vendredi 30 mai 2008

Mariage - Un jugement vierge de tout soupçon ?

C'est donc dans la France de 2008, et non au fin fond de l'Afghanistan qu'est intervenu cette étrange précepte d'un autre âge voire d'une autre religion : la femme se marie vierge ou l'homme, et la société via sa justice, la répudie.
Je n'ai pu savoir si la Grand Place de Lille a ensuite été la scène de lapidation exutoire mais cela ne saurait peut être tarder...
Volonté de quelque magistrat d'un coup de pub carriériste, interprétation intégriste ou inconscience coupable toujours est il que voilà au pays des droits de l'homme (mais visiblement moins de la femme) et depuis peu de la parité un sacré camouflet. Non pas que je n'ai jamais trop considéré que nous ayons à nous distinguer vraiment des républiques bananieres par bien des pratiques, non. Mais je nous pensais benoîtement dans un Etat de droit garant. Oui mais voilà, le droit ne garantit plus, il s'émancipe ou se ringardise, c'est selon.
Les réactions hostiles n'ont heureusement pas manquées depuis les mouvements féministes aux spécialistes légalistes en passant par les politiques de tous bords. Avec une angoisse, la jurisprudence annoncée. Notons que cette jurisprudence dans un contexte de parité exacerbée n'est pas dénuée de cocasseries. Car ce que l'on exige de la femme doit également l'être auprès de l'homme. Messieurs, à vos carnets de... virginité, à vos costumes blancs immaculés !
Alors que la pression religieuse d'un Islam disons peu modéré conduit déjà de nombreuses jeunes françaises à se faire opérer pour retrouver l'hymen originel, le jugement rompt, si j'ose dire, avec le principe de laïcité républicain. Si la femme refuse de porter le voile, pourra t'on également considérer qu'"il y a eu erreur sur la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne", ou si elle refuse de se convertir, ou si elle souhaite travailler... et les catholiques ne reviendront ils pas non plus à la charge au nom de la ... parité des religions ?
Est ce donc du domaine du droit que d'investir le monde des croyances, des cultures, des pratiques et surtout d'en valider certaines ?
Peut être mais dans ce cas je propose que nous élargissions le débat. Toute femme ne pourra plus désormais en France se marier qu'à condition d'apporter une dote d'un million d'euros. Dans le cas contraire, je dénoncerai l'union pour "erreur sur la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne". je précise que je suis célibataire, mesdames si vous répondez au critère, j'habite impasse de la... Mairie, c'est dire !
Dans le concert de critiques, il faut saluer la prise de position originale de notre Garde des Sceaux dont le temps passant nous confirme surtout qu'elle se garde elle même. "La justice est là pour protéger. Le fait d'annuler un mariage est aussi un moyen de protéger la personne qui souhaite peut-être se défaire du mariage, parce que je pense que cette jeune fille (...) a souhaité également, sans doute, se séparer assez rapidement". Peut-être, sans doute... quelle analyse pertinente que voilà, digne d'une Madame Irma.
Mais pouvait on réellement attendre autre chose qu'une prise de positon incongrue de la part de celle qui peine si maladroitement à mener la réforme de la constitution autant improbable qu'inutile ?
En affirmant "on n'est pas à l'abri de circonstances particulières, notamment dans un contexte lié au terrorisme" au sujet de l'article 16 de la V° République, elle a élevé le débat à des niveaux insoupçonnés de négligence et d'amateurisme. Pour mémoire, l'article 16 stipule que "Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel."
C'est un tantinet plus complexe à mettre en oeuvre que si une bombe explose comme cela s'est produit déjà maintes fois.
La dernière représentante de la période Bling Bling ne parvient plus à cacher derrière ses apparences luxueuses et sophistiquées ses limites. Voilà qui la rendra plus fragile et peut être plus humaine mais, en ces temps difficiles pour son mentor, voilà qui la met également en danger car ses soutiens se comptent sur "les doigts du baron Empain" aurait dit Desproges.
En même temps, la Constitution est un texte fondateur qu'on ne peut manier avec tant de légèreté et de désinvolture sans risquer de s'exposer à la critique, même à droite, même radicale comme ce "Elle est nulle" d'Edouard Balladur pourtant Président du Comité pour la réforme de la Constitution.

Comme quoi, quelque part, il y a une justice !

jeudi 29 mai 2008

Armes - sous munitions mais sous représentées

111 pays viennent de s'accorder sur un traité interdisant l'usage des bombes à sous munitions responsables de nombreuses morts et blessures civiles.
Testées dés la seconde guerre mondiale cet explosif se caractérise par le fait qu'il libère nombre d'autres.... explosifs démultipliant ainsi sa nocivité. Plusieurs milliards attendent leur heure de par le monde. Une heure parfois tardive car ces armes n'explosent pas à l'impact et peuvent donc demeurer longtemps à même le sol à attendre qu'un passant, un civil, un enfant ne s'y approche...
Tous les théâtres modernes d'opération(Irak, Afghanistan, Bosnie...) regorgent de ces joujous de mort.
Une fois n'est pas coutume, c'est... la Belgique qui la première a interdit ces dispositifs dès 2006. 110 viennent comme prévu de s'accorder sur un traité d'interdiction.
Tous ? non car un petit village d'irréductibles va t'en guerre résiste à l'envahisseur pacifiste, un petit village composé d'américains, de russes et de chinois, soit les trois grandes puissances mondiales... cherchez l'erreur !
10 jours de travaux intenses nous dit-on, des années de négociation pour aboutir à ce triste résultat, quel gâchis ! enfin pas pour tout le monde puisque l'on peut penser que les trois grands états ne peuvent que se réjouir des bonnes résolutions des 110 autres de se priver d'un tel armement.
D'ailleurs le traité a pensé à tout, même à un principe d’interopérabilité : les Etats signataires peuvent tout de même participer à des actions militaires conjointes avec des Etats qui utiliseraient des BASM...
Le déshonneur est sauf.

