mardi 28 octobre 2008

Obsèques - Un business mortel

Au beau milieu de mesures pour l'emploi au fâcheux parfum de déjà vu, après les largesses financières accordées aux banques et les errements boursiers, il ait des domaines qui ne perdent pas le Nord encore moins le sens des affaires. Les pompes funèbres en font partie qui connaissent une croissance insolente. A croire que voilà le secteur porteur de demain, celui que les prochains fonds souverains ne manqueront pas de soutenir avec vigueur.

Et si c'était là le nouveau fer de lance de l'économie française ? après l'automobile, l'aéronautique ou la recherche médicale, la mort made in France a telle des chances de redonner des couleurs à notre commerce extérieur ?
Sur le plan national, en tout cas, voilà une industrie qui revit affichant sur 10 ans une croissance de 34%, de quoi faire son trou en toute impunité...
Et puis c'est un marché particulièrement porteur dans un pays qui vieillit, où l'on vit certes plus longtemps mais enfin il y a des limites naturelles qui font que, forcément, on a recours aux funestes pompes. Peut on rêver finalement meilleure opportunité que ce segment si vaste qu'il englobe tout être vivant sans compter, parfois, les animaux !
L'autoroute c'est plus rapide mais vous pouvez toujours emprunter une route nationale, TF1 c'est le plus simple mais vous pouvez zapper, l'épicerie du coin est la plus pratique mais vous en trouverez une autre un peu plus loin. Seule la mort ne vous offre aucune alternative, elle vous attend à coup sûr. Votre cible, c'est l'annuaire téléphonique tout entier !
Alors forcément, voilà qui aiguise tous les appétits et tous les fantasmes sans vergogne. Avec un coût de quelques 4000 euros en moyenne, les obsèques sont le dernier luxe que l'on offre à celui qui s'en va. Et par les temps difficiles qui courent et qui risquent de durer, c'est peut être le seul luxe que l'on s'offrira bientôt, un luxe à titre posthume en quelque sorte, ultime pied de nez de l'économie de marché ...
A moins que l'on en vienne bientôt à devoir emprunter pour mourir, peut être même en hypothéquant sa propre tombe au risque de finir dans la fosse commune. Ou à saisir les vivants pour se séparer des morts. La future crise des subprimes terrassera t'elle plus les morts que les vivants ? peut être pas si d'aventure un nouvel encenseur du low cost ne diffuse de nouveaux produits : des enterrements à même la terre, des obsèques sur le territoire de l'Union européenne, des crémations dans les centrales à charbon, que sais-je...
Le web est d'ailleurs bien discret en la matière, les comparateurs de prix qui foisonnent pourtant ne prenant pas encore en compte ce type de demande. Partezmoinscher.com par exemple se contente des voyages physiques alors que sur kelkoo, si vous tapez mourir, rien ne vient.
Le plus cocasse est tout de même que le phénomène s'est accru avec... la libéralisation du secteur qui n'a jamais connu autant de croque-morts attirés par les quelques 570 000 décés annoncés en 2020, y at'il plus alléchante perspective ? Assureurs et gestionnaires de chambres funéraires se sont également engagés sur ce chemin lucratif, le dernier chemin, presqu'un chemin de croix financier. De quoi rendre la dernière quête cruciale pour la famille du défunt.
On attend donc de ces opportunistes qu'ils sauvent désormais notre économie en exportant leur savoir-faire, en particulier dans ces pays dits en développement qui sont souvent peu regardants en la matière...
Et puis alors qu'une vaste refonte de la formation professionnelle est annoncée par notre Président des annonces, peut-on lui suggérer qu'il n'omette pas de proposer des formations qualifiantes es-décés à destination des familles. Car si l'épisode est on ne peut plus naturel, rien ni personne ne nous prépare à cet instant délicat où les aspects matériels passent bien évidemment au second plan. Un second plan aux conséquences souvent douloureuses sur le... plan monétaire mais qu'un vieux fond de morale nous empêchera souvent de dénoncer. Quand bonnes éducation et conscience viennent au secours de la filouterie, c'est toute une argumentation commerciale qui se délecte déjà.
Sacré dilemme. Et pour des siècles et des siècles.

