jeudi 13 mai 2010

Les dogues à la chasse aux merlus !

C'est l'improbable rencontre qui est en effet proposée en clôture du championnat de France. Son issue ne changera pas la face d'une saison lorientaise correcte mais progressivement discrète. Côté lillois en revanche c'est tout simplement le titre honorifique de vice-champion qui se joue avec un destin maitrisé puisque le LOSC se présente au Moustoir en solide second. Même les matchs en retard low cost, enfin, plutôt dernière minute de Lyon n'y auront rien changé. Aulas le prince de l'éthique peut s'époumoner, il ne fait qu'illustrer un état pas loin de la crise de nerf pour son club qui pourrait devoir se contenter d'un tour préliminaire toujours périlleux. En même temps, côté jeu déployé il y aurait de la tristesse à voir la pauvreté des prestations lyonnaises l'emporter sur la flamboyance de la meilleure attaque de ligue 1...
Il n'y a plus qu'à espérer en fait que les lorientais aient le même sens de l'éthique que les monégasques et le tour sera joué...
Pour en arriver là, Lille aura donc battu le champion en titre pendant que les voisins nordistes Lens et Valenciennes obligeaient les autres prétendants à concéder le nul.
Face à Marseille, les hommes de Rudy Garcia seront passés par tous les états et les supporters avec. Le final n'aura pas été loin de me rappeler un France-Portugal mémorable. Mais au coup d'envoi, il ne fut pas trop question de faire les malins. Crispés par l'enjeu face à des marseillais libérés, il n'en fallait pas davantage pour que Niang ne refroidisse l'ambiance. Et il fallut approcher de la demi-heure de jeu pour enfin sentir les rouges poser leur empreinte sur le match jusqu'à cette percée de Gervinho séchée par Mandanda. La double peine ne tardait pas, toujours un peu curieuse dans le cas du gardien mais bon. C'est Cabaye, salement expulsé au Vélodrome en Coupe de la Ligue qui remettait les compteurs à un partout. L'attaque-défense façon handball se mettait en place et la confiance transpirait de la circulation de balle. L'OM allait bien finir par craquer. C'était sans compter sur le revenant Hilton qui au sortir d'un corner mal négocié par Rami redonnait l'avantage à ses couleurs à l'heure de rentrer au vestiaire. Bonjour le coup de bambou ! Les pires scénarios s'envisageaient alors d'un club nordiste échouant si près du but. Garcia faisait entrer à bon escient Tulio De Melo, le souvent claudiquant chasseur de but brésilien. Devant l'avalanche de centres, l'option séduisait mais ne payait pas. Le fantasque gardien remplaçant de Marseille ayant décidé de briller. Le doute, l'énervement, la peur aurait pu s'abattre sur les gaillards de Rio Mavuba et consorts mais cette équipe au jeu offensif séduisant et efficace s'est d'abord forgé un caractère bien trempé qui, inlassablement, les conduit à dérouler leur jeu. Avec l'entrée d'un Obraniak enfin virevoltant, Marseille allait céder à 10 minutes du terme sur un téte claquée du De Melo en question suite à un centre au deuxième poteau du dit Obraniak. Bravo coach. Dans un stade survolté, Lille poussait encore. Hazard provoquait une énième fois ce qui constituait bientôt le dernier corner du match. Et au bout du temps additionnel, le même Obraniak posait le cuir sur la tête de Mathieu Debuchy. L'arrière droit mettait toute sa volonté dans ce dernier geste avant de ... se blesser à la retombée. Qu'importe, le Stadium avait pris feu, les trois points dans l'escarcelle, le Losc reprenait la main. Le reste de la soirée pouvait être consacré à se remettre de ces émotions tout en saluant des marseillais courageux qui sans être géniaux sont de beaux champions. Didier Deschamps, au contraire de Puel et Blanc notamment, avait certainement su se constituer le meilleur effectif, au moins le plus homogène. Alors que Bordeaux explosa en défense, Lyon pouvait il décemment prétendre à mieux avec les seuls Lisandro et Gomis devant ?
Au passage, le titre de meilleur joueur à ce Lisandro me semble bien généreux, il bénéficie de la mansuétude des spécialistes envers l'attaquant puelien qui evolue seul devant...
Hazard garde son titre espoir, la moindre des choses tandis que Jean Fernandez est désigné meilleur entraîneur de Ligue 1, une récompense méritée pour ce personnage passionné et particulièrement perfectionniste.
Nous voilà donc à un match d'une qualification directe ou indirecte pour la Ligue des Champions, ce qui est bien réjouissant. Lorsque la saison débuta au coeur du mois d'Aôut par une défaite à domicile contre... Lorient, on n'en était pas là. L'expérience de rencontres couperets en Europa League apportera on l'espère ce supplément d'expérience et d'âme pour assurer le résultat qui convient.
Il sera alors temps de s'interroger sur la présence ou non de lillois dans les 23 à Raymond. 2 dans les trente c'est plutôt respectable, pour Landreau et Rami la porte est ouverte même si le second peine depuis quelques semaines d'avoir tant joué. Dommage pour Debuchy surtout au vue des joueurs pris à son poste... Pour le reste de la liste, l'ossature est celle qui s'est si péniblement qualifiée ce qui ne promet pas trop. Boumsong quand il n'est pas blessé me paraissait pas mal, Govou même agen ne me semble luipas à sa place et Benzema aurait du être géré au sein du groupe. Sur le petit M'Vila, surprise du chef, j'ai quand même tendance à penser qu'un loulou de 19 titulaire en Ligue 1 dans un gros effectif, capitaine des espoirs français doit avoir sa chance à l'échelon supérieur...
Enfin tout ça c'est bien gentil mais l'Afrique du Sud nous n'irons pas, alors que quelques beaux déplacements en Champions League on ne dirait pas non !!!

