La décevante sortie parisienne avait quelque peu douché les plus enthousiastes des supporters. malgré une nette possession, les hommes de Rudy Garcia étaient apparus ni inspirés ni percutants au point de parvenir même à laisser marquer Giuly qui n'en demandait pas tant. Coup d'arrêt sérieux ou accident de parcours, la suite ne devait pas tarder à nous rassurer.
C'est Saint-Etienne qui faisait d'abord les frais du réveil lillois. Des verts à forte connotation nordiste avec Tavlaridis, Dernis ou Mirallas mais sans Roussey, l'ancien adjoint de Puel ayant été éjecté peu avant. Rythme, pressing, vitesse, habileté et petit brin de chance firent la différence. Obraniak-Bastos-Hazard assurant le spectacle et la marque. mention spéciale au dernier nommé, tout juste 17 ans et qui connaissait là une titularisation méritée après plusieurs entrées remarquées. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas manqué son match, bluffant le revenant Janot d'un intérieur du pied droit d'école. Les verts frappèrent bien le poteau mais perdirent dans la continuité un joueur, c'en était fini pour cette fois de leurs ambitions. Le chemin sera long mais pas impossible pour ce groupe stéphanois afin de sortir de l'ornière.
Les trois points de la victoire dans la besace, les dogues pouvaient préparer sereinement et avec appétit un déplacement attendu au stade Vélodrome. Face à un OM piteusement défait par des Merlus affamés, la rencontre promettait. Elle n'a pas déçu. Au sortir d'une première période de grande qualité, le LOSC étouffait le milieu marseillais tout en concrétisant sa domination par deux jolis buts de Rami et Bastos, ce dernier profitant d'une belle cagade comme on dit là-bas. Défense physique et appliquée, milieu tentaculaire et attaquants performants, pour contrer ce Lille-là, l'OM ne pouvait compter que sur quelques exploits personnels de Niang ou Ben Arfa. Dés la reprise, c'est... l'improbable Massama qui marque le but de l'espoir. Marseille pousse alors mais Rami impérial et Malicki vigilant tiennent la baraque à frites. On peut alors envisager le meilleur d'autant que Bastos puis Fauvergue, rentré à la place d'un bon Vittek, ont la balle de match. Mandanda se rappelle cependant à notre bon souvenir et démontre que sur sa ligne au moins il est excellent. Les dernières minutes voient les rouges reculer, Ben Arfa prend de la vitesse sans contrainte avant d'être séché au 18m. Le coup franc de l'espoir durant les arrêts de jeu devient celui de la délivrance par la grâce d'un autre revenant, Zenden dont le coup de patte finit au fond des filets. 2-2, pas de regrets à avoir tant la prestation fut de qualité. Et puis, prendre des buts de Massama et Zenden dans le même match, ce ne peut être que par la grâce de la Bonne Mère. Il n'y avait donc rien de mieux à faire. Malgré l'absence du meilleur buteur Obraniak et de son attaquant brésilien De Melo, le LOSC a tenu tête à l'OM comme à Lyon, et comme il a battu Bordeaux à domicile... L'effectif peut donc regarder vers le tout haut du classement comme d'autres équipes inattendues telles Nice ou Toulouse. Un effectif qui peut compter sur l'éclosion spectaculaire d'Eden Hazard qui légitime la filière belge malgré le départ précipité de Mirallas. Et même sur le retour de Pierre-Alain Frau, blessé dès la première journée à Nancy, PAF revient de sa fracture de la malléole avec courage et abnégation. Un atout de plus pour une escouade offensive qui n'en manque pas. Rudy Garcia pousse Lille vers l'avant, on ne s'en plaindra pas. Lorient peut-être.
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