mercredi 25 février 2009

Rugby - L'ovalie ne tourne pas rond

Alors que se profile le match France-Galles, le coeur n'est pas à la sérénade tant le rugby français semble voguer à vue, ballotté au gré des adversaires et des compétitions. Le temps où le coq terrassait l'ovalie européenne s'apparente à de bien lointaines archives, on y associerait presque des images en noir et blanc...



Pourtant, le passage au professionnalisme paraissait plutôt bien digéré malgré quelques relents malheureux entre ligue et fédération, presque une tradition pour un sport qui s'en inspire tant. Les clubs du Top 14 n'assuraient ils pas le spectacle, les quelques chocs remplissant d'aise les travées des grands stades de notre pays ? C'était peut être oublier un peu vite que derrière les très riches et médiatiques Stade Français ou Toulouse, des grands noms s'épuisaient sans pouvoir suivre : Agen, Béziers, Colomiers, Grenoble, Narbonne, Pau, Tarbes ont rejoints tour à tour la pro D2. Des clubs emblématiques aux nombreuses finales, des lieux de formation incomparables pourvoyeurs de nombreux internationaux. Rayés de l'élite.
Dans le même temps le championnat français s'ouvrait aux talents des joueurs étrangers, cette saison le Stade Français en compte treize dans son effectif, Clermont quinze, Toulon... 27.
Toulon qui cristallise toutes les errances d'un sport où l'argent s'est cru roi au point de se limiter à un vaste marché planétaire du transfert pour conquérir à grands coups de chèques le précieux bouclier. Aujourd'hui Toulon ne veut pas redescendre et compte sur ses non-mercenaires pour sauver ce qui peut l'être.
Et pendant ce temps, les jeunes joueurs français doivent se contenter de miettes de matchs, même topo pour les joueurs confirmés aux postes stratégiques. On notera ainsi que les deux meilleurs marqueurs de l'actuel championnat se nomment Brock James et Andy Good et que les 5 meilleurs marqueurs d'essais sont aussi étrangers. Le constat est d'ailleurs le même en Pro D2 ce qui accentue le malaise d'un rugby national sacrifié sur l'autel de la réussite économique immédiate au grand desarroi de l'équipe nationale. Une équipe nationale comme frappée par un conflit récent, incapable de disposer à la charnière notamment d'un duo performant, régulier et un tant soit peu expérimenté. C'est une équipe sans guide ni gouvernail qui s'engage à chaque match vers l'inconnu avec des passages parfois géniaux parfois bien inquiétants. Avoir terrassé 22/13 la modeste mais joueuse et valeureuse Ecosse, et ses 25 000 licenciés, quand on annonce 262 000 pratiquants hexagonaux, cela n'augure rien de bon d'autant que se profile à l'horizon le redoutable Pays de Galles qui compte presque deux fois plus de licenciés... que l'Ecosse (42 000).
Le recours massif aux joueurs d'autres hemisphères est donc bien pénalisant mais il n'est pas la seule cause : on peut citer aussi le trouble jeu fédéral pris d'assaut par les anciens, la politique élitiste de la ligue se coupant du rugby de village, vieillot peut être mais source des talents, le battage médiatique concentré sur quelques noms ronflants, barbu scénarisé ou calendrier osé, la gestion des clubs refusant tout salary cap ou partage des forces. Bourgoin Jallieu voit partir son principal sponsor cette saison, mais combien de grands joueurs ces dernières années ? A ne plus être qu'un faire-valoir atomisé par les gros aujourd'hui.
Cerise sur le gâteau, il nous restait un domaine d'excellence : l'encadrement. Aprés le départ du surcôté et mercantile Bernard Laporte, on pouvait espérer voir s'installer un de ces techniciens-stratèges enviés voire employés par d'autres contrées. Il n'en fut rien. En choisissant un duo d'anciens joueurs dépourvu de la moindre expérience à ce poste, la FFR a obtenu le sublime insipide, l'absolu vide qui constitue aujourd'hui le jeu à la française que l'on évitera par pudeur de comparer à la french Touch qui nous fit jadis nous lever. Car il nous est arrivé de ne pas tenir en place dans le coin d'un virage comme au coeur de notre canapé : de pousser les petits à 5 mètres de la ligne, de serrer les rangs avec eux en défense et d'exulter devant un cadrage-débordement d'école qui transperçait la défense adverse. Mais là voyez-vous, le XV de France va jouer un vendredi soir de février la peur au ventre de ne pouvoir contrer une attaque en première main de Jones ou Roberts. Le Tournoi un vendredi, cinq jour après un choc du championnat impliquant 9 internationaux dont un déclaré inapte par le staff médical des bleus... la cabane est quand même un peu tombé sur le chien non ?

