dimanche 29 mars 2009

Rémunérations - La loi de tous les dangers

Il ne fait pas bon gagner de l'argent en ces temps de crise, la suspicion et la dénonciation sont vite de mises. Pour le coup, il faut reconnaître que je n'ai pas grand chose à craindre, on a les satisfactions que l'on peut...
Voilà les chefs d'entreprises aidés et/ou aidées (?) dans le collimateur de ceux qui les ont aidés. Alors que les prêts ne semblaient pas assortis de contreparties précises, les médias et l'opinion publique se sont chargés d'en déterminer. On regrettera au passage qu'elles n'aient pas été prévues dès le départ, cela aurait évité bien des atermoiements.. gouverner c'est prévoir parait-il...
Et voilà le gouvernement obligé de s'agiter voire de dénoncer les abus et même de menacer les contrevenants ! Le sarkozysme est incontestablement un sport à risque qui oblige aux grands écarts. De l'ultra-libéralisme accepté à l'interventionnisme étatique imposé, c'est un champ bien large de notre pensée politique qui est occupé au gré de l'actualité. C'est certainement trés grisant de paraître décider de tout et s'emparer de chaque problème en affirmant tout et, au besoin, son contraire. C'est aussi plutôt déroutant pour l'opposition comme pour ses partisans. Et pour le simple citoyen comme moi, cela frise l'escroquerie... et ne semble conduire qu' à la banqueroute.
A quelques jours de la réunion du G20 qui réunira les plus grosses puissances économiques, la position française est assez cocasse à moins qu'elle ne soit voulue, histoire de créer un écran de fumée bien fumeux au cas où Londres ne décide de pas grand chose.
Alors c'est sur que le parachute doré de 3,5 millions d’euros du PDG de Valéo n'a pas lieu d'être mais avait-il plus lieu d'être l'an passé et l'année d'avant ? Il y a bien de l'hypocrisie à sembler découvrir une politique de rigueur dans tous les grands groupes monopolistiques français.
Un décret se prépare qui n'évoluerait pas en loi, nous dit on, question de délai et d'efficacité.
Question de jurisprudence aussi peut-être non ? car enfin s'il devient possible de calibrer la rémunération d'un chef d'entreprise au prétexte que son entreprise soit soutenue par de l'argent public, le raisonnement ne sera t'il bientôt élargi à tous les utilisateurs d'argent public ? et pourquoi pas aux politiques qui sont les plus gros consommateurs de cet argent béni sans besoin réél de rendre quelques comptes que ce soit.
A l'heure où, à droite comme à gauche il est de bon ton de s'accorder sur des hausses d'impôts, n'y a t'il pas moyen d'envisager une loi incitant les élus trop gourmands et peu efficaces à renoncer à leurs stock-options, bonus, ou parachutes dorés à eux, c'est à dire leurs rentrées supplémentaires d'argent public ?
Il y a urgence à légiférer car honnêtement cette idée que toute la crise pourra se régler par investissement ultra-massif de l'argent des contribuables inquiète un brin par son simplisme et sa finalité. Avec un doute : la montée du chomage, la baisse du pouvoir d'achat va bien finir par influer aussi sur les rentes de ces collectivités multiples et des barons qui les gouvernement. Ce ne peut être un puits sans fond.
Alors, finalement elle est dangereuse cette loi sur les rémunérations des patrons par les interprétations qu'on pourrait lui donner. Mieux vaut se contenter d'un texte modeste et inexplicable afin de calmer les foules en attendant le sujet suivant d'indignation.
A ce rythme là on peut trés bien imaginer que l'été ne sera pas encore survenu que nos gouvernants marcheront en rangs serrés les jours de manif avant d'aller occuper les bureaux de quelques patrons voyous. Car seuls les patrons sont désormais voyous, les banlieues ont leurs racailles, les métropoles ont leur milieu tandis que les politiques, eux, sont hyperactifs, omniprésents, clairvoyants, volontaires... jusqu'à même avoir la banane. Chacun son style.
Et oui, la crise offre un terrain de jeu étendu à ceux élus en des temps plus apaisé... nul doute que cela monte à la tête de certains et autorise toutes les disgressions sans contrôle particulier. Et encore ne nous plaignons pas trop car l'article 16 n'est pas enclenché, pour le moment, celui qui dit "Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu" Voire...
Au plan local, elle est l'occasion de bien des initiatives coûteuses dans des domaines aussi variés que le soutien aux entreprises, le rayonnement culturel ou la recherche de formations miracles. En toute impunité et sans obligation de résultat autre que de ne pas se planter à l'approche de prochaines et lointaines élections. Il n'y a pas de loi contre cela et c'est certainement plus dommageable que de clouer au piloris quelques dirigeants inconscients. Mais il s'agirait de remettre en cause toute une culture, toute une caste peu encline à se remettre en cause et à renier sa position hégémonique.
Jusqu'à plus ne pouvoir donner des leçons d'économie...

mercredi 25 mars 2009

Le temps des sanglots longs

... des violons de l'hiver blessent mon coeur d'une langueur monotone...
Langueur et monotonie sont les indicateurs qui connaissent la plus forte croissance, avec le nombre de chômeurs, triste état des lieux d'un pays qui plus que jamais représente une bien vieille Europe.