vendredi 7 mai 2010

Politique - Au bonheur des crises miraculeuses

Il y en a qui pensent que "la vie est un long fleuve tranquille", d'autres semblent au contraire croire furieusement à l'impérieuse nécessité de toujours s'agiter pour exister. Et quoi de mieux que le mouvement pour susciter et justifier le mouvement ?
C'est ainsi que je comprenais la montée en puissance politique de Sarkozy en l'adossant au phénomène médiatique. Pour attirer les médias, faire la une, cannibaliser l'actualité, il se démultipliait, érigeait les thèmes, les sujets, éructait, promettait et ... passait vite à autre chose. L'opinion suivait, sans mémoire, séduite presque avide de connaître le prochain épisode. Fort de cette stratégie implacable, il gravit toutes les marches du pouvoir. Jusqu'à plafonner, forcément tout là-haut, à manquer de carburant pour alimenter le moteur de son quotidien politique, pire jusqu'à lasser de trop de similitudes associées, de scènes répétitives et par trop calculées.
Alors j'en concluais volontiers que les médias de masse n'étaient guère maitrisables à long terme, que l'opinion publique avait certes accepté la peopolisation des politiques mais pour mieux leur appliquer les règles en vigueur dans ce milieu qui glorifie autant qu'il oublie.
J'avais tort.
Je croyais les évènements, les crises au service du politique pour mieux l'ériger en recours et sauveur. Mais si le politique se nourrit des crises avec tant d'avidité ce n'est pas tant pour sa gloire personnelle que pour accomplir son dessein.
Libéral dans l'âme, amoureux de l'argent et de ses atours, dédaigneux de la France d'en bas paresseuse et râleuse, les crises lui servent en fait à démanteler la structure même du pays, remettre en cause ses fondements, faire s'affronter des catégories entre elles.
Il ne souhaite pas régler les crises, apaiser les esprits, ou protéger le citoyen. Il veut imposer ses principes, entériner ses idées et refouler les critiques comme il semble vouloir faire sa fête à tout ce qui est né du programme du Conseil National de la Résistance ou de Mai 68.
J'ai compris tout cela au moment où je m'y attendais le moins. Lorsque de premiers bilans de l'action présidentielle se sont fait jour.
Car comment expliquer autrement un si médiocre bilan sécuritaire par exemple ? Lui, déjà Ministre de l'Intérieur il y a 8 ans, n'a rien amélioré. A stigmatiser à tort et à travers, à kaercheriser tout ce qui bouge, à envisager un policier derrière chaque platane... il n'a de fait rien réglé. Parce qu'il ne le veut pas. L'état de crise lui va si bien. C'est à ce moment là qu'il peut engager ses véritables réformes, celles qui radicalisent sans discussion. L'environnement illustre encore ce comportement consumériste : adepte parce que c'est politiquement porteur, il le jète bientôt car "cela commence à bien faire". Comme une confession pour signifier plus globalement que les simagrées, les faux changements, la retenue ne peut avoir qu'un temps. Qu'après moi, le chaos, Sarkozy invente la crise d'Etat permanente.
Nous voici à l'heure de la rigueur et toujours sous la menace. Si on ne l'accepte pas on finira comme la Grèce. Si vous ne voulez pas reculer votre âge de départ à le retraîte, vous n'en aurez plus du tout. Si vous enlevez le bouclier fiscal le pays va s'appauvrir. Si vous n'êtes pas pour l'ordre et la sécurité, vous êtes un mauvais français....
La rhétorique est simple mais bien huilée, exclusive et explosive.
A le voir récemment faire s'esclaffer des expatriés de Chine en ralliant le manque d'énergie et de vigueur au travail de leurs compatriotes restés au pays, je me suis tout de même demandé pourquoi je devais subir cela. Etre des millions ainsi rabaissés, presqu' humiliés par un petit homme venu de Neuilly aussi donneur de leçon que son exemplarité est risible.
Lui qui s'augmenta dés sa prise de pouvoir et fêta joyeusement sa victoire sur des yatchs dorés nous parle rigueur et stabilité des dépenses publiques. Lui qui est entré en politique en 1974 découvre aujourd'hui en 2010 qu'il faut sauver le système de retraite ! Lui qui prônait la rupture dirige un pays dans lequel les inégalités n'ont jamais été aussi criantes.
On pourrait presque à l'infini enfiler les contradictions de celui qui n'en a cure. Mais au-delà de la démonstration, il y a lieu de s'inquiéter d'une dérive non pas monarchique mais totalitaire de celui qui se verrait bien doté de pouvoirs exceptionnels que lui confèrerait une crise un peu plus grave que les autres. Ce n'est qu'un mauvais rêve mais objectivement, que reste t'il de démocratique dans notre pays qui peut vraiment s'y opposer ?