Enfin j'espère que nos puissants voisins iront au bout de leur logique, j'ai hâte de les voir aux prochains Jeux Olympiques se battre désormais seul pour décrocher la médaille d'Or du lancer de BASM, ça va être explosif !

mercredi 28 mai 2008

C'est toujours la sale journée de quelqu'un...

On peut être croyant, superstitieux, peureux, insouciant, il n'en reste pas moins qu'une journée ordinaire peut toujours se transformer en cauchemar. C'est la roue de l'infortune pour les uns, un tremplin pour les autres : Jim Morrisson avait d'ailleurs cette jolie formule, "Chaque journée est un élan qui traverse l'histoire". Des fois l'histoire s'arrête cependant.

Le champion du jour, c'est tout de même ce représentant (peut être l'unique) du Front anti-radar routiers victime de ses propres manipulations d'explosifs. Cet employé de la Poste, qui ne serait ni Dany Boon, ni Olivier Besancenot, est entre la vie et la mort. Il n'en aura détruit qu'une douzaine.
Michel Fourniret pourra, on l'espère, regretter cette journée qui le place en prison à perpétuité façon incompressible. Il n'aura exprimé aucun regret. On en exprimera un : comment cet homme somme toute banal et pas forcément précautionneux a pu échapper aux polices d'Europe pendant tout ce temps et ne devoir son arrestation qu'au courage d'une de ses victimes ? le procès n'a pas répondu à cette aberration.On espère qu'un procès viendra couronner les manipulations financières de notre troisième larron du jour, Noël Forgeard. L'ancien co-président d'EADS est en garde à vue prolongée à la Brigade Financière pour s'expliquer sur de possibles délits d'initiés anticipant les difficultés de construction de l'A380. Guidé par une inspiration quasi mystique, Noël aura vendu 360 000 actions en mars avant que les retards ne soient communiqués en... juin. Total de cette vision opportune, plus de 4 millions d'euros...
Le Premier Ministre Israélien Ehud Olmert est lui aussi dans de sales draps ce jour puisque les incitations à la démission se multiplient. Il est accusé de corruption et les témoignages se précisent.
Aujourd'hui la fin également d'un réseau de hackers français qui par défi pirataient des fichiers protégés. Le plus jeune a 13 ans !
Enfin sale journée également pour les sept exclus de l'Euro Academy même si ce départ signifie pour eux aussi vacances. L'ami Raymond a fait ses choix, je n'ai rien à en dire.

Bon ben vivement demain ! à qui le tour ?

mardi 27 mai 2008

Libéralisme - Le PS au supplice

Alors que Pedro Miguel Pauleta, le renard des surfaces du PSG tire sa révérence, c'est un autre parisien qui, dans son domaine, marque les esprits comme autant de but : Bertrand Delanoe.
Le Maire de Paris profite de l'occasion d'une opposition molassone et dispersée pour avancer ses pions. "De l'audace" certes il n'en manque pas, mais après ?



Finalement la question restera posée encore un moment car de ce recueil préparatoire à d'autres desseins nait une polémique aussi vive que symptomatique du malaise du parti socialiste. L'acceptation ou non du libéralisme est en effet le thème central d'une étonnante polémique que l'on croyait reléguée aux années 70. Devant cette politique d'ouverture du maire de Paris vers sa droite, Ségolène Royal réplique en se positionnant plus à gauche, plus à gauche même qu'elle n'a jamais été. Le tout sur fond de futur Congrès censé remettre de l'ordre dans un foutoir toujours plus dense. On l'aura compris, pas la peine de chercher plus loin les raisons de la machine à perdre qu'est ce parti tant leurs sujets de discussions et de préoccupations sont aux antipodes de la vie quotidienne des français.
Reste que cette aversion d'un libéralisme ultra dominant sur la planète et accepté par la grande majorité des citoyens ne peut qu'accentuer le fossé de politiques en mal d'idéologie quand nous sommes en mal de solutions et de sens.
Pourtant l'arrogance et le simplisme de la droite au pouvoir laisse de la place à une autre pratique. Pour l'anecdote, un député UMP me confiait cet après-midi "Pendant que les socialistes se déchirent, nous nous travaillons pour les français". Avec mon sens de la mesure mais aussi de la répartie qui me caractérise parfois, je me suis permis de lui faire remarquer qu'effectivement pendant ce temps là je travaillais mais que je n'avais pas pleinement conscience que son activité du moment, la visite d'un chantier, une réunion à sa permanence et une assemblée générale de commerçants ne constituait à proprement parlé un travail...
Enfin bref revenons à nos moutons socialistes effrayés par le loup libéral et bientôt prêts à se jeter du haut de la falaise. Tout se passe comme si Ségolène Royal, en politicienne avertie, souhaitait avant tout maîtriser la gauche, toute la gauche, même celle de l'extrême facteur. Histoire de l'incarner cette gauche. Quitte à se radicaliser. Un calcul, un de plus, un de ceux qui font et défont les carrières, mais ne font pas les politiques, encore moins les gouvernements.
Delanoe fait de même tout au bonheur revigorant de sa réélection parisienne. Le voilà qui sachant piloter Paris se verrait bien piloter la France à l'instar du grand Jacques. Et intégrant la mouvance centriste apparue aux dernières présidentielles, se verrait bien pourquoi pas l'incarner. Son côté people-bcbg-bourgeois bohème... n'en jetez plus colle bien au personnage. Pas sûr qu'il suffise à l'échelon national pour attirer un électorat plus populaire dont une bonne partie a récemment basculé vers Sarkozy. Bon stratège, on saluera donc son audace effective de mettre notamment les pieds dans le plat du libéralisme avec une ambition singulière de priver même la droite de sa paternité en la matière, puisque plutôt assimilable selon lui à un "bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral". La démarche est intéressante et a le mérite de bousculer de vieux ancrages inutiles. Mieux, elle permet enfin d'entr'apercevoir une alternative crédible au tout libéral un brin fataliste de ceux qui nous gouvernent. Maîtriser l'économie libérale, l'encadrer, l'ajuster aux besoins et non pas la subir ou la combattre c'est tout de même plus séduisant.
Reste à mesurer si tout cela n'est qu'un coup de pub de plus d'un homme qui n'en est pas avare ou si l'appareil partisan ne broiera pas cet empêcheur de polémiquer en rond. A 58 ans, le voilà presque dans le rôle d'un rénovateur ce qui en dit long sur la pesanteur des éléphants et sur l'incapacité des socialistes à se projeter et à incarner l'avenir. Ce qui laisse certainement de la place au Centre mais Bayrou a le même âge alors...
Alors quand va t'on imposer un âge de retraite politique...

