jeudi 19 juillet 2007

Politique - Rachida Dati victime d'un succés peu mérité ?

Copiner plus pour progresser plus
Voilà que notre gardienne des sots est à plaindre quelques mois à peine après sa prise de fonction. Malmenée, y compris dans son propre camps, par son entourage professionnel et personnel, elle fait face nous dit-on avec courage. Soit. Elle montre sa force de conviction et de caractère. Bon. Elle paye sa couleur de peau et ses origines sociales. Je dis, un peu facile.Voilà une dérive embêtante de la discrimination positive, c'est qu'on ne peut être que positif sinon l'on est taxé d'extrémisme à relents racistes.
Pourtant moi je redis que tout cela est trop facile. D'ailleurs tout le problème de Madame Dati ne vient il pas de là aujourd'hui ? Cette icône de la transgression raciale et sociale a eu, c'est le moins que l'on puisse dire, de belles fées autour de son berceau qui ont rendu son évolution bien facile, bien plus facile que pour le commun des mortels. Issu d'un milieu présenté comme trés modeste, on notera cependant que c'est dans une école privé catholique qu'elle débute. Parcours universitaire somme toute classique jusqu'en maîtrise avant que la machine ne s'emballe : un MBA financé par Matra avec l'appui personnel de Jean-Luc Lagardère ; quel hasard ou heureuse coincidence... Pas trop de soucis pour commencer à bosser puisqu'en toute simplicité et sans que ses résultats scolaires ne soient particulièrement brillants, elle intègre d'entrée le groupe Elf Aquitaine auprès d'Albin Chalandon (Ancien Garde des Sceaux de Jacques Chirac, faut dire que les palais de justice il connaissait vu le nombre d'affaires de corruption dans lesquelles il était impliqué...). Retour chez Matra puis bref passage auprès de... Jacques Attali, un proche de Jean-Luc. Décidemment quel carnet d'adresses !!! Ensuite cap vers la sobriété au sein d'une entreprise qu'on ne peut taxer d'influente auprès des pouvoirs publics, j'ai nommé... la Lyonnaise des Eaux. Là voilà ensuite intégrant le ministère de l'Education nationale avant, sous les conseils de... Simone Veil, d'entrer à l'ecole Nationale de la Magistrature. Admise brillamment et sans passer le concours s'il vous plait ; ben quoi ? elle a été admise sur titres, à vous de choisir le titre c'est tout. 3 ans d'activité professionnelle s'en suivront qui lui permettront de cerner exactement l'Etat de notre Justice puisqu'ensuite elle devient conseillère de Nicolas Sarkozy et intègre le monde politique qu'elle ne quittera plus jusqu'à cette accession suprême.
Facile disais-je... c'est un parcours à la hussarde qui nous rappèlerait presque le bon temps de la III° République ! Ce n'est plus de la discrimination positive, c'est du favoritisme exacerbé ! pas sûr que cela redonne le goût du travail aux français car à aucun moment dans sa carrière il n'est fait état de la qualité de son travail à elle, il est juste question de ses rencontres opportunes et des portes qui lui ont été généreusement ouvertes alors qu'elles se referment à tant d'autres même plus méritants.
"Copiner plus pour progresser plus" est donc le vrai slogan de notre vie politique assez éloigné du travailler plus pour gagner plus qu'on veut nous imposer. Normal qu'elle reçoive quelques retours de manivelle d'une progression trés partisane et peu populaire.
Ce n'est pas Arno Klarsfeld qui dira le contraire, lui aussi issu de cette école du pistonnage, bien que battu aux dernières législatives dans une circonscription de droite, il rebondit, avec quelle légitimité ?, conseiller du président Sarkozy à l'Elysée. Superbe !
"L' obéissance à un homme (ou une femme) dont l' autorité n'est pas illuminée de légitimité, c'est un cauchemar" confiait... Simone Weil dans La pesanteur et la Grâce.

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