussi gros. Pour une fois le fils Lagardère n'a même pas pu censurer comme il vient encore de le faire au sein de son magazine Choc pour protéger les mots doux de nicolas.
Un peu de décence à l'égard des 10 000 personnels de l'avionneur bientôt remerciés, c'est bien un minimum. Pour autant je m'interroge : être initié est il de nos jours un délit ? je m'explique : dans le contexte volontariste et consumériste qui nous englobe, les valeurs en vogue n'auraient elles pas tendance à considérer comme opportun de profiter d'une bonne affaire, d'une bonne info avant les autres. Ces files d'attente devant les magasins les matins de soldes font ils autre chose ? le réseau du copain du copain qui peut m'avoir moins cher c'est un peu ça aussi. Objectivement, une majorité d'entre nous ne voulons pas d'une société plus juste mais d'abord d'une société plus lucrative pour soi. "Travailler plus pour gagner plus" est un slogan individualiste qui confirme qu'à la justice sociale nombre préfère la réussite sociale. Plutôt que vivre dans une société meilleure on préfère gagner au loto ou avoir sa minute de célébrité télévisuelle. C'est ainsi.
C'est pourquoi je propose que nous allions au bout de notre logique et intégrions, pour mieux les partager, nos nouveaux maux.
Il faut lancer un nouveau site web, www.initiés.fr, où tout un chacun après inscription, accède à une bourse d'initiés, sorte de meetic des bonnes affaires à venir. On investit sur les annonces qui nous paraissent crédibles et rémunératrices et le tour est joué. Il faut un modérateur bien sûr, rémunéré sur la bête, qui évite les incidents et limite la diffusion. Imaginez qu'un salarié d'Eads s'inscrive et se retrouve à négocier avec Forgeard...
Bien sûr vous ne serez pas à l'abri des arnaques ou des beaux parleurs mais il faut préserver une part de risques. Et puis ce site ne serait qu'une première du genre. Déjà il pourrait y avoir une extension www.initiés.com à l'international, pratique pour le fils Pasqua par exemple. On imagine aussi aisément Galouzeau de Villepin mettre la dernière touche à www.complicité.fr, site sur lequel Arnaud Lagardére, décidemment incontournable, serait également invité. Une aubaine enfin pour Alain Juppé qui n'osait lancer www.emploisfictifs.fr avant la fusion assedic-anpe...
Nous voilà donc, avec le web 2.0, à l'aube d'un véritable portail des manigances, un magouilleprivée.fr réservé aux plus audacieux et co-produit par la Française des jeux. Et ils seront sûrement nombreux.
En attendant je suis trés inquiet, je ne fais pas partie de l'AMF, mais j'ai des doutes concernant un bon français moyen un peu chauve et myope. A qui puis-je le dénoncer ?
J'ai l'impression que Bernard Laporte connait déjà le résultat du match France-Nouvelle-Zélande. il sait que les blacks vont gagner, c'est pour ça qu'il a proposé cette sélection française !

mercredi 3 octobre 2007

Europe - Quand l'Allemagne s'éveillera...


L'heure est dans notre beau pays aux débats intérieurs, aux réformes maintes fois évoquées, à la rupture qui doit toucher tout le monde, sauf les politiques apparemment. Mais pendant ce temps là, les autres travaillent vraiment, à commencer par l'Allemagne.

Voilà quelques années déjà que l'Allemagne notre grand voisin a disparu de la scène active internationale au point qu'on aurait presque oublié sa taille, son potentiel économique. Au point que la France a pu se croire un temps le moteur de l'Europe moderne. Le non au référendum a atténué ce rôle au moins autant que la faiblesse de nos résultats économiques. Pire aujourd'hui, l'Allemagne est de retour, la grande Allemagne réunifiée et ses 82 millions d'habitants s'impose sans conteste comme la première puissance européenne, la 4° mondiale.
La réunification fut à la fois un boulet terrible à assumer et une opportunité unique de projeter le pays vers demain. La rigueur a été de mise pendant plusieurs années mais avec un objectif clair et avoué : le retour à la croissance non pas sur un indice de croissance espéré ou sur une attitude appropriée des entreprises comme nous l'entendons chez nous à l'heures des heures sup défiscalisées.
Ce volontarisme politique d'envergure s'est appuyé sur l'industrie quand nous abandonnions déjà ce secteur au profit des services, nouvelle panacée française aux résultats maigres en terme d'emplois comme de richesses créées. L'Allemagne industrielle aujourd'hui, ce sont des secteurs traditionnels comme nous en avions, mais en pleine forme, comme la chimie, la métallurgie, l'automobile, tant de domaines que nous pensons déjà condamnés et pour lesquels rien n'est envisagé qu'une disparition à plus ou moins brève échéance.
Et que dire de cette coutumière aisance en matière de commerce extérieur? la mondialisation et ses menaçants pays émergents en ont il eu raison ? et bien non, avec une balance commerciale supérieure à 167 milliards d'euros elle est tout simplement aujourd'hui le premier exportateur mondial de produits manufacturés. Pour mémoire, en France nous sommes autour de moins 30 milliards sur cette même balance. c'est lourd à porter !
Et qu'on ne s'y trompe pas, derrière ce résultat il y a non pas des avantages structurels ou conjoncturels avérés, non, il y a surtout une mobilisation de tous les instants, une omniprésence allemande sur tous les marchés du globe quand les entreprises françaises sont au mieux discrètes. Il n'a qu'à parcourir les rgands salons internationaux pour mesurer le poids germanique.
Sur ce sujet nos partisans de la rupture sont étonnament muets et inactifs.
Et encore si on sort des secteurs traditionnels, le contraste est encore bien plus saisissant car les énergies renouvelables par exemple ont en Allemagne des longueurs et des longueurs d'avance. Quand en France nous parvenons difficilement aujourd'hui à construire une éolienne, les éoliennes made in Germany sillonent le monde et s'implantent.

Il y a donc à deux pas de chez nous un géant qui monte en puissance et vit à l'échelle de la planète quand nous nous enfermons dans le sectarisme, le franco-français et les réformettes.
Oui l'Allemagne unie s'est éveillée, la France peut trembler, elle peut gesticuler aussi mais ça ne change pas le cours de l'histoire, un gesticulateur.