lundi 3 mai 2010

Ligue 1 - Lille dans le sprint final

Avec 65 points au soir de la 35° journée et une place de troisième certes contestée par l'OL, le LOSC participe à l'emballage final du championnat.
Qui l'aurait cru au coeur d'un été 2009 marqué par la vraie fausse arrivée de Le Guen et le vrai-faux départ de Garcia ? Quelques semaines plus tard, les lillois peinant à s'extirper du bas de tableau révisaient leurs ambitions à la baisse. Mais restaient en vie en Europa league dont je ne suis pas loin de penser qu'elle a constitué la bouée de sauvetage de la saison. Pompeuse d'énergie, elle a cependant permis au groupe de retrouver ses marques hors la pression devenue vite pesante du championnat.
Et l'hiver balaya les doutes au fil de performances de haut vol ou Hazard s'imposait déjà tandis que Gervinho et Frau plantaient avec application. La trêve passée, janvier a malheureusement rimé avec blessés. Gervinho-De Melo-Debuchy out, les dogues ont tiré la langue, et n'ont pu, de peu, rivaliser avec un Liverpool disposant de Fernando Torres pour ces quasi seules occasions. Plus dure serait la chute ? pas du tout, les éclopés revenus, Lille repartait de plus belle pour se présenter aujourd'hui sur le podium et l'intention d'y demeurer. Montpellier, Le Mans, Monaco et Nancy viennent de joliment trépasser de sorte que ne se dressent plus que trois étapes : Toulouse mercredi, puis l'Om avant de finir à Lorient.
Bon, il faut reconnaitre que traditionnellement, Toulouse et Lorient ne nous réussissent pas trop, il n'ait qu'à se souvenir de l'ouverture de ce même championnat face aux merlus...
mais enfin, disposer de 4 points d'avance sur Bordeaux et Montpellier tout en lorgnant sur le surprenant Auxerre, c'est tout de même quelque chose ; D'autant qu'avec ses 66 buts marqués la meilleure attaque du pays assure un goal average positif de ... +30, soit un point de plus à couvrir par ses adversaires directs...
Et puis si cela veut un peu rigoler, l'OM sera sacré mercredi et pourrait avoir la tête ailleurs au moment de venir au Stadium... et ses guichets déjà fermés.
En tout état de cause, l'objectif initial d'être européen est vraiment proche d'être atteint mais pourrait se voir embellit d'une participation en Champions League. L'OM revenant fort c'est peut être du coté de l'AJA que le Losc doit espérer un faux pas. Pas évident tant les hommes de Jean Fernandez, sacré entraîneur au demeurant qu'il est dommage de ne pas citer dans les potentiels sélectionneurs, alignent les victoires sans ciller.
Qu'importe la fête est belle, le jeu pratiqué de haute volée et le suspense garanti. Que demander de plus ? franchement cette année, supporter cette équipe est un authentique régal partagé par mal d'observateurs extérieurs. Alors que les travaux du grand stade débutent enfin, c'est certainement la meilleure nouvelle de l'année. Car c'est bien le jeu pratiqué et ses acteurs qui font une équipe et des résultats. Les errements du PSG et Monaco, deux gros budgets assez pathétiques en finale de Coupe de France peuvent en attester.
Alors place au jeu, aux buts, aux points qui manquent encore...

mardi 27 avril 2010

Bleu, blanc... Burqa

Incroyable loi des séries ou simple coïncidence, la polémique sur la niqab au volant partie de Nantes rebondit à Paris. La Maréchaussée qui veille heureusement sur nos bonnes moeurs et fait l'orgueil de la Nation toute entière tout en représentant fièrement les valeurs de notre pays (j'ai bon là ?), la Maréchaussée donc a interpellé une certaine Zahia D. Nous tairons pudiquement ici le nom par pudeur, car la pudeur nous en aurons besoin.
Zahia ? oui et toi répondit malicieusement la blonde incendiaire au sortir du café Zaman où elle a ses habitudes et quelques uns. Des zaman, enfin des amants.
Du reste, dans la voiture, trois hommes présents, Sydney, Karim et Franck conduisent rapidement nos enquêteurs sur la piste de la polygamie jusqu'à faire réagir le Ministre Hortefeux en personne :
"Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir faire étudier les conditions dans lesquelles, si ces faits étaient confirmés, l'intéressé pourrait être déchu de la nationalité française"
écrit il alors à son collègue Besson qui s'y connait il faut dire en déchéance...
L'affaire diffère on l'a vu de celle de Nantes car la Niqab est bleue, frappée d'un coq ce qui laisse un temps les spécialistes des courants islamistes perplexes. Autre nuance, la niqab ainsi portée laisse plutôt voir beaucoup que peu ce qui semble donner naissance à une nouvelle interprétation, assez séduisante il faut bien le dire du Coran...