lundi 27 octobre 2008

Marseille - les dangers de la surexposition

Il n'y a donc pas qu'en matière de produits toxiques ou d'U.V que la surexposition menace, trop de lumières médiatiques, dans le football, cela fait également des dégâts comme le démontre joliment l'Olympique de Marseille. L'OM piétine, s'enlise, s'offre une crise... les commentaires scabreux accompagnent volontiers le club de la cité phocéenne qui depuis sa victoire en Ligue des Champions en... 1993, joue chaque année la rhétorique du retour au premier plan. Les années 90, les années des matchs achetés, des transferts bidonnés, et du dopage camouflé, la belle époque quoi ! Depuis, plus rien malgré quelques soubresauts et malgré une présence ininterrompue au sommet... des médias, et des médias seulement. Question, un club sportif professionnel peut il se contenter de ne briller que dans ce domaine ? l'honnêteté veut que l'on réponde oui puisque depuis 15 ans, l'OM ne brille que dans ce registre.
La pitoyable production à Eindhoven et ses conséquences, un zéro pointé après trois journées de Ligue des Champions remettront-elles les ciel et blanc à leur réelle place ? On peut en douter tant tout un système se nourrit et se maintient grâce à ce mythe d'un Om comme d'un PSG dominateur d'une Ligue 1 attractive et disputée. Même le président lyonnais appelle de se voeux l'arrivée de réel concurrent, un voeu qu'il devrait faire plus discret cette année tant la troupe à Puel semble bien poussive et en mal d'inspiration...
Et c'est tout le paradoxe d'un club au budget puissant grâce aux droits télévisés eux-même proportionnels aux nombre de fois où chaque club est retransmis, lui-même fonction de l'âge du capitaine. Ainsi sur la saison 2007, pour les résultats que l'on sait, l'OM a bénéficié des retransmissions suivantes : 25 Canal +, 13 Foot +, 4 TF1 et M6, 2 sur France 2, Canal+ sport et Eurosport, 1 sur France 3. Après 11 journées cette année, l'OM domine avec un nombre original de 12 diffusions soit autant que Rennes, Nice, Le Havre, Le Mans, Sochaux, Lorient, Auxerre et Valenciennes réunis !
Une première décision atténue d'un coup l'aura de Marseille, c'est le souci de TF1 de laisser son antenne à Lyon et Bordeaux pour les prochaines soirées européennes. Il faut dire que deux défaites en autant de retrransmission cela fait désordre. Surtout si l'on se souvient que le LOSC n'avait eu droit, lors de ses dernières participations, qu'à une retransmission pour 5 aux lyonnais. Alors que Lille marquait des points s'il vous plait...
Enfin du côté de Nancy, on peut avoir également du mal à avaler la quatrième place du championnat l'an passé après avoir été longtemps dauphin. Il faut dire qu'oser prétendre à une place lucrative pour la Champions League relevait du crime de lèse-majesté et que sur les derniers matchs, les faits curieux ont tous eu la même ambition et la même réussite : faire reculer l'ASNL. Dans le même temps, la pression était forte sur arbitres et adversaires des Girondins comme de l'OM mais on aaujourd'hui sur le plan comptable les résultats de ces aimables copinages.
Quoiqu'il en soit il reste une logique, celle du terrain et elle ne fait pas du cru 2008 un millésime redouté et redoutable. La défaite face au PSG vient de le rappeler brutalement dans ce que les professionnels du marketing vendent comme un clasico et que nous aurons la dignité d'appeler un match de milieu de tableau.
Mandanda est redescendu de son nuage tandis qu'Hilton joue comme à Lens et Taiwo comme l'an passé. Mbami fait du mbami comme Cana, et si cela suffisait au plus haut niveau, cela se saurait. Zenden est en pré-retraîte provençale et Ziani, le vrai, celui de Sochaux, a disparu en méditerranée. Devant Niang vendange tardivement et Koné s'essoufle vite, et puis c'est tout en attaque puisque l'Om a prêté son meilleur joueur à d'autres, Cissé. Reste la starlette Ben Arfa dont la gazette hors terrain enfle chaque semaine presqu'autant que ses chevilles.
Tout cela ne fait pas une grande équipe ni un grand club si on y ajoute les grandguignolesques Diouf et Anigo. A vouloir vendre du papier ou de l'audimat on ne peut cependant le nier. C'est faire offense au football français et ne pas lui rendre service dés lors qu'il doit se confronter à la scène internationale. Problème que rencontre déjà Lyon depuis plusieurs années...
Alors bien sûr il y a le côté sympathique du foot du sud excessif façon Pagnol et la ferveur du Vélodrome, mais ne sont ils pas ces supporteurs les premiers à ne pas être dupes de cette surexposition et de ses dangers sur des joueurs somme toute moyens qui craquent les uns après les autres de devoir endosser un costume bien trop large. Ne leur reste plus qu'à aller se rhabiller. Au niveau européen c'est déjà fait, mais gare à l'hexagone où Le Mans, Grenoble ou Toulouse font déjà jeu égal.

