vendredi 18 décembre 2009

Le lâche et le réfugié

Appelé à soutenir un Eric Besson plutôt malmené, le porte-parole de l'UMP n'a pas fait dans la dentelle en justifiant le renvoi d'afghans dans leur pays par leur devoir de combattre.
Une ingérence dans les affaires intérieures d'un pays en guerre certes mais en guerre civile, et au coeur de tout un chacun à qui l'on impose vu de France un devoir.
Habitué des éructations en tout genre, Lefebvre en arrive tout de même aujourd'hui à formuler des aberrations.

"Alors que de nombreux pays du monde, dont la France, sont engagés en Afghanistan, qui pourrait comprendre que des Afghans dans la force de l'âge n'assument pas leur devoir, et échappent à la formation que, notamment, les forces françaises leur proposent pour défendre leur propre liberté dans leur pays ?"

Dans un pays en guerre depuis des décennies, envahi en partie par l'URSS, soutenu en partie par la CIA, parcouru de tant de courants et sujet de bien des convoitises géopolitiques il y aurait donc un choix pourtant évident, simple et pour tout dire obligatoire. Personne ne l'a vu, mais lui, si, Frederic "vincent" Lefebvre les a vu. Il en fait donc profiter le monde.
Tout civil est un soldat en sommeil, tout citoyen a le devoir de se battre sur son territoire, sont des affirmations qui sonnent tout de même bien curieusement dans nos oreilles cocardières...
Et qui de fait interpellent sur la motivation que nous pourrions à nous croire autorisés à donner des leçons au-delà de nos frontières et à stigmatiser une petite population d'hommes en difficulté.
"Le lâche aime à faire la chasse aux tigres morts" dit Lao She. C'est tout de même un peu l'impression que donnent ces porte-flingues de l'UMP sans vergogne. Et sans mémoire. Je sais bien que les cours d'histoire sont mal vus de ce gouvernement mais j'ai peur d'y déceler une sorte d'allergie voire un désintérêt flagrant. Pourtant Alfred Grosser dit volontiers qu'"un peuple qui ne connait pas son histoire est condamné à le revivre", une recommandation qui devrait plus préoccuper le porte-parole de l'UMP.
Je ne sais ainsi trop comment, à la lumière de son raisonnement, il analyse l'exode qui entre le 10 mai et le 22 juin 1940 emmena quelques 6 millions de français sur les routes. Ils fuyaient l'ennemi et quittaient leur territoire.
Et que dire de ceux qui rejoignirent l'Angleterre alors que notre armée était en déroute ? Ont ils eu droit à un porte-parole de Churchill qui les invitait à regagner leurs navires avec ces mots : "Alors que de nombreux pays du monde, dont l'Angleterre, sont engagés contre l'Allemagne, qui pourrait comprendre que des français dans la force de l'âge n'assument pas leur devoir ?"
Je ne crois pas.
Le réfugié se définit généralement par celui qui à quitté sa région ou son pays pour y éviter un danger. Il conviendrait d'y ajouter désormais... et qui de ce fait s'est soustrait à son devoir qui lui intimait l'ordre de combattre.
En plus de revoir l'histoire à sa façon, on revisite même le dictionnaire ! ce doit être ça la France qui change.
Je ne sais ainsi pas trop comment qualifier ces nombreux juifs qui ont fui la shoah et trouvé refuge hors d'Europe.
Mais alors le doute m'assaille quand on évoque ces petits nobles hongrois face à l'invasion soviétique. Tel un Pal Sarkozy par exemple.
Ou ces riches industriels italiens redoutant les brigades rouges depuis le Cap Nègre. Tel les Bruni.
Décidemment, ils n'en font parfois qu'à leur tête ces réfugiés.
Et que dire de ceux qui se réfugient en Suisse pour éviter l'impôt français ?
Thierry Mariani accorde son "estime va davantage aux jeunes Afghans qui ont fait le choix de rester dans leur pays pour le reconstruire et lutter contre les talibans aux côtés des soldats français qu'à ceux qui le fuient".

