jeudi 10 janvier 2008

Villepin-Forni, destins croisés et visions divergentes...

Le décès de Raymond Forni, Président de la région Franche-Comté a permis, et c'est heureux, de mettre en lumière un parlementaire de l'ombre.
Mieux, un enfant de la République, immigré naturalisé français a 17 ans, issu de classe modeste, d'abord ouvrier qui peu à peu saura s'élever et gravir bien des échelons.
L'hommage unanime aujourd'hui rendu à ce noble homme public fait du bien en ces temps incertains et la présence de politiques de tous bords à ses obsèques nous rappellent que l'aveuglement n'est pas le seul critère de débat.

L'ancien ouvrier chez Peugeot et l'ancien Président de l'Assemblée Nationale (2000-2002) ne faisaient donc qu'un. Le bac, il le passa par correspondance, puis direction la fac de droit de Strasbourg et un statut d'avocat stagiaire à 27 ans... avant d'entamer une vie de parlementaire active, il fut ainsi le rapporteur de la loi sur l'abolition de la peine de mort.
"Sa trajectoire témoigne de la capacité d'intégration et d'élévation par le mérite qu'offre la République " estime le Président de la République.
Ironie de l'histoire, signe des temps, au même moment où l'on enterre ce méritant, quelques images fugaces nous montrent Dominique de Villepin prêtant serment dans son bel habit d'avocat tout neuf ; Pour un homme mis en examen ce n'est pas banal...
Une intégration au barreau "sur dossier" comme avant lui Strauss-Khan, Pierret ou Copé.
Mais pas comme Monsieur Forni.
Une autre époque s'en va - la République par le mérite à vécu. Je n'ai plus de devoir envers la République, ce qu'elle m'a apporté. J'ai des droits voire des exigences envers celle-ci.
On sait ainsi que les nombreux conseillers du président Sarkozy qui gravitent autour de l'Elysée ont tous vu leurs émoluments sortir des grilles classiques de la profession ; motif , ils travaillaient jusqu'alors dans le privé, normal de s'aligner...
Aujourd'hui le politique veut faire carrière, mais avec les intérêts, durer, se coopter sur les bancs des mêmes assemblées, gagner de l'argent, vivre comme un millionnaire, s'assurer une reconversion de haut niveau, pas prendre des cours du soir... parce que je le vaux bien... il me faut ces avantages pour que la République me mérite...
et bien sûr donner son avis sur tout
"Tout n'est pas politique mais la politique s'intéresse à tout" Machiavel

Aucun commentaire: