vendredi 28 août 2009

LOSC - Les lillois au pied du mur

Le mois d'Août qui s'achève appelle un premier regard sur le début de saison des dogues version 2009-2010. Une saison engagée par Rudy Garcia, le premier entraîneur viré puis réhabilité dans le même mois de l'histoire du club... une saison débutée sans la perle Michel Bastos, acheté à prix d'or par le mécène lyonnais. Pour autant, l'effectif a été conservé ,se délestant juste et à propos d'éléments peu convaincants ; ce qui donnait quelques assurances à l'heure du coup d'envoi.

Et malgré le psychodrame Landreau, notre clinquante recrue internationale se blessant gravement dés son premier entraînement, l'ambition raisonnable régnait dans les rangs lillois. Le premier tour préliminaire d'Europa League face à de modestes serbes entretenait la confiance qu'un premier match de Ligue 1 face à Lorient allait un peu entamer. Début de rencontre dominateur, rythme plan-plan, mais sur la première action des bretons (vers la demi-heure de jeu) patatras le petit Gameiro marquait, esseulé, de la tête. Rebelote en seconde mi-temps sur une bien pauvre passe de Plestan dans l'axe. Alors certes l'équipe a poussé, tapé deux fois les poteaux et même marqué un but (de Monterubio !) mais le constat au soir du premier jour est simple : défaite et mal de tête en perspective avec des matchs à venir face à Marseille avant de recevoir Toulouse et d'aller à Paris.... hum hum...
Même si le match suivant était décentralisé du côté de Montpellier, c'est bien l'OM qui jouait à domicile et proposait un défi physique que Lille ne put que partiellement relever. Une erreur de main suivie d'une sortie hasardeuse de Butelle plus tard, Marseille menait et ne sera pas rejoint malgré quelques dernières minutes intéressantes mais stériles. Garcia inaugurait pour l'occasion un 442 trop statique pour être convaincant. En dehors de Mavuba solide et d'un Balmont batailleur en diable, on ne sent guère de liant, d'envie et de capacité à surclasser l'adversaire. L'intermède européen face aux belges de Genk redonnait quelques couleurs avec une victoire à l'extérieur bien menée autour d'un Hazard virevoltant et d'un Vittek conquérant. Mais au moment de recevoir un ultra-défensif Toulouse, le niveau général du Losc ne s'est pas avéré suffisant pour tenir le score et prendre enfin trois points. Avant d'aller défier le PSG, le Losc se contente donc d'un petit point sans s'alarmer. Moi non plus même si je m'inquiète un tantinet du manque de cohésion du groupe et de cohérence tactique : car en jouant avec trois milieux récupérateur, Lille préserve son territoire et possède le ballon. Mais peine à soutenir ses attaquants les Obraniak, Hazard and Co jouant dans un registre trop proche et plus technique que percutant. L'ombre de Bastos plane sur le Losc où ses courses et ses appels en profondeur manquent au moins autant que ses coup-francs. Puis il y eut le match retour contre Genk en 442 avec Aubameyang, prété par le Milan Ac quand même, et Gervinho sur les côtés. Alors la prestation encourageante des deux gaillards, l'un vif à souhait, l'autre dribbleur impénitent suscite de nouveaux espoirs d'autant que le brésilien De Melo, encore timide, marque tout de même deux fois. Cerise sur le gâteau, l'emblématiqueStéphane Dumont, longtemps blessé, revient bien ajoutant à sa sobriété naturelle une efficacité redoutable.
Il faut maintenant prendre cependant des points dans un championnat compliqué où les équipes sont très homogènes et ne regarderont pas jouer les dogues pour le plaisir. C'est le risque principal que je vois cette année, notre incapacité éventuelle à hausser le jeu, à se faire mal pour l'emporter en s'en remettant trop vite au feu follet Eden ou à quelques autres exploits. Tout en pensant à négocier un prochain départ à l'intersaison.
Nul doutes que les joutes européennes face à Valence, Prague et le Genoa permettront au groupe de garder les pieds sur terre et de s'adjuger une expérience précieuse pour se battre pour les 6 premières places du championnat, objectif qui me semble raisonnable, les cadors ayant un programme en Ligue des Champions particulièrement éprouvant.
Place au Parc des Princes désormais face à un PSG bien armé mais pas irrésistible sur fond de foin de période des transferts. Lille serait bien inspiré de recruter un arrière gauche supplémentaire et/ou un défenseur central et un meneur de jeu offensif en remplacement du si décevant Frau.

