mercredi 27 août 2008

Georgie - quand BHL reprend ses rêves pour la réalité

L'excellent site Rue89 détaille le périple romancé de notre inénarrable philosophe dandy en Géorgie. Une vieille habitude que d'aller là où la liberté chancelle diront les uns, là où les caméras tournent sans discontinuer diront les autres. L'occasion de se voir ouvrir sans contraintes les colonnes du journal Le Monde pour le coup...
En tout cas il y va, carrément, en route pour l'aventure ! enfin l'aventure façon VIP avec jet privé et bivouac au Marriott, faut pas non plus exagérer...
Drôle de polémique qui réveille en moi quelques souvenirs, automne 1992, Sarajevo. Le jeune sous-Lieutenant que je suis alors a la charge de la protection des personnalités et voilà qu'arrive BHL... Comme dans les magazines, tout de noir vêtu sauf le blanc de la chemise et un pas de course plutôt tonique sur le tarmac pour rejoindre le Véhicule de l'Avant Blindé à son service. Faut dire qu'il est venu plusieurs fois à Sarajevo mais jamais longtemps ,sorte de oprécurseur des voyages-éclair que l'on connaît aujourd'hui...
Pas un bonjour ne nous parvient. Sur la route de l'aéroport nous traversons parmi les quartiers les plus touchés par les bombardements, l'homme célèbre par le hublot entrevoit l'étendue du désastre. Il est silencieux. On se dit qu'il est venu pour tout ça, pour s'en imprégner, pour le raconter, pour les aider. On avait peut être tort...
La scène se passe le lendemain, une forte communauté francophile bosniaque d'universitaires, avocats, médecins, écrivains sollicite une entrevue avec l'auteur de la "Barbarie à visage humain". Nous organisons en insistant auprès du maître une heure d'échanges au siège de la radio-télé bosniaque. Nous y sommes, il rayonne devant ces gens déjà marqués par de longs mois de privations. Puis il s'arrête. L'heure c'est l'heure et la présidence bosniaque l'atttend. Dehors, la nuit est tombée, le froid est vif, la neige vient juste de s'arrêter. Nous le faisons monter dans le blindé de tête. Puis l'on s'active. Mais BHL n'est pas content. Nous ne démarrons pas assez vite, nous allons être en retard... je lui explique simplement que nous faisons monter tous ces interlocuteurs pour les raccompagner en ville sur le chemin de la présidence. Pas question naturellement pour nous de laisser cette vingtaine de personnes faire les 3 kilomètres de nuit, dans le froid, aux abords de la funeste Sniper allée. Mais pour BHL qui ordonne de partir. Quelques uns des légionnaires du groupe ont les poings qui démangent mais enfin il faut contenter ce caprice de star. Alors nous dérogeons à la règle de se déplacer toujours à deux véhicules, façon d'entretenir le doute d'un éventuel agresseur, un VAB part pour la Présidence, l'autre ramène les amoureux de la France un peu refroidis par ce qu'ils ont vu et entendu de leur icône...
Apparemment les détails pratiques d'une ville assiégée pèsent peu face à une invitation officielle qui se terminera au distingué Holiday Inn, on ne se refait pas...
Autre scène qui me revient exhalant le même trouble que les exaltations présentes du pourfendeur des injustices, le lendemain au PTT Building, siège de l'Etat-Major des forces de protection des Nations-Unies. Un BHL blême fait irruption dans le bureau du Chef d'Etat-Major. Il a vu des choses inqualifiables, ici-même, enfin un peu plus bas, au deuxième sous-sol plus exactement. Faut dire que dehors le temps est disons orageux, manière d'évoquer que les bombardements sont lourds et qu'il n'est donc pas question d'exposer notre personnalité au moindre risque. Alors déambulant dans le bâtiment français il a découvert dans les anciens parkings souterrains un authentique campement des hommes de rang. Et ce qu'il a vu l'a sidéré. Il ne manque pas de s'en offusquer : "Il est 3 heures de l'après-midi et vous avez des hommes qui dorment !". Le colonel est surpris et quelques secondes passent avant qu'il ne réponde "ceux-là même qui veilleront sur la sécurité du bâtiment cette nuit quand vous dormirez monsieur".
A l'expression de son visage, je compris que cette éventualité n'avait pas effleuré l'esprit de cet homme si brillant. Ainsi donc la guerre se poursuivait même la nuit et tandis que les étoiles filantes rêvaient à leurs suprêmes destins, des besogneux scrutaient la nuit pour les préserver de médiocres dangers. Et l'incident de la veille relevait de la même démarche. La guerre se poursuivait elle pendant qu'il partait pour un autre rendez-vous ? Il n'en avait cure.
Et c'est là toute mon impression de BHL dont je suis bien incapable de juger le talent de philosophe ou d'écrivain. Mais l'homme je l'ai cotoyé dans des circonstances extrêmes où les vraies natures se révèlent. Son égocentrisme est tel qu'il l'aveugle du simple quotidien et de la triste réalité comme si tout ne se déroulait qu'autour de lui, pire comme si rien d'autre n'importait que ce qui tourne autour de lui. Pour mieux relater ensuite une réalité revue et corrigée. Car la réalité il ne la perçoit pas, il l'imagine.
Mais alors il ne faut pas se prétendre journaliste, encore moins historien.
Victor Hugo disait "La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l'égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l'homme libre."
Comme un écho à ce que constatait l'épouse de Daniel Pearl, BHL, l'homme dont "l'égo détruit l'intelligence"...
Quoiqu'il en dise, BHL a choisit l'égoïsme. Cela n'a pas grand chose à voir avec "l'aventure de la liberté"...