L'anti-terrorisme déjà mobilisé pour établir la fraude à quatre allocations de parent isolé en Loire Atlantique se retrouve cette fois devant une affaire d'une toute autre ampleur.
Car vous l'aurez compris, c'est bien dans l'intention de nuire à la France que Zahia a commandité ces fesses et gestes. Et comment ? en s'attaquant au symbôle le plus rassembleur et porteur d'espérance qui soit : l'équipe de France de football en personne, enfin plutôt à plusieurs.
De là, les avis dix verges.
Les uns pensent que sa mission consistait à épuiser les joueurs dans l'optique de rater la qualification pour le prochain mondial. Elle aurait bénéficié de complicité irlandaise. Mon copain philou, fin tacticien note d'ailleurs que seuls nos attaquants étaient visés. Il est vrai que vu le niveau de la défense française, nul n'est besoin d'intervenir pour qu'elle se saborde.
A la question de savoir si Thierry Henry, le capitaine, était également impliqué, Zahia a
innocenté le barcelonais juste coupable de quelques mains baladeuses...
Hugo Lloris, qui mettait trop de gants, et Abidal, qui s'est blessé sur l'action, sont également ressortis libres.
D'autres estiment que nous assistons là à une dérive du système Domenech, partisan d'ouvrir l'esprit de ses joueurs, se serait laissé entrainer des théâtres traditionnels au Peep show moins conventionnel...
Reste qu'à quelques semaines de l'ouverture de la coupe du monde, l'inquiétude gagne les rangs de la logistique des bleus. En plus de l'hôtel et des terrains d'entrainement déjà prévus, il faut désormais rapidement trouver des filles. Des mineurs en plus ce qui n'est pas évident en Afrique du Sud où ce sont aussi surtout les hommes qui travaillent dans les mines...
La concurrence s'annonce en plus féroce quand on sait le niveau des anglais notamment bien emmené par l'inénarrable Terry.
Et puis il y a cette histoire de perte de la nationalité. Si outre Zahia, ses partenaires sont sanctionnés, jamais Raymond ne pourra ériger une liste de 23 joueurs en Mai.
Et là où l'affaire rebondit encore autour de Zahia c'est qu'Edouard Balladur en personne se
souvient aujourd'hui qu'il fut jadis trompé selon le même schéma. Au détail prés que cette fois là, la jeune femme ravissante payait Edouard pour ses prouesses. Ce qui n'éveilla pas les soupçons de l'intéressé même s'il admet aujourd'hui que 10 millions d'euros la passe, c'était sans doute un peu cher ou bien négocié par son directeur de campagne...
Heureusement qu'un joyeux parfum de puritanisme de bon aloi flotte sur notre beau pays. A l'instar des Etats-Unis, nous voilà fin prêts à rougir confusément et à montrer l'ignominie. Enfin celle qu'il faut voir : pas les scandales politico-économiques, pas la crise et les 6 millions de français sous le seuil de pauvreté, pas le chômage, sa précarité et les 2/3 des contrats de travail signés pour des durées inférieures à un mois, pas la pédophilie religieuse.
Non, le voile, messieurs dames, ce voile aussi fumeux que celui que nous posons sur nos errements et nos faiblesses pour mieux dénoncer celle des autres. Un voile sur d'autres qui nous bande les yeux et bloque notre cerveau, quelle affaire ! Et si en plus il ne nous permet plus de jouer au foot... que fait le gouvernement ?

vendredi 9 avril 2010

Un con plot au pouvoir

C'est vrai qu'à la base, un plot ce n'est pas trés malin. En général, il passe son temps à s'aligner sur son prédécesseur sans se poser trop de question avec pour seule hantise de finir renversé par quelqu'imprudent ou maladroit. Mais le con plot lui est particulier : il se distingue, il fait tâche, parfois il se répand, toujours il sort du rang. Et il éclabousse ceux qui l'entourent ou le propagent avec égal bonheur. C'est ainsi qu'un con plot rode autour de l'Elysée.

On savait déjà qu'y circulaient de nombreux cons seillers, qu'à sa table défilaient de joyeux cons vives et que l'hôte des lieux ne manquait pas de con viction ou de con nivence. Les ministres favoris s'y perdent parait-il en con descendance, les autres suscitant souvent même dans leur camp la con sternation.
Mais un con plot c'est du jamais vu. Vous me direz un président bling bling monté sur talonnette non plus, encore moins embarqué dans une romance de carton pâte née à Euro Disney.
Il faut croire que la peoplisation du pouvoir a révolté notre plot, ou l'a inspiré. Dans une saga de roman-photo bon marché, il y a des intrigues, des crises, des trahisons. Avec Rachida, la Bourse et Besson, le scénario suivait pourtant son cours. Trop doucement certainement au goût des producteurs échaudés par les chiffres d'audimat recueillis lors des dernières régionales.
Il fallait donc lancer du lourd, du con sistant. Ce fut du con plot. Un bon moyen de fragiliser un président hautain et agité, détestant être con trarié, le rendre plus humain quand, acculé par la presse à scandale, il n'aurait plus eu que son honneur à présenter aux français, soudain attendris et con patissant. Imparable pensait-on d'autant qu'entrait en scène la femme bafouée et enrouée, la chanteuse et top model con binée. Après le con plot, la con plainte, le couple était presque parfait.
Seulement il faut croire que les français eux ont d'autres préoccupations et interrogations que ces cons bines à 3 sous et qu'ils s'en trouvent même pas mal à y détecter comme la déliquescence affirmée d'une certaine façon de gouverner. L'hyperprésident cocufié, ça fait loin du con te de fée tout de même ! Lui l'adepte de Disney se retrouve plutôt sous les traits de Roger Rabbit, les toons en moins le con plot en plus...
A cette allure, la suite du mandat alimente tous les cons spirateurs attirés par la chute attendue du Kennedy de Neuilly. On aurait juste aimé un peu de con pétence, un zeste de con préhension, une pincée de con vivialité... vous voyez, il y avait de quoi faire des cons heureux. Mais en échange nous voilà cons traints de subir rumeurs et enfantillages de ceux qui nous gouvernent. Pendant ce temps là, l'échec électoral est enterré, la hausse du gaz délaissé et le bouclier fiscal préservé; Car Audiard l'avait annoncé, les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait. Alors un con plot, vous imaginez ???

vendredi 2 avril 2010

Politique - Plus belle ma vie sur wiki

Elle est à la fois drôle et pathétique cette controverse autour de la page wikipedia d'Yves Jego. La page est en tout cas désormais figée. La raison, trop de mouvements suspects, de corrections, de suppressions. Leur auteur, un anonyme qui sous un pseudo variable, YvesJego, JegoYves, et JegoY se charge d'élaguer les condamnations gênantes ou d'ajouter quelques superlatifs bien sentis...