dimanche 25 mai 2008

Europe - They are the champions

Les titres européens ont rendu leurs verdicts et en football comme au rugby, c'est l'accent britannique qui prédomine. Si la Ligue des Champions ne laissait guère d'espoir au continent, le rugby pouvait encore rallier le sud-ouest français. Raté.

Manchester-Chelsea, l'affiche promettait et n'a pas vraiment déçu même si la prolongation fut un brin longuette. On s'interrogera sur l'horaire très décalé et sur la pelouse, suffisamment dure pour provoquer des crampes l'heure de jeu à peine passée.
Les rouges auront entamé le match tambour battant avec un Ronaldo étincelant. Mené, Chelsea reprenait le fil du match tel un rouleau compresseur pas génial mais efficace. Quelques éclats pour autant de barres transversales auraient pu leur donner la victoire mais c'est aux tirs au but que finalement tout devait se régler. Terry, capitaine valeureux manquait la balle de match avant qu'Anelka ne flanche.
Cruel mais pas illogique pour un Chelsea en panne de solutions offensives et capable de cantonner Essien, un des meilleurs milieux du monde, au poste d'arrière droit. Dommage que Drogba soit sévèrement expulsé quand Tevez peut agresser Makelele en toute impunité.
Côté français, on retiendra l'excellent match d'Evra, détonant et de Makelele inaltérable. On sera plus réservé sur la prestation de Malouda intermittent et d'Anelka rentré tardivement et influent dans le mauvais sens. Sans en rajouter une couche, on peut quand même estimer qu'entre Trézeguet et Anelka il n'y a pas photo mais enfin...
Sans être fan de Manchester, le lillois que je suis ayant encore en travers de la gorge quelques confrontations douloureuses, il faut reconnaître la capacité de ce club à demeurer au top niveau et sa faculté à vivre dans la continuité. Bobby Charlton menant l'équipe vers la Coupe tandis que Ferguson fermait la marche, c'est tout de même quelque chose comme la haie d'honneur faite aux joueurs de Chelsea.
En rugby le stade des bons souvenirs, le Millenium accueillait l'équipe de la ville de Toulouse et l'équipe de la Province du Munster. Malgré les blessés, dont un Vincent Clerc effondré, malgré le public hostile, et malgré l'arbitrage, Toulouse aura longtemps pu croire en sa bonne étoile européenne. Un coup de génie de Cedric Heymans les avait même mis sur la voie royale. Mais le travail de sape des avants irlandais aura le dernier mot. Dommage. Dommage pour Toulouse qui aura tenté mais aura vu certains de ses leaders perdre pied à l'image de Pelous fantomatique en deuxième mi-temps comme tourte la conquête ou la charnière qui craque dans le dernier quart d'heure.
Dommage surtout pour le rugby car personne ne pourra me faire croire qu'il y a lieu de se réjouir de ce style de jeu stérile et terriblement ennuyeux ? Seule la mansuétude d'un arbitre habitué au Munster pour les avoir arbitrés en 1/4 et 1/2 a pu apprécier. Ce refus du jeu, cette non-combativité montée en stratégie, cet enterrement du ballon de première classe ne peut être le rugby de demain. Il y a pourtant une simple règle à respecter : qui n'avance pas avec le ballon, le perd. On aura trop vu 4-5 temps de jeu des avants irlandais se succéder sans qu'un mètre ne soit gagné.
Toulouse aura donc perdu la bataille du sol, la belle affaire. Mais à autoriser ce type de jeu le rugby n'a pas grand chose à y gagner.
Un rugby français qui pourra en tout cas compter l'an prochain sur Toulon et son armada étrangère au sein du top 14. Une nouvelle curiosité qui confirme le pouvoir d'attractivité de notre championnat. Le ballon rond ne peut pas en dire autant.

