jeudi 13 mai 2010

Les dogues à la chasse aux merlus !

C'est l'improbable rencontre qui est en effet proposée en clôture du championnat de France. Son issue ne changera pas la face d'une saison lorientaise correcte mais progressivement discrète. Côté lillois en revanche c'est tout simplement le titre honorifique de vice-champion qui se joue avec un destin maitrisé puisque le LOSC se présente au Moustoir en solide second. Même les matchs en retard low cost, enfin, plutôt dernière minute de Lyon n'y auront rien changé. Aulas le prince de l'éthique peut s'époumoner, il ne fait qu'illustrer un état pas loin de la crise de nerf pour son club qui pourrait devoir se contenter d'un tour préliminaire toujours périlleux. En même temps, côté jeu déployé il y aurait de la tristesse à voir la pauvreté des prestations lyonnaises l'emporter sur la flamboyance de la meilleure attaque de ligue 1...
Il n'y a plus qu'à espérer en fait que les lorientais aient le même sens de l'éthique que les monégasques et le tour sera joué...
Pour en arriver là, Lille aura donc battu le champion en titre pendant que les voisins nordistes Lens et Valenciennes obligeaient les autres prétendants à concéder le nul.
Face à Marseille, les hommes de Rudy Garcia seront passés par tous les états et les supporters avec. Le final n'aura pas été loin de me rappeler un France-Portugal mémorable. Mais au coup d'envoi, il ne fut pas trop question de faire les malins. Crispés par l'enjeu face à des marseillais libérés, il n'en fallait pas davantage pour que Niang ne refroidisse l'ambiance. Et il fallut approcher de la demi-heure de jeu pour enfin sentir les rouges poser leur empreinte sur le match jusqu'à cette percée de Gervinho séchée par Mandanda. La double peine ne tardait pas, toujours un peu curieuse dans le cas du gardien mais bon. C'est Cabaye, salement expulsé au Vélodrome en Coupe de la Ligue qui remettait les compteurs à un partout. L'attaque-défense façon handball se mettait en place et la confiance transpirait de la circulation de balle. L'OM allait bien finir par craquer. C'était sans compter sur le revenant Hilton qui au sortir d'un corner mal négocié par Rami redonnait l'avantage à ses couleurs à l'heure de rentrer au vestiaire. Bonjour le coup de bambou ! Les pires scénarios s'envisageaient alors d'un club nordiste échouant si près du but. Garcia faisait entrer à bon escient Tulio De Melo, le souvent claudiquant chasseur de but brésilien. Devant l'avalanche de centres, l'option séduisait mais ne payait pas. Le fantasque gardien remplaçant de Marseille ayant décidé de briller. Le doute, l'énervement, la peur aurait pu s'abattre sur les gaillards de Rio Mavuba et consorts mais cette équipe au jeu offensif séduisant et efficace s'est d'abord forgé un caractère bien trempé qui, inlassablement, les conduit à dérouler leur jeu. Avec l'entrée d'un Obraniak enfin virevoltant, Marseille allait céder à 10 minutes du terme sur un téte claquée du De Melo en question suite à un centre au deuxième poteau du dit Obraniak. Bravo coach. Dans un stade survolté, Lille poussait encore. Hazard provoquait une énième fois ce qui constituait bientôt le dernier corner du match. Et au bout du temps additionnel, le même Obraniak posait le cuir sur la tête de Mathieu Debuchy. L'arrière droit mettait toute sa volonté dans ce dernier geste avant de ... se blesser à la retombée. Qu'importe, le Stadium avait pris feu, les trois points dans l'escarcelle, le Losc reprenait la main. Le reste de la soirée pouvait être consacré à se remettre de ces émotions tout en saluant des marseillais courageux qui sans être géniaux sont de beaux champions. Didier Deschamps, au contraire de Puel et Blanc notamment, avait certainement su se constituer le meilleur effectif, au moins le plus homogène. Alors que Bordeaux explosa en défense, Lyon pouvait il décemment prétendre à mieux avec les seuls Lisandro et Gomis devant ?
Au passage, le titre de meilleur joueur à ce Lisandro me semble bien généreux, il bénéficie de la mansuétude des spécialistes envers l'attaquant puelien qui evolue seul devant...
Hazard garde son titre espoir, la moindre des choses tandis que Jean Fernandez est désigné meilleur entraîneur de Ligue 1, une récompense méritée pour ce personnage passionné et particulièrement perfectionniste.
Nous voilà donc à un match d'une qualification directe ou indirecte pour la Ligue des Champions, ce qui est bien réjouissant. Lorsque la saison débuta au coeur du mois d'Aôut par une défaite à domicile contre... Lorient, on n'en était pas là. L'expérience de rencontres couperets en Europa League apportera on l'espère ce supplément d'expérience et d'âme pour assurer le résultat qui convient.
Il sera alors temps de s'interroger sur la présence ou non de lillois dans les 23 à Raymond. 2 dans les trente c'est plutôt respectable, pour Landreau et Rami la porte est ouverte même si le second peine depuis quelques semaines d'avoir tant joué. Dommage pour Debuchy surtout au vue des joueurs pris à son poste... Pour le reste de la liste, l'ossature est celle qui s'est si péniblement qualifiée ce qui ne promet pas trop. Boumsong quand il n'est pas blessé me paraissait pas mal, Govou même agen ne me semble luipas à sa place et Benzema aurait du être géré au sein du groupe. Sur le petit M'Vila, surprise du chef, j'ai quand même tendance à penser qu'un loulou de 19 titulaire en Ligue 1 dans un gros effectif, capitaine des espoirs français doit avoir sa chance à l'échelon supérieur...
Enfin tout ça c'est bien gentil mais l'Afrique du Sud nous n'irons pas, alors que quelques beaux déplacements en Champions League on ne dirait pas non !!!