Le voilà bien avancé désormais...
L'homme n'en est pas à son coup d'essai viruel puisque durant la dernière campagne il avait bravé quelques interdits et lois pour diffuser l'adresse IP d'un de ses opposants avant de s'en excuser en plaidant l'erreur informatique.
D'erreur informatique il n'en fut cependant pas question sur Twitter qui somme toute assez basique d'utilisation. Yves Jego s'en donne à coeur joie et post régulièrement des petites phrases assassines. Jusqu'à ce que Lionel Jospin en personne ne le remette en place, l'accusant d'avoir plagié un article sur son blog. Le sang du bon Yves ne fait qu'un tour et le voilà qui rentre en polémique avec l'ancien premier ministre socialiste. Enfin, l'ancien premier ministre socialiste de Twitter, c'est à dire un quidam moyen qui avait pris son identité pour ferrailler avec Yves Jego qui n'y avait vu que du feu...
Pour se remettre de ses émotions sans doute, et se rassurer un peu aussi, le même Yves Jego , sur son désormais fameux blog, profite de son statut de tête de liste en Seine-et-Marne. Il place ainsi astucieusement sur son site un sondage sur la gestion de la région par le président PS sortant. Problème, le buzz se met en marche autour de cette démarche bien naïve et les votes favorables affluent en faveur de... Jean-Paul Huchon jusqu'à ce que le sondage soit discrètement retiré...
Des mésaventures à répétition pour le conseiller internet de notre Président lors de sa brillante élection qui jette un voile sur ses compétences réelles en la matière et le niveau d'éthique qu'il confère à l'outil internet.
Et il n'est pas le seul si l'on veut bien se souvenir quand Rue89 révéla que la fille du secrétaire d'Etat Alain Marleix allait bénéficier d'un piston pour décrocher un poste à la Sorbonne. La polémique avait enflé jusqu'à empêcher cette nomination. A charge de revanche, la page Wikipedia de Marleix a été ensuite visitée et modifiée. Pas de Amarleix dans le coup ni de marleixa. Pour autant il fut tout de même enfantin de retrouver que l'adresse IP de l'ordinateur provenait de... la place Beauvau.
Décidemment internet et ses multiples possibilités reste difficile d'accès pour toute une génération de politique : usage tendancieux, malvenu ou mal écrit de twitter, sites internet opportunistes à durée déterminée et tentatives désordonnées et maladroites de maîtriser son image publique sur la toile témoignent du malaise.
Un malaise qui s'amplifie tant il semble que ce nouveau média reste finalement le seul à résister à leurs exigences. Il n'est qu'à voir les charges régulières contre les humoristes pour mesurer le degré d'asservissement de tout un monde médiatique soumis ou complice. Chroniqueurs ou journalistes traditionnels ne génèrent aucune polémique, où, s'ils le font, c'est quand ils officient sur France Télévision et le Figaro, et pour aller dans le sens du vent gouvernemental.
Un internet sous contrôle et des humoristes interdits d'antenne, il ne manque finalement plus grand chose pour que la Sarkozie se retrouve en ordre de bataille pour faire basculer l'opinion. Et si cela n'est pas suffisant, quitte à avoir déjà modifié les modes de scrutin, nos élites tenteront peut être à distance de modifier le résultat des urnes. Virtuellement bien sûr.

jeudi 25 mars 2010

Politique - Stratégie 3 - Sarkozy 0

Et 1 et 2 et 3 zéro, ce refrain guilleret entonné au lendemain d'une victoire sonne quelque peu bizarrement pour certains les régionales passées. Et voilà que la majorité présidentielle n'a plus que de majorité que le nom, ne dépassant plus guère qu'un timide tiers, le tiers d'Etat certes mais tout de même ... Alors il est bien sûr que les résultats de régionales 2010 ne font pas la présidentielle 2012. Mais il n'empêche que voilà l'incarnation de la présidentialisation du régime obligé de s'associer à un revers et d'en assumer la plus grande part. L'occasion de s'interroger sur son statut de stratège patiemment élaboré. Une manière au départ de faire oublier le choix hasardeux de la candidature Balladur en 1995. Pour mieux faire oublier sa désastreuse campagne européenne de 1999, il préféra axer sa raillerie sur la dissolution chiraquienne. Mais cette pseudo virginité politique résiste mal à l'épreuve récente qui parait résulter d'une triple erreur d'analyse :
S'être trompé d'adversaire. Les présidentielles gagnées, le PS déchiré est à l'agonie. Sa politique d'ouverture parait devoir l'achever. Et les politiciens de droite de se succéder pour même regretter que l'opposition soit si faible voire même s'inquiéter pour notre démocratie d'une telle domination. Heureusement le péril rouge est tout trouvé sous les traits d'un petit postier sûrement redoutable devenu le symbôle d'une extrême gauche aux portes de nos foyers. Et voilà Besancenot et ses comparses érigés en ennemis numéro 1... le NPA se contente pourtant d'un maigrelet 2,4% quand le PS s'affirme comme la première force politique du pays...
Avoir raté le virage écologique
Pas particulièrement teinté de vert, le programme du candidat Sarkozy avait pourtant entendu se positionner plus calirement sur ce thème. A organiser même un Grenelle de la chose censé rester dans l'histoire. Après les européennes de 2009, le vote écolo devient un enjeu clair justifié par une prise de conscience mondiale génératrice de sommets en tout genre. Las, la Droite ne va pourtant pas parvenir à incarner cette mouvance, incapable de contrer un Dany le Rouge ragaillardi, de passer de la théorie aux actes. De fait, le plus naturellement du monde et quasi sans combattre, PS et Verts s'unissent à la veille du deuxième tour sans contestation. Comme une acceptation bientôt confirmée par quelques propos peu amènes comme ce "L'environnement, ça commence à bien faire " lâché aux agriculteurs. Un environnement qu'on semble utiliser ou rejeter au gré des opportunités...
Avoir fait renaître le FN
De ce débat sur l'identité nationale centré sur l'immigration et ses dangers, on ne voyait qu'un intérêt : celui de radicaliser le débat et de réveiller l'électorat de droite, le remobiliser jusque dans ses extrêmes à l'heure de l'élection. Elu par les reports de voix du FN au second tour de la Présidentielle, Sarkozy sait trop ce qu'il doit à ces voix complices. D'Eric Besson à Brice Hortefeux ils n'ont pas manqué de mouiller leur chemise pour diaboliser, dénoncer, craindre, renvoyer à tour de bras. Au nom de l'insécurité, il s'agissait de serrer les rangs. L'insécurité, un sujet aux petits oignons pour l'ancien Ministre de l'Intérieur. Ministre en 2002, il y a 8 ans, putain 8 ans, et toujours les même ficelles agitées pour aucun résultat. Mais la mayonnaise n'a pas pris, n'est pas Mitterrand qui veut, pire, les Le Pen pouvaient s'en donner à coeur joie tapant sur les ministres d'ouverture ou la désindustrialisation croissante pour accompagrer leurs traditionnels couplets anti-immigrés. Et les reports de voix n'eurent pas lieu. Déjà parce que le FN s'est maintenu dans 12 régions et n'a appelé à voter ni pour la gauche ni pour la droite dans les autres... fermez le ban.
Réformes ou pas réformes, remaniement ou pas remaniement, changement de Premier Ministre ou pas, fin de la politique d'ouverture ou pas, la vraie nouveauté de ce scrutin semble véritablement que le président habitué à jouer sur du velours des coups d'avance se retrouve contraint de réagir et de faire des choix par défaut. Cela peut lui permettre de rebondir ou de se décrédibiliser totalement. Les rumeurs le rendant responsable de l'annulation du 20h de Fillon montrent qu'il est déjà sur une corde raide...

