jeudi 25 mars 2010

Politique - Stratégie 3 - Sarkozy 0

Et 1 et 2 et 3 zéro, ce refrain guilleret entonné au lendemain d'une victoire sonne quelque peu bizarrement pour certains les régionales passées. Et voilà que la majorité présidentielle n'a plus que de majorité que le nom, ne dépassant plus guère qu'un timide tiers, le tiers d'Etat certes mais tout de même ... Alors il est bien sûr que les résultats de régionales 2010 ne font pas la présidentielle 2012. Mais il n'empêche que voilà l'incarnation de la présidentialisation du régime obligé de s'associer à un revers et d'en assumer la plus grande part. L'occasion de s'interroger sur son statut de stratège patiemment élaboré. Une manière au départ de faire oublier le choix hasardeux de la candidature Balladur en 1995. Pour mieux faire oublier sa désastreuse campagne européenne de 1999, il préféra axer sa raillerie sur la dissolution chiraquienne. Mais cette pseudo virginité politique résiste mal à l'épreuve récente qui parait résulter d'une triple erreur d'analyse :
S'être trompé d'adversaire. Les présidentielles gagnées, le PS déchiré est à l'agonie. Sa politique d'ouverture parait devoir l'achever. Et les politiciens de droite de se succéder pour même regretter que l'opposition soit si faible voire même s'inquiéter pour notre démocratie d'une telle domination. Heureusement le péril rouge est tout trouvé sous les traits d'un petit postier sûrement redoutable devenu le symbôle d'une extrême gauche aux portes de nos foyers. Et voilà Besancenot et ses comparses érigés en ennemis numéro 1... le NPA se contente pourtant d'un maigrelet 2,4% quand le PS s'affirme comme la première force politique du pays...
Avoir raté le virage écologique
Pas particulièrement teinté de vert, le programme du candidat Sarkozy avait pourtant entendu se positionner plus calirement sur ce thème. A organiser même un Grenelle de la chose censé rester dans l'histoire. Après les européennes de 2009, le vote écolo devient un enjeu clair justifié par une prise de conscience mondiale génératrice de sommets en tout genre. Las, la Droite ne va pourtant pas parvenir à incarner cette mouvance, incapable de contrer un Dany le Rouge ragaillardi, de passer de la théorie aux actes. De fait, le plus naturellement du monde et quasi sans combattre, PS et Verts s'unissent à la veille du deuxième tour sans contestation. Comme une acceptation bientôt confirmée par quelques propos peu amènes comme ce "L'environnement, ça commence à bien faire " lâché aux agriculteurs. Un environnement qu'on semble utiliser ou rejeter au gré des opportunités...
Avoir fait renaître le FN
De ce débat sur l'identité nationale centré sur l'immigration et ses dangers, on ne voyait qu'un intérêt : celui de radicaliser le débat et de réveiller l'électorat de droite, le remobiliser jusque dans ses extrêmes à l'heure de l'élection. Elu par les reports de voix du FN au second tour de la Présidentielle, Sarkozy sait trop ce qu'il doit à ces voix complices. D'Eric Besson à Brice Hortefeux ils n'ont pas manqué de mouiller leur chemise pour diaboliser, dénoncer, craindre, renvoyer à tour de bras. Au nom de l'insécurité, il s'agissait de serrer les rangs. L'insécurité, un sujet aux petits oignons pour l'ancien Ministre de l'Intérieur. Ministre en 2002, il y a 8 ans, putain 8 ans, et toujours les même ficelles agitées pour aucun résultat. Mais la mayonnaise n'a pas pris, n'est pas Mitterrand qui veut, pire, les Le Pen pouvaient s'en donner à coeur joie tapant sur les ministres d'ouverture ou la désindustrialisation croissante pour accompagrer leurs traditionnels couplets anti-immigrés. Et les reports de voix n'eurent pas lieu. Déjà parce que le FN s'est maintenu dans 12 régions et n'a appelé à voter ni pour la gauche ni pour la droite dans les autres... fermez le ban.
Réformes ou pas réformes, remaniement ou pas remaniement, changement de Premier Ministre ou pas, fin de la politique d'ouverture ou pas, la vraie nouveauté de ce scrutin semble véritablement que le président habitué à jouer sur du velours des coups d'avance se retrouve contraint de réagir et de faire des choix par défaut. Cela peut lui permettre de rebondir ou de se décrédibiliser totalement. Les rumeurs le rendant responsable de l'annulation du 20h de Fillon montrent qu'il est déjà sur une corde raide...