La langueur tout d'abord, qui se définit comme un "Affaiblissement physique et moral qui réduit considérablement les forces et l'activité d'une personne", se propage avec une belle vitalité depuis les médias, revigorés par l'aubaine d'un sujet longue durée, ou les politiques persuadés de redevenir grâce à elle les acteurs majeurs de notre quotidien... le café du commerce ou la place du village, le transport en commun et la machine à café sont les sites à risques de la pandémie. Une maladie bien étrange tout de même qui semble plus faire parler que d'engager à faire, une sorte de psychose qui se nourrirait plus de ce qui pourrait arriver au plus grand nombre que de se soucier de ce qui arrive vraiment à une minorité certes grandissante. Non pas que la crise soit virtuelle, mais elle est d'abord ressentie plutôt que vécue avec un écueil à venir non négligeable : l'écart ne cesse de grandir entre le fantasme et la réalité, en toute conscience. Logiquement, la consommation, les investissements sont les premiers touchés par cette vague de fonds mais peut-être ne représentent-ils que la partie émergée de l'iceberg. L'activité disparue et les emplis détruits sont plus insidieux mais certainement plus durablement pénalisant. Peut on soigner la langueur par l'agitation, l'exhortation ou la pédagogie répétée aux enfants citoyens ? pas sûr.
Parce que la monotonie nous rappelle que si la crise est annoncée exceptionnelle, rien ne change vraiment dans les jeux de pouvoirs, de carrières et d'argent.
On voit ainsi successivement une Première secrétaire du PS et un Président en exercice jouer aux discours de campagne pour rassurer leurs camps respectifs, les non-annonciateurs de la crise en prévoir sa fin, un jour, enfin sûrement. Et des entreprises fermer parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement et d'autres s'arrêter parce que les actionnaires le valent bien. Et des riches s'enrichir et des pauvres s'appauvrir. Le tout pouvant même réussir à susciter l'indignation, que dis-je, la colère, juste verbale, des plus audacieux à l'égard des odieux profiteurs. Ces affreux garnements souvent copains de promo, compagnons de vacances ou financeurs de campagne qu'il est à l'instant de bon ton de montrer du doigt... mais ceci avec l'impression de déjà vu qui plombe la portée des faux-semblants et génère au mieux indifférence, au pire rancoeur et animosité.
Parce que Verlaine déjà ne nous promettait pas le meilleur, il y a à plus qu'à s'inquiéter de cette crevasse à la fois sociale, économique et politique qui se creuse.
"Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure", vaste programme !
Parce que chaque jour qui passe ressemble furieusement au précédant, nous aurions à nous souvenir de jours très (trop ?) anciens pour regretter quoique ce soit. Mais cette situation n'est pas forcément plus saine.
Un Secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie qui déclame "Trouver un partenaire économique, un partenaire industriel, un repreneur avant les échéances de salaire du mois de mars c'est difficile à faire en pleine crise", c'est assez peu révolutionnaire, non ?
Un ancien Secrétaire Général de l'Elysée préside une banque au nom de la déontologie à tel point qu'"En conscience, j'ai estimé que je pouvais ne pas saisir la commission", mais s'il n'y avait rien de répréhensible pourquoi diable vouloir sembler y échapper ?
Un doyen du Parlement et de l'extrême droite qui n'a plus toutes ses facultés et répète à l'envie qu'il y a des détails dans l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, ça ne vous rappelle rien ?
Le premier personnage du pays qui proclame "La France, la première a dit qu'elle ne laissera pas une seule de ses banques faire faillite. La France a tenu parole". c'était pas déjà dans les livres de l'histoire ?
Des polémiques à n'en plus finir sur des rémunérations pharaoniques accordées à des dirigeants d'entreprises en difficulté, presqu'aussi choquant que le coût des déplacements présidentiels au regard de sa popularité, non ?
On pourrait décliner à l'infini ces éternels abus de pouvoir qui lassent désormais plus qu'ils n'offensent ou révoltent.
Et pourtant on peut encore s'enthousiasmer de quelques perles comme ces explications de David Martinon, consul général de France à Los Angeles, sur le fait qu'il roule en Jaguar sans en dénoncer le leasing : "Ayant déjà dû faire face à mon arrivée à une dégradation avancée des finances du consulat, que j'ai signalée au ministère des affaires étrangères, il n'était alors pas question d'engager une telle dépense."
Cela ne vous redonne pas un peu la pêche un truc comme ça ?
Et l'annonce d'un appui présidentiel pour que Johnny Hallyday assure le concert du 14 juillet ? via une petite participation de 500 000 euros vous esquisserez bien un sourire tout de même !
Et avoir des nouvelles rassurantes de notre Christine Ockrent, la sémillante directrice générale de la holding RFI, France 24 et TV5, c'est pas une bonne nouvelle ça ? savoir qu'elle touche déjà 310 000 euros annuels plus une part variable plus ses piges plus ses animations plus les rapports africains de son mari. Non là je vous donne une bonne info positive, une authentique success story, vous n'allez pas me casser l'ambiance quand même ?
Vous n'allez pas faire comme ce bon vieux Paul "
Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà Pareil à la Feuille morte" ?
Ce n'est pas comme ça que l'on va en sortir de cette foutue crise. Restez, je suis sûr que l'on va encore bien s'amuser !

lundi 23 mars 2009

Gregory WIMBEE

Difficile retour à Lille pour « Greg » Wimbée
Gregory Wimbee gardien de but de Grenoble
Samedi dernier, il a souhaité s'associer à l'hommage du LOSC à ses supporters morts en arborant lui aussi un brassard noir. 6 saisons à Lille et presque 200 matchs au compteur pour le grand Greg, grand par la classe et le coeur !

samedi 21 mars 2009

Automobile - des localisations en question...

