dimanche 23 novembre 2008

PS - bouillon de cultures

En étant incapable d'organiser sa propre élection, le Parti Socialiste est arrivé au bout de son cheminement, une impasse. Quand un parti se clamant démocratique et proche des militants se déchire en criant à la fraude et à la manipulation lors de ses élections internes, il lui reste peu à apporter à la scène politique hexagonale. Et à espérer.

Une bonne nouvelle dit-on pour bien des prétendants depuis la gauche de Besancenot au centre de Bayrou en passant par le parti du Duce, enfin je veux dire le parti présidentiel quoi.
Peut être, même si on peut penser que le débat politique est censé se nourrir plus d'idées nouvelles que des errements des autres. Surtout dans un contexte aussi dramatique qu'actuellement, la crise financière étant aujourd'hui une crise économique majeure qui annonce massivement fermetures d'établissements et chômage massif. Bien sûr cette gue-guerre des cheftaines va immanquablement éloigner un certain nombre de militants et sympathisants qui chercheront ailleurs chaussures à leurs pieds. Elle va aussi priver de légitimité et de poids la voix de ce parti, seule voix d'opposition en sarkozisme. Pas sûr cependant que ce silence à venir portera chance au locataire de l'Elysée qui n'est jamais aussi insupportable que quand il agit en toute impunité. A l'entendre aujourd'hui, c'est son action, sa politique et son énergie qui sont à l'origine de toutes les initiatives françaises, européennes et... même mondiales contre la crise. Rien que ça. On espère qu'il mettra la même énergie à venir expliquer sa politique et ses choix aux salariés licenciés. Il peut déjà largement s'occuper des intérimaires des grands sites de production automobiles français qui sont mis à la porte.
Pour le parti présidentiel extrêmement encadré, les fausses notes sont de toutes les façons interdites sous peine de connaître le même sort qu'un certain De Villepin.
Reste que ce naufrage électoral du PS ne doit rien aux autres, mais tout à lui-même, à sa caste dirigeante notamment complètement coupée de la réalité. Du reste la décision de remettre aux militants les clefs du parti à l'issue d'un congrès insignifiant montre l'absence de gouvernance autant que de pertinence des éléphants. La mobilisation contre l'une des candidates, Ségolène Royal, de tous les leaders n'a même pas permis à ces derniers d'obtenir une vraie majorité, c'est dire leur décalage avec le monde réel. Comme le soutien à Martine Aubry, à l'origine assurément de la principale réforme de la gauche de ces 20 dernières années, les 35h, mais raillée, abandonnée, contredite depuis si souvent. Même si on ne comprend pas bien ce qui différencie aujourd'hui Aubry de Royal, on perçoit dans ce vrai-faux drame que ce parti souffre depuis des années d'une vraie culture de la défaite alimentée par autant de courants qu'il n'y a d'ambitieux. Parti d'intellectuels BCBG devenus gauche caviar puis Bobos, la conquête du pouvoir n'apparait plus comme un objectif depuis bien longtemps. Hostiles à la personnalisation et au ralliement derrière un candidat unique, ces professionnels de la défaite ne peuvent décemment espérer autre chose de leurs agissements que ce Gloubi-Boulga indigeste mais pas étonnant. La culture de gauche se complait dans les luttes d'influence, les débats sans fin et les différenciations multiples. En oubliant que pour régner Mitterrand avait su faire le vide de ses ennemis et proner l'Union de la Gauche. Deux éralités inimaginables aujourd'hui. Chacun a son argument, son idée, son favori.Une hérésie dans le système institutionnel français qui réclame une majorité et un ou une candidate. Le PS est en passe de devenir un super CES, un conseil économique et social national qui émettra des avis dont tous se moquent. Mais qui leur permettra de demeurer en vie et de faire ce pourquoi ces hommes et ces femmes s'entre-déchirent sans autre ambition : vivre de leurs agissements, intrigues et petites phrases.
C'est un échec des anciens barons, les Jospin, Fabius, DSK... mais aussi pour les jeunes complètement éclipsés du débat. C'est un échec également pour les gestionnaires, ces hommes et femmes de gauche qui concrètement dirigent de grandes collectivités territoriales et qui, au fond, sont les seuls à produire quelque chose de concrèt au quotidien. Ils ont été soigneusement laissés en marge des discussions. Reste à ces éléphants à se déplacer majestueusement certes mais résolument vers leur cimetière. Et à espérer que les plus petits de ce monde, les plus faibles de notre société trouvent à défaut d'éléphants, d'autres vocations pour s'intéresser à leur défense.

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