jeudi 23 octobre 2008

Blog en quarantaine

Cette semaine, le blog est mis en quarantaine pour cause de... 40 ans de son auteur.
André Gide constatait "Ils sont rares de nos jours ceux qui atteignent la quarantaine sans vérole et sans décoration". Fort heureusement quelques menues décorations me suffisent ! enfin je crois.
C'est donc plutôt bien portant que je traverse ce cap parfois rugissant voir hurlant pour certains aventuriers. Qui plus est je la traverse en pleine crise économique ce qui est toujours mieux que de ne pas faire l'économie de la crise... de la quarantaine.
Pas encore amarré au canal de l'oubli, je peux encore espérer avancer sans tomber en ruines.
Mais l'espérance de vie du français moyen atteignant péniblement 77 ans, il me faut cependant constater que le verre n'est plus à moitié plein et que je n'ai jamais été aussi proche du vide... Par contre, il faut remercier nos gouvernants de réussir le tour de force de m'éloigner toujours un peu plus de l'âge de la retraite. Et la retraite de 40, en France, c'est quand même quelque chose, une débâcle comme on n'en fait plus ! je m'égare.
Avoir 40 ans en 2008 c'est fort heureusement pas encore le temps de l'exode et des privations. Il n'y a guère que les assujettis à l'ISF sur les routes des frontières, en route pour les paradis fiscaux qu'il est de bon ton en ce moment de dénoncer. A 40 ans, on se souvient ainsi des ducasses d'Auchel de son enfance quand Ducasse s'installe désormais à Monaco... On se rappelle "Hygiaphone", le premier téléphone alors qu'ils sont aujourd'hui tous portables. On se remémore les démarrages en côte des 4L en voyant passer ces curieuses Dacia. On évoque ces années glorieuses qui n'étaient que trente en se disant que la dernière dizaine est bien la plus dure. Et l'on voit défiler les éternels "Liban, Israel, retour de la croissance, menace chinoise et crise économique" qui ont bercé toute notre vie médiatique. On a vu venir le sida, grandir le cancer et naître Alzheimer tout en étant toujours là. C'est déjà une belle constance. Reste qu'à 40, on n'a guère la fièvre, l'exaltation des lendemains qui chantent. L'avenir se veut sombre et incertain ou peut-être veut-on pour moi que cet avenir soit ainsi. Un peuple malheureux cherche un sauveur, un recours qui le rassure, quel ennui s'il s'aventurait à être heureux et à ne pas se soucier des périls chaque jours annoncés ! Drôle de société qui vole au secours de ses institutions bancaires mais laisse mourir de faim un bon milliard d'anonymes qui ne comptent pas et ne rapporteront rien, ni audimat, ni matière première, ni élection. Etonnante religion que celle de l'argent et du pouvoir qui se soucie désormais bien peu du nom du prophête !
Mais bon à 40 ans vient la maturité qu'il ne faut pas nécessairement faire rimer avec fatalité. Il y a tant de choses encore à découvrir et à faire que le temps presse. Il n'est pas à la mélancolie. L'inquiétude n'est pas pour aujourd'hui, on la repousse volontiers à demain, à cette interrogation : quand nos enfants auront 40 ans, à quoi ressemblera leur univers ?
Alors autant agir un peu en commençant par des choses simples :
"Rendez-heureux une personne chaque jour, et en 40 ans vous aurez contribué au bonheur de 14 600 personnes" (Charley Willey)