vendredi 23 mai 2008

Temps de travail - Sarkozy à l'envers



La pédagogie par l'exemple il n'y a pas mieux, si possible d'exemples parlants. Et là, pour parler, il parle... la France nous le savons maintenant depuis un an n'est pas à la hauteur (façon de parler !) de notre Président qui trouve souvent que c'est beaucoup mieux ailleurs. Bêtement j'aurais presque tendance à l'inciter à y aller, ailleurs, et, puisque c'est si bien que ça, pourquoi n'y resterait il pas ? Mais j'exagère toujours. Notons que je ne suis pas le seul.
En déclarant avec conviction que les dockers barcelonais ou anversois travaillaient 2 fois plus que les marseillais, Sarkozy frappe fort les esprits. En chiffrant son comparatif, il montre combien il maîtrise ses dossiers. Enfin à peu près. Car 4000 heures par an, c'est pas cher payé le métier ! les 11 heures de travail quotidien, sans s'arrêter jamais ... de l'année bien évidemment.
Plusieurs hypothèses s'affrontent :
- C'est une blague belge de notre Président, c'est marrant mais alors que viennent faire les barcelonais dans l'histoire ?
- Les dockers belges et barcelonais sont dopés, les uns au pôt belge, les autres via le Docteur Fuentes. Possible.
- Ils voulaient dire qu'ils font 4000 heures... à eux deux. Bon mais du coup c'est moins convaincant.
- C'est le côté italien un tantinet excessif de Carla Bruni qui l'amène à arrondir largement comme ça l'arrange.


- Reste une piste : ses conseillers se sont trompés. Pourtant ils sont si nombreux ! et si grassement payés puisque notre Président a décrété que tous ces braves soldats devaient être rémunérés au même niveau que leur emploi précédant du privé. Ils n'allaient tout de même pas perdre de l'argent au nom du Bien Public, faut pas pousser.

Enfin bon on rigole mais ce trait d'incompétence a été si peu relayé dans les médias, y compris par l'AFP, que cela inquiète tout de même un peu.
Enfin je vais encore dire que je ne suis pas d'accord avec lui mais pour avoir cotôyé les dockers du côté de Fos, j'ai du mal à avaler le principe qu'ils "ne" feraient que 2000 heures par an, ce qui, sur une base de 230 jours travaillés, sans déduire les intempéries, fait tout de même plus de 8h30 par jour... je vais vous faire un aveu monsieur le Président, ils travaillent beaucoup moins.

Vous voilà embarqué dans une drôle de galère car à vouloir vous attaquer aux statuts des dockers en les taxant de fainéantise tout en vous appuyant sur de mauvais chiffres qui... surrévaluent leur activité... je ne sais pas si vous vous rendez compte.Enfin bref ça peut durer. Peut être une bonne nouvelle pour certains cependant. Michelin par exemple. Parce qu'un docker généralement, ça occupe la route en brûlant des pneus, alors...

mercredi 21 mai 2008

Politique - une gouvernance en révision

L'Assemblée Nationale, berceau de la représentativité de notre beau pays ne vit plus que pour elle. Qui donc ? mais la révision institutionnelle voyons ! Le réformisme maladif de ceux qui nous gouvernent touche donc aussi le socle politique. Pendant ce temps, le Monde peut bien s'écrouler que nos politiciens professionnels n'en ont cure.
Voilà donc une étonnante actualité bien française au milieu des tumultes terroristes, catastrophes climatiques ou crises alimentaires et financières. La V° République est en révision, on pourrait presque dire en dérangement.
Une révision déjà peu crédible sur le fond puisqu'elle entend donner plus de pouvoir au Parlement sous l'impulsion d'un homme seul qui n'a jamais cumulé autant de pouvoirs. Ajoutons que c'est sa propre majorité qui a validé ce basculement présidentiel : l'inversion du calendrier des élections législatives et présidentielles a conditionné la première à la seconde pour s'assurer une majorité. Pourquoi vouloir feinter aujourd'hui de s'en étonner et de rééquilibrer l'influence ? Notre Starkozy comme dit Nebula est avide de micros. La révision constitutionnelle lui confiera celui de l'Assemblée, est-ce donc pour les députés un gage de liberté ? je n'en crois pas un mot. Bien au contraire, il reprendrait la main sur une Assemblée parfois volatile comme l'ont montré les derniers votes.
Mais au-delà de ce leurre politique, est assourdissant cette préoccupation franco-française pendant qu'excusez du peu, les denrées alimentaires flambent, le pétrole s'envole, la Birmanie moisit et la Chine tremble.
Sur toutes ces questions notre gouvernance fait montre d'une indifférence forte et d'un silence assourdissant.
Alors, nous étions prêts à envahir la forêt amazonienne il n'y a pas si longtemps pour libérer une député colombienne et nous voilà si discrets sur les émeutes de la faim dans le monde. Et je ne parle pas des fadasses problèmes internes de ces petits français grognons : le lait, le blé, le pain peuvent bien augmenter, "Que voulez-vous ma bonne dame, on ne peut rien y faire". Reste alors à assurer la paix sociale en satisfaisant ceux qui se plaignent le plus fort. Hier les taxis en bloquant quelques centre-villes ont enterré la réforme de leur statut, aujourd'hui les pêcheurs obtiennent des aides exceptionnelles. Comme au loto, à qui le tour ? drôle de conception de la stratégie qui doit laisser rêveur les sidérurgistes lorrains ou ambitieux les dockers fosséens.
Pour le pétrole, aucune surconsommation de viagra ne saurait compenser l'impuissance politique de nos gouvernants. Chaque jour amène son nouveau record de prix du baril sans qu'aucune position officielle, aucune réflexion ou négociation ne soient engagées. Notre dépendance énergétique en la matière n'est pourtant pas neutre mais tout se passe comme si dans l'esprit des politiques il est déjà acquis que le baril atteindra bien 200 dollards un jour et pourquoi pas plus...
La rupture entre le discours volontariste et l'incapacité réelle dépasse le cadre économique pour toucher un autre aspect du show politique : l'international.
Au même titre que les autres grandes puissances mondiales, nous voilà spectateurs de l'agonie de milliers de birmans car, que voulez vous, y a une junte qui ne veut pas que l'on rentre ! Même Kouchner l'intrépide en oublie de s'indigner pour accepter l'inacceptable. Quand au drame chinois il est habilement et médiatiquement détourné puisque les images le disent, les chinois s'occupent de tout. Pas nécessaire de ce fait de préciser qu'en définitive ils n'ont guère plus ouverts leur territoire aux occidentaux qu'en Birmanie.
On pourrait lister presqu'à l'infini les thèmes et réalités qui échappent à nos édiles. Mais un moment ne doit on pas s'interroger plus avant sur l'utilité d'une telle classe dirigeante et dominante : incapables d'améliorer la vie des hommes qui meurent de plus en plus de faim, incapables de s'imposer à de vrais régimes dictatoriaux, incapables de s'organiser en cas de catastrophes naturelles, mais à quoi donc cela peut il bien servir de disposer d'une telle quantité de professionnels de l'inutile !
N'est-il pas temps de réformer ce système, pas juste la constitution, non, mais plus profondément cette caste qui se coopte à l'envie pour occuper le terrain et durer. Sans résultat ?
Nos politiciens sont sclérosés, enfermés dans des schémas anciens qui les empêchent de réagir à des situations nouvelles. Et Sarkozy n'est que le plus illustre représentant de cette vieille école assoiffée de pouvoir. Sans résultat.
Il faudra bien être en mesure, sans eux, de s'occuper des vrais problèmes de notre monde. Pendant ce temps là, ils réviseront ce qu'ils voudront.
Accusés élus, ayez la décence de rendre votre tablier, votre avocat Sarkozy ne vous sauvera pas.
"Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru" disait Pierre Dac. On y est.