Il a peut être raison finalement, on devrait les renvoyer plus souvent qu'à leur tour. Parce qu'en plus vous savez quoi ? ils mangent aussi le pain des français... et c'est pas un imbécile qui le dit. Douanier Lefebvre vous m'avez convaincu !!!

lundi 14 décembre 2009

Rachida Dati - Moins maline, tu meurs

Plutôt discrète ces derniers mois, l'ex Ministre de la Justice réapparaissait sur le devant de la scène médiatique en même temps que sa réforme se traduisait par les premières fermetures de tribunaux. Dans des médias choisis et variés, elle distillait humilité, charme et décontraction pour mieux dévoiler de futures ambitions. Du "Elle a changé" jusqu'à la prédiction d'un "destin" politique Capitale, ces Unes collaboratrices n'ont cependant pas résisté à sa désinvolture et à sa légèreté. La faute à un petit micro qu'elle portait dans le cadre d'un reportage mais qu'elle n'a pas pensé à enlever au moment d'engager une conversation téléphonique particulièrement profonde et inspirée. Docteur Jekyll Rachida et Miss Hyde Dati...
Comme dans l'épisode de l'auvergnat d'Hortefeux, les proches s'indignent des images "volées" un terme toutefois assez inapproprié tout de même étant entendu que Rachida Dati portait volontairement cet ustensile destiné à la promouvoir dans son rôle de député européen. Piégée par les médias la plus médiatique des sarkozy girl ? toujours sur l'Europe en tout cas comme jadis lors d'un quizz UMP assez goguenard...
L'impression générale, c'est finalement d'assister à un nouvel épisode de Voyage en terre inconnue. Quand Rachida part à la rencontre des euro-députés, loin du bling bling, du luxe parisien et du confort professionnel qui fait son quotidien. Si cette émission peut être diversement appréciée dans son concept, on peut regretter qu'il ne s'agisse pas là d'un montage mais de la triste réalité de notre France politique. Qu'une politicienne professionnelle se sente aussi peu à l'aise dans son environnement interpelle forcément sur le coût de son inutilité pour le contribuable européen, le poids de son absence de conviction et l'abyssale désintérêt de tout ce qui ne concerne pas sa petite personne. Malgré un plan de com bien rôdé destiné à lui fabriquer une étoffe de héros, son impatience et sa suffisance ravive son image hautaine, calculatrice limite imposteur. Si l'on ne manqua pas de rappeler qu'il manquait quelques lignes à son CV, notamment l'obtention d'un MBA salvateur pour intégrer sur titre l'Ecole Nationale de la Magistrature, il est avéré aujourd'hui que Rachida Dati n'est pas diplômée d'un quelconque media-training...
Une conception on dira trés personnelle de la numéro 2 de la liste UMP en Ile de France de la représentation politque qu'elle qualifie volontiers dans sa conversation privée de "faire la maline", les intéressés apprécieront, d'ailleurs ils apprécient peut-être, sûrement même au regard de sa carrière plutôt fulgurante. Bien sûr, les oiseaux de mauvaise augure ont tout de même qualifié son départ du gouvernement de désaveu et son engagement pour les Européennes plus opportunistes qu'autre chose. Mais elle s'est forgée de fait une identité politique peut être insuffisante pour briguer le sommet mais bien suffisant pour durer. Le malaise est cependant palpable à l'entendre se justifer en surfant allégrement sur son statut de minorité visible :
"Je trouve qu'on n'aurait pas fait ça à un homme" parait ainsi bien énigmatique comme si des hommes politiques avant elle n'avaient pas été pris par des micros ouverts à commencer par le plus illustre du moment sur un plateau de France 3 ou lors d'un salon de l'agriculture agité. Quand à évoquer "C'est aussi une organisation pour une femme d'avoir son activité familiale et son activité professionnelle" pour une habituée des soirées parisiennes et des escapades à l'étranger, c'est assez cocasse.
Reste le traditionnel "On ne me pardonnera rien, on ne m'a jamais rien pardonné, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer" qui peut renvoyer à ses origines ethniques comme à son parcours professionnel.
Mais là encore, l'ancienne chargée d’étude stagiaire auprès de la direction comptabilité-finance du groupe Elf Aquitaine (grâce à Albin Chalandon), entrée ensuite à la direction de l'audit de Matra communication (après une rencontre avec Jean-Luc Lagardère), a passé ensuite un an à Londres (auprès de Jacques Attali) à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. On fait pire dans la difficulté non ? Plutôt que le Grand Pardon, on a l'impression de revoir le Parrain... En 1992, avec un financement de ... Matra, elle suit les cours du MBA d'HEC sans en obtenir le diplôme. Recalée quelques temps plus tard du Conseil d'Etat malgré d'influents soutiens, elle devient directrice générale adjointe au conseil général des Hauts-de-Seine, sous la présidence de Nicolas S. Et ainsi de suite.
Aussi dois-je mieux comprendre ses propos s'ils signifient qu'on ne lui pardonne pas ce parcours particulièrement protégé et peu justifié par ses qualités exprimées dans l'exercice de ces fonctions obtenues par la grâce.
Alors que Rama Yade avait au moins eu le courage de refuser, Rachida Dati semble s'empêtrer dans ses incohérences d'avoir accèpté ce qui ne lui plaît pas. Déjà épinglée pour avoir omis de déclarer au Parlement européen ses indemnités d'élus parisiens comme l'existence de sa récente société de conseils, elle annonce un drame prochain dans l'hémicycle. On peut la rassurer, le drame se déroule déjà, là, sous nos yeux, l'indécent spectacle d'une représentation politique de pacotille déconnectée de tout et ne devant répondre de rien.
A l'heure de la réforme des collectivités locales qui annoncent fièrement une division franche du nombre d'élus, il est à craindre que ceux là-même qui foulent du pied toute éthique et fondement démocratique seront mieux protégés que les obscurs serviteurs de la République. Pas rassurant.