dimanche 19 octobre 2008

FMI - DSK touche le fonds

J'avais ici malencontreusement compris que DSK était au RMI. Une enquête en cours nous confirme cependant qu'il est bien au FMI, qu'il y est déjà depuis quelques temps, voire qu'il s'y ennuyait un peu certains soirs mais enfin...
Oui DSK est adhérent du FMI, ce rassemblement d'hommes à Femmes Multiples Indemnisées. Notons que les deux premiers points ne vous amènent plus que rarement devant les tribunaux, c'est le dernier qui gêne nos prudes camarades américains qui s'y connaissent pourtant en favoritisme, Airbus peut encore en témoigner...
Ainsi donc DSK plutôt du genre à se présenter au-dessus de la mélée, est pris bêtement la main dans le sac pour garder une image corporelle décente. Avec une collègue mariée, lui, l'incarnation de la gauche caviar-people-médias bien comme il faut avec sa présentatrice de femme... le voilà descendu de son piédestal en même temps qu'il montait dans les sondages. Il n'est évidemment pas interdit de penser qu'il puisse y avoir d'ailleurs un lien de cause à effet, tout comme sa volonté de réformer le FMI et derrière l'ensemble du système financier peut ne pas plaire à tout le monde. Bienvenue en politique Dominique, la vraie, la grande, celle des plus hautes sphères du pouvoir, celle qui peut détruire en un instant des carrières patiemment menées.
Enfin osons tout de même imaginer que ces accusations puissent être fondées, DSK nommé par la grâce d' un gros coup de pouce de l'Elysée retrouvait à Washington sa belle-soeur qui retrouvait bientôt son mari, gentiment nommé lui aussi dans les parages avant qu'Anne Sinclair en personne ne soit rémunérée par le Figaro pour s'y installer également. Dans ce joyeux tintamare affaires privées-vies publiques, la maîtresse pourrait avoir eu sa part du gâteau sans que cela ne choque outre mesure. Et puis comme dirait ma boulangère, le Dominique, "il est peut être un bon économiste mais c'est pas Brad Pitt non plus". Aux Etats-Unis surtout, toute peine mérite salaire. Espérons pour DSK que sa peine ne soit pas aussi lourde que son salaire, il y perdrait beaucoup.
Finalement avec les soubresauts de Clearstream, le procés de l'Angolagate, les notes de l'ancien patron des RG ou les déboires des comptes bancaires de notre Président, les frasques extra conjugaux du futur candidat à la Présidentielle font office d'aimable mise en bouche, et, pourquoi pas sont de celles qui créent les légendes. Allons quoi, même Bill Clinton l'a fait, et avec une simple stagiaire s'il vous plait, alors que notre DSK s'envoyait en l'air avec une économiste chevronnée. Question de standing. Sur le coup, cela m'a d'ailleurs rassuré car les premières informations en ma possession faisaient état d'"une liaison de DSK avec Nagy". J'étais resté bien circonspect sur cette association étrange d'un ancien ministre avec le présentateur de Taratata... en fait Nagy, c'est une employée du FMI d'origine hongroise, un prêté pour un rendu en quelque sorte pour celui qui fut placé là par un petit descendant hongrois également.
Enfin, en pleine crise financière, les petits arrangements passés et bien actuels de nos politiques ne manquent pas de sonner faux malgré l'activisme de certains à vouloir nous faire croire qu'ils s'occupent de tout. Entendez, ils s'occupent de leurs petites personnes, de leurs proches et pour le reste, on verra s'il reste un petit quelque chose..
Je sais bien que comme le faisait dire Eric Rochant dans "Un monde sans pitié", un truc du genre "Si tout le monde s'occupait de son frère, de sa nana et de son meilleur ami, ce serait déjà moins le bordel". Certes, mais la politique ne doit-elle pas justement se retrouver au-dessus du lot ? Ces orientations font froid dans le dos d'autant qu'elles ne semblent que la partie emergée de l'iceberg comme le raconte Marianne sur les coulisses du pouvoir vues par les journalistes Valentine Lopez (I« Je vous propose une République fondée sur le mérite et où chacun aura sa chance ! » dixit Nicolas en campagne. On croise la fille de Gérard Longuet, engagée par le secrétaire d'Etat Hervé Novelli (qui militait avec son père à Occident), avant de rejoindre le cabinet de Luc Chatel. Ludivine Olive, employée par sa tante, Michèle Alliot-Marie, et Olivier Marleix, fils du secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales Alain Marleix, qui émarge au pôle social de l'Elysée, comme Sébastien Veil et sa femme Sibyle. Ce n'est qu'un début : François Guéant, rejeton du secrétaire général de l'Elysée, a intégré le cabinet de Rachida Dati avant de rejoindre celui d'Alain Marleix. Et Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat aux anciens combattants a embauché sa cousine comme attachée de presse de son parti Gauche moderne. Alors pourquoi ne pas y aller carrément ? La demi-sœur de Carla Bruni-Sarkozy, la jeune Consuelo Remmert a été recrutée en juin 2008 à la cellule diplomatique de l'Elysée. Roselyne Bachelot travaille bien avec son fils Pierre, qui fait office de conseiller parlementaire ! Il y côtoie d'ailleurs Isabelle Barnier, la femme du ministre de l'Agriculture. Les «femme de» sont légion Les deux journalistes rappellent aussi que les politiques, comme les commerçants de province, travaillent souvent en couple : En juin 2007, Xavier Darcos, le ministre de l'Education, avait nommé sa jeune épouse Laure directrice adjointe de son cabinet. Comme le député UMP de Seine-Saint-Denis Eric Raoult, qui a embauché sa femme. Sans surprise, le premier à montrer le mauvais exemple n'est autre que le président de la République lui-même, qui accueille Marie-Laure Harel en tant que chargée de mission auprès de son chef de cabinet. La jeune Marie-Laure (24 ans) a connu une carrière fulgurante après une banale maîtrise de droit, notent les auteurs du livre, mais qui s'explique par sa proximité avec Cécilia ex-Sarkozy : « Au départ, le « mérite » de Marie-Laure Harel aura essentiellement consisté à fréquenter Judith Martin, fille de Cécilia Sarkozy, et à devenir sa meilleure amie », racontent les journalistes.
Ca va en faire des enquêtes internes si l'on introduit en France cette curieuse infraction !