lundi 19 mai 2008

Les classiques - la bataille de Camerone


ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTE OPPOSÉS À TOUTE UNE ARMÉE. SA MASSE LES ÉCRASA. LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE ABANDONNA CES SOLDATS FRANÇAIS -À CAMERONE LE 30 AVRIL 1 863

Le 30 avril dernier c'était l'anniversaire fameux (mais discret) du premier grand fait d'arme fondateur de la légende de la Légion Etrangère. C'est au Mexique qu'une unité de 65 hommes commandée par le Capitaine Danjou tombe sur une embuscade perpétrée par 2000 soldats mexicains. Une journée durant, le corps expéditionnaire français résista, refusant les appels à se rendre. 300 Mexicains tombèrent avant que les 5 survivants français ne chargent... à la baïonnette ! Seuls le caporal Maine et 2 légionnaires survécurent. On leur laissa leurs armes et soigna les blessés. Depuis, lorsque les troupes Mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. L'inscription « Camerone 1863 » figure sur tous les drapeaux de la Légion étrangère, à côté de « Honneur et fidélité ».

dimanche 18 mai 2008

Ligue 1 - Lyon rugit, Lille faiblit et pour Lens, c'est fini

Belle soirée de clôture pour la Ligue 1 hier soir avec du spectacle, des buts, des retournements de situation. On en redemande !
pas de bol, la saison est terminée.

Sans surprise tout en haut, Lyon n'a fait qu'une bouchée de faibles auxerrois et empoché un septième titre mérité. Bien que critiqué, le groupe lyonnais accomplit une saison pleine avec un total de points et de buts records autour d'une vraie star française, Benzema, impressionnant. Coup de chapeau aux anciens lillois Bodmer et Keita qui se sont fait une place dans le riche effectif. Reste cette éternelle faiblesse sur la scène européenne qui empêche sûrement l'OL de rentrer dans la légende et le coeur du foot français.
Bordeaux a tenu la dragée haute jusqu'au bout aux hommes d'un Perrin sous-estimé. L'influent et nuisible Bernard Lacombe ne pourrait il pas entraîner une saison que l'on rigole ?