Il n'est donc plus sûr que l'on trouve quelques frémissements de plaisir vendredi car le ballon ovale tricolore, à se vouloir trop cartésien, en a oublié ce qui faisait son particularisme : un rebond fantasque et imprévisible, et un esprit si bien résumé par Crabos : "Le rugby ne se joue pas en 2 mais en 3 temps : Avant, la ferveur; pendant, la bravoure; après, la fraternité."
La ferveur il ne faudrait pas grand chose pour la transcender alors, soyez braves !

dimanche 22 février 2009

Pouvoir - La bougeotte ou la tremblotte ?

L'année 2008 ne se sera pas terminée comme pouvait l'espérer les vainqueurs du printemps 2007. Comme d'un frémissement d'été à un vigoureux hiver, il y a parfois peu. De quoi alimenter toutes les interrogations, tous les mouvements aussi. Syndicaux, sociaux certes mais également parmi les plus hautes sphères du pouvoir. Ce qui est plus étonnant tout de même.



Déjà on avait pu noter le départ très politique du Ministre du travail alors que le chômage battait tous les records, les intéressés apprécieront...
Puis bientôt une ministre-mère plus médiatique que populaire se prenait de passion pour de prochaines noces européennes.
Entre temps, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, symbole de l'ouverture, baissait le rideau gouvernemental pour investir l'Autorité des marchés financiers. Une autorité à redéfinir car elle n'avait pour l'heure guère produit de résultats positifs, à l'attention de marchés financiers bien mal en point, vaste programme. L'ami Jouyet ne partit cependant pas au combat les mains vides, le ministre du Budget lui remontant l’indemnité «de fonction» du président de l’AMF, afin d’aligner, nous explique t'on, sa rémunération globale sur celle de son prédécesseur. Pour un montant annuel brut de 220.000 euros hors indexation (sic), il y a de quoi retrouver son autorité...
Plus discrète et moins définitive l'évolution de Nathalie Kosciusko-Morizet qui profite d'un remaniement léger pour quitter l'Environnement et son Grenelle bien embarrassant pour la Prospective et l'Economie numérique. De prospective il n'est pourtant pas trop question si l'on veut déterminer la politique de la damoiselle : «Elle est très armée pour l’économie numérique», ose t'on vers l'Elysée. Normal me direz-vous puisque son frère Pierre est le créateur et directeur d’un important site de vente en ligne, PriceMinister. Il est également depuis peu ( juillet 2008) le président de l’Association française pour le commerce et les services en ligne (Acsel), un interlocuteur majeur du... gouvernement.
Entre carrièrisme et peur de l'avenir, ces mouvements me traduisent certainement enfin l'hyperactivité présidentielle que l'on s'échigne à me rabacher les oreilles sans que j'en comprenne bien la signification. Les rats quittent-ils le navire ou le capitaine est il d'humeur badine, difficile de trancher même si une chose est sûre, le bateau tangue. Penche. En tout cas il a du penchant. Du penchant pour les copinages et les bons plans entre amis .
Et ce n'est pas la "nomination annoncée" du secrétaire général adjoint de l'Élysée, François Pérol, à la tête de la banque issue de la fusion entre la Caisse d'Epargne et les Banques Populaires qui va me contredire. C'est cela dit d'une logique implacable pour le pouvoir communiste qui nous gouverne : l'argent public est au service du secteur privé qui a force d'être renfloué devient public. Quoi de plus normal dés lors qu'un administratif du Président en devienne le gérant pour nous tous en quelque sorte ? Pour le reste nommer à la tête de ce nouveau mastodonte celui-là même qui a participé aux négociations comme représentant de l'Etat laisse augurer quelques arrangements bien sentis.
Notez que quand l'on rend service, c'est tout de même bien la moindre d'être chose que d'être rémunéré, en numéraire ou en nature c'est selon.
C'est sûrement ce raisonnement qui explique que Nissan, bénéficiaire du plan de relance gouvernemental, ait été conatcté par l'Elysée pour prêter au couple présidentiel et sa cour 5 4x4 flambant neufs afin d'assurer dans un confort minimal le douillet séjour à Val d'Isère. Ils n'allaient tout de même pas arriver dans l'hôtel le plus chic et cher de Megeve en smart non plus. D'autant qu'une poignée de gardes du corps, 19 pour ne pas les nommer, les accompagner. Pas d'images ou de contacts durant ce week end de la Saint Valentin que l'on a annoncé pourtant studieux et à l'Elysée du côté du Figaro, ou, plus souvent dans la PQR, comme un déplacement éclair de Sarkozy... Au passage on constatera qu'il y avait presqu'autant de gardes du corps que de membres de l'équipe de France de ski, ce qui aurait pu nous permettre, si on les avait équipé convenablement, de doubler le nombre de médailles... d'argent, et l'argent il faut dire que notre Président en dépense des médailles, 30 000 euros la semaine de madame, 20 000 le prêt forcé de véhicules et... tout le reste, on comprend mieux que la France n'ait osé décrocher sportivement l'or, c'est la crise tout de même !