La crise économique a posé une chape de plomb sur nos têtes, nos médias, nos politiques et plus particulièrement nos grands secteurs industriels. L'automobile tangue ainsi dangereusement, les annonces de suppressions d'emplois se multipliant. Le gouvernement y est allé de ses milliards, enfin je veux dire de nos milliards, pour provoquer la relance. Sans que l'on comprenne très bien la vocation de ces aides directes, les éventuelles contreparties attendues et le spectre des entreprises concernées. On pourrait se croire sur le Titanic en plein naufrage avec un commandant distribuant les invitations à sa table pour la soirée du lendemain... mais heureusement non, ma mauvaise foi est battue en brèche puisque la pertinence de cette politique, disons simpliste, saute déjà à nos yeux ébahis. A commencer par ceux de Luc Chatel, notre Secrétaire d'Etat à-ce-qu'il-nous-reste-d'Industrie. Comme l'homme est généreux, il n'a pas manqué de largement partager la nouvelle : "Aujourd'hui le groupe Renault va annoncer le rapatriement de la production d'un véhicule jusqu'à présent réalisé hors de France dans l'usine de Flins, ce sera un surplus d'activité pour cette usine". Bon, les plus difficiles argueront qu'il est heureux qu'un rapatriement de production implique un surplus d'activité mais qu'importe la nouvelle est d'importance : c'est peut-être un vrai tournant, un revirement majeur, car le terme est bientôt lâché, voici venu le temps des rires et des chants et des... relocalisations. Pensez donc, une des peurs majeures des français, les délocalisations, renvoyée aux oubliettes, exit les fermetures, le manque de compétitivité et les pays émergents, elles reviennent. Qui donc ? et bien les entreprises voyons ! voyez Renault, la Clio fabriquée en Slovénie revient par chez nous, à Flins. Et 400 emplois avec. Emballé c'est pesé, un ordre nouveau est en marche, enfin presque. Déjà il n'est pas trop nouveau puisque Renault est assez coutumier du fait, un fait somme toute plutôt banal puisqu'il ne s'agit pas de privilégier des sites ou des pays mais simplement de répondre à une demande. En ce sens, on saluera, en ces temps de disette, l'existence d'un besoin, en l'occurence la Clio. L'effet prime à la casse nous dit-on, un effet à double tranchant puisque manifestement ce sont les petites cylindrées qui tirent seules leur épingle du jeu. Au détriment de modèles plus puissants et plus élaborés. Une surproduction à assurer en France, c'est une activité temporaire de plus, certes, mais pas une stratégie non plus. Encore moins un changement de cap : l'usine française est sollicitée pour gérer le surplus que son homologue slovène, au taquet, ne peut assumer... alors bien sûr, faire le rapprochement avec ces fameux prêts de six milliards d'euros à taux préférentiels pour les deux constructeurs nationaux Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d'engagements sur le maintien de la production en France était tentant, ça tombait même pile poil. Oui mais voilà ce n'était pas vrai. Pire, elle suscite de faux espoir puisque d'embauche il ne sera pas question, tout juste Renault envisage t'il de solliciter les... chômeurs partiels, la belle affaire. L'annonce hâtive, précédant même l'annonce officielle du constructeur, du Secrétaire d'Etat a donc fait long feu et ne prêterait peut être pas tant à conséquence si :
elle ne servait à justifier dans la précipitation ce que l'on aurait pu espérer être un plan réfléchi, soigneusement élaboré et parfaitement maîtrisé
elle ne provenait pas de celui qui a comme autre casquette d'être... porte-parole du gouvernement.
Du coup sa précipitation comme son opportunisme inquiètent et le spectre de l'à-peu-prés et du joyeux amateurisme guette...
D'autant que Luc Chatel, si prompt à s'emparer d'une fausse bonne nouvelle devant micros et caméras l'est beaucoup moins pour recevoir les élus en difficultés comme Richard Jarrett. Vous me direz c'est plus sexy d'annoncer des relocalisations slovènes que de recevoir le maire... d'Auchel. Certes. Mais cette petite ville du Pas de Calais, jadis florissante, perd son dernier gros employeur, Faurecia, détenu par PSA, un groupe aidé dernièrement il me semble par un plan imparable. 600 emplois sur la ville sont condamnés en 2010 et notre nouveau roi des médias ne délègue que son directeur de cabinet pour recevoir l'élu pourtant de droite. Drôle de sens de la mesure, de la mesure de cette crise contemporaine unique par un homme au pouvoir ! Et que croit-il donc qu'il se passera dans ces terres travailleuses mais privées de travail ? Le long des corons désaffectés, murés, témoins d'un passé révolu la colère gronde. Est-ce le sort attendu de l'usine Faurecia que de la murer sans omettre de lui associer bientôt un musée où se souvenir ? Le personnel, et toute une ville avec, ne l'entend pas de cette oreille. L'usine est bloquée depuis quinze jours dans l'indifférence générale. Une première médiation vient d'échouer, la lutte se poursuit. Alors bien sûr, on peut agiter un petit foulard rouge et brandir la menace de l'extrême gauche, mais la réalité Monsieur le Secrétaire d'Etat porte-parole est tristement plus banale : des gens comme il faut, volontaires comme tout le monde pour travailler, payés petitement mais qui se débrouillent, que l'on va balloter d'un site à l'autre quelques temps avant de les écarter discrètement mais sûrement du monde du travail. Sans retour.
En attendant, la ville se meurt paisiblement et on espère sans bruit pour ne pas troubler les prochaines annonces triomphantes venues de Paris.
En attendant, Faurecia négocie, 800 euros pour reprendre le travail, et Luc Chatel se cache parce que 800 euros, c'est finalement le prix de la misère annoncée, et c'est bien peu au milieu de tant de milliards.
Alors gare au retour, notamment au retour de manivelle...

"Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre" Germinal.

mercredi 18 mars 2009

Pauvre Benoit au Vatican


"Pauvre Benoît n'est pas méchant, Mais il joue seul avec le vent. Il est né par un soir d'orage, Simple d'esprit, un peu sauvage. Pauvre Benoît !"
il n'est pas méchant le Benoit de la chanson, on n'en dira pas autant de l'hôte du Vatican dont les sorties répétées ne peuvent plus guère être taxées d'accidents ou de gaffes.
A Rastibonne dès 2006, il se fendait d'un curieux amalgame sur le sujet de la Foi et de la Raison : l'Islam prédestinerait à la violence contrairement au catholicisme bien sûr. On avait pu croire à une maladresse de celui qui rétablit les messes en Latin, bien vite corrigée et pacifiée ; Mais déjà quelques mois plus tôt, en visite en Pologne du côté d'Auschwitz, il dénonçait "un groupe de criminels" qui par la démagogie et la terreur ont "abusé" du peuple allemand pour s’en servir "comme instrument de leur soif de destruction et de domination". Pour un pape... allemand voilà une vision de l'histoire bien "déresponsabilisante" de l'histoire...
En 2007, on retrouve notre gago-pape ambulant du côté de l'Amérique Latine affirmer «En effet, l’annonce de Jésus et de son Evangile n’a supposé, à aucun moment, une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d’une culture extérieure", façon élégante de rayer toute démarche répressive puisque «Le Christ était le sauveur auquel ils (les Amérindiens) aspiraient silencieusement».
Voilà qui commençait à faire un peu beaucoup dans la provoc et le contre-pied nauséabond de celui à qui l'on ne demande tout de même pas de jouer les Dieudonné de service...
Le Panzer cardinal n'en était pourtant qu'à ses débuts et l'on peut penser que, plutôt satisfait de son petit effet, il s'est trouvé plutôt encouragé de sorte qu'aujourd'hui on ne l'arrête plus. Le summum a semblé atteint en début d'année avec la levée de l'excommunication de prêtres intégristes notamment de "Monseigneur" Williamson qui déclare tout tranquillement à la télévision que "Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz".
Signe que les temps ont changé, cette excommunication avait été prononcée par son prédécesseur, Jean-Paul II... un autre responsable italien de cette même communauté intégriste catholique de la Fraternité Saint Pie X, le prêtre Floriano Abrahamowicz, déclarait en écho : "Je sais que les chambres à gaz ont existé au moins pour désinfecter mais je ne saurais dire si elles ont causé des morts ou non car je n'ai pas approfondi la question" sans que l'ancien membre à l'insu de son plein gré des jeunesses hitlériennes ne réagissent. Tout juste concèdera-t'il quelques "erreurs" mais justifiera sa démarche par la nécessité de ramener dans le giron de l'Eglise une communauté de "491 prêtres, 215 séminaristes et de milliers de fidèles". L'Eglise Catholique est tombée bien bas qu'elle en arrive ainsi à ramasser ses pires courants à des fins quantitatives...
En cette période de crise économique exceptionnelle, la communauté chrétienne doit en plus subir une vraie crise de foi. La lourdeur des positions du Pape pousse à l'indigestion...
Pourtant, on aurait pu croire en un possible regain du spirituel dans un monde capitaliste déboussolé mais il faut croire que l'Eglise ne possède pas l'homme qu'il faut pour cela.
Remarquons que ce dernier est parfois contre parfois pour l'excommunication puisqu'au Brésil la mère d'une petite fille de 9 ans enceinte car violée par son Beau-Père s'est vue accusée de tous les maux jusqu'au bannissement ; Au Vatican, le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, avait justifié cette mesure prononcée par l'archevêque de Recife, affirmant que les jumeaux portés par la fillette «étaient deux personnes innocentes qui avaient le droit de vivre». Ce dernier n'avait pas hésité à dire que l'avortement était "pire" que le viol... L'équipe médicale auteur de l'avortement en a pris également pour son grade, une suite logique puisqu'en mai 2007, lors de son déplacement au Brésil, le pape avait déjà justifié l'excommunication des élus ayant légalisé l'avortement à Mexico...
Tout se passe comme si le plus haut dignitaire de l'Eglise vivait en croisade permanente contre, et bien contre le monde en fait, contre tout ce qui fait le quotidien, la modernité. Que peut-il donc espérer d'une telle posture ? Dieu seul le sait, et encore... est-il conscient de son isolement, de ses positions extrémistes ? des conséquences sur un peuple de fidèles qui le sont de moins en moins, fidèles. Alors bien sûr, les plus optimistes noteront qu'à presque 82 ans, ces errements sont comptés mais tout de même. Le voilà aujourd'hui au Cameroun qui ne peut s'empêcher d'expliquer que l'on ne pouvait "pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs", pourquoi pas, mais que, "au contraire, leur utilisation aggravait le problème". Fin de citation. Fermez le ban des 25 millions de morts dont une si forte majorité en Afrique, sa Majesté en appelle à «un réveil spirituel et humain».
Révisionnisme historique, radicalisation anti-modernité, nul doute que pour nombre de croyants le réveil est surtout... difficile et qu'il flotte comme un étrange sentiment d'être revenu au temps du Nom de la Rose...
"Pauvre Benoît, rentre chez moi. Il y a un peu de pain pour toi. Bon Dieu, Jésus, vierge Marie, Bénissez les simples d'esprit. Pauvre Benoît !"

