dimanche 3 mai 2009

LOSC - La symphonie inachevée

Après la double confrontation victorieuse face à l'OL, les espoirs les plus fous caressaient dans le sens du poil le dogue lillois. Qualifié en coupe et dans le peloton de tête du championnat, Lille s'esquissait quelques glorieux desseins. Vains.
A l'heure de l'emballage final, la machine s'est grippée inexorablement. Après deux coûteuses expulsions à Toulouse, des ballons perdus dans l'axe à répétition, des matchs menés non concrétisés, le scénario s'est répété à foison pour peu de points et beaucoup de désillusions. Les deux derniers matchs sont à ce titre éloquent : face à Marseille puis Lorient, Lille a mené plutôt contre le cours du jeu avant de s'effondrer, de lâcher, une aptitude pourtant rare cette saison. Sûr que les cadres souffrent en cette fin d'un championnat exigeant, que la pression médiatique a affolé quelques chevilles ou melons comme les supposées sollicitations de grands clubs européens, que le banc était bien juste pour espérer enchaîner indéfiniment... mais l'esprit qui flanche c'est un peu plus embêtant en prévision de la saison future. Il faut espérer que notre discret président se rappelle au bon souvenir des joueurs, ce qu'il a engagé, et que notre jeune entraîneur apprenne en 2010 à concrétiser sur 38 journées. Ce sera un bon début à la montée en puissance d'un club encore fragile et inexpérimenté. Des caractéristiques oubliées au temps de l'euphorie mais qu'il convient de rappeler aujourd'hui. Lille ne devait pas jouer le haut du tableau au regard des effectifs respectifs tandis que sa double victoire face à l'ogre lyonnais annonçait surtout le crépuscules des gones.
Le groupe a dés lors perdu de sa superbe et de sa cohérence y compris sur son point fort, le milieu de terrain. La faute à la chute des ailiers magiques, Bastos et Obraniak, redevenus quelconque au fil des matchs. Bien accompagnés par un Cabaye éteint et un Mavuba trop défensif. Mais pour cause. Notre capitaine pouvait-il être moins défensif dés lors que ce secteur prenait régulièrement l'eau ? Plestan-Rami et rien d'autre, c'était dit bien juste pour toute une année et cela s'est confirmé. Ce qui n'enlève rien à leur mérite ni à leur potentiel. Tafforeau disparu corps et âme du couloir gauche a fragilisé un édifice qui n'en demandait pas tant. Devant un Malicki étonnant mais pas décisif. Reste l'attaque, le mal récurrent du club : De Mélo, le bon coup du recrutement nordiste s'est avéré un vrai flop la faute à une blessure non soignée en Italie. Un Frau bis, ce qui fait beaucoup, PAF ayant oublié son football en rejoignant la capitale des Flandres. Comme Fauvergue n'a pas confirmé qu'on pouvait le considérer comme un authentique attaquant de ligue 1, il n'y a guère que Vittek qui ait pu s'affirmer, mais pour un remiseur qu'il est difficile de jouer seul devant, une sale habitude des années Puel qui coûte cher d'ailleurs du côté de Gerland...
Pas question aujourd'hui de jeter tout le monde aux orties, de crier au scandale ou d'exiger je ne sais quoi, juste de replacer chacun face à la réalité. Il y a de quoi faire une belle équipe à Lille mais avec encore pas mal d'inconnues et d'inconnus. Mais enfin, l'ensemble a longtemps eu de l'allure grâce à l'infatigable Balmont, à la tornade Hazard, aux progrés de Chedjou ou à l'abnégation de Debuchy.
L'intersaison sera donc cruciale pour reconstituer un groupe compétitif en évitant de manquer les bonnes occasions des dernières années : Hoarau, Gouffran ou Gignac voire Savidan ou Rémy étaient annoncés un temps du côté de Luchin. Ils sont en haut du classement des buteurs, c'était plutôt bien vu, mais sous d'autres couleurs... Une habitude qu'il faudra perdre pour éviter de retomber dans l'anonymat.
A contrario et à l'attention des joueurs lillois attirés par d'autres cieux, qu'ils parcourent au préalable les destinées de leurs aînés partis se fourvoyer aux quatre coins de l'Europe. En commençant par suivre les mésaventures de Saint-Etienne tout prêt de la Ligue 2, le rêve d'un Tavlaridis ou d'un Mirallas, assurément...
Reste l'UEFA à décrocher en gagnant déjà à Toulouse dans 10 jours, vaste programme mais noble ambition !