jeudi 10 décembre 2009

Lille - Les voyants du LOSC sont au vert

Lille a alterné en novembre le bon et le moins bien avant de monter nettement en puissance dans le dernier mois de l'année. 12 buts en trois matchs, 15 points pris sur 18... Sacrément chouette.
Le Champion de France au tapis à Villeneuve d'Ascq, il y avait de quoi pousser un bon ouf de soulagement couplé avec le sentiment légitime que l'équipe, plutôt brillante à l'échelon européen, trouvait enfin la bonne carburation dans l'hexagone. Les journalistes parisiens avaient beau ne souligner que le non-match bordelais, les supporters, tel votre serviteur, s'enflammaient un brin.
Le match suivant à la Mosson ne devait être qu'une longue douche froide. Sans ressort, sans envie, les dogues étaient aimablement balayés par des promus affamés. Sans révolte ni soupçon de combativité ils se laissaient ainsi proprement marcher dessus pour s'incliner logiquement 2/0. Le yoyo se poursuivait donc à l'heure de recevoir Valenciennes pour un derby inquiétant face à la meilleure équipe nordiste de cette première partie de championnat. Sous pression, obligés de bricoler une défense fébrile, le pire était à craindre face à VA joueuse et buteuse en diable. Que nenni, à l'issue d'un match de haute volée et d'engagement constant, Lille dynamitait le voisin en s'appuyant sur deux joueurs offensifs particulièrement en réussite : le revenant Frau et l'insaisissable Gervinho. Et nous voilà bien rassénérés avant un déplacement qui pouvait être décisif en Europa League à Valence. Las, à peine deux minutes suffirent pour que Landreau ne cherche le ballon dans ses filets et il fallut attendre la 90° pour que le Losc marque enfin. Mais le mal était déjà fait avec trois buts dans la musette. Pourtant, en jouant plus haut et plus vite les dix dernières minutes, les hommes de Rudy Garcia firent enfin jeu égal. Mais sans un grand Landreau le score aurait pu dangereusement enfler auparavant tant la défense lilloise s'était montrée dépassée à maints reprise. L'énigme Emerson étant même changée à la mi-temps... Valence bien supérieur avait-il pour autant besoin de tant de mansuétude ? un pénalty oublié par les 5 arbitres sur Gervinho, un autre pour une main d'un valencien dans sa surface, une faute comme dernier défenseur sanctionné tout juste d'un jaune... cela fait quand même beaucoup.
A l'heure d'affronter des lyonnais guère plus fringuants, le spectre d'une contre-performance flottait en tout cas dangereusement qui plomberait alors franchement le classement.
Mais rebelote et dix de der, l'OL marquait aussi vite pour s'envoler bientôt. On revoyait le naufrage de la défense lilloise à Valence en double ! Face à un Lisandro écoeurant de réalisme, Frau sauvait bien le match d'une tête rageuse bienvenue. Mais c'est ce même Lisandro qui clôturait la mi-temps sur sa troisième occasion. Lille touché mais Lille déterminé repartait à l'assaut dés l'entame. Et de stérile, la domination du milieu de terrain nordiste devint soudain prolifique pour augurer d'un retour pour le moins improbable. Les deux compères Frau et Gervinho mettaient au supplice l'arrière-garde de Claude Puel et Hazard tout frais rentré donnait bien des torticolis. C'est cependant Debuchy, superbe de volonté, milieu droit de formation reconverti arrière droit mais jouant pour une de ses premières fois ce soir là à ... gauche qui provoquait le penalty de l'égalisation. Un énorme Lloris entretenait l'illusion du match nul jusqu'à ce que notre géniale recrue ivoirienne délivre tout un stade pour signer un authentique exploit. Bonjour la confiance et l'ambition retrouvées !
En attendant des verts bien pâles (pourtant 5° budget du championnat !) le journalisme parisien pouvait de nouveau entonner sa ritournelle du non-match lyonnais. Lille est de retour dans le haut du tableau.