Pour une première expérience, Laurent Blanc, qui disposait d'un groupe très talentueux (Cavenaghi, Chamakh, Ducasse, Diarra, Bellion, Wendel...) a bien mené sa barque bordelaise. On attend de le voir dans la difficulté pour juger définitivement. Dommage que leur victoire scandaleuse sur Nancy laisse un petit goût amer... surtout pour Nancy, presque toujours placé dans le trio de tête mais vaincu à la longue autant par la pression que par les blessures. Reste que le club du président Rousselot réalise une grande saison avec un groupe jeune, large et prometteur.
Cela n'aura pas suffit pour maîtriser l'OM dont l'inconstance n'est cependant guère rassurante pour ses prochaines joutes européennes. Surtout si quelques départs (Nasri, Cissé) se dessinent. Mais enfin, Gerets a su s'appuyer sur une base solide (Mandanda, Cana, l'ancien lillois Cheyrou, Niang, Valbuena) pour permettre à l'emblématique club du Sud de ne pas être trop largué.
Derrière, c'est Saint-Etienne qui rafle la mise Uefa grâce à un jeu offensif particulièrement redoutable dans son antre sacrée de Geoffroy-Guichard. Bravo à Laurent Roussey, pour sa première sur un banc de Ligue 1, l'ancien adjoint de Puel a su contre parfois vents et marées tracer son chemin. Les Landrin, Tavlaridis, Dernis retrouvent ainsi l'épreuve continentale. Une belle perspective pour le fidèle peuple vert qu'on aura plaisir à suivre sur la scène européenne.
L'intertoto sera pour Rennes. Le riche club breton remis en selle par l'arrivée de Guy Lacombe a conquis brillamment ce strapontin en l'emportant à Marcel Picot. Avec une escouade offensive composée de Briand, Pagis, Moreira, Thomert, Wiltord et Esteban c'était somme toute prévisible.
C'est d'ailleurs la leçon assez banale que l'on retiendra de ce championnat : les clubs les mieux armés sur le plan offensif sont devant ce qui est plutôt rassurant.
Lille échoue aux portes des places d'honneur pour n'avoir d'ailleurs pas remplit cette condition. Mais pour avoir un temps flirté avec la relégation, on n'en tiendra pas rigueur au club nordiste de s'en tenir là. On sera plutôt attentif au mercato à venir qui se devra d'être radicalement distinct du précédent : les Maric, Yanes, Tahirovic, Youla, Kluivert n'auront été que de peu d'utilité. Avec les départs programmés de Makoun et Mavuba, l'erreur ne sera pas de mise.
Un mot sur le ventre mou qui me plait bien autour de Nice, Lorient, Le Mans, Caen, Valenciennes... autant de clubs cohérents proposant un jeu plutôt chatoyant en mélangeant belles trouvailles étrangères et lancement de jeunes.
Parmi les déceptions, on classera Monaco et le PSG. Le dernier cité aura bénéficié d'une campagne de soutien sans comparaison de la presse... parisienne sans pour autant proposer souvent un jeu digne de la Ligue 1 mais cela aura suffit.
Car Lens les aura sauvés en faisant pire, la faute principale à une gouvernance abracadabrantesque qui aura successivement confié les clés de ce club populaire à de sombres incompétents tels Guy Roux, Jean-Pierre Papin ou le ticket choc incompréhensible Jean-Pierre Papin-Daniel Leclerc.
Des Hilton, Carriere, Sablé, Kalou, Akalé, Pieroni, Dindane, ils ne sortiront pas grand chose, une insulte au public de Bollaert qui ne méritait pas cela.
Direction la Ligue 2 avec Metz et Strasbourg pour un avenir bien incertain qui passera sûrement par la confiance en la formation, un principe oublié depuis trop longtemps par Gervais Martel.
Metz a mal commencé, connu un milieu de saison catastrophique, réalisé un dernier round insuffisant il n'y a donc pas de surprise, sa place est en ligue 2 et il y a du travail. Pour Strasbourg, l'OM de l'Est n'en finit pas de confirmer son surnom via son instabilité. Résultat une terrible descente aux enfers de 11 défaites qui plombe la saison dans une ambiance quasi irrespirable.
Voilà, c'est fini, repos, renforts et reprise.
Bienvenue à Nantes, Le Havre et l'étonnant Grenoble,et place à l'Euro !

vendredi 16 mai 2008

Journalisme - vers une nuit des longs couteaux ?

Notre excité Président passe ses nerfs sur les journalistes à l'envie, une désormais habitude qui limite d'autant le champ d'expression. A moins de claquer sans cesse des talons, il n'y a guère d'avenir pour la profession.
A l'heure d'un premier bilan ennuyeux, il lui fallait trouver un bouc émissaire. La Gauche ? ce n'était pas crédible. Le centre ? c'était limite risible. La conjoncture internationale ? déjà fait. Fillon ? quotidien.
La lumière est finalement venue d'où on l'attendait le moins. Les médias ! et notamment l'AFP, et le Journal du Dimanche, Marianne, le Parisien, l'Express .
Leur crime ? "s'attribuer la fonction d'opposition" et nuire donc à l'image du mètre 68 qui nous gouverne.
Vous noterez comme moi que considérer les trois derniers nommés comme d'opposition relève quand même plutôt de la paranoia qu'autre chose. Du reste certaines analyses ardues tentent de m'expliquer que l'Express par exemple est visé car trop proche de... Carla Bruni ! fichtre.
Au fil des jours, les incidents cependant se multiplient qui marquent bien une rupture, celle du droit à l'information.
Vendredi 9 Mai, Sarko 1er se rend au Grand Palais pour y découvrir une exposition. Et oui, entre deux longs week-ends à Marrakech, il n'arrête pas. Au passage, il renvoie vertement un photographe de l'AFP qui eut l'outrecuidance d'être présent... à la demande du service presse de l'Elysée !Deux jours plus tôt, c'est à l'Assemblée Nationale qu'une journaliste se voyait renvoyée et retirée son accréditation pour cause de question tendancieuse à l'égard de la Comtesse de Lagarde. "Quelle serait la politique du gouvernement vis à vis des niches fiscales des entreprises ?" faut reconnaître que c'est limite diffamatoire. Ni une, ni deux, la garde rapprochée ministérielle représentée par la présidente de l’association des journalistes parlementaires réglait le problème. Qui n'en est plus un.
Evidemment si là aussi l'inspiration est américaine cela promet d'autres jours heureux ou d'autres nuits des longs couteaux, c'est selon.
Il est d'ailleurs symptomatique que l'affaire des pseudo spécialistes de la guerre en Irak révélé par le New York Times récemment passe chez nous comme une lettre à la Poste. 75 analystes formatés par le Pentagone, manipulés par les fabricants d'armes et infiltrés depuis le début du conflit irakien dans tous les grands médias US pour distiller tous la même bonne parole... ça peut faire rêver hein ? Avec leurs trombines de vétérans au teint halé, ils ont raconté ce que l'Etat a voulu qu'ils racontent sans que personne n'ose les contredire. Et pendant ce temps là de jeunes soldats US souvent blacks et latinos certes, se sont fait descendre au nom d'une cause perdue et viciée...
Oubliées les images retouchées des plis graisseux présidentiels, la censure complaisante de l'ami Lagardère sur les infos dérangeantes, la nomination de proches dans les conseils d'administration de tous poils, les menaces à peine voilées exprimées (ou appliquées, voir le départ soudain du directeur de la rédaction du JDD, Jacques Espérandieu) aux infidèles... l'heure est à la complainte du mal aimé et à une volonté de reprise en main.
Le statut des sources et de leur protection est à l'ordre du jour via un projet de loi qui, nous dit-on, va protéger le secret en y incluant des ... restrictions ! C'est toute la rhétorique sarkozienne ainsi résumée... Ne nous y trompons pas, bientôt les cartes de presse seront à retirer à la Kommandatur la plus proche.
Tout ceci ne sont bien sûr que vilaines supputations car comme nous le précise le très objectif Figaro, "Les médias s'intéressent trop à l'accessoire au détriment de l'essentiel quand il s'agit du pré­sident de la République".
Et oui il suffisait d'y penser ! Des médias Bling Bling insouciants ne rendent pas compte du sérieux du travail présidentiel.
L'homme au plus de 250 couvertures de magazine en 2007 est donc la victime de médias négligents et superficiels.
Moi je ne vois qu'une seule solution pour donner une bonne leçon à ses requins sans coeur. Que notre Président bien aimé boycotte les médias jusqu'à nouvel ordre et qu'il se consacre à l'essentiel dans la plus stricte intimité !