mercredi 15 octobre 2008

football - Le stade sifflera trois fois

Ce n'est pas une prophétie, encore moins le titre d'un mauvais remake, c'est juste le quotidien du Stade de France quand il reçoit une équipe du Maghreb. Après l'Algérie et le Maroc, c'est la Tunisie qui a pris possession de l'enceinte parisienne jusqu'à en huer les joueurs en bleu et l'hymne du pays hôte.
C'est bien entendu tout sauf une surprise même s'il faut se rappeler que durant l'Euro déjà, voire quelques matchs amicaux en Europe du Sud, la Marseillaise avait déjà beaucoup souffert. Notre équipe est ainsi maudite : on la trouve tantôt trop foncée de peau tantôt traître à son pays d'origine, tantôt trés mauvaise, bref il y a toujours quelque chose qui déplait à la foule vindicative.
Pour autant les trois coups incriminés se déroulaient sur le sol français et sont le fait de spectateurs majoritairement français. Le symbole d'un échec terrible d'intégration qui fait croire à ces gens qu'ils sont bien mal dans l'hexagone à en souiller les signes sacrés et qu'ils se retrouvent mieux dans leur culture originelle dont ils ne partagent plus pourtant le mode de vie ou le territoire. Un échec également pour notre pays qui s'est tant flatté d'être un phare de liberté pour citoyens du monde... à en oublier son passé colonial et ses banlieues de non-droit que l'on invite au stade de temps en temps. Du pain et des jeux, l'exutoire était en place. Notons qu'il était tout sauf imprévisible, les pseudos tunisiens pouvant légitimement aspirer se mesurer à leurs héroïques congénères algériens et marocains. Mais en plein marasme financier et alors que l'Europe parle immigration choisie, l'affront tombe à pic...
Les politiques s'indignent et s'agitent, découvrent, tombent des nues. Et ils veulent tout interdire. Je n'ai pourtant pas souvenir que nos édiles se soient précipités devant le roi d'Espagne pour revendiquer...