vendredi 7 mai 2010

Politique - Au bonheur des crises miraculeuses

Il y en a qui pensent que "la vie est un long fleuve tranquille", d'autres semblent au contraire croire furieusement à l'impérieuse nécessité de toujours s'agiter pour exister. Et quoi de mieux que le mouvement pour susciter et justifier le mouvement ?
C'est ainsi que je comprenais la montée en puissance politique de Sarkozy en l'adossant au phénomène médiatique. Pour attirer les médias, faire la une, cannibaliser l'actualité, il se démultipliait, érigeait les thèmes, les sujets, éructait, promettait et ... passait vite à autre chose. L'opinion suivait, sans mémoire, séduite presque avide de connaître le prochain épisode. Fort de cette stratégie implacable, il gravit toutes les marches du pouvoir. Jusqu'à plafonner, forcément tout là-haut, à manquer de carburant pour alimenter le moteur de son quotidien politique, pire jusqu'à lasser de trop de similitudes associées, de scènes répétitives et par trop calculées.
Alors j'en concluais volontiers que les médias de masse n'étaient guère maitrisables à long terme, que l'opinion publique avait certes accepté la peopolisation des politiques mais pour mieux leur appliquer les règles en vigueur dans ce milieu qui glorifie autant qu'il oublie.
J'avais tort.
Je croyais les évènements, les crises au service du politique pour mieux l'ériger en recours et sauveur. Mais si le politique se nourrit des crises avec tant d'avidité ce n'est pas tant pour sa gloire personnelle que pour accomplir son dessein.
Libéral dans l'âme, amoureux de l'argent et de ses atours, dédaigneux de la France d'en bas paresseuse et râleuse, les crises lui servent en fait à démanteler la structure même du pays, remettre en cause ses fondements, faire s'affronter des catégories entre elles.
Il ne souhaite pas régler les crises, apaiser les esprits, ou protéger le citoyen. Il veut imposer ses principes, entériner ses idées et refouler les critiques comme il semble vouloir faire sa fête à tout ce qui est né du programme du Conseil National de la Résistance ou de Mai 68.
J'ai compris tout cela au moment où je m'y attendais le moins. Lorsque de premiers bilans de l'action présidentielle se sont fait jour.
Car comment expliquer autrement un si médiocre bilan sécuritaire par exemple ? Lui, déjà Ministre de l'Intérieur il y a 8 ans, n'a rien amélioré. A stigmatiser à tort et à travers, à kaercheriser tout ce qui bouge, à envisager un policier derrière chaque platane... il n'a de fait rien réglé. Parce qu'il ne le veut pas. L'état de crise lui va si bien. C'est à ce moment là qu'il peut engager ses véritables réformes, celles qui radicalisent sans discussion. L'environnement illustre encore ce comportement consumériste : adepte parce que c'est politiquement porteur, il le jète bientôt car "cela commence à bien faire". Comme une confession pour signifier plus globalement que les simagrées, les faux changements, la retenue ne peut avoir qu'un temps. Qu'après moi, le chaos, Sarkozy invente la crise d'Etat permanente.
Nous voici à l'heure de la rigueur et toujours sous la menace. Si on ne l'accepte pas on finira comme la Grèce. Si vous ne voulez pas reculer votre âge de départ à le retraîte, vous n'en aurez plus du tout. Si vous enlevez le bouclier fiscal le pays va s'appauvrir. Si vous n'êtes pas pour l'ordre et la sécurité, vous êtes un mauvais français....
La rhétorique est simple mais bien huilée, exclusive et explosive.
A le voir récemment faire s'esclaffer des expatriés de Chine en ralliant le manque d'énergie et de vigueur au travail de leurs compatriotes restés au pays, je me suis tout de même demandé pourquoi je devais subir cela. Etre des millions ainsi rabaissés, presqu' humiliés par un petit homme venu de Neuilly aussi donneur de leçon que son exemplarité est risible.
Lui qui s'augmenta dés sa prise de pouvoir et fêta joyeusement sa victoire sur des yatchs dorés nous parle rigueur et stabilité des dépenses publiques. Lui qui est entré en politique en 1974 découvre aujourd'hui en 2010 qu'il faut sauver le système de retraite ! Lui qui prônait la rupture dirige un pays dans lequel les inégalités n'ont jamais été aussi criantes.
On pourrait presque à l'infini enfiler les contradictions de celui qui n'en a cure. Mais au-delà de la démonstration, il y a lieu de s'inquiéter d'une dérive non pas monarchique mais totalitaire de celui qui se verrait bien doté de pouvoirs exceptionnels que lui confèrerait une crise un peu plus grave que les autres. Ce n'est qu'un mauvais rêve mais objectivement, que reste t'il de démocratique dans notre pays qui peut vraiment s'y opposer ?