jeudi 15 mai 2008

Palmares - Les Gerard du cinéma 2008

Monica Bellucci et Franck Dubosc ont été "sacrés" "Gérard du désespoir féminin et masculin" pour leur interprétation respective dans Le deuxième souffle et Astérix aux Jeux Olympiques.

Le film de Thomas Langmann a récolté le "Gérard du plus mauvais film de l'histoire du cinéma en 2007".

Catherine Deneuve s'est vue attribuée le "Gérard de l'actrice que les journalistes s'obstinent à appeler 'Mademoiselle' alors qu’elle a plutôt une tête à ce qu’on l’appelle 'mémé'" alors qu'Arielle Dombasle a remporté de nouveau celui de "l'actrice qui bénéficie le mieux des réseaux de son mari" (Bernard-Henri Lévy, ndlr).

Jean-Paul Rouve a été élu "Gérard de l'acteur qui aurait vraiment mieux fait de continuer à faire des scketches".

Clovis Cornillac a été sacré "Gérard de l'ersatz" pour son rôle dans Scorpion, sorte de Bruce Willis français.

Le "Gérard du film où on ne sait pas si on s'en va, si on revient ou alors quoi ?" a tout naturellement été attribué à "Pars vite et reviens tard" de Régis Wargnier.

"Ce pire du 7e art", est placé "sous l'autorité morale du prénom-symbole du patrimoine français des médias et du cinéma (Gérard Depardieu, Gérard Lanvin, Gérard Holz)".

Le jury regroupe une cinquantaine de journalistes appartenant notamment aux rédactions de France 2, Le Point, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Marianne, Direct 8, Elle et Paris Première.

mercredi 14 mai 2008

Berlusconi - Eco d'Italie sur le populisme médiatique

Profitant de ce début de mois primesautier, me voilà errant au soleil muni d'un petit livre blanc. L'heureux élu n'est autre qu'Umberto Eco, célébrissime auteur d'"Au nom de la Rose" et chroniqueur à "La Reppublica".
Ecrire pour La Repubblica est de fait plutôt incongru si l'on veut bien considérer qu'il s'agit d'un des rares médias italiens qui ne soit aux mains du sieur Berlusconi.
L'ouvrage est du reste une compilation de ses écrits durant la période chargée de 2000-2005 qui va d'Afghanistan aux tours jumelles en passant par l'Irak mais aussi l'Italie.
Sur ce dernier sujet, je vous livre ici quelques extraits qui ont peut être été déjà lus par un petit français agité ou l'un de ses nombreux conseillers...
Sur la méthode berlusconnienne "Ce moyen consiste à faire des promesses, qui peuvent sembler bonnes, mauvaises ou neutres à ses partisans, mais qui doivent apparaître comme une provocation aux yeux des autres. Et il lui faut produire une provocation par jour, la plus inconcevable et inacceptable possible. Il peut ainsi occuper les premières pages des quotidiens, faire l'ouverture des journaux télévisés, et être toujours au centre de l'attention. "
Une variante : "Autre élément de cette stratégie : pour créer des provocations à la chaîne, il ne faut pas que ce soit toujours toi qui parles. Tu dois laisser la voie libre à tes collaborateurs. Inutile de leur donner des ordres, si tu les a bien choisis, ils s'y mettront tout seuls, ne serait-ce que pour égaler leur chef."
A propos du contrôle des médias : "Dans un régime médiatique ou disons 10 pour cent de la population a accès à la presse d'opposition, alors que le reste reçoit les informations d'une télévision contrôlée, on est persuadé que les divergences sont acceptées."
"Un régime médiatique n'a pas besoin d'envoyer ses adversaires en prison. Il ne les réduit pas au silence en les censurant, mais en faisant entendre leurs raisons en premier."
Sur le peuple : "En appeler au peuple, en revanche, signifie construire une fiction : le peuple en tant que tel n'existant pas, le populiste est celui qui se crée une image virtuelle de la volonté populaire."
"On peut aussi créer l'image du consensus populaire en se servant de sondages, ou en évoquant simplement le fantasme d'un "peuple"."