lundi 16 février 2009

Longuet - un agent transparent et sans réelle valeur ajoutée ?


Au bon temps de l'ambition, l'Etat engageait une énième politique des transports voulant associer développement économique, attractivité des territoires et développement durable. Pour mener à bien cet objectif, le CIADT décide la création en 2005 de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). L’Agence bénéficie de ressources pérennes provenant du produit de diverses taxes et redevances, puis, après la privatisation des autoroutes, perçoit une dotation exceptionnelle de 4 milliards d’euros. Outre les représentants de l’Etat le Décret de janvier 2005 précise les membres du Conseil d’Administration de ce glorieux organisme. On retrouve Patrick OLLIER,(le compagnon de MAM), Jean ARTHUIS, Philippe DURON (président du Conseil régional de Basse-Normandie), Jacques OUDIN (magistrat à la Cour des Comptes !), Frédéric ROUILLE,(ancien vice-président du Conseil régional Poitou-Charentes) et, et, ... Gérard LONGUET.

L'ancien comme on peut gentiment l'affubler tant il est tout de même vrai qu'il est ancien ministre, ancien président du Conseil régional de Lorraine, ancien député européen ou français, ancien Président du parti Républicain, ancien membre du mouvement Occident et ancien repris de justesse dans plusieurs affaires..., l'ancien donc, achève sa traversée du désert en cumulant ce poste accaparant avec son rôle de conseiller auprès de Nicolas S, un ami. Le casse toi pov con du salon de l'Agriculture, d'ailleurs c'est sûrement lui qui lui a soufflé, ayant déjà testé le concept : Roulant à contre sens dans une rue de Nancy, le 14 juillet 2001, le chauffeur de la voiture du président du conseil général de région avait traité un policier, qui lui faisait remarquer son erreur, de «gros con». (Le chauffeur de Gérard Longuet portait le chapeau mais le policier était formel : celui qui l'a traité de "gros con" est un grand brun et non pas un roux barbu ...)

L'actuel sénateur de la Meuse et conseiller régional de Lorraine assure donc la présidence de cet établissement public avec la maestria qu'on peut lui supposer.

Que l'on suppose certes mais qui visiblement ne convainc pas les membres de la Cour des Comptes qui fin 2008 conclut que l'AFITF est "un organisme transparent sans réelle valeur ajoutée". Tout un programme, presque une biographie non autorisée. Au final ne voilà t'on pas que l'on recommande la suppression de l’ AFITF ? quelle ingratitude, et sûrement aussi quel manque à gagner pour les douze membres du conseil d'administration de l'AFITF (élus et fonctionnaires) accusés de ne jouer "aucun rôle" dans la sélection des investissements qui leur sont proposés.