samedi 20 mars 2010

Lille tombe red

Il ne faut pas se cacher. La perspective du déplacement lillois à Liverpool avait fait naître bien des espoirs. La victoire à l'aller face à des anglais parfois fantomatiques comme le jeu développé par les joueurs de Rudy Garcia encore valides et les sauvetages de Landreau autorisaient quelques rêves.
Le parcours en championnat laissant le club dans le quatuor de tête, c'est l'esprit dégagé que le Losc foulait Anfield. Soutenu par plus de 3000 supporters, un record que votre serviteur aurait bien aimé enrichir de sa présence, le même 11 engageait la partie. Qui n'allait pas tarder à s'avérer cauchemardesque puisque le pire survenait dans les toutes premières minutes. Via un pénalty généreux mais tout de même concédé par un Rami qui allait furieusement ramer tout le match. En même temps que les 1/4 de finale d'Europa League, on peut penser qu'Adil, trés sollicité cette saison, a aussi dit au revoir à la coupe du monde avec sa prestation. S'il a pu refroidir l'ardeur de certains à le recruter, on n'aurait pas tout perdu finalement. Muselé par des reds biens plus brillants qu'à l'aller, les dogues s'asphyxiaient à courir dans le vide. Heureusement, les occasions s'enchainaient sans se concrétiser et à la demi-heure de jeu, Lille desserait enfin l'étreinte pour, sous l'iimpulsion de Florent Balmont, retrouver un jeu de mouvement et de redoublement. Jusqu'à s'offrir bientôt une énormissime occasion par Hazard, plein axe qui ne trompait pas un Reina sauvé par .... son crane. On ne le savait pas encore mais c'était à la fois une des dernières apparitions d'Hazard dans ce match et notre seule grosse occasion.
A égalité à l'heure de la mi-temps il n'y avait pourtant pas péril en la demeure, Liverpool montrant même des signes de maladresse et peut être des signes de fatigue à venir, ayant joué lundi. Oui mais voilà, sur un vague dégagement à la kick and rush de la défense rouge, Rami se trouait et le seul joueur anglais à moins de 70 mètres de Landreau pouvait aller marquer. Sacré coup de massue qui allait laisser nos couleurs KO quelques minutes. Un seul petit but manquait cependant pour inverser la tendance. Touré et Aubameyang rentrait alors, signe du manque de profondeur du banc. Impliqués, offensifs ils n'allaient cependant pas, comme d'habitude, être décisifs. Dans les derniers instants une récupération anglaise bien trop virile aggravait même le score. Et 1 et 2 et 3 zéro, c'en était fini d'une scène européenne entamée début juillet dans l'anonymat d'un tour préliminaire... Tout le monde est un peu déçu c'est sûr mais un Lille amoindri, armé d'un Cabaye, d'un Frau ou d'un Obraniak empruntés, privé d'attaquants en ayant eu finalement la mauvaise idée de prêter Vittek ne peut tout de même pas rivaliser avec des armadas comme celle des reds. Malgré un grand Mavuba et un habituel Landreau, et malgré un grand public qui a souvent mis sous l'éteignoir le supporter local.
Place au championnat désormais seule compétition au programme, de quoi assurément assainir les organismes. Plutôt pas mal car après Bordeaux, le champion en titre dés demain, il faudra recevoir Montpellier pour un match qui vaudra son pesant de cacahuètes pour la qualification européenne. Avec en toile de fond, une inquiétude sourde : que ce groupe talentueux, spectaculaire, généreux ne gagne rien... avant de se délier au gré des départs. Mais attention. Lille peut encore être champion !