lundi 25 août 2008

Image - la Chine au sommet de l'Olympe

Voilà qui est fait, avec précision, rigueur et esthétisme. La Chine sort grand vainqueur de ses Jeux Olympiques. Avec hypocrisie, dédain et manipulation aussi mais cela n'a pas beaucoup d'importance quand survient le grand soir de la clôture.
Seul compte ce qu'il restera et les chinois l'ont minutieusement préparé devant un reste du monde subjugué, épaté et bien niais.

Sur le plan sportif déjà la Chine truste les médailles d'or et remporte le classement des nations. Un camouflet pour les dominateurs de jadis, américains ou russes, du pain béni pour le grand timonier qui peut s'appuyer sur ces résultats pour glorifier la mère patrie et renforcer le parti communiste. Bien sûr, dans les sports à appréciations arbitrales, on aura bien vu quelques décisions surprenantes. Bien sûr, dans des disciplines où on ne les attendait pas, les chinois ont agréablement surpris profitant des JO pour améliorer leur record personnel de façon souvent spectaculaire. Bien sûr, dans des disciplines de performances pures, leurs progrès récents peuvent générer quelques suspicions mais le pays organisateur peut se targuer d'être passé par tous les contrôles anti-dopages sans dommages... Bien sûr, quelques histoires furent susurrées sur des athlètes bien trop jeunes mais on ne va tout de même pas disséquer tous les fichiers cachés de Google pour retrouver l'âge d'une gymnaste que les autorités se sont évertuées à soigneusement effacer. C'est le pays hôte tout de même !
100 médailles plus tard les voilà donc sur le toit du monde sportif, preuve s'il en était besoin de la réussite de leur modèle de société.Et le reste coule donc de source : la qualité de l'organisation, le sourire des accompagnateurs, la ferveur du public, la beauté des sites... j'en passe de ce ChinaDisney monté avec succès.
Bien sûr il y a eu le contrôle systématique des images, quelques feux d'artifice ajoutés ici ou là, une connexion internet limitée mais franchement pas de quoi fouetter des journalistes sportifs occidentaux venus deux fois plus nombreux que... les athlètes. Que voulez, en vacances 15 jours aux frais de la Princesse, un vieux fonds de politesses les empêche quoiqu'il arrive de cracher dans la soupe...
Finalement la Chine aura réussi le tour de force de s'imposer aux yeux du monde, d'imposer ses moyens, ses méthodes, sa politique, son économie sans la moindre contestation. Tous les petits dirigeants du monde se sont pressés penaudement pour allumer la flamme en promettant d'évoquer des droits de l'Homme qu'ils oublièrent pourtant de mentionner. Complices du pouvoir ils s'en sont fait l'allié craignant d'être catalogué ennemi. Quelle ambition !
Car l'on ne peut rien refuser à la Chine, telle est donc la leçon de ces JO de carton pâte, et c'est bien le plus inquiétant. Notre société gouvernée telle un bateau ivre tangue à chaque tempête monétaire, terroriste, économique, écologique. La Chine elle, avance, balayant tout sur son passage, même ces glorieuses civilisations occidentales réduites à mendier une oeuillade bridée bienveillante.
Le communisme soviétique enfermé dans un bloc confronté au bloc capitaliste a vécu. La Chine propose un communisme d'ouverture destiné à détruire le bloc ennemi, à le réduire à l'état de sous-traitance et d'exécutant. Comment ? en adoptant le libéralisme dans ce qu'il a de plus outrancier, dans ce qu'il a de moins humain, en exploitant la force du travail collectif pour toujours faire croître le profit du capital chinois. A la charge de ce capital chinois d'assécher les finances et les économies des Etats de l'Ouest, de posséder les sources énergétiques de la planète pour mieux demain dominer sans partage. "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera" annonçait Alain Peyreffite. Il avait tort : nous mourrons sans trembler, nous nous soumettons sans heurts ni inquiétudes mais avec fatalisme et presque admiration. Pour un peu d'attention, quelques avions vendus ou centrales nucléaires bientôt copiées nous vendons notre âme, notre culture, notre histoire.
Blaise Pascal disait "Que sert à l'homme de gagner tout le monde s'il perd son âme ? Qui veut garder son âme la perdra". Il avait raison. Mais ça ne rapporte pas de médailles encore moins de marchés que d'avoir raison.