Et sa victoire nette et sans bavure face à l'Asse de Mirallas et Tavlaridis les replace même carrément dans ce championnat si serré à... deux points de la seconde place. le tout en pratiquant un jeu particulièrement attractif et offensif comme en attestent les 12 buts marqués en seulement trois rencontres et nos deux co-leaders du classement des buteurs Frau et Gervinho qui ont déjà 8 buts à leurs compteurs. Oh bien sûr la défense pose toujours question malgré un Rami au-dessus du lot et d'ailleurs auteur d'un coup-franc d'anthologie ce soir. Landreau n'est pas étranger à ses résultats lui qui rassure et annihile bien souvent l'occasion adverse qui aurait pu tout changer. Il n'en demeure pas moins que notre flanc gauche et dépeuplé et que notre défense centrale, si nous jouons l'Europe au printemps, mériterait une recrue de qualité. Reste que l'on se régale des prises de balles de nos attaquants, des jeux à une touche de balle et des montées rageuses de nos milieux défensifs. Mavuba à ce titre ne revient il pas à un niveau de jeu supérieur au Diarra bordelais ou au Toulalan lyonnais ? Comme Cabaye se replait à orchestrer et qu'Obraniak a remis la marche avant ça décoiffe pour le moins. Les états d'âme semblent rangés de côté et le coach viré cet été s'est reconstruit une légitimité. Pourvu que cela dure.
Ce rythme, il faudra déjà le tenir jeudi prochain pour venir à bout (même si un nul suffira peut-être) face à Prague. Histoire de se qualifier et de défier plus tard un grand d'Europe. Si Rudy Garcia arrive à faire un peu tourner en gardant le même niveau de jeu, c'est même le championnat très ouvert et peu dominé par les grosses écuries qui peut s'offrir. Face à un Monaco bien inconstant dimanche le Losc saura t'il ainsi enchainer ce calendrier démentiel ? Mais depuis quelques journées, l'on sait que le Losc peut tout autant en rêver. Renversant !

dimanche 6 décembre 2009

Lettre à Saint Nicolas

Cher Saint Nicolas
je te souhaite une belle fête ce 6 décembre tu sais comme on y tient ici dans l'Est. Faut dire que tu nous gâtes avec tes deux récentes visites en octobre. Cette fois ci tu avais mis les petits plats dans les grands avec chars décorés et costume d'Evêque de Myre ta vie d'avant, d'avant d'être Président. Tu as vu, on était là tout content tout motivé malgré la pluie et ta politique depuis deux ans et demi. Faut dire que les occasions sont rares où c'est toi qui distribues quelque chose. Des bonbons juste. Tu vois on ne demande pas la lune, ni hausse du pouvoir d'achat, ni engagement politique fort pour l'avenir, juste des bonbons.
Ce sont les enfants qui ont été heureux de voir leur Saint protecteur; Et puis avec ta mule Estrosi et son idée de couvre-feu tu fais fort, les bouchers niçois n'ont qu'à bien se tenir ! Ce n'est qu'une idée mais tu sais Grand Saint Nicolas, si tu rétablissais le couvre-feu pour tous après 22h les chiffres de l'insécurité piqueraient vraiment du nez. Enfin ta mule n'était pas là, elle s'occupait d'une autre sorte de bétail à élire. Le Père Fouettard lui, était bien présent à tes côtés, il a d'ailleurs des traits multiples qui inquiètent petits et grands. Il se tient à tes côtés, de plus en plus à droite, limite à l'extrême c'est assez curieux. Toi même te place toujours du côté droit de la rue, de plus en plus sur le côté droit, comme si tu avais oublié que tu étais le Saint Nicolas de tous...
Bon comme on se dit tout, cette idée de se draper dans un drapeau bleu-blanc-rouge ça n'a pas eu qu'un franc succès... c'est surtout le bleu qui faisait bizarre par rapport à d'habitude depuis l'an 250 environ mais enfin, la France doit changer alors forcément Saint Nicolas montre l'exemple.
En tout cas tu avais fière allure, c'est vrai qu'en gala tu dégages une telle assurance, un tel contentement de tout que c'est contagieux. Sur ton passage je dois quand même reconnaitre que ton auto-satisfaction est de moins en moins contagieuse et acceptée. Tu sais Saint Nicolas ce n'est pas le 6 décembre tous les jours, la fête se fait rare en ce moment il serait bien que de temps en temps tu descendes de ton nuage. Sinon on va finir par préférer le Père Noël.
En même temps, moi je n'avais pas compris que politique et figures de légende ne faisaient qu'un, sinon j'aurais plutôt voté Captain Marvel ou Goldorak mais on ne refait pas l'histoire enfin pas moi tout du moins. Et puis tu ne crois pas que chacun devrait rester à sa place quand même ?
Les héros d'un côté, les hommes politiques de l'autre ? parce que Grand Saint Nicolas, je ne crois pas que tu sauveras le monde ni même la France et c'est écorner ta légende que de vouloir le faire croire.
Enfin bon j'ai mangé mon pain d'épices, vu le feu d'artifice que demande le peuple ? peut être de comprendre un peu plus où tu veux en venir toi qui parles tant pour ensuite faire le contraire. Il ne manquerait plus que l'on s'aperçoive que tu n'existes pas vraiment, qu'avec talonnettes, mitre et masque un simple bonhomme se cache derrière tout cela. Ce ne serait plus la fête du tout.
"Le pire danger qu'il y a à tromper autrui, c'est qu'on finit toujours par se tromper soi-même."