mardi 16 mars 2010

Le deuxième tour se Ferrat en chanson

Le premier tour a rendu son verdict, pas rose pour tout le monde. Après des mois de grandiloquence, d'espoirs fous, de programmes sans cesse répétés, d'affirmations péremptoires, les urnes, plutôt vides, ont livré les satisfecit et le reste. A ce petit jeu de la vérité, le parti présidentiel habitué au succès et à la parole unique se découvre des perspectives de défaites... les langues se délient.

Originalité de l'instant, c'est Jean Ferrat qui prête ses propos aux voix de la Majorité... et des autres.
Tout commence par un déboussolant
"Voter à perdre la raison
Voter à n'en savoir que dire
A n'avoir que ça d'horizon
Et ne connaître des régions
Que la douleur du partir
Voter à perdre la raison"

Paraitrait même que le Petit Nicolas n'en revenait pas :
"Pourtant que ma compagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que la défaîte vient d'arriver ?"

Mais il faut dire Président qu'il y a comme un choc des cultures...
"Ma môme, ell' joue pas les starlettes Ell' met pas des lunettes De soleil Ell' pos' pas pour les magazines Ell' travaille en usine A Créteil"

Xavier Bertrand se sentait bien las au soir du dimanche :
"Je me sens pareil
Au premier lourdeau
Qu'encore émerveille
Le chant des oiseaux
Les gens de ma sorte
Il en est beaucoup
Savent-ils qu'ils portent
Une pierre au cou"

Dans le camp dominant on peinait à comprendre la renaissance de Martine Aubry :
"Toi dont tous les marchands honnêtes
N'auraient pas de tes chansonnettes
Donné deux sous
Voilà qu'pour leur déconfiture
Elles resteront dans la nature
Bien après nous "

Tout comme on subissait le retour encombrant du FN, Jean-Marie pouvant entonner à sa fille :
"Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l'horizon
Quelques mots d'une chanson
Que c'est beau, c'est beau la vie"

Et c'est toute une gauche que voilà revigorée :
"C'est un joli nom Camarade
C'est un joli nom tu sais
Dans mon cœur battant la chamade
Pour qu'il revive à jamais
Se marient cerise et grenade
Aux 22 régions du mois d'avril"

Sacrée désillusion venant à l'issue d'une campagne où tous les coups furent permis :
"La nuit quand je m'en vais à rêve découvert
Quand j'ouvre mon écluse à toutes les dérives
Coups bas dans un remous de crocodile vert
Coups bas c'est chez toi que j'arrive"

Valérie Pécresse repart déjà toute penaude, maugréant que pourtant
"Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme"

Quand à tous les quinquas aux ambitions de présidentiables, c'est une bonne petite claque
"On parle de vous sans cesse De vos opinions Vos voitures vos maîtresses Vos clubs en renom Vous avez pour vous la presse La télévision Vous vous dites la jeunesse Pauvres petits c... Vous vous dites la jeunesse Pauvres petits cons"

Une leçon pour le moins à méditer pour ces affamés de pouvoir :
"M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort"

Du côté du Modem, le 56 k est de mise, dans la tristesse et le doute :
"Tout demain devra disparaître
Des choses que l'on a cru vraies"
Et dans ce monde à la dérive
Pareils aux autres animaux
Nous n'aurions d'autre choix pour vivre
Que dans la jungle ou dans le zoo"