vendredi 13 mars 2009

Michel Rocard et la tentation internationale

C'est assurément l'information politique de la semaine, en tout cas celle qui se place naturellement en pôle, Michel Rocard va être nommé Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique, rien que ça.
Au crépuscule de sa vie politique, il s'en va rejoindre le paradis blanc, où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps. Voilà qui ne manquera pas de lui permettre de méditer sur la solitude des hommes de pouvoir et leurs incontournables traversées du désert, blanc cette fois-ci. Premier Magistrat de Conflans Sainte Honorine en 1977, Premier Ministre en 1991, Premier Secrétaire du PS en 1993 et donc Premier Ambassadeur des Pôles en 2009, ce n'est pas vraiment que la boucle soit bouclée, plutôt que le voyage prend une autre sacrée tournure. A 78 ans, il peut toujours se rassurer en arguant que le froid conserve mais le réchauffement climatique ne l'autorise guère à espérer devenir le Michel Hibernatus de la politique française qui, une fois décongelé, ferait son grand retour sur la scène française..
L'annonce a d'ailleurs curieusement jeté un froid du côté de l'ANPE et des Assedic qui avaient cru comprendre qu'il prenait la tête de leur pôle, emploi. Mais il s'agit en réalité des pôles Nord et Sud, ces espaces vierges mais menacés qui seront désormais l'objet de toutes ses attentions. Pour ce fervent défenseur de la décentralisation il touche au sublime en étant délocalisé aux extrèmes de notre planète. A part être mandaté pour une mission sur Mars pouvait-il rêver mieux ? Celui qui fit l'auto-détermination de la Nouvelle-Calédonie est en passe de s'adresser directement aux derniers ours blancs. De la marche de l'Empereur à Bienvenue chez les Inuits, son ultime engagement trouvera peut être une suite cinématographique, qui sait ?
Des éléphants du PS aux morses de l'Antarctique, il y a toutefois comme une marge que l'intéressé va devoir combler pour tenter de crédibiliser une nomination bien politique. Mais les nominations, c'est ce qu'il reste aux vieux hommes politiques de tous bords quand ils n'ont plus rien... et c'est assurément une stratégie habile de Nicolas Premier qui consiste à inclure puis exclure, un coup de piston si vous voulez : je pratique l'ouverture en intégrant des figures de gauche, je les éloigne de l'hexagone en les nommant aux quatre coins du monde. La formule a déjà fait recette puisque nous avons un Ambassadeur des Fonds Monétaires à Washington et que, plus récemment, a été entraperçu un Ambasseur culturel à Cuba. Ségolène Royal, toujours imprévisible, avait anticipé le mouvement en s'auto-désignant Ambassadrice du pouvoir d'achat en Guadeloupe. Un privilège déjà vu à droite par exemple chez Renaud Dutreil, Ambassadeur du Luxe à New York.
On comprend dés lors mieux les travaux de la commission Balladur et toute la grandeur des mutations engagées : le mille-feuille français va être puissamment réformé mais, afin de limiter la crainte des élus locaux, ils deviendront tour à tour des élus internationaux!
Un bémol cependant consiste tout de même à s'interroger sur les économies réelles possibles de ces chers, trés chers Ambassadeurs. Mais pour l'image de la France, on ne va quand même pas lésiner sur les moyens ?
Les semaines à venir seront chargées puisque bien des prétendants font tourner leur globe en se demandant impatiemment : à qui le tour ?
On imagine Alain Juppé piaffant de se trouver un autre point de chute que le Québec, déjà vu. Jean-Pierre Raffarin rêvant de Pékin, De Villepin de l'Onu, certains allant même jusqu'à en appeler à Jules Verne pour se retrouver, tel François Bayrou, au centre de la Terre...
Rama Yade, après Strasbourg, a cette fois refusé le Sénégal, elle exagère, alors que Rachida Dati accepterait volontiers Dubaï... pour les casaniers il y aura tout de même de l'exotisme puisque Fadela Amara se serait vu proposer le poste d'Ambassadeur des zones sensibles à... Neuilly ! Jean-Louis Borloo également pourrait ne pas quitter la France mais sa joie fut de courte durée puisqu'il est annoncé du côté ... d'Evian. Michelle Alliot-Marie avait le choix entre deux destinations, la nouvelle Ambassadrice du vatenguerre s'implantera finalement à Kaboul, elle n'y croisera pas Roselyne Bachelot, notre Ambassadrice de la Santé Publique investissant, avec ses tailleurs, Bombay.
Allez savoir si dans cette grande redistribution des cartes, Olivier Besancenot ne se verrait pas proposer une Ambassade à Oust-Kout, en Sibérie, et Jean-Marie Le Pen un Bureau de représentation française à Berchtesgaden pour ses vieux jours... On murmure en tous cas que Christine Lagarde se retirerait au Tibet comme Ambassadrice des crises qui n'en sont pas vraiment.
Dans ces conditions, le rattachement de la France à l'Otan était devenu une obligation puisque nous quadrillons le Monde de nos élites et qu'il faut tout de même faire passer à nos pays, amis ou ennemis, la pilule de la présence de nos forces d'occupation...
Il y a toujours, dans ces temps de réforme ambitieuse, des rabats-joie tel Bernard Kouchner qui ne voit pas bien où il pourrait être affecté qu'il ne connaîtrait déjà même s'il avoue un petit faible pour l'Afrique, le climat sans doute... Quand à notre Johnny national, il rappelle à son pote Nico qu'il est déjà en poste en Suisse au grand désarroi de Julien Dray qui s'y voyait déjà, au pays des horlogers, tandis que Christian Clavier réside dans un autre pays étranger plus méditerranéen, la Corse. Parmi les autres amis du Président, David Douillet, Ambassadeur des pièces jaunes aurait été aperçu au Lichtenstein alors que Gilbert Montagné ne voit pas du tout où il pourrait aller....
Mais trêve de plaisanterie, dans la démocratie bleu-blanc-rouge de 2009, les nominations ne font pas rire grand monde, que l'on soit à la tête de France Télévision ou d'une banque en fusion, c'est Nicolas qui choisit.
Dès lors, ses meilleurs ennemis peuvent s'attendre à découvrir les charmes des plus arides déserts de la planète tandis que ses compagnons de fortune rejoindront des paisibles rivages ensoleillés. On craint pour Martine Aubry le désert de Gobie et pour Jean-François Copé la Patagonie. Daniel Conh Bendit payerait son étiquette verte en étant parachuté quelque part en Amazonie et Xavier Bertrand, et bien Xavier Bertrand deviendrait Ambassadeur de France en France, à Matignon. Ce qui permettrait à François Fillon de se doter enfin de l'autre destin dont il a toujours rêvé, Ambassadeur du pince sans rire à Saint Pierre et Miquelon.
Ainsi va notre politique, constante quelque soit les limites géographiques qu'elle veut bien se donner, et c'est peut être là que nous pouvons nous inquiéter. Mais à quoi bon ? vous ne voudriez tout de même pas vous exiler ? et pour aller ou ? maintenant, ils sont partout !!! L'est fort ce Nicolas !