samedi 20 mars 2010

Lille tombe red

Il ne faut pas se cacher. La perspective du déplacement lillois à Liverpool avait fait naître bien des espoirs. La victoire à l'aller face à des anglais parfois fantomatiques comme le jeu développé par les joueurs de Rudy Garcia encore valides et les sauvetages de Landreau autorisaient quelques rêves.
Le parcours en championnat laissant le club dans le quatuor de tête, c'est l'esprit dégagé que le Losc foulait Anfield. Soutenu par plus de 3000 supporters, un record que votre serviteur aurait bien aimé enrichir de sa présence, le même 11 engageait la partie. Qui n'allait pas tarder à s'avérer cauchemardesque puisque le pire survenait dans les toutes premières minutes. Via un pénalty généreux mais tout de même concédé par un Rami qui allait furieusement ramer tout le match. En même temps que les 1/4 de finale d'Europa League, on peut penser qu'Adil, trés sollicité cette saison, a aussi dit au revoir à la coupe du monde avec sa prestation. S'il a pu refroidir l'ardeur de certains à le recruter, on n'aurait pas tout perdu finalement. Muselé par des reds biens plus brillants qu'à l'aller, les dogues s'asphyxiaient à courir dans le vide. Heureusement, les occasions s'enchainaient sans se concrétiser et à la demi-heure de jeu, Lille desserait enfin l'étreinte pour, sous l'iimpulsion de Florent Balmont, retrouver un jeu de mouvement et de redoublement. Jusqu'à s'offrir bientôt une énormissime occasion par Hazard, plein axe qui ne trompait pas un Reina sauvé par .... son crane. On ne le savait pas encore mais c'était à la fois une des dernières apparitions d'Hazard dans ce match et notre seule grosse occasion.
A égalité à l'heure de la mi-temps il n'y avait pourtant pas péril en la demeure, Liverpool montrant même des signes de maladresse et peut être des signes de fatigue à venir, ayant joué lundi. Oui mais voilà, sur un vague dégagement à la kick and rush de la défense rouge, Rami se trouait et le seul joueur anglais à moins de 70 mètres de Landreau pouvait aller marquer. Sacré coup de massue qui allait laisser nos couleurs KO quelques minutes. Un seul petit but manquait cependant pour inverser la tendance. Touré et Aubameyang rentrait alors, signe du manque de profondeur du banc. Impliqués, offensifs ils n'allaient cependant pas, comme d'habitude, être décisifs. Dans les derniers instants une récupération anglaise bien trop virile aggravait même le score. Et 1 et 2 et 3 zéro, c'en était fini d'une scène européenne entamée début juillet dans l'anonymat d'un tour préliminaire... Tout le monde est un peu déçu c'est sûr mais un Lille amoindri, armé d'un Cabaye, d'un Frau ou d'un Obraniak empruntés, privé d'attaquants en ayant eu finalement la mauvaise idée de prêter Vittek ne peut tout de même pas rivaliser avec des armadas comme celle des reds. Malgré un grand Mavuba et un habituel Landreau, et malgré un grand public qui a souvent mis sous l'éteignoir le supporter local.
Place au championnat désormais seule compétition au programme, de quoi assurément assainir les organismes. Plutôt pas mal car après Bordeaux, le champion en titre dés demain, il faudra recevoir Montpellier pour un match qui vaudra son pesant de cacahuètes pour la qualification européenne. Avec en toile de fond, une inquiétude sourde : que ce groupe talentueux, spectaculaire, généreux ne gagne rien... avant de se délier au gré des départs. Mais attention. Lille peut encore être champion !

mardi 16 mars 2010

Le deuxième tour se Ferrat en chanson

Le premier tour a rendu son verdict, pas rose pour tout le monde. Après des mois de grandiloquence, d'espoirs fous, de programmes sans cesse répétés, d'affirmations péremptoires, les urnes, plutôt vides, ont livré les satisfecit et le reste. A ce petit jeu de la vérité, le parti présidentiel habitué au succès et à la parole unique se découvre des perspectives de défaites... les langues se délient.