mercredi 20 août 2008

Afghanistan - drame à la vitesse de l'éclair

10 soldats tués en Afghanistan dans des circonstances troublantes, c'est une hypothèse que nous avions ici déjà évoqué récemment. En attendant de pouvoir connaître exactement ce qui s'est passé, d'éventuels tirs amis meurtriers et/ou un retard conséquent des renforts et/ou l'absence d'appui aérien opportun des forces de l'Otan, je ne vais pas trop épiloguer.


Juste qu'après l'incident de Carcassonne où des civils furent blessés par erreur à balle réelle, il est bon de rappeler que le militaire français est engagé un peu partout dans le monde avec son cortège de risques et de drames. Tous les militaires français, y compris de Guyane ou des antilles.
Les leçons données par les politiques alors sur le manque de professionnalisme tombent un peu aux oubliettes et c'est tant mieux. D'autant que je suis loin d'être persuadé que l'armée française a aujourd'hui les moyens des ambitions politiques de notre Président. Moyens financiers mais aussi moyens de s'adapter à des discours changeants : assurer le maintien de l'ordre, sécuriser une zone à pied et être en guerre sont des choses bien différentes. Surtout en Afghanistan ou les combattants locaux ont une expérience incomparable des lieux comme du climat, anglais puis russes peuvent en attester...
Car oui, c'est une découverte dans le monde médiatique aseptisé qui nous entoure, là où il y a la guerre, il y a aussi la mort. Autre vérité pas bonne à entendre : la guerre, cela coûte très cher car cela nécessite une énorme logistique et des armements opérationnels. Dernier principe pas encourageant : là où les américains s'engagent, l'enlisement menace.
C'est dire si les orientations stratégiques prises ne sont peut être pas marquées d'une grande clairvoyance.
Le prix finalement à payer de la realpolitik existe donc, certes nous vendons quelques airbus ou TGV, mais nous perdons des hommes sur des théâtres d'opérations incertains où la légitimité et l'intérêt de notre présence se pose. Il n'est en effet pas interdit de penser, et la presse afghane commence à s'en faire l'écho, que les USA ne cherchent pas particulièrement à trouver Ben Laden, mais plutôt à occuper tout simplement ce territoire stratégique...
Au-delà de toutes ces considérations, j'ai été particulièrement choqué par deux petites phrases relatées largement dans nos médias :
A propos de François Fillon "Venu à l'hôpital de Clamart, il a brièvement rencontré quatre des 21 soldats blessés..."
A propos de Nicolas Sarkozy : "Nicolas Sarkozy a effectué une visite-éclair à Kaboul pour rendre hommage, au nom de Français "tristes" et "bouleversés", aux dix soldats tués lundi..."
Alors que ces deux personnages de l'Etat sont en vacances et que ce fait domine l'actualité, l'un ne se rend que brièvement à l'hôpital et n'a même pas la décence de saluer chacun des blessés, l'autre assure un aller-retour éclair à Kaboul là où lui-même le dit, une partie de l'avenir du monde se joue. Visiblement il ne se considère pas dans cette partie !
Doit on comprendre que leur action si limitée dans le temps mais si médiatisée n'avait pas d'autres buts que de les mettre en scène ? à cet égard le discours présidentiel dans l'enceinte militaire française a paru bien calculé, détaché voire inconvenant lorsque Nicolas Sarkozy après avoir affirmé ""Je vous dis en conscience que si c'était à refaire, je le referais", il ajoute esquissant un drôle de sourire, "pas la patrouille et l'enchaînement des événements...".
Un discours truffé de "moi je", lui qui se planque au Cap Negre après s'être déjà planqué ne serait-ce que pour son service militaire, à Paris... cela ne l'empêche pas de se mettre en avant incitant même les soldats actuellement en opération là-bas à .... "relever la tête" comme si ces professionnels aguerris avaient besoin de son avis d'expert !
Même en de telle circonstance, il est bien incapable de s'effacer, de faire preuve d'humilité et de respect, voire, soyons fou, de discrétion...
Bon alors moi je veux bien qu'il y ait un hommage de la Nation, mais si ceux qui nous gouvernent pouvait montrer l'exemple plutôt que de traiter l'évènement comme une vulgaire inauguration de centre commercial, la portée en serait tout autre.
Notons qu'il n'a pas lu aux soldats du 8° RPIMA la lettre de Guy Mocquet, c'est déjà ça !

