lundi 2 février 2009

CSA - Johnny et la loi du silence

C'est pour le moins inespéré, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel vient de prendre une décision quasi historique en décidant de mesurer le temps de parole de Johnny Hallyday.
Oh, pour l'occasion Michel Boyon et ses 9 acolytes n'ont rien révolutionné certes mais enfin si le CSA servait vraiment à quelque chose on le saurait depuis 1989 ! mais c'est tout de même drôlement encourageant qu'enfin quelqu'un ose s'occuper de notre icône du rock national.
50 ans que Jean-Philippe Léo Smet enthousiasme les scénes de l'hexagone comme il exaspère chacune de ses interviews. Il le dit lui-même depuis longtemps, "J'ai un problème", et le CSA invite enfin à le régler. Car si l'homme a parfois eu l'impression d'avoir "oublié de vivre", il a rarement évité de raconter des âneries au moindre micro approchant. Au point que la caricature, devenue si réelle, n'en n'est que rarement drôle ou rarement plus drôle que l'original...


Attention il n'est pas interdit d'antenne, son temps de parole est juste mesuré, mais c'est un bon début non ? parce que généralement lorsque l'on commence à mesurer, on compare vite, on rationalise, le début du bonheur quoi. Loin de moi l'idée d'en faire un chanteur abandonné, sur scène fait ce qu'il te plait, mais en dehors le CSA fait assurément oeuvre d'utilité publique.
D'autant qu'après bien des atermoiements, Johnny est sang pour sang français malgré son origine belge et son faible pour l'évasion fiscale suisse.
A défaut de retenir la nuit le voilà donc invité, comme d'autres, à retenir ses propos qui pourraient être associés, et comptabilisés sur le compte de Nicolas son copain. Son nouveau copain puisque l'idôle des jeunes se fendit par le passé d'un larmoyant "C'est Jésus-Christ, le premier héros de ma jeunesse. Il arrivait à attirer les foules !" et, plus tard d'un saisissant message de soutien « On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac » qui explique peut être qu'au soir de la divine élection il ne soit pas aux côtés d'Enrico Macias et Mireille Mathieu pour chanter l'élu (deux artistes suffisament en vogue pour que le CSA n'ait d'ailleurs même pas pensé à les inclure dans le dispositif...).
Qu'à cela ne tienne, le voilà sous surveillance ce qui n'est tout de même pas pour le surprendre lui qui eut maille à partir avec le fisc, les moeurs et même la presse. Mais bon, là le CSA ça ne va pas non plus le bouleverser en plein préparatif de sa tournée d'adieu. Une tournée de tous les dangers puisqu'elle annonce son retrait de la scène. La crainte de le voir envahir bientôt la scène médiatique était certainement trop forte, il fallait agir. Pas sûr d'ailleurs que son pôte du Fouquet's n'y soit pas pour rien tant on peut s'interroger sur la qualité de ce "soutien" et son réel bénéfice...
On se souvient que pour soutenir le Oui au référendum sur la Constitution Européenne, il glissa un improbable message : « Si le "non" l'emporte, il y aura plein de gens qui quitteront la France. On ne peut pas, nous Français, rester en dehors de l'Europe. Ce serait faire marche arrière, ce ne serait pas bien. Je me sens européen, je suis bien partout en Europe : en Italie, en France, en Espagne, au Maroc. »
Ce qui fit certainement plaisir aux marocains...
Aux portes du pénitencier, le pénitencier du silence, Johnny ne sera pas seul, sa femme, absolument blonde, l'accompagne, Doc Gyneco, ou encore Yves Duteil et... même Denise Fabre !
Oh je sais que chacun a une liste dans un coin de la tête m'enfin nous ne sommes tout de même pas revenus aux temps de l'occupation et de la dénonciation. Il faut laisser vivre les artistes, surtout les laisser sur scène et uniquement sur scène.
Sinon, le danger est grand pour reprendre l'expression de l'excellent François Goulard (UMP) : "Johnny Hallyday qui annonce son intention de rester Français et Bernard Laporte qui entre au gouvernement, c’est une période faste pour l’intelligence française"...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Qu'on en soit à tenter de mesurer le temps chez un type comme lui, c'est un peu comme si on cherchait à calculer la quantité d'espace vide dans le cerveau d'Eve Angeli, tiens, rien que ça, j'en jaunis à l'idée !