Pourtant son éternel président ne manquait pas une occasion de vanter les vastes missions de son agence, volontiers assimilée à "un lobby", mais "au service de la réalisation de ces infrastructures". Sur le coup, je croyais l'entendre dire "au service de la réalisation de ses ambitions personnelles". Cela aurait été comme un éclair dans la nuit, une minute de vérité en politique, il n'en fut rien.

Il faut dire que l'homme se métamorphose dés qu'un micro ose s'approcher. Aussi quand l’Etat envisage d’augmenter de 180 % la redevance domaniale payée par les concessionnaires, et ce afin de boucler le financement de l’Agence pour le financement des infrastructures de transport de France (Afitf) justement.... que voulez vous que son Président s'exclame ?

que ... "La hausse de la redevance domaniale est une mauvaise solution". Il eut beau vouloir se rattraper en exprimant bruyamment "sa satisfaction devant l’ampleur des crédits nouveaux pour le financement des infrastructures de transport engagés dans le cadre du plan de relance de l’économie annoncé à Douai par le Président de la République" le mal était fait.

Mais alors quel avenir pour notre Gérard régional ? relégué au sein du Comité pour la Réforme des collectivités locales depuis octobre 2008, il doit ressasser ce poste mirifique jamais obtenu, à la tête d'EDF par exemple. "C'est bien la première fois qu'il fait des étincelles avec sa..." pourrait prédire Marie-Laforêt. Oui mais ça ne vient pas malgré une présence de tous les instants durant la campagne présidentielle, la récompense tarde. Alors il s'embête un peu, se laisse aller jusqu'à faire rejaillir de drôles de relents en mariant homophobie et pédophilie.

Comme un sentiment de gachis tout de même voire de fin de règne pour celui qui dans sa prime jeunesse militait contre la démocratie et pour la "sélection des meilleurs éléments de la communauté populaire, en vue de constituer une nouvelle élite, fondée sur le mérite et les talents". Lui, né à Neuilly, beau-frêre de Vincent Bolloré et aujourd'hui Président déchu d'un organisme transparent et sans valeur ajoutée...