L'occasion pour François Bayrou d'une étonnante confession :
"En groupe en ligue en procession
Et puis tout seul à l'occasion
J'en ferai la preuve par quatre
S'il m'arrive Marie-Jésus
D'en avoir vraiment plein le cul
Je continuerai de me battre
On peut me dire sans rémission
Qu'en groupe en ligue en procession
On a l'intelligence bête
Je n'ai qu'une consolation
C'est qu'on peut être seul et con
Et que dans ce cas on le reste"

Chez de nombreuses têtes de liste, le constat est le même :
Les guitares jouent des sérénades
Que j'entends sonner comme un tocsin
Mais jamais je n'atteindrai le Conseil Régional
"Bien que j'en sache le chemin"

La déception est d'autant plus grande que l'effort fut pénible :
"Le teint blafard et l'œil vitreux
Il se couchent tard et dorment peu
Mais tous les soirs c'est immuable
Ils ont un whisky sur la table
Les têtes de liste"

Ils s'y voyaient pourtant :
"Qu'aurais-je été qu'aurais-je été
Si ce n'est au violon ce qu'est la chanterelle
Cette corde que fait chanter
Vivaldi au printemps couleur de tourterelle
J'aurais simplement voulu être heureux
J'aurais simplement voulu
La la la la la la la la
J'aurais seulement voulu être élu

Persuadés, comme on leur avait appris que :
"La porte du bonheur est une porte étroite
On m'affirme aujourd'hui que c'est la porte à droite
Qu'il ne faut plus rêver et qu'il est opportun
D'oublier nos folies d'avant quatre-vingt-un"

Les voilà réduits à pas grand chose, de futurs nomades :
"Ils vont toujours de ville en plaine
Il n'y a rien qui les retienne
Eux c'est la route qui les mène
En dimanche comme en semaine
Les battus"

Mais certains choix malheureux sont déjà montrés du doigt, comme ce nauséabond débat sur l'identité nationale...
"Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain"

Heureusement, Philippe Seguin n'a pas vu tout cela :
"Tu vois rien n'a vraiment changé Depuis que tu nous a quitté Les cons n'arrêtent pas de voler Les autres de les regarder Si l'autre jour on a bien ri Il paraît que " Le déserteur " Est un des grands succès de l'heure Quand c'est chanté par Anthony Pauvre Philippe"

Et pendant ce temps là, le deuxième tour se prépare déjà, écologistes et socialistes s'alliant sans vergogne :
"Dehors ils ont passé la nuit
L'un contre l'autre ils ont dormi
La mer longtemps les a bercés
Et quand ils se sont éveillés
C'était comme s'ils venaient au monde
Dans le premier matin du monde"

En espérant secrètement voir se confirmer ces propose :
"Comme cul et chemise comme larrons en foire
J'ai vu se constituer tant d'associations
Mais il n'en reste qu'une au travers de l'histoire
Qui ait su nous donner toute satisfaction
Le PS et les écolos"

Et dans cet authentique défilé, les abstentionnistes ne se retrouvent pas eux qui espèrent d'autres discours :
"Il se peut que je vous déplaise
En peignant la réalité
Mais si j'en prends trop à mon aise
Je n'ai pas à m'en excuser
Le monde ouvert à ma fenêtre
Que je referme ou non l'auvent
S'il continue de m'apparaître
Comment puis-je faire autrement
Je ne fais pas de politique pour passer le temps"

et souhaitent se faire entendre :
"Pardonnez si je vous dérange
Je voudrais être un autre bruit
Etre le cri de la mésange
N'être qu'un simple gazouillis
Tomber comme un flocon de neige
Etre le doux bruit de la pluie
Moi je suis un cri qu'on abrège
Je suis l'abstention infinie"

Limite, les politiques en prendraient tous pour leur grade :
"Il obstrue la voie publique

Avec son vieux char-à-bancs
Il comprend pas nos mimiques
Nos solides arguments
Il a rien dans la caboche
Le baudet récalcitrant
Il mérit'rait des taloches
Il est pas intelligent"

Les voilà en mal de séduction des indécis et des non-votants :
"Que serais-je sans toi qui ne vins pas à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?"