Coincidence j'étais la semaine passée à Alger. L'occasion de découvrir un peu ce pays et ses habitants. D'y retrouver des traces de l'époque française, d'y entendre un autre récit de cette guerre qui ne disait pas son nom. D'y découvrir les vestiges d'une riche époque romaine et les stygmates du terrorisme ambiant. Bref rien n'est simple pour ce pays estimé dans toute l'Afrique pour son accession à l'indépendance mais qui a perdu toute crédibilité et efficacité au fil des années d'un socialisme forcené. Et ce n'est pas la montée d'un islamisme radical illégitimement écarté du pouvoir qui allait arrangé les choses. Aujourd'hui, l'Algérie est un pays riche de son pétrole et de son gaz notamment. Songez que son budget s'équilibre avec un baril de pétrole à... 29 euros. Les projets ne manquent donc pas, l'envie non plus d'ailleurs. Reste à le faire vraiment ce qui est tout de suite moins évident. D'abord parce que la menace est partout de sorte qu'un policier surgit tous les 100 mètres. Ensuite parce que le poids de l'Etat n'autorise pas toutes les flexibilités. Enfin parce que la mentalité est trés méditerranéenne... Pour autant, ce vaste pays est attachant et l'accueil en milieu professionnel chaleureux. Le français reste encore trés pratiqué même s'il disparait des écoles. L'histoire réclame compréhension et humilité de part et d'autre, le présent menaçant exige action et affirmation. Sans présumer de ce que deviendra ce territoire, on peut penser que l'islamisme dominant s'accomodera bien du libéralisme florissant. L'Algérie s'éloignera alors définitivement de l'autre côté de la Méditerranée, plus sensible à d'autres contrées, même asiatiques, bien plus rémunératrices et moins hautaines.
C'est dire qu'ici comme dans bien d'autres endroits du monde nous manquons de présence et d'engagements dans ce qui est un vrai combat économique mais aussi politique et culturel. Le risque est grand de disparaître totalement et avec nos valeurs qui jadis éclairèrent le monde. Oui, là comme ailleurs, en Bosnie ou en Afghanistan, il faut combatre les obscurantismes et les atteintes à la liberté. Et s'en donner les moyens. Sans préjuger de ce que ces peuples feront d'eux-mêmes. Car le Maghreb a tout à perdre dans cet isolement nationaliste et cette pression religieuse. Quant aux franco-quelquechose qui cherchent quelques instants de célébrité en bafouant, salissant, détruisant, ils nous montrent que le chemin est encore long, chez nous également, pour construire.
"Ne nous reposons pas sur nos acquis, mais efforçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le coeur et dans l'esprit de chacun". Ainsi parlait JFK, à des années-lumière de l'actuelle Présidentielle américaine je sais, à des galaxies des attentes extrémistes, mais qu'importe. Il faut y croire, il suffit d'y croire, par delà les sifflets. La France du football a d'ailleurs eu ce courage, emportant au trot le match emmenée par un exemplaire Thierry Henry : gamin de l'Essonne originaire des antilles formé à Clairefontaine puis Monaco sacré en Angleterre jouant en Espagne et capitaine de l'équipe de France.