mardi 1 décembre 2009

Les sept ans de Souricette

Souricette attend fébrilement ses sept hivers. Tellement fébrilement que son état l'est aussi jusqu'à en devenir grippal. Ah ? A ? on ne sait pas. Mais presque 40 degrés à l'ombre un premier décembre à Metz, réchauffement climatique ou pas, on sait que ce n'est pas normal. Et voilà comment on prépare son anniversaire aux urgences pédiatriques. C'est mieux que de préparer un marathon aux urgences orthopédiques ou sa participation à la Roue de la fortune aux urgences psychiatriques mais tout de même... principe de précaution oblige, c'est toute la journée de fête qu'il faut annuler et les invitations repoussées... Alors Souricette reste sous la couette, le sourire en berne, la faute à une pandémie qui n'est pas son amie, d'ailleurs elle n'était pas initialement invitée, c'est dire ! Car Souricette gère les invitations avec fermeté et vigueur d'habitude, mais là... sonnée la mistinguette, presque pas le goût à regarder Piwi, à peine l'appétit de s'enfiler quelques nuggets frites ketchup sans dessert, c'est dire...
C'est dur d'avoir appris à lire, compter, écrire pour se retrouver terrassée par un tout petit microbe. Et que dire du gala de patinage qui approche à grands pas, de la sortie luge en attendant le ski lors des vacances de Noël ? c'est qu'à sept ans, déjà, on a un agenda et les équipements qui vont avec. Quand elle sera plus grande, elle aura sûrement un Blackberry, pour l'instant elle a des parents. C'est plus encombrant d'accord mais tout aussi pratique. Un papa qui conduit, emmène, ramène aux heures voulues, une maman qui prépare, prévoit, nettoie tout ce qu'il faut pour que l'artiste n'ait qu'à s'exprimer sur l'essentiel. Il y a toujours du réseau et la batterie ne se décharge pas avec eux. Pis question abonnement c'est plutôt donné...
C'est un peu U2 en tournée mondiale sauf que ça ne se passe qu'autour de Metz et que cela dure toute l'année... En bons intermittents du spectacle, les parents ne comptent pas leurs heures et râlent toujours un peu mais au final le chapiteau est toujours dressé à temps.
Le remarque t'elle Souricette ? pas sûr car dans son échelle de valeur on touche là à la normalité...
Une normalité qui doute déjà de l'existence du Père Noël mais concède volontiers que les bisounours ont des pouvoirs magiques. Une normalité qui craint la violence même dans Zorro et qui s'interroge sur la mort, quoi de plus normal ?
En attendant, elle joue avec ses pet shops, Barbies ou Playmobils en s'inventant des mondes un peu particuliers où on ne s'interroge pas sur son identité, sur la place des minarets, sur la pérennité financière de lointains pays des mille et une nuits, la fin des retraîtes ou le devenir écologique de la planète. Elle a bien raison de jouer et de tenir à ses mondes imaginaires, rêvés. Plus tard, elle pourrait même vouloir les vivre, ce serait un peu magique mais sûrement moins tragique que d'accepter celui qui se dessine.
Elle aura peut être alors plus besoin d'un GPS, d'une boussole, d'une baguette magique, d'un satellite ou d'un hydravion plutôt qu'un Blackberry...
alors je m'adapterai pour que Souricette trace sa route et que son spectacle continue...