lundi 10 novembre 2008

Obstacles - Peur sur la France

Je sais bien que la course d'obstacles, le turf, est un sport national mais là tout de même, il y aurait comme un maléfice sur notre pays que ça ne m'étonnerait pas. Des obstacles se dressent à la pelle qui ne doivent quand même pas qu'au hasard !


Tout commence avec un des derniers fleurons de notre technologie, non je ne parle pas du Rafale qui est un obstacle à lui tout seul, non je parle du TGV, ce fameux Train à Grande Vitesse que même la Californie nous envie. Et bien il n'avance plus, enfin disons par intermittence, là faute à des blocs de ciment posés deci-delà façon chasse aux trésors, trouvez la rose des vents. En plus dur.
Un tel symbole de puissance aussi simplement désarmé, ça vous fiche le moral d'un pays en l'air. Enfin en l'air, faut pas trop non plus y aller comme ça, si l'on veut bien se souvenir que notre glorieux Concorde termina sa carrière la faute à une lamelle mal placée du côté de Garges-Les-Gonesse. Peut être était-ce alors un avertissement que nous n'avons su interpréter...
Je passe sur nos déboires sportifs car en coupe du monde de rugby comme à l'Euro de football, nous possédions en notre sein notre propre obstacle, en la personne des sélectionneurs. Des fois la main mystérieuse joue des tours, Tony Parker ne vient y pas de se tordre la cheville après un match historique à 55 points et 10 passes ? Et vous voudriez me faire croire qu'il s'est blessé tout seul.
Sur le plan économique, ça n'est tout de même pas un long fleuve tranquille qui s'est dessiné là faute à des obstacles incongrus appelés pays émergents, compétitivité et libéralisme sauvage. Du coup nos grandes entreprises perdent peu à peu leur indépendance, Arcelor ou leurs marchés, Renault, ou leur savoir, Airbus.
Sur le plan social la rupture s'est rapidement concrétisée mais il s'agissait en fait de la rupture du pacte social, une notion qui ne semblait pas avoir été ainsi présentée pendant la campagne électorale... Les obstacles s'appellent chômage, précarité et inégalités.
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir consommé, investi, dépensé pour faire tourner la mécanique. D'être devenu propriétaire aussi comme le voulait nos dirigeants qui, il n'y a pas si longtemps louaient les crédits généralisés et l'hypothèque audacieuse...
Mais tel le TGV, la mécanique s'enraye et bientôt le crédit se fait rare, les prix s'envolent et les banques s'affolent. Sacré virus que voilà dont l'antidote parait bien curieux : renflouer les endettés avec de l'argent public en espérant qu'ils regagnent bientôt leur mise sur le dos du grand public. A se demander si, des fois, nous n'avons pas une certaine propension à créer nous-même les obstacles qui demain nous ferons tomber...
Sur le plan politique, certains ont aussi lourdement chuté tel de Villepin la faute à de drôle de fichiers ou plus récemment de Lanoë la faute à la persistance d'une ennemie royale.
Les obstacles sont partout même là où on ne les attend pas : regardez sur le plan culturel, pourtant souvent un drôle de désert lisse et plat, Bigard stoppe prématurément ses représentations théâtrales faute de spectateurs alors qu'il remplissait le Stade de France avec de simples insanités. Ou sur le plan spirituel où la mort de Soeur Emmanuelle est quand même mieux vécu que le futur départ de Johnny.
Moi tout ceci m'inquiète un tantinet. Non pas que je craigne de sortir dans la rue ou de m'exposer en public, non, mais j'ai la désagréable impression que le pire nous guette à chaque instant, que la chance a quitté pour longtemps notre bel hexagone. La chance et le reste. Ce qui faisait notre image, notre histoire, notre grandeur. Une certaine idée de la France comme on disait jadis. Que nous n'avons plus. Que d'autres incarnent désormais comme les USA aujourd'hui. A tort ou à raison.
Et si ces obstacles n'étaient finalement que les signes répétés de notre inexorable déclin, déclin renforcé par l'exercice opportuniste et désordonné d'un petit Président, petit par son ambition réelle pour notre pays. De réformes en démantèlement, nous filons vers des lendemains qui déchantent.
Reste la nostalgie des temps glorieux pour conserver l'espoir et se souvenir que jadis il en fut pour défendre cette idée, une veille de 11 novembre on peut dire qu'ils furent des millions.
Mais alors que notre Président dîne ce soir avec le Prince de Galles, j'aime à me rappeler ces autres princes, ceux des Baux de Provence qui se définissaient ainsi : "Race d'aiglons jamais vassale". A bon entendeur...

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