Umberto Eco - A reculons, comme une écrevisseon pourrait ajouter comme citation : "Une bonne danseuse étoile est toujours sur les pointes"

dimanche 11 mai 2008

Commémoration 8 mai - Sarkozy, oui mais...

Afin de commémorer la victoire de1945, notre Président a... débarqué en Normandie. Une vraie rupture saluée comme il se doit en ces temps de reconquête de l'opinion.
Forcément cela augure de drôles de prochains rendez-vous même si l'on peut penser que pour le 14 juillet, il optera sûrement pour Versailles. Et au 15 août ? on se perd en conjecture mais je le vois bien aller à Brégançon saluer l'Assomption du débarquement en Provence...
Au-delà de ces jongleries curieuses c'est de fait le fond qui interpelle.



Que l'on décentralise désormais les cérémonies pour "marquer de façon plus forte les esprits", c'est en soit louable surtout qu'après un an d'exercice c'est bien la seule chose qui soit décentralisée..
Ce concept de vraie France inquiète tout de même, déjà car il suppose l'existence d'une fausse France que je peine à définir :

"La vraie France, la France éternelle, elle n'était pas à Vichy, elle n'était pas dans la Collaboration. La vraie France, la France éternelle, elle n'était pas dans la Milice. La vraie France, la France éternelle, elle avait avant tout la voix du Général de Gaulle, (...) elle avait le courage de Jean Moulin (...), le visage lumineux de Germaine Tillion, de Lucie Aubrac, d'Honoré d'Estienne d'Orves, de Tom Morel, du commandant Kieffer"

Notons que c'est bien facile de résumer aussi radicalement l'Histoire. Honorer c'est bien, encenser, magnifier, c'est beaucoup plus délicat. On retrouve un peu de ce qui fait le quotidien américain, les bons c'est nous, les autres sont les méchants...
Le 6 juin 2007 ici même je rendais hommage au commando Kieffer, ces 177 représentants français acteurs du débarquement au milieu des 156 000 étrangers. En faire aujourd'hui le bras armé de la France c'est quand même gonflé.
"Nous ne célébrons pas seulement une victoire militaire, nous célébrons avant tout une victoire morale".
En fait pouvons-nous, nous français célébrer un victoire militaire, non, il est plus simple de se ranger du côté de la morale, bien plus malléable... et moins dangereuse ! 177 ont débarqué, des millions les soutenaient... moralement.

"... la France dont nous pouvons apprendre à nos enfants à être fiers, la vraie France, elle n'était pas à Vichy, elle n'était pas dans la collaboration"
Un passage curieux puisqu'il s'agit de pouvoir apprendre aux enfants (ce qui suppose que sur d'autres sujets on ne peut pas) à être fiers notion historique assez singulière. Faut il en conclure que lorsqu'il n'y a pas lieu d'être fier, on ne peut pas apprendre ?
Le 8 mai 1945, en Algérie se déroulèrent les massacres de Sétif et Guelma qui firent sûrement près de 20 000 morts civils perpétrés par l'armée française. Ils revendiquaient pour leur liberté...
Bref je ne suis pas emballé, loin de là par cette posture complaisamment qualifiée de gaulienne
parce qu'elle se rapproche des positions prises par le Général de Gaulle le 25 août 1944 qui saluait « Paris libéré », « Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ».
Mais alors De Gaulle se devait de rassembler tout autant que de préparer l'après-guerre, il y avait donc une légitimité historique et politique à ce raccourci.
La polémique actuelle sur l'exposition photographique "Paris sous l'Occupation" est à ce titre bien savoureuse... elle qui vient d'être rebaptisée à la hâte "Des Parisiens sous l'Occupation" pour qu'on ne généralise pas cette image aseptisée, paisible et collaborationniste de la vie parisienne...
Depuis et après un Mitterrand bien discret sur cette période trouble qui le troublait tout autant, Jacques Chirac avait accomplit une vraie rupture celle là dans son discours du 16 juillet 1995, prononcé à l’occasion de la commémoration des rafles dites du Vel-d’Hiv de 1942 : « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français », « la France, patrie des Lumières et des droits de l’homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux ».
On est loin aujourd'hui de ce regard objectif. Après Les Glières, Guy Mocquet, mais aussi après avoir voulu imposé le culte de la Shoah dans les écoles, Nicolas Sarkozy revisite l'histoire à sa façon. Boudé par l'opinion, jugé non crédible, le voilà à la recherche d'une stature ou du moins d'une autre attitude. Déjà dans les milieux journalistes autorisés, des voix (collaboratrices ?) saluent l'évolution. Comme si ce changement de paraître était une fin en soit...
Mais pour ses petits besoins personnels doit il donc réviser l'histoire de France. Croit il donc ainsi s'attirer les bonnes grâces d'une opinion à qui il donnerait une bonne conscience pour pas cher ?
Cela manque décidément de l'essentiel : d'une vision.
Un an après son 8 mai maltais, il aurait mieux fait d'aller à Orléans, comme tout nouveau président. Mais bon il aurait fait de Jeanne d'Arc l'image de la France résistante aussi...

"En France, nous préférons souvent ne pas savoir. Les non-lieux de la mémoire abondent. Et les amnisties. L'essentiel, c'est que la mémoire conduise à lutter contre les crimes en train de se commettre. A partir de la compréhension pour la souffrance de groupes humains auxquels on n'appartient pas. "
Alfred Grosser

Ytty retour Maison - l'artiste Richardson s'en va

De retour, le clavier déjà frétillant je m'incline aujourd'hui juste sur le départ de l'emblématique Jackson Richardson.
Quelle carrière, quelle hargne, quelle allure et quelle personnalité!

chapeau l'artiste !