A croire que l'avenir est ailleurs, plutôt demain :
"Avec leurs grands rires avec leurs façons
De toujours remettre le monde en question
Ce sont eux qui font les révolutions
Les enfants terribles ont toujours raison
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants"

Et si finalement on laissait Jean Ferrat parler, ce ne serait pas plus approprié et plus juste ?
De plaines en forêts de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson Ma France...

jeudi 11 mars 2010

Ca commençait à faire Longuet !

Moi, pour tout vous dire je m'inquiétais. Il nous avait habitué à des sorties régulières iconoclastes, des confidences maladroites ou des affirmations hautaines. Mais depuis l'avènement de Nicolas 1er, celui qui réapparut parmi les conseillers du Président faisait profil bas.
Des interventions milimétrées et calculées, des petites phrases toutes en retenue ou suffisamment vagues. Le calme plat. En récompense le sénateur de la Meuse était il faut dire président du Groupe UMP du Sénat chargé de dossiers épineux tel la réforme des collectivités.
Alors rangé des voitures le roi des non lieux ? pas si sûr...
Passé au travers du financement occulte du Parti républicain, d'un « recel d'abus de crédit » concernant la construction de sa villa de Saint-Tropez, du recel de corruption dans l'affaire des marchés publics d'Île-de-France, il a su agrémenter ses passages médiatiques de quelques bévues mémorables. Puis plus rien.
En évoquant la nécessité de faire appel à un représentant «du corps français traditionnel» pour présider la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), il a considéré qu'un candidat socialiste d'origine Kabyle n'était pas le «bon personnage» pour accéder à de telles fonctions.
Ses propos l'assurent au moins d'une chose : Gérard Longuet ne sera pas le prochain Président de la Halde. Les discriminations, l'égalité tout ça ce n'est pas vraiment le truc de ce fondateur du groupe d'extrême droite Occident plutôt disons radicaux.
C'était Occident uber alles, nationalisme à tout va, démocratie caca et coup de poing sur les rouges pour résumer...
Un environnement culturel qui doit assurément laisser des traces même si Gérard Longuet devait réagir : il quitte en effet Occident pour rédiger... le programme économique du Front National... ouf !
Il était comme qui dirait sorti d'affaire, enfin presque.
A croire que l'extrêmisme n'est pas soluble dans l'UDF ou le Parti Républicain. Alors à l'UMP...
Toujours prompt à défendre son parti, celui qui lui a tout donné il faut dire, sa carrière, le pouvoir... il devait être bien déboussolé par cette satanée ouverture. Il s'est pourtant vu bien des fois bénéficier de prestigieuses nominations qui ne vinrent jamais alors... cela aurait été l'occasion de presque rivaliser avec son ex beau-frêre à succès, Vincent Bolloré. A constater que ses adversaires politiques sont mieux lotis que lui, son sang presque pur de français quasi de souche n'a du faire qu'un tour, sa langue aussi. Avec toute cette rhétorique autour de l'identité nationale, ces dérapages choisis sur les origines ethniques ou la criminalité supposée, il faut le comprendre Gérard, la tentation était trop forte. Alors il s'est lancé, comme d'autres avant lui. Sur un sujet déjà éculé et pour tout dire has been même pour les instigateurs. Et à un bien mauvais moment : les régionales difficiles pour son camp, se dessinent déjà et le voilà se révélant plus nauséabond que Georges Frêche himself. Du coup, le voilà critiqué de se spropres amis, Eric Besson et Frédéric Lefevre compris, c'est dire l'isolement du gaillard qui risque d'être invité à de longues semaines de pénitence au plus profond de son département fétiche, la Meuse...
Lui qui confiait volontiers après avoir perdu la Lorraine "Je suis poisson, je sais nager" n'a de cesse, finalement, de nager en eau trouble.

vendredi 5 mars 2010

Et les médias me battirent froids...