samedi 14 février 2009

Rupture - Otan on emporte le vent

Faisant fi de plus de quarante ans de vie politique française, Nicolas Sarkozy a unanimement décidé seul de faire réintégrer l'Otan à la France. Prenant ainsi le contre-pied d'un acte fort mené par le Général De Gaulle. Le Général De Gaulle, pour les ignorants ou ceux qui ne disposeraient comme manuel d'histoire que de Gala ou Paris Match , était un militaire puis homme politique français qui fut même président du temps d'avant que Nicolas Sarkozy le soit. Car en effet il faut se souvenir qu'il y eut une vie, des hommes, des idées, la croissance même avant notre suprême Président. De Gaulle disais-je, celui qui s'est toujours "fait une certaine idée de la France", avait quitté avec fracas l'organisation politico-militaire au nom de l'indépendance de notre pays. Sa position fut confirmée par les présidents suivants car il y eut d'autres présidents avant Nico 1er, sisi, enfin des sous-présidents, des chauffeurs de salle si on peut dire. Pour le coup, la salle est désormais chauffée et cette nouvelle décision unilatérale ne manque pas de faire réagir à gauche comme à droite.
Car au-delà du bien-fondé, c'est d'abord la méthode qui interpelle, un homme seul annonce sa volonté début avril de réintégrer un pays. Tout chef des armées qu'il soit, quand on dit vouloir revaloriser le rôle du parlement, c'est tout de même bien cavalier de l'écarter de tout débat voire d'un vote. Un homme seul qui s'est, en un début de mandat, déjà beaucoup trompé et qui, s'il met volontiers en avant son volontarisme ou son hyperactivité, ne brille pas par sa vision politique, son intuition ou sa clarté. Et avec un tel record d'impopularité, peut il s'autoriser à encore décider seul ?
Dans un contexte de crise économique mondiale larvée, nul doute que les tensions internationales vont se démultiplier, signe que cet engagement n'est pas anodin. En Occident déjà, puis sur bien d'autres théâtres d'opérations existants tels l'Irak ou l'Afghanistan, et sur de nouveaux territoires tout aussi sûrement.
En Occident, l'Otan version 2008 ne peut dissimuler ce penchant qui leva tant de critiques : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Bulgarie, la Slovénie et la Slovaquie sont les membres les plus récents. La Géorgie, l'Ukraine et la Macédoine les prétendants. Un fort accent de l'Est pour l'organisme jadis opposé au Pacte de Varsovie, comme un air de victoire que de rallier des ennemis d'hier, mais sans que cela ne remette en cause une obsession : la Russie. Une obsession américaine peut être mais pas pour nous. Super Président de l'Europe il y a peu, pourquoi le Président français ne pousse t'il pas au renforcement d'une Europe de la Défense qui ne soit pas contrôlée par l'Otan ? Alors ?
Faut-il justifier notre retour par notre nécessité-obligation d'être présent sur les conflits du moment ? En Afghanistan, nous nous renforçons régulièrement tout en sachant que cette guerre d'occupation n'a pas d'issue. Et en Irak, Nicolas Sarkozy vient de s'y rendre pour une de ses visites éclair dont il a le secret et dont même l'utilité et les résultats restent secrèts...
Otan en emporte le vent de nos convictions et de nos idéaux, une seule remarque doit prévaloir dans ce débat : si Nicolas Sarkozy avait été Président en 2003, nous serions depuis, aux côtés de nos frères américains, en guerre à Bagdad. Et c'est bien ce qui peut nous inquiéter au plus haut point. Car si l'on peut se moquer des rois fainéants du temps jadis, l'Histoire se souvient de l'autorité de Jacques Chirac à ne pas engager la France en Irak, du discours de De Villepin devant l'ONU comme auparavant d'un Mitterand à Sarajevo ou main dans la mains avec son homologue allemand. Elle se souviendra que NS à bafoué notre pays en matière militaire comme dans d'autres...
Sans aucune contrepartie, nous voilà aux services de plus puissants et peut être plus malins que nous. L'arrivée d'Obama à ce titre devrait accroitre ce souci de l'Otan d'impliquer le plus grand nombre dans ces conflits hasardeux dont les Etats-Unis ont l'habitude. Sans compter que les adversaires, ainsi démultipliés, pourront ajouter la France à leurs nouveaux ennemis...
Mais que va t'on donc faire dans cette galère ? s'afficher aux côtés des plus forts ? pas si sûr. Rouler des mécaniques, c'est bien aventureux. Par ambition économique ? coûteux. Par mimétisme politique ? dangereux.
On peut s'attendre dans les prochaines semaines à une stratégie de communication plus massive de l'Elysée, un débat nous est promis, ce qui en sarkozien veut dire que je vais vous expliquer pourquoi j'ai raison et si vous n'êtes pas d'accord c'est que vous êtes un adversaire de la France, vos positions sont archaiques et votre démarche étriquée.
Mais au-delà on comprendra que ce rattachement est celui de tous les opportunismes et donc fatalement de tous les dangers. D'Otan qu'il intervient alors que notre pays s'enlise, s'appauvrit, s'affaiblit y compris sur le plan militaire'.
Une question nous taraudera cependant bientôt : qui voudra mourir pour l'Otan ?
Finalement alors que sa dernière intervention télévisée fut baptisée par ses médias de tournant social, on notera qu'en quelques jours le Président de tous les français annonce la suppression de la taxe professionnelle au bénéfice des seules entreprises, l'alignement atlantiste de notre politique extérieure ou une refonte du trop long congé maternité sans omettre de distribuer allègrement les deniers publics au secteur privé. Comme si la crise lui permettait d' accélérer ses orientations, à l'instar des mesures radicales prises par certains grands groupes au profit de leurs seuls actionnaires. Et comme la récession ne srait encore qu'à venir, on peut craindre le pire !

jeudi 12 février 2009

Cinéma - L'étrange film de Benjamin Button

Vous pouvez difficilement en réchapper, this is the film of the moment comme on dit aux states. Un scénario original, des acteurs en vogue, des effets spéciaux, beaucoup de promo. Tout est bien réuni pour assurer le succès. Après une semaine d'exploitation et pas loin de 900 000 entrées dans l'hexagone, le bon Benjamin peut se frotter les mains.