Originalité de l'instant, c'est Jean Ferrat qui prête ses propos aux voix de la Majorité... et des autres.
Tout commence par un déboussolant
"Voter à perdre la raison
Voter à n'en savoir que dire
A n'avoir que ça d'horizon
Et ne connaître des régions
Que la douleur du partir
Voter à perdre la raison"

Paraitrait même que le Petit Nicolas n'en revenait pas :
"Pourtant que ma compagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que la défaîte vient d'arriver ?"

Mais il faut dire Président qu'il y a comme un choc des cultures...
"Ma môme, ell' joue pas les starlettes Ell' met pas des lunettes De soleil Ell' pos' pas pour les magazines Ell' travaille en usine A Créteil"

Xavier Bertrand se sentait bien las au soir du dimanche :
"Je me sens pareil
Au premier lourdeau
Qu'encore émerveille
Le chant des oiseaux
Les gens de ma sorte
Il en est beaucoup
Savent-ils qu'ils portent
Une pierre au cou"

Dans le camp dominant on peinait à comprendre la renaissance de Martine Aubry :
"Toi dont tous les marchands honnêtes
N'auraient pas de tes chansonnettes
Donné deux sous
Voilà qu'pour leur déconfiture
Elles resteront dans la nature
Bien après nous "

Tout comme on subissait le retour encombrant du FN, Jean-Marie pouvant entonner à sa fille :
"Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l'horizon
Quelques mots d'une chanson
Que c'est beau, c'est beau la vie"

Et c'est toute une gauche que voilà revigorée :
"C'est un joli nom Camarade
C'est un joli nom tu sais
Dans mon cœur battant la chamade
Pour qu'il revive à jamais
Se marient cerise et grenade
Aux 22 régions du mois d'avril"

Sacrée désillusion venant à l'issue d'une campagne où tous les coups furent permis :
"La nuit quand je m'en vais à rêve découvert
Quand j'ouvre mon écluse à toutes les dérives
Coups bas dans un remous de crocodile vert
Coups bas c'est chez toi que j'arrive"

Valérie Pécresse repart déjà toute penaude, maugréant que pourtant
"Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme"

Quand à tous les quinquas aux ambitions de présidentiables, c'est une bonne petite claque
"On parle de vous sans cesse De vos opinions Vos voitures vos maîtresses Vos clubs en renom Vous avez pour vous la presse La télévision Vous vous dites la jeunesse Pauvres petits c... Vous vous dites la jeunesse Pauvres petits cons"

Une leçon pour le moins à méditer pour ces affamés de pouvoir :
"M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort"

Du côté du Modem, le 56 k est de mise, dans la tristesse et le doute :
"Tout demain devra disparaître
Des choses que l'on a cru vraies"
Et dans ce monde à la dérive
Pareils aux autres animaux
Nous n'aurions d'autre choix pour vivre
Que dans la jungle ou dans le zoo"

L'occasion pour François Bayrou d'une étonnante confession :
"En groupe en ligue en procession
Et puis tout seul à l'occasion
J'en ferai la preuve par quatre
S'il m'arrive Marie-Jésus
D'en avoir vraiment plein le cul
Je continuerai de me battre
On peut me dire sans rémission
Qu'en groupe en ligue en procession
On a l'intelligence bête
Je n'ai qu'une consolation
C'est qu'on peut être seul et con
Et que dans ce cas on le reste"

Chez de nombreuses têtes de liste, le constat est le même :
Les guitares jouent des sérénades
Que j'entends sonner comme un tocsin
Mais jamais je n'atteindrai le Conseil Régional
"Bien que j'en sache le chemin"

La déception est d'autant plus grande que l'effort fut pénible :
"Le teint blafard et l'œil vitreux
Il se couchent tard et dorment peu
Mais tous les soirs c'est immuable
Ils ont un whisky sur la table
Les têtes de liste"

Ils s'y voyaient pourtant :
"Qu'aurais-je été qu'aurais-je été
Si ce n'est au violon ce qu'est la chanterelle
Cette corde que fait chanter
Vivaldi au printemps couleur de tourterelle
J'aurais simplement voulu être heureux
J'aurais simplement voulu
La la la la la la la la
J'aurais seulement voulu être élu

Persuadés, comme on leur avait appris que :
"La porte du bonheur est une porte étroite
On m'affirme aujourd'hui que c'est la porte à droite
Qu'il ne faut plus rêver et qu'il est opportun
D'oublier nos folies d'avant quatre-vingt-un"

Les voilà réduits à pas grand chose, de futurs nomades :
"Ils vont toujours de ville en plaine
Il n'y a rien qui les retienne
Eux c'est la route qui les mène
En dimanche comme en semaine
Les battus"

Mais certains choix malheureux sont déjà montrés du doigt, comme ce nauséabond débat sur l'identité nationale...
"Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain"

Heureusement, Philippe Seguin n'a pas vu tout cela :
"Tu vois rien n'a vraiment changé Depuis que tu nous a quitté Les cons n'arrêtent pas de voler Les autres de les regarder Si l'autre jour on a bien ri Il paraît que " Le déserteur " Est un des grands succès de l'heure Quand c'est chanté par Anthony Pauvre Philippe"