lundi 18 août 2008

Territoire - La Lorraine pas assez bling bling

En ces temps d'éloge du paraître et de recherche des plaisirs faciles, la lorraine n'est pas à la fête, mirabelle ou pas mirabelle. Fermetures de grandes industries, exclusion du top universitaire et délocalisations militaires s'enchainent inexorablement. Comme s'il était écrit que cette terre marquée par l'histoire devait payer encore et toujours au prix fort ses années noires.
Kleber et ses 800 salariés disparaissent de Toul sans même que la député locale, Nadine Morano, ne fasse le moindre acte notable. Battue aux municipales pour son immobilisme elle a été depuis récompensée de son inaction politique par un poste de Secrétaire d'Etat...
Mittal liquide son site de Gandrange, pourtant remis aux normes par des finances publiques puis racheté généreusement un euro symbolique. 850 salariés n'attendent plus le retour promis de notre médiatique Président un lendemain de nuit de noces. Mais ils ont revu le fils Mittal, aux côtés de Nicolas Sarkozy, dans une autre usine Mittal, celle du Creusot. C'était la fête, l'annonce de futurs EPR.... «l'Etat est prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires» disait il à Gandrange, rappelant, se croyant drôle, "Gandrange comme voyage de noces, y a pas mieux".
Au-delà de la plaisanterie c'est peut être une confidence parfaitement réfléchie qu'il lâchait là. La Lorraine n'a pas d'intérêt pour l'Etat français aujourd'hui.
Le plan Campus en atteste qui désigne les 10 grands pôles universitaires français qui seront soutenus financièrement par l'Etat. Aix-Marseille ou Toulouse s'y retrouvent, pas Nancy-Metz relégué au rang de campus prometteur (au même titre que Lille d'ailleurs)...
Cerise sur le gâteau pour la seule région française à payer de sa poche l'implantation tardive du TGV, les restructurations militaires imposées plus durement en lorraine que nul part ailleurs. Prés de 9000 emplois directs sont ainsi purement et simplement liquidés sans compter les emplois induits, la sous-traitance ou les services publics ni le manque à gagner économique et le traumatisme immobilier à prévoir.


Cocasserie de l'histoire c'est au moment ou cette réforme française est engagée sur le principe que le monde a changé et que, de puis le 11 septembre, la vraie menace est terroriste et ne justifie donc plus de troupes stationnées aux frontières, c'est à ce moment même donc, que les chars soviétiques envahissent la Géorgie comme aux plus beaux jours de la guerre froide...

Voilà qui fait beaucoup dans une région dévastée déjà par son passé sidérurgique et qui ne bénéficie pas d'un capital touristique suffisant pour développer une activité réelle.
Alors bien sûr Bitche ou Dieuze ça n'est pas Versailles, pas même la Lanterne, ni le fort de Brégançon ou, mieux, le Cap Nègre. Il y a bien plus d'intérêt à fêter une union pour la méditerranée qu'à regarder vers l'Est. Il y a plus Bling Bling de faire un saut à Saint Trop qu'à Saint Avold mais enfin, prudence Monsieur le Président, le lorrain est besogneux, volontaire, silencieux mais il saura vous garder en mémoire.
Cette mémoire que vous bafouez aujourd'hui au nom de principes erronés et de calculs politiciens, cette mémoire exprimée par le 2° Régiment du Génie de Metz présent en Moselle depuis... 184 ans et que vous allez dissoudre sans autre forme de procès : "Lorraine me garde". Plus qu'un avertissement.

dimanche 17 août 2008

Ligue 1 - Lille bien juste pour espérer

Etrange intersaison lilloise après le départ de l'emblématique Claude Puel pour Lyon. A croire que la période du Mercato n'est décidément pas une spécialité nordiste. Problème, d'année en année l'effectif s'appauvrit pour se réduire à une peau de chagrin, et le chagrin, en Ligue 1 ça conduit souvent à l'étage inférieur.