Profitant de l'absence de mes deux rejetones et de la non encore arrivée du troisième, nous partîmes donc dans ces chères salles obscures, moi pour faire plaisir à ma dulcinée, elle, pour voir Brad Pitt, restons lucide.
2h30 plus tard, un constat s'impose, il est tard car c'est long. Et en même temps, on en a pris plein la vue mais il y a comme un petit manque de quelque chose : le film est trés déséquilibré, la vie de Benjamin enfant et jeune adulte-vieux (je me comprend, zallez qu'à aller voir le film) étant chronophage, sa fin de vie traitée au lance-pierre. Alors bien sûr, il se passe plein de choses, beaucoup de rencontres, d'échanges, mais peu de grandes émotions. Peut être le style narratif devient-il trop rapidement rébarbatif, en tout cas cela coupe un peu trop les scénes et nuit à la cohésion de l'ensemble. Sinon Brad Pitt fait du Brad Pitt ; il en bave tout de même pas mal question apparence physique, mais c'est pour mieux rejaillir en pleine lumière et dans la force de l'âge, ouf ! et puis il y a aussi Cate Blanchett danseuse frivole bientôt brisée plutôt convaincante.
Non franchement ma légendaire mauvaise foi restera au repos, le film est conséquent, les acteurs bons, seconds rôles compris, les décors reconstitués magnifiques et il y a de l'épopée, du romanesque derrière tout cela. Faut dire qu'avec un budget de 150 millions de dollars, il y avait de quoi faire bien...
Les dialogues par contre sont à l'américaine c'est à dire parfois superbement insignifiants, parfois trés significatifs. La mise en scène est habile, soignée mais si le scénario est pour le moins original, merci Monsieur Fitzgerald, le déroulé s'inspire beaucoup d'ailleurs : comme dans Titanic, nous voilà contraints de subir les souvenirs d'une vieille dame sur le départ, les tribulations de Benjamin dans le monde lorgnent sur Forrest Gump tandis que l'accident de la belle à Paris copie Amélie Poulain.
Ces disgressions cassent le rythme et nous font perdre le fil de l'histoire. Benjamin semble lui aussi de plus en plus perdu à en avoir hâte d'en terminer. Il tourne un peu en rond, s'en va puis revient. Il va bientôt mourir et on ne saura finalement que peu de choses de lui. Centré sur l'histoire d'amour impossible, le fim n'aborde pas des aspects plus philosophiques ou éthiques d'une situation si extraordinaire. Dommage. Benjamin vit dans un cocon dans lequel tout le monde l'accepte, il y vit, aime et meurt. Point. Pas de chef d'oeuvre au rendez-vous donc, plutôt un distingué remake de "La vie est un long fleuve tranquille" dans un sens comme dans l'autre !

dimanche 8 février 2009

Football - Les dogues ne lachent vraiment rien

En engrangeant, dans la douleur, une nouvelle victoire, Lille confirme son potentiel comme ses prétentions et valide ses récentes brillantes performances à Bordeaux comme face à Rennes.
Non contents d'avoir stoppé les bretons dans leur invincibilité, les hommes de Rudy Garcia sont allés titiller Bordeaux lors d'un match que l'on qualifiera gentiment d'engagé pour ne pas dire violent.