mardi 25 août 2009

Politique - L'ouverture version low-cost

C'est peut être un effet indirect de la crise économique, ou un signe d'essoufflement façon malaise vagal, voire encore une provocation destinée à faire bouger le mammouth politique... toujours est-il que le remaniement ministériel amorcé cet été comme les tractations de partis qui s'en sont suivies ont débouché sur des ralliements plus discount que bling-bling.
Déjà, le prestigieux portefeuille du ministère de la Culture attribué à Frédéric Mitterrand n'avait finalement de valeur politique que pour le clin d'oeil patronymique.

Pour le reste, même les vieilles gloires de la Culture comme Jack Lang ou le député André Vallini n'ont pas donné suite aux appels du pied présidentiel. Généreusement présentée comme une volonté de rassembler mais régulièrement vendue comme une stratégie politique pour affaiblir l'adversaire, l'ouverture pâtit aujourd'hui de l'orgueil trop affirmé de son instigateur. Alors bien sûr il parait qu'un corse, le député radical de gauche Paul Giaccobi, va être de la partie, la belle affaire médiatique que voilà. Au-delà, tout prêt de l'au-delà même puisqu'il fut victime il n'y a pas si longtemps d'un grave souci de santé, Michel Rocard se retrouve à la tête d'une "commission de réflexion sur les priorités de l'emprunt national" en co-présidence avec Alain Juppé. En ces temps difficiles pour l'emploi des jeunes, il y a matière à ne pas s'inquiéter au moins pour l'emploi des vieux. Deux co-présidents pour une commission de réflexion sans s, cela fait cher le neurone certes mais en même temps l'objectif reste atteignable. Et comme il ne s'agit que de définir des priorités, nos deux ex premiers ministres respecteront à n'en pas douter leur écrasante feuille de route...
Et puis au coeur de l'été la mise en place d'un comité de liaison de l'UMP incluant Philippe de Villiers et l'inénarrable parti Chasse Pêche Nature et Tradition (CPNT) a joyeusement asticoté le landernau politique.
On notera que quelques semaines seulement après le scrutin des Européennes, rallier à la majorité présidentielle un anti-européen convaincu interpelle sur la sincérité des engagements pris lors de ce scrutin remporté, m'a t'on dit, haut la main par notre Président. On peut aussi en conclure, à la connaissance de cette tartufferie, que les abstentionnistes n'ont pas eu tort...
En même temps, le mouvement pour la France même enrichi du CPNT a récolté un bien médiocre 4.8% aux dernières européennes, pas de quoi booster véritablement la majorité si l'on tient compte des dommages collatéraux que peut engendrer ce rapprochement chez les souverainistes comme à l'UMP et au FN où l'on ne goûte guère ces acoquinements.
Si électoraliste soit-elle, cette main tendue provoque des remous et états d'âme. Mais devenue bien palichonne à gauche, l'ouverture se devait de trouver un nouveau terrain de jeu, ce fut la droite quitte à ce que cette ouverture à droite destabilise en premier lieu les acteurs de l'ouverture.... à gauche tout en relançant les extrêmes.
Quoiqu'il en soit le bilan est minime sur le plan politique et comptable mais il garantit une unité de façade redoutable en perspective des futurs échénaces présidentielles. Et c'est certainement le seul but de la manoeuvre, après avoir embourbé la gauche dans la tentation du pouvoir, la droite est élargie pour être sans doute mieux diluée et ne répondre, dans sa diversité, qu'à un seul chef, le Président.
Ce dernier possède en effet un atout redoutable dépassant de sa manche : la réforme des collectivités territoriales et sa menace à peine voilée : la diminution drastique du nombre d'élus. Alors même si l'on a des réticences idéologiques ou morales, ce n'est pas le moment de se faire mal voir quand on est élu territorial, mieux vaut filer droite, heu droit.

vendredi 21 août 2009

UMP- temps d'antennes en plus pour gagner plus

Dans son bilan annuel, ce qui est, il faut bien le dire une bonne chose, le CSA... oui c'est une bonne chose car tout de même on peut s'interroger longtemps sur l'utilité et l'activité du CSA et grâce au bilan annuel on a au moins une version officielle. Donc disais-je, le CSA a déposé son bilan, pas le financier, l'annuel, avec pour petite gourmandise cette observation délicieuse : France 2 sur-représente l'opposition au détriment de l'UMP. Une information largement relayée par de nombreux médias tout heureux de se redécouvrir une autonomie voire une autorité face au pouvoir en place.