dimanche 8 mars 2009

Ligue 1 - Le LOSC sonne toujours deux fois

Deux fois victorieux en trois jours de l'OL, Lille revient aux affaires après un coup de mou illustré par la récente défaite dans le derby du Nord. Plutôt dos au mur et pas favoris, les hommes de Rudy Garcia ont retrouvé à point nommé valeurs et punch pour asséner deux jolies gifles très médiatisées.
En 1/8° de finale de la Coupe de France tout d'abord, à Villeneuve d'Ascq, Lyon se présentait sans ses "stars" blessés ou au repos. Lille de son côté ne présentait pas Malicki, Plestan, Obraniak, Cabaye et Frau ce qui n'était pas forcément mieux. Au terme d'un match enlevé, les nordistes jouaient assez regroupés, comptant sur des montées percutantes pour bousculer le tenant du titre. Lyon donnait le ton, Grosso évitant l'expulsion pour une agression sur Beria qui devait plus tard se résoudre à sortir, un privilège de champion du monde sans doute.
Sans trop être mis en danger le Losc s'enhardissait jusqu'à ouvrir le score par un trio alerte Hazard-Vittek-Bastos se dernier surgissant pour fusiller Vercoutre. A peine rassis, la bière pas encore ouverte il fallait cependant déjà déchanter puisque Mounier profitait d'un ballon cafouillé pour marquer de près. Un homme éclairait cette première mi-temps du haut de ses 18 ans, le belge Eden Hazard dont les dribbles, les crochets, les remises semaient une belle pagaille chez les gones. En soliste, il passait en revue Makoun et consorts pour décocher une frappe irréelle qui nous redonnait l'avantage... jusqu'au corner suivant qui voyait Jean II planter sa tête et savourer discrètement son ouvrage. La classe. Mais nous voilà à la mi-temps sans avantage et la désagréable impression d'avoir laissé passer sa chance. La seconde mi-temps fut bien différente, plus fermée, laborieuse et combative. Pour bientôt proposer un dernier quart d'heure complètement dominé par les hommes du revenant Puel. Oui mais commençait en même temps le show Butelle, le remplaçant de Malicki s'offrant sur sa ligne des interventions étonnantes qui maintenaient son équipe à flot. Le coaching faisait le reste, Garcia optant pour l'entrée d'un deuxième attaquant et d'un soutien offensif. Le dernier perforait, le premier était à l'arrivée, et qui était au milieu ? Ben Eden Hazard évidemment ; deux passes décisives, un but dans un stade qui exulte. L'Ol est au tapis. Lui crève l'écran et ne manque pas de nous rappeler une récente étoile, Kevin Mirallas, dont les chevilles enflées l'ont conduit à faire l'excellent choix de quitter le Losc pour ... Saint Etienne où il ne joue d'ailleurs guère.



Pour le reste, un quart de finale ça ne se refuse pas tant il est vrai que ces dernières années nous n'avons que peu gouté à ce genre de réjouissances. Même si le déplacement à Toulouse appartait périlleux.
Le rendez-vous suivant des deux protagonistes, trois jours plus tard s'annonçait du coup bien délicat : match délocalisé au Stade de France, retour des cadres lyonnais, esprit de revanche particulièrement affirmé... les motifs d'inquiétude ne manquaient pas. Mais dans un stade trés copieusement garni, les sentiments restaient au vestiaire. Plus empruntés, les lillois se réjouissaient qu'un ancien de la maison, Kader Keita, manque le coche d'un début de match qui aurait pu mal tourner. Dans une configuration classique avec le seul Frau en pointe, les rouges sortaient peu à peu sans toutefois trouver la faille. 0/0 à la pause. Frau blessé laissait sa place à Vittek dont le jeu en déviation allait faire merveille pour décaler nos latéraux. 3 minutes après son entrée, il remettait ainsi une merveille de ballon pour Cabaye qui enveloppait sa frapppe sur... la barre. Le coup était passé bien près. Mais c'est finalement de la tête sur un centre arrêté de l'inévitable Bastos que Vittek catapultait le ballon dans le but lyonnais. Quelques minutes plus tard, c'est l'excellent Balmont qui se voyait offrir un bon ballon mais il frappait au-dessus. L'Ol privé de Benzema depuis la reprise et avec Piquionne dans ... les tribunes (?) tentait par ses milieux de faire la différence mais c'était sans compter le show Malicki : du pied ou de la main il repoussait toutes les tentatives avant de délivrer un long dégagement prolongé par Vittek sur Bastos. Le brésilien grillait la politesse d'une défense pataude pour ajuster Vercoutre. 2/0 dans un stade conquis. 3 points, un retour vers les places européennes. Une belle soirée malheureusement endeuillée quelques minutes plus tard par la mort de deux jeunes supporters sur le bord de la voie ferrée. Gageons que le club saura leur rendre hommage.
Capitaine Mavuba peut être fier de ses troupes, de ses deux gardiens tout d'abord, d'une défense plus concentrée avec une mention spéciale à Emerson toujours prêt à s'engager. La mobylette Balmont a été irréprochable sur les deux matchs et Bastos inarrêtable. Avec Hazard exceptionnel mercredi et Vittek précieux samedi, l'équipe s'est étoffée et peut de nouveau ambitionner de tutoyer les sommets. A condition de battre des équipes qui joueront leur survie et ne feront pas le jeu. Quant au coaching de Rudy Garcia, il aura été plus qu'inspiré sur les deux matchs, chapeau ! Côté lyonnais, on reste circonspect tant sur le jeu fourni que sur les choix de l'entraineur et l'inexistence d'évolution tactique. Lyon joue sans attaquants et parait bien limité derrière. Du Puel quoi mais dans le mauvais sens. Un sens qui pourrait tourner court pour le technicien monegasque s'il ne trouve pas un improbable résultat mercredi au Camp Nou. Eliminé de toutes les coupes, balloté en championnat, sans leader pour demain, il pourrait bientôt faire long feu dans la capitale des Gaules.
On s'amusera pour finir de la polémique née de l'organisation lilloise d'un match au Stade de France. A Bordeaux, on a même pu évoquer que le Losc faussait le championnat en offrant des points à Lyon. Etonnant que Laurent Blanc se permette de telles remarques quand son équipe vient d'exploser à Toulouse, en ayant fait nul contre Saint Etienne et Grenoble récemment tout en s'éliminant de la Coupe d'Europe... Avec les moyens dont il dispose en Gironde, l'ancien Champion du Monde serait bien inspiré de se concentrer sur ses propres résultats au demeurant bien décevant.