Absent de la première mi-temps, le LOSC pouvait s'estimer heureux de ne regagner les vestiaires qu'avec un seul but de retard, Cavenaghi notamment n'ayant pas trouvé la mire. Métamorphose pour la deuxième période avec des rouge et blanc conquérants, accrocheurs et bientôt deux fois buteurs. Dommage qu'ils ne purent mener trop longtemps au score et faire douter des girondins moins fringuants. 2-2 dans le contexte bordelais d'une équipe qui vise le titre, c'est bien entendu tout bon. Et compte tenu de la mansuétude arbitrale, c'est même excellent. L'ex bordelais Mavuba notamment fut victime de quelques gestes bien déplacés y compris de la nouvelle idôle Gourcuff comme du rugueux Diawarra. Sans qu'aucun des deux ne subissent l'expulsion. Ce dernier a du reste tout de même inauguré les nouveaux pouvoirs de la commission de visionnage pour ses performances précédentes, il pourrait enchainer... Commission qui a eu la bonne idée de sanctionner le rennais Sow pour son agression envers Debuchy. Deux matchs d'un côté pour un mois d'absence de l'autre, ce n'est pas cher payé même si Guy Lacombe trouve encore à redire... peut être le signe finalement que le Stade Rennais est en train de perdre ses nerfs, en témoigne dans la foulée une défaite à l'ultime minute face à la lanterne rouge...
Bref tout s'annonçait sous les meillleurs auspîces en ce samedi soir de février (si ce n'est l'horaire, 21h !) et c'est peut être ce qui a entrainé le pire : une entame plutôt timide, vive mais imprécise qui devait finalement permettre aux sochaliens de sortir proprement le ballon et de se créer les meilleures occasions même si avant la demi-heure de jeu on comprend mal que l'arbitre n'ait pas accordé le pénalty qui convenait pour le Losc. Au contraire, les lionceaux marquaient une puis deux fois, (grâce à un pénalty pourtant moins évident) avant la mi-temps dans un stade médusé et glacé par la même occasion. Et la méduse glacé, ce n'est pas trés digeste...
A 0/2 poir redémarrer, Rudy Garcia ne cédait pourtant pas à l'affollement se contentant de remplacer poste pour poste Fauvergue par le revenant de mieux en mieux revenu, Frau. Malicki sauvait les siens de la déroute lors d'un face à face délicat face au tchèque Sverkos, la bonne pioche du recrutement sochalien. Le match basculait alors sur une faute grossière de Daf qui le renvoyait aux vestiaires et donnait aux lillois l'occasion de surdominer la rencontre. Et dans ce pressing effréné, Frau marquait bientôt de la tête, un indice fort que tout pouvait arriver. Garcia lançait Vittek sur le front de l'attaque en lieu et place d'un milieu défensif puisque Francis Gillot se séparait de ses attaquants. Le slovaque marquait bientôt dans une belle partie de billard à trois bandes assurant un dernier quart d'heure de folie ponctué par le but de la délivrance du jeune belge Hazard. Un scénario impensable mais qui indique tout de même la force morale peu commune qui anime cette équipe harcelante au possible et capable de faire craquer l'adversaire. Pourtant privée de Bastos, l'équipe lilloise s'est démenée confirmant avec ces trois buts son statut de troisième attaque de France. Coach Rudy aura au passage fait rentrer les deux buteurs de l'improbable come-back. Il devra revigorer sa défense centrale plutôt blafarde lors des deux dernières sorties. Il aura aussi trouvé en la personne d'Eden Hazard un espoir particulièrement efficace, mature et décisif.
Désormais 5° avec toujours ce match en retard à jouer au Mans, Lille s'invite à la bagarre au même titre que Toulouse, PSG et Marseille voire Bordeaux. Pour toucher Lyon ce sera dur car les anciens lillois y font le métier déjà : Makoun marque deux fois ; les arbitres aussi : Lyon bénéficie tout de même pour l'emporter à Nice d'un pénalty (raté !) et de deux expulsions adverses tandis que le but du breack est marqué sur... coup franc. Lille de son côté s'est vu refuser deux pénaltys évidents tout en en prenant un pour une poussette... Quel fossé sépare décidemment les deux Olympiques !
Prochain rendez-vous à Auxerre qui vient de surprendre Nancy avant de recevoir Monaco et d'aller à Valencienne disputer le seul derby du Nord cette année. Les matchs semblent abordables, c'est peut être justement là que peut être le problème... ou pas !