lundi 13 octobre 2008

Economie - quand la crise fait vendre

On peut difficilement y couper, la crise est parmi nous, nous envahit notre quotidien, nous obsède. A moins d'être envoyé en mission de l'autre côté de la Méditerranée, elle s'impose. Elle menace, elle s'aggrave même nous dit on.
Car tout est dit. Tout est dans la description, le commentaire, on refait le match chaque jour sans réflexion, perspective ou analyse. Et pour pouvoir décrire un match, il faut des joueurs, une action... alors le premier qui bouge, on se précipite sur lui, on le scrute à l'infini, on détaille le moindre de ses gestes.
Résultat, la crise coûte c'est sûr aux investisseurs imprudents, et encore plus sûr aux contribuables français à qui l'on annonce tranquillement qu'ils contribueront au secours de leurs banques qui pourtant, elles, viennent bien rarement à leurs secours.
Et voilà que la crise fait vendre, beaucoup,... des journaux, des spots de publicité, des émissions spéciales, des conférenciers, des livres... c'est le sujet du moment, presqu'une success story bientôt érigée en modèle.
Mais plus elle rapporte et plus elle coûte car plus on en parle plus elle accentue sa présence. C'est un drôle de dilemme dont la seule issue est la sortie positive, l'évènement fort qui sonnera comme un happy end, un coup de sifflet salvateur évitant si possible les prolongations : conférence de presse, réunion des 3, sommet des 4, politique des 12, volonté des 25 sont tour à tour lancés pour briser la spirale infernale.
Dans l'affollement, les rédactions disent tout et son contraire en espérant bien tomber. Parfois la surexitation provoque des bévues en Une même du Monde, une cocasserie qui inquiète tout de même sur la capacité à appréhender des questions plus complexes...
Les médias sont ainsi les grands bénéficiaires du moment par leur capacitié d'un coup à focaliser l'attention, centraliser l'information, dérouler le scénario.
Puis viennent les politiques habituellement peu présents ou influents sur le terrain économique. Les voilà aux premières loges d'un film qu'on croirait réalisé pour eux. Ils deviennent les derniers recours avant cataclysme, la superproduction américaine n'a qu'à bien se tenir, nous aussi on a l'étoffe des héros. D'apprentis sorciers souvent sanctionnés par le marché réel, les voilà pilotant le devenir du marché virtuel, quelle revanche. Et sans dépenser un centime de leur poche, que l'argent des autres !
Reste le monde de la finance, opaque, obscur, malmené, presque liquidé d'avoir pris trop de libertés. Irrésitible et inaccessible quand il gagne des millions, il se réfugie dans les bras du nouvel Etat-Providence quand les pertes s'accumulent. Avant de rebondir, ces dernières garanties. En cela, il invente un nouveau modèle économique où il culmine : c'est peut être le renouveau de l'activité industrielle occidentale qui se joue aujourd'hui. Il n'est plus question de matières premières, d'innovation ou de matières grises il n'est plus question que d'argent à la couleur fascinante. Etat et particuliers sont invités à produire de l'argent, un argent qui d'une manière ou d'une autre finira dans les caisses des banques.
Le regretté Paul Newman disait «Si vous êtes à une table de poker et que vous n’arrivez pas à savoir lequel de vos adversaires va être le pigeon de la soirée, c’est qu’il y a de bonnes chances que ce soit vous.» Vous voyez où nous nous trouvons ?
Nous reste plus qu'à travailler. Car plus de crédit entre nous, un simple don suffit. L'humanitaire au bénéfice de la finance, il fallait y penser, la crise l'a fait. Le Banquethon est lancé, record à battre ? 360 milliards en 2008. Car si le marché se nourrit de confiance, la banque ne s'alimente que de monnaies sonnantes et trébuchantes. Mais puisque c'est pour la bonne cause...

samedi 4 octobre 2008

Popularité - l'apprentissage de l'humilité ?

C'est vrai que Ségolène Royal au Zénith ça faisait plutôt sourire mais au moins avait elle eu le soin de convier à cette petite fiesta des inconditionnels.
Pas vraiment le cas de notre Président qui lors des rencontres européennes des jeunes apprentis a entendu ses nobles oreilles sifflées à la seule évocation de son nom. Résultat, son discours a été purement et simplement annulé.



N'y voyez pas de lien bien sûr. C'est l'agenda surchargé qui en est la cause, la crise, qui a décidément bon dos.
Mais alors, il a beau libérer l'Afghanistan, dynamiser l'Europe, préserver la France de la crise financière mondiale et même instaurer le tout à l'égout au Cap Nègre, sans reconnaissance ?
Vraiment ces jeunes apprentis sont bien ingrats.
Ou alors ces jeunes générations baignant dans l'image et le virtuel ne seraient pas dupes de ce Super Mario de la politique.
Et ils ne croiraient pas aux effets d'annonces perpétuels sans lendemain ?
plutôt rassurant finalement.