jeudi 5 mars 2009

Médias - course à l'échalotte et fausse note

La crise chaque jour apporte son lots de mauvaises nouvelles et inquiétantes prévisions. Les gesticulations plombent les sondages de popularité tandis que l'idée de réforme quotidienne fait au mieux pschiiittt. L'économie virtuelle a eu la peau de l'économie réelle mais la politique virtuelle veut survivre. Alors ? alors rien ne va plus dans les rédactions qui s'étaient pourtant bien faîtes à l'idée de répondre juste présent quand on leur demandait.
Oh bien sûr il reste quelques retours privés off avec le Président pour alimenter quelques maigrelettes chroniques mais enfin ce n'est plus comme avant voyez-vous. Des deux côtés médias comme politique, il faut revoir sa stratégie, repenser ses messages, investir de nouveaux territoires. Le second va prendre un peu l'air à l'étranger tout en sécurisant tous ses déplacements hexagonaux. Les premiers se ruent sur l'actualité dont ils espérent faire émerger quelques pépites. Tout est bon dans le cochon c'est vrai, ça l'est moins dans notre quotidien...
A Uckange en Moselle un enfant de 5 ans poignarde sa soeur pour une sombre histoire de jeux vidéo. Aussitôt la machine infernale s'emballe mélant éditorialistes, psychiatres, policiers, associations pour dénoncer le danger des jeux sur les enfants, et quelle drôle de génération ma bonne dame, et qu'est ce qu'on va devenir.... en attendant d'apprendre un peu plus tard tout de même que c'est en fait la maman qui a fait le coup, exit donc le plus jeune ennemi public numéro 1...
Qu'importe il y a déjà cette affolante série d'envois menaçants, des balles mon révérend, destinés à ce qui se fait de mieux en France, à savoir notre élite politique. Nous voici revenu aux effrois de la poudre blanche mais version plus matérielle. Le pays s'immobilise devant cet incroyable risque de voir les meilleurs d'entre nous, à commencer par Alain Juppé, pris pour cible. Certainement par une troupe de dangereux gauchistes habitant prés d'une ligne TGV et adorant chasser au 9 mm. Finalement il ne s'agirait que d'un modeste corbeau légèrement dérangé. Pas grave, on a tenu l'antenne quelques jours.
Plus sérieusement si la réforme de l'Education ne suscite pas d'émoi particulier chez les journalistes la tension monte d'un cran à l'apparition d'un modeste site internet qui faismesdevoirs.com. Parce que voyez vous que des sociétés privées proposent des cours particuliers moyennant finance c'est la loi du marché, z'avez qu'à avoir les moyens, mais que cela se passe sur internet aux yeux de tous c'est carrément inégalitaire. Sans que l'on sache bien pourtant si ce site est réel ou pas...
Et puis il faut quand même s'enquérir de cette malheureuse française emprisonnée au Mexique dont on se moque pourtant depuis des mois. Dont ils se moquaient car maintenant que le Président va au Mexique c'est le bon moment pour préparer l'opinion au sauvetage en direct, ou en léger différé. Après avoir raté Betancourt, l'heure de la rédemption médiatique a peut être sonné pour le pensionnaire de Air France One.
Enfin bref tous les moyens sont bons pour ne plus évoquer les conseils fumeux de Bernard K et l'insolente réussite professionnelle de sa compagne, les escapades nombreuses de Rachida à Dubai, les licenciements secs, les fermetures de sites à venir, les prisons surpeuplées, les hôpitaux surchargés, les chercheurs humiliés, le chômage démultiplié....
Alors plein feu sur notre retour au sein de l'Otan et cap sur la réforme des collectivités, deux il est vrai essentielles réformes à mener au coeur de la plus forte crise contemporaine...
Des départements absorbés par des régions fusionnées en grandes régions sauf les métropoles qui domineraient les intercommunalités elles-même bien supérieures désormais que les communes. Vaste programme de... vase-communicant où le but n'est pas tant de manger le mille-feuille territorial que d'y retrouver une place de choix, une place d'élu évidemment. A bas les structures mais sans toucher aux politiques professionnels sera donc le futur chantier gouvernemental là encore trés en adéquation avec l'actualité réelle des français.
A croire qu'ils ne sont plus que les héros d'un jeu vidéo imaginaire se déroulant dans un pays qui n'existe pas, nos politiques vont, viennent, parlent et n'écoutent pas un monde réel dont ils se sont coupés pour mieux se préserver.
Mais je m'emporte, l'actualité reprend ses droits, Nicolas reçoit Jack pour parler de Cuba, on n'attendait plus que ça...