lundi 2 février 2009

CSA - Johnny et la loi du silence

C'est pour le moins inespéré, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel vient de prendre une décision quasi historique en décidant de mesurer le temps de parole de Johnny Hallyday.
Oh, pour l'occasion Michel Boyon et ses 9 acolytes n'ont rien révolutionné certes mais enfin si le CSA servait vraiment à quelque chose on le saurait depuis 1989 ! mais c'est tout de même drôlement encourageant qu'enfin quelqu'un ose s'occuper de notre icône du rock national.
50 ans que Jean-Philippe Léo Smet enthousiasme les scénes de l'hexagone comme il exaspère chacune de ses interviews. Il le dit lui-même depuis longtemps, "J'ai un problème", et le CSA invite enfin à le régler. Car si l'homme a parfois eu l'impression d'avoir "oublié de vivre", il a rarement évité de raconter des âneries au moindre micro approchant. Au point que la caricature, devenue si réelle, n'en n'est que rarement drôle ou rarement plus drôle que l'original...


Attention il n'est pas interdit d'antenne, son temps de parole est juste mesuré, mais c'est un bon début non ? parce que généralement lorsque l'on commence à mesurer, on compare vite, on rationalise, le début du bonheur quoi. Loin de moi l'idée d'en faire un chanteur abandonné, sur scène fait ce qu'il te plait, mais en dehors le CSA fait assurément oeuvre d'utilité publique.
D'autant qu'après bien des atermoiements, Johnny est sang pour sang français malgré son origine belge et son faible pour l'évasion fiscale suisse.
A défaut de retenir la nuit le voilà donc invité, comme d'autres, à retenir ses propos qui pourraient être associés, et comptabilisés sur le compte de Nicolas son copain. Son nouveau copain puisque l'idôle des jeunes se fendit par le passé d'un larmoyant "C'est Jésus-Christ, le premier héros de ma jeunesse. Il arrivait à attirer les foules !" et, plus tard d'un saisissant message de soutien « On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac » qui explique peut être qu'au soir de la divine élection il ne soit pas aux côtés d'Enrico Macias et Mireille Mathieu pour chanter l'élu (deux artistes suffisament en vogue pour que le CSA n'ait d'ailleurs même pas pensé à les inclure dans le dispositif...).
Qu'à cela ne tienne, le voilà sous surveillance ce qui n'est tout de même pas pour le surprendre lui qui eut maille à partir avec le fisc, les moeurs et même la presse. Mais bon, là le CSA ça ne va pas non plus le bouleverser en plein préparatif de sa tournée d'adieu. Une tournée de tous les dangers puisqu'elle annonce son retrait de la scène. La crainte de le voir envahir bientôt la scène médiatique était certainement trop forte, il fallait agir. Pas sûr d'ailleurs que son pôte du Fouquet's n'y soit pas pour rien tant on peut s'interroger sur la qualité de ce "soutien" et son réel bénéfice...
On se souvient que pour soutenir le Oui au référendum sur la Constitution Européenne, il glissa un improbable message : « Si le "non" l'emporte, il y aura plein de gens qui quitteront la France. On ne peut pas, nous Français, rester en dehors de l'Europe. Ce serait faire marche arrière, ce ne serait pas bien. Je me sens européen, je suis bien partout en Europe : en Italie, en France, en Espagne, au Maroc. »
Ce qui fit certainement plaisir aux marocains...
Aux portes du pénitencier, le pénitencier du silence, Johnny ne sera pas seul, sa femme, absolument blonde, l'accompagne, Doc Gyneco, ou encore Yves Duteil et... même Denise Fabre !
Oh je sais que chacun a une liste dans un coin de la tête m'enfin nous ne sommes tout de même pas revenus aux temps de l'occupation et de la dénonciation. Il faut laisser vivre les artistes, surtout les laisser sur scène et uniquement sur scène.
Sinon, le danger est grand pour reprendre l'expression de l'excellent François Goulard (UMP) : "Johnny Hallyday qui annonce son intention de rester Français et Bernard Laporte qui entre au gouvernement, c’est une période faste pour l’intelligence française"...