Et pendant ce temps là, le deuxième tour se prépare déjà, écologistes et socialistes s'alliant sans vergogne :
"Dehors ils ont passé la nuit
L'un contre l'autre ils ont dormi
La mer longtemps les a bercés
Et quand ils se sont éveillés
C'était comme s'ils venaient au monde
Dans le premier matin du monde"

En espérant secrètement voir se confirmer ces propose :
"Comme cul et chemise comme larrons en foire
J'ai vu se constituer tant d'associations
Mais il n'en reste qu'une au travers de l'histoire
Qui ait su nous donner toute satisfaction
Le PS et les écolos"

Et dans cet authentique défilé, les abstentionnistes ne se retrouvent pas eux qui espèrent d'autres discours :
"Il se peut que je vous déplaise
En peignant la réalité
Mais si j'en prends trop à mon aise
Je n'ai pas à m'en excuser
Le monde ouvert à ma fenêtre
Que je referme ou non l'auvent
S'il continue de m'apparaître
Comment puis-je faire autrement
Je ne fais pas de politique pour passer le temps"

et souhaitent se faire entendre :
"Pardonnez si je vous dérange
Je voudrais être un autre bruit
Etre le cri de la mésange
N'être qu'un simple gazouillis
Tomber comme un flocon de neige
Etre le doux bruit de la pluie
Moi je suis un cri qu'on abrège
Je suis l'abstention infinie"

Limite, les politiques en prendraient tous pour leur grade :
"Il obstrue la voie publique

Avec son vieux char-à-bancs
Il comprend pas nos mimiques
Nos solides arguments
Il a rien dans la caboche
Le baudet récalcitrant
Il mérit'rait des taloches
Il est pas intelligent"

Les voilà en mal de séduction des indécis et des non-votants :
"Que serais-je sans toi qui ne vins pas à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?"

A croire que l'avenir est ailleurs, plutôt demain :
"Avec leurs grands rires avec leurs façons
De toujours remettre le monde en question
Ce sont eux qui font les révolutions
Les enfants terribles ont toujours raison
Soyez terribles terribles
Soyez terribles les enfants"

Et si finalement on laissait Jean Ferrat parler, ce ne serait pas plus approprié et plus juste ?
De plaines en forêts de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson Ma France...

jeudi 11 mars 2010

Ca commençait à faire Longuet !

Moi, pour tout vous dire je m'inquiétais. Il nous avait habitué à des sorties régulières iconoclastes, des confidences maladroites ou des affirmations hautaines. Mais depuis l'avènement de Nicolas 1er, celui qui réapparut parmi les conseillers du Président faisait profil bas.
Des interventions milimétrées et calculées, des petites phrases toutes en retenue ou suffisamment vagues. Le calme plat. En récompense le sénateur de la Meuse était il faut dire président du Groupe UMP du Sénat chargé de dossiers épineux tel la réforme des collectivités.
Alors rangé des voitures le roi des non lieux ? pas si sûr...
Passé au travers du financement occulte du Parti républicain, d'un « recel d'abus de crédit » concernant la construction de sa villa de Saint-Tropez, du recel de corruption dans l'affaire des marchés publics d'Île-de-France, il a su agrémenter ses passages médiatiques de quelques bévues mémorables. Puis plus rien.
En évoquant la nécessité de faire appel à un représentant «du corps français traditionnel» pour présider la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), il a considéré qu'un candidat socialiste d'origine Kabyle n'était pas le «bon personnage» pour accéder à de telles fonctions.
Ses propos l'assurent au moins d'une chose : Gérard Longuet ne sera pas le prochain Président de la Halde. Les discriminations, l'égalité tout ça ce n'est pas vraiment le truc de ce fondateur du groupe d'extrême droite Occident plutôt disons radicaux.
C'était Occident uber alles, nationalisme à tout va, démocratie caca et coup de poing sur les rouges pour résumer...
Un environnement culturel qui doit assurément laisser des traces même si Gérard Longuet devait réagir : il quitte en effet Occident pour rédiger... le programme économique du Front National... ouf !
Il était comme qui dirait sorti d'affaire, enfin presque.
A croire que l'extrêmisme n'est pas soluble dans l'UDF ou le Parti Républicain. Alors à l'UMP...
Toujours prompt à défendre son parti, celui qui lui a tout donné il faut dire, sa carrière, le pouvoir... il devait être bien déboussolé par cette satanée ouverture. Il s'est pourtant vu bien des fois bénéficier de prestigieuses nominations qui ne vinrent jamais alors... cela aurait été l'occasion de presque rivaliser avec son ex beau-frêre à succès, Vincent Bolloré. A constater que ses adversaires politiques sont mieux lotis que lui, son sang presque pur de français quasi de souche n'a du faire qu'un tour, sa langue aussi. Avec toute cette rhétorique autour de l'identité nationale, ces dérapages choisis sur les origines ethniques ou la criminalité supposée, il faut le comprendre Gérard, la tentation était trop forte. Alors il s'est lancé, comme d'autres avant lui. Sur un sujet déjà éculé et pour tout dire has been même pour les instigateurs. Et à un bien mauvais moment : les régionales difficiles pour son camp, se dessinent déjà et le voilà se révélant plus nauséabond que Georges Frêche himself. Du coup, le voilà critiqué de se spropres amis, Eric Besson et Frédéric Lefevre compris, c'est dire l'isolement du gaillard qui risque d'être invité à de longues semaines de pénitence au plus profond de son département fétiche, la Meuse...
Lui qui confiait volontiers après avoir perdu la Lorraine "Je suis poisson, je sais nager" n'a de cesse, finalement, de nager en eau trouble.