dimanche 1 mars 2009

Ainsi parlait Sarkozystra

Dieu est mort.
Sur le coup cela fait un choc c'est sûr, mais, miracle, ce n'était pas vrai. Dieu s'est réincarné lui aussi. Notez qu'il n'y avait pas de raisons.
Réincarné en Président qui plus est. Et parce que la France n'a pas manqué d'être le berceau de la démocratie moderne, c'est nous, peuple appelé jadis à voter, qui sommes devenu le ... peuple élu. Dieu est donc notre Président.
Cela change des rois fainéants précédent, c'est sûr mais question séparation de l'Eglise et de l'Etat on repassera... on pouvait cependant s'en douter en voyant le pouvoir politique faire main basse sur les médias, l'économie, les banques... forcément il fallait bien s'attendre à le voir prendre aussi en main l'Eglise.
Le côté bling bling du début de mandat tranchait bien avec les vénérables politiques du Secours Catholique mais il faut en convenir, "C'est là-haut que ça se décide. Alors on s'aligne. Je ne prends pas ça comme un affront, c'est un arbitrage" dit un ministre sûrement croyant.
Un arbitrage divin bien entendu, au royaume des cieux que Dieu emprunte allégrement pour tous ses déplacements.
Dieu a un fils évidemment et, comme l'autre, enfin comme lui, il l'a placé pour nous indiquer le chemin, en évitant si possible le chemin de croix... mais dans les hauts de Seine il y a tout de même moins de risque que sur les hauteurs de Jérusalem.
Dieu a un ange forcément, tout de douceur et de légèreté, venu d'Italie pour égayer ses longues soirées d'hiver. L'ange Carla pousse même la chansonnette et ne dédaigne pas les grands moyens marketing pour faire entendre sa voix impénétrable.
Dieu a des fidèles, trés fidèles, qui l'entourent de leur affection même en des endroits incongrus pour sa Souveraineté comme le salon de l'Agriculture...
Dieu a des apôtres qui relaye sa bonne parole avec application comme Saint Patrick qui fête moins la bière que la relance économique. "La France a en général sur le traitement de la crise deux mois d'avance sur les autres" déclame t'il avec gravité et confiance. Car avoir Dieu dans son équipe cela donne confiance voyez-vous, enfin, cela devrait. Mais le peuple impi ose afficher comme une forme de mécontentement voire de défiance. Dieu au plus bas des sondages, vous y croyez vous ? en même temps si vous n'êtes pas croyant...
Alors has been Dieu ? "Si j'étais usé, on ne ferait pas toutes ces couvertures sur moi" lâche t'il faussement modeste. Car Dieu ne peut pas être complètement modeste non plus, vous imaginez ? n'essayez pas. D'ailleurs depuis que Dieu est advenu, "l'Europe entière, le monde entier nous suit" peut il constater sur la gestion de la crise. "Le plan de relance? Ils nous suivent. Le plan automobile? Ils nous suivent", s'enflamme-t'il, assurant que "sur la stratégie économique, nous n'avons pas fait une erreur". Bah oui, mais c'est Dieu en même temps. Vous l'avez déjà vu faire une erreur vous ? lui non plus.
Il sait tout Dieu puisque c'est lui qui décide de tout. Il sait par exemple ce que veulent les gens :
"En période de crise, ce que les gens veulent, c'est que le capitaine mène le bateau, qu'il fasse le travail, qu'il prenne des paquets de mer sur les épaules et qu'il ramène le bateau au port". Cela dit quand on fait marcher son fils sur l'eau c'est tout de même plus facile de faire le malin en bâteau !
Il nous guide donc en mer ou sur Terre et dans le Ciel, Amen avec ce sens de la formule qui restera dans le grand livre assurément :
"J'aime les gens y compris dans un univers hostile, il y a toujours une façon de se parler" aime ainsi à rappeler l'auteur de Cassetoipovcon, un cantique devenu célèbre.
Ils n'en oublient pas ses priorités "C'est la vie, la concurrence. Je vais même vous dire mieux, moi, j'ai la concurrence dans les veines". Car le Seigneur doit faire face à d'autres prophètes Mahomet, Moïse, Obama, ce n'est pas aussi facile que l'on pourrait le croire.
Mais lui c'est le vrai, le seul, l'unique. En février 2007 il déclare à ses disciples "Moi je veux être le candidat du travail", en février 2009, 90 000 chomeurs rejoignent sa communauté, quelle prophétie !
Alors bien sûr Dieu est ambitieux, il a goûté un peu à l'Europe et veut conquérir le Monde. La France ? il est déjà passé à autre chose. Pour se simplifier la vie il va réduire notre pays à une seule collectivité d'un seul territoire gouvernée par une seule personne, lui-même.
En lice pour le prix Nobel de la paix, qui devrait tout de même lui revenir de droit, il parcourt la planète à la conquête de nouveaux adeptes. Certains diablotins l'accusent de choisir ses destinations ou de peu faire valoir ses propres convictions.
Mais Dieu s'en fout : il a été élu pour 5 ans, c'est court pour un Dieu mais il sait qu'il peut doubler la mise. Car Dieu est joueur. Pas toujours inspiré mais joueur.
"L'homme ne grandit pas quand la Nation décline" dit celui qui combat pour nous la crise. Avec son métre soixante-huit, il met quand même un peu en doute notre foi. N'est-il finalement qu'un demi-Dieu ? un héros de notre temps au destin extraordinaire. Mais attention ! par un passé mythologique, ces Héros étaient souvent tentés par la démesure et disparaissaient avec fracas. Me voilà devin !!!