Sylva, Tavlaridis, Schmitz, Chalmé, Lischteinher, Makoun, Bodmer, Keita, Dernis, Odemwingie, Kluivert sont quelques uns des récents départs, soit une équipe complète finalement. Avec si peu d'arrivées convaincantes ces deux dernières saisons qu'il a fallu puiser dans le centre de formation.
Mais aujourd'hui, après deux journées, une bonne première mi-temps à Nancy et un petit point, l'inquiétude grandit. Sur le banc face au Mans, les Van Dam, Hazard ou Lyng sont loin d'avoir 20 ans... tandis que les titulaires manquent eux-même déjà cruellement d'expérience à l'image de la charnière centrale Franquart-Béria-Rami bien novice et friable pour les joutes de Ligue 1. Déjà Rami fut expulsé bêtement à Nancy et Franquart piégé par l'attaquant ... norvégien du Mans.
Bien sûr, derrière il y a de l'expérience avec l'éternel gardien remplaçant Malicki mais à 35 ans il ne va pas aujourd'hui se révéler comme titulaire, deux des trois buts manceaux le confirment.
Alors bien sûr il y a le milieu de terrain central avec les deux belles recrues Mavuba et Balmont venues épauler le capitaine des Espoirs français Yohann Cabaye. Deux recrues qui deviennent de plus en plus belles car finalement les seules de cette intersaison. On les pensait annonciatrices de renforts tout aussi spectaculaires en défense comme en attaque il n'en a rien été. Pire, trois attaquants certes limités ont été prêtés alors que Frau se blessait et que Mirallas se rendait aux JO dont il ne revient pas, la Belgique s'étant brillamment qualifiée pour les demi-finales. Résultat, seul Fauvergue peut jouer en pointe soutenu par Touré qui découvre les rigueurs de la Ligue 1.
Il flotte donc sur le Losc comme un parfum de légèreté, d'insouciance voire de suffisance qui devrait rapidement s'estomper si les résultats ne viennent pas. Dans un championnat décrié mais dangereusement homogène il n'y a pas de place pour l'amateurisme dont font preuve les dirigeants lillois. Metz, Strasbourg et Lens peuvent en attester eux qui découvrent les charmants déplacements à Vannes, Nimes ou Boulogne.
Sans gardien capable de sauver un résultat, sans défenseur central expérimenté à même de museler, sans remplaçant côté droit du meilleur dogue de la saison passé
Lischteinher, sans attaquant ayant ne serait-ce qu'inscrit 10 buts en Ligue 1, Lille joue avec le feu, Lille se moque d'une Ligue 1 qui pourrait le renvoyer à ses chères études.
Alors bien sûr pas un jour ne se passe sans une rumeur d'arrivée imminente, mais rien ne vient et, de toute façon, arrivera bien tardivement. Sans explication.
Le tout avec un nouvel entraîneur à la baguette, Rudy Garcia, prometteur mais à confirmer. Il a certes coaché un temps Saint Etienne, mais dans la continuité de Nouzaret. Il a certes développé Dijon, les emmenant vers la Ligue 2, puis pris la suite de Frederic Hantz au Mans. Pour le moment bien qu'annonçant un nouveau Lille, il perpétue le système de jeu mis en place par son prédécesseur et ne parait guère avoir d'influence sur le recrutement.
Avant un déplacement délicat en Bretagne puis la réception de Bordeaux, la semaine va être studieuse mais devra surtout se concrétiser par l'arrivée de joueurs aguerris.
A trop tirer sur la corde d'un effectif juste, à trop économiser sur un pécule de plus de 60 millions d'euros récupérés des ventes de joueurs, à trop vouloir uniformiser le vestiaire, le Losc ne se met pas en danger financièrement et peut même envisager son stade moderne et vaste. Mais sportivement, il surestime certainement sa capacité à bien figurer parmi l'élite du football français.
Premiers éléments de réponse dans 15 jours.