Il y a quand même des signes du destin pour le moins curieux. Cynthia a ravagé le littoral vendéen et moi pépère je suivais ça de loin, par télévision interposée. A 1000 kilomètres de là, pensez donc, je ne pouvais pas faire beaucoup plus...


Oui mais voilà, Cynthia, c'est pas de la petite tempête pour plaisancier du dimanche non c'est la vraie, la puissante, l'insidieuse. D'ailleurs cette nuit, ni une ni deux elle s'est introduit jusque dans ma chaudière. Le coup bas, la catastrophe naturelle microscopique, le manque de bol intégral. Et alors que le thermomètre dehors glisse sous 0, celui d'entre les murs affiche un timide 16°. Et la nuit ne fait que commencer. Faut dire que la société de maintenance devait être partie bénévolement porter secours aux sinistrés de l'océan car pour me secourir moi, "C'est pas avant samedi mon bon monsieur". Bébé ou pas bébé, il n'y a pas à discuter, les plannings sont les plannings. Pour me rassurer la société a tout de même tenue à me préciser qu'un dépanneur passerait "entre 8h et 17h" ce qui pour le coup effectivement laisse planer un vrai sentiment de confiance...
Et me voilà presque grelottant, oublié de la solidarité médiatique qui règle notre empathie. Un ami me faisait d'ailleurs justement remarqué ce matin: "Faut dire que tu as mal choisi ton moment : on vient à peine d'oublier Haiti qu'une tempête fracasse la France alors que la semaine prochaine attaque les Restos du Coeur". Et oui j'aurais du être plus attentif, faire appel à un agent ou provoquer la panne à bon escient, ça m'aurait assuré une couverture et par ce froid toute couverture est bonne à prendre. J'imaginais déjà les voisins postés devant la maison à la lueur de leur bougie, les cars des télévisions déployer leurs paraboles pour ne rien manquer de cette nuit d'angoisse, les dons affluer du monde entier tandis que les premières mascottes à mon effigie se vendaient sur e-bay. Et même le Préfet venir jusque ma porte pour me tendre un téléphone d'un air inspiré : "Le Président souhaite vous parler".
Ah je la tenais mon heure de gloire, mon meilleur rôle, celui de la victime héroisée sur l'autel des courbes d'audience. Pour le coup je me voyais même en rajouter un brin en laissant mon frigo ouvert et en faisant mine de me moucher. Après il ne s'agit pas d'en faire trop non plus. Je ne me voyais pas sortir un bébé congelé en conférence de presse, cela a déjà été fait en plus. Une sacrée aventure humaine que j'aurais pu raconter en direct sur twitter puis ensuite sur tous les plateaux à la mode avant de délivrer des exclusivités jamais racontées dans Paris Match et des photos de moi tout nu sous la couette malgré le froid pour Entrevue. Me restait plus qu'à écrire un livre et la boucle était bouclée. Quelques années plus tard j'aurais été un candidat naturel pour un Koh Lanta spécial Alaska ou une ferme célébrités à Vladivostok.
Et bien non la faute à ce fichu calendrier des catastrophes mon anonymat suit la courbe de ma température. Rageant. Au moins ça réchauffe !
Au moins puis je mesurer la solitude de ses stars déchus du show-biz, du sport ou de la politique qui voient les projecteurs ne jamais plus se braquer dans leur direction et malgré leurs tentatives désespérées pour attirer l'attention, il reste seul, dans le noir et le froid d'une popularité qui s'en est allée à jamais. Et pour eux un réparateur ne viendra plus entre 8h et 17h même un samedi pour leur rétablir le contact...
Alors tant pis pour cette fois. Mais la vie est ainsi faite que je ne désespère de trouver la bonne fenêtre de tir la prochaine fois pour valoriser mon malheur cathodique.