Pensez-donc, si même la chaîne publique n'avantage pas l'UMP, nous autres médias sommes carrément entrés en résistance...
Le drame du parti dominant se situe après la virgule puisque PS-PC se voit affublé d'un glouton 33,5% de temps d'antenne alors qu'il devait bénéficier d'un tiers, soit 33, 33%.
Il est donc particulièrement impressionnant de constater que notre autorité administrative indépendante garantit en France l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle au point de réagir fermement à ce dépassement de ... 0,17%. De qui assurément faire basculer une élection, tenez, imaginez si l'an prochain la Majorité venait à perdre plusieurs régions, enfin, plusieurs, disons l'Alsace et la Corse pour ne pas les nommer, l'explication est toute trouvée...
Franchement et sans faire d'allergie particulière envers les orientations politiques de la majorité, non non, je ne m'étais absolument pas rendu compte de cet odieux décalage de 0.17%. Pire même, mauvaise foi quand tu nous tiens ,j'avais plutôt tendance à penser l'inverse. Il faut dire que le CSA ne tient pas compte par exemple de la ligne éditoriale des journaux fortement influencée par la majorité. Quand Luc Chatel va au supermarché par exemple ,j'aime bien cet exemple, voilà qui débouche immanquablement sur un sujet traité en JT. Sujet sur le théme de la rentrée, des prix qui baissent, de l'action du gouvernement dans cet exploit, de la satisfaction des mères de famille présentes... un moment de pur ravissement pour la majorité sans rien coûter en temps d'expression. Quand en plus on apprend que le supermarché était lui sur-représenté artificiellement en partisan UMP on s'étonne qu'aucune autorité administrative n'intervienne pour réguler ce déséquilibre...
Blague à part ce qu'il convient de retenir c'est que si l'UMP est sous-représenté dans les journaux de Fance ce n'est bien sûr pas parce que les gauchistes empiétent de 0,17% sur leurs droits mais bien parce que le gouvernement dépasse allégrement les 40% d'occupation du petit écran. Mais bien sûr ce n'est pas trop vendeur à l'UMP de crier au loup devant la voracité de la sarkozy team c'est pourquoi Xavier Bertrand s'en est tenu à un limité "la situation est particulièrement marquée sur France 2 où le temps de parole de la majorité représente 19,3% du temps de parole politique, contre 33,5% pour l'opposition" en exigeant curieusement des mesures pour remédier à la situation. Je dis curieusement car la réponse est d'une affligeante évidence : il suffit de réduire le temps de parole du gouvernement de 7 bons points...
Etranges gesticulations de ce pouvoir majoritaire qui, détenant 60% du temps d'antenne de nos médias les plus influents trouve encore le moyen de s'en plaindre. Je peine à définir dés lors la limite acceptable que ces messieurs-dames de la politique entendraient fixer à leur toute puissance. je peine encore plus à comprendre ces jérémiades alors que le CSA justement s'engagera dès septembre sur un nouveau principe de pluralisme qui additionnera les interventions du chef de l'État (et de ses collaborateurs bien bavards) et de la majorité présidentielle. Ce qui fera chuter de facto de 60 à 50% leur temps d'antenne.
De quatre choses l'une, soit la sortie de l'UMP est un écran de fumée de plus pour occuper l'espace, soit elle est particulièrement maladroite à l'heure où une réforme plus limitative se met en place, fruit de la réforme constitutionnelle votée par l'UMP. Ou alors cette premiere escarmouche annonce une nouvelle ère faite de lendemains musclés au cours desquels CSA et médias seront régulièrement diabolisés pour quémander quelques minutes et quelques attentions de plus. Dernière hypothése, un syndrôme hégémonique plane sur notre beau pays qui fait perdre peu à peu tout sens de la mesure : le président prépare son fils à la succession du trône, la majorité présidentielle n'en finit plus de rassembler et de s'élargir pour capter l'approbation de certains socialistes comme de centristes modérés aux côtés désormais de leurs nouveaux collègues villieristes ou traditionnalistes de la chasse et de la pêche. Le temps ne serait plus au partage encore moins à l'alternance, et contre ça il n'y a pas de CSA.