lundi 3 mai 2010

Ligue 1 - Lille dans le sprint final

Avec 65 points au soir de la 35° journée et une place de troisième certes contestée par l'OL, le LOSC participe à l'emballage final du championnat.
Qui l'aurait cru au coeur d'un été 2009 marqué par la vraie fausse arrivée de Le Guen et le vrai-faux départ de Garcia ? Quelques semaines plus tard, les lillois peinant à s'extirper du bas de tableau révisaient leurs ambitions à la baisse. Mais restaient en vie en Europa league dont je ne suis pas loin de penser qu'elle a constitué la bouée de sauvetage de la saison. Pompeuse d'énergie, elle a cependant permis au groupe de retrouver ses marques hors la pression devenue vite pesante du championnat.
Et l'hiver balaya les doutes au fil de performances de haut vol ou Hazard s'imposait déjà tandis que Gervinho et Frau plantaient avec application. La trêve passée, janvier a malheureusement rimé avec blessés. Gervinho-De Melo-Debuchy out, les dogues ont tiré la langue, et n'ont pu, de peu, rivaliser avec un Liverpool disposant de Fernando Torres pour ces quasi seules occasions. Plus dure serait la chute ? pas du tout, les éclopés revenus, Lille repartait de plus belle pour se présenter aujourd'hui sur le podium et l'intention d'y demeurer. Montpellier, Le Mans, Monaco et Nancy viennent de joliment trépasser de sorte que ne se dressent plus que trois étapes : Toulouse mercredi, puis l'Om avant de finir à Lorient.
Bon, il faut reconnaitre que traditionnellement, Toulouse et Lorient ne nous réussissent pas trop, il n'ait qu'à se souvenir de l'ouverture de ce même championnat face aux merlus...
mais enfin, disposer de 4 points d'avance sur Bordeaux et Montpellier tout en lorgnant sur le surprenant Auxerre, c'est tout de même quelque chose ; D'autant qu'avec ses 66 buts marqués la meilleure attaque du pays assure un goal average positif de ... +30, soit un point de plus à couvrir par ses adversaires directs...
Et puis si cela veut un peu rigoler, l'OM sera sacré mercredi et pourrait avoir la tête ailleurs au moment de venir au Stadium... et ses guichets déjà fermés.
En tout état de cause, l'objectif initial d'être européen est vraiment proche d'être atteint mais pourrait se voir embellit d'une participation en Champions League. L'OM revenant fort c'est peut être du coté de l'AJA que le Losc doit espérer un faux pas. Pas évident tant les hommes de Jean Fernandez, sacré entraîneur au demeurant qu'il est dommage de ne pas citer dans les potentiels sélectionneurs, alignent les victoires sans ciller.
Qu'importe la fête est belle, le jeu pratiqué de haute volée et le suspense garanti. Que demander de plus ? franchement cette année, supporter cette équipe est un authentique régal partagé par mal d'observateurs extérieurs. Alors que les travaux du grand stade débutent enfin, c'est certainement la meilleure nouvelle de l'année. Car c'est bien le jeu pratiqué et ses acteurs qui font une équipe et des résultats. Les errements du PSG et Monaco, deux gros budgets assez pathétiques en finale de Coupe de France peuvent en attester.
Alors place au jeu, aux buts, aux points qui manquent encore...