samedi 20 décembre 2008

Vendée Globe - Le sport a donc une âme



Le Vendée Globe n'est décidément pas une épreuve comme les autres. A la base, une course à la voile, autour du monde et sans escale, réservée aux navigateurs solitaires, ça promet déjà beaucoup. Le départ est du reste du niveau d'une régate et l'on se pique au jeu des leaders successifs, des avaries, des premiers abandons. On suit l'évolution de la course comme on regarderait un grand prix de formule 1. En oubliant un peu vite les spécificités du skipper, seul à des milles à la ronde, et dont la tâche ne consiste pas uniquement à piloter mais surtout à manoeuvrer par tous les temps et à toute heure. Le risque de l'exercice revient régulièrement s'inviter dans l'histoire de l'épreuve. Pour cette fois sans trop de dommage puisque Yann Elies a été récupéré par une frégate australienne. N'y a plus qu'à espérer qu'il était bien assuré pour sa jambe comme pour son bâteau. Son sponsor, Generalli, devrait s'en charger...
Tout est performance et vitesse chez ces coursiers mais avec un fémur et vraisemblablement plusieurs côtes fracturés, quand on se retrouve seul sur un bateau au milieu de nul part, ce n'est plus la même histoire.
Tout devient plus compliqué voire dramatique et place cette compétition bien au-dessus des aimables rencontres amicales ou professionnelles desservies par les sports de baballe notamment. On imagine pas trop comment Yann Elies a pu ne pas passer par dessus bord, réduire la voilure et rentrer seul à l'abri.
Avec ce supplément d'âme qui fait passer avant le résultat la sécurité de l'autre fut il adversaire ; A ce titre Marc Guillemot aura été le beau héros de l'aventure, se déroutant au plus vite et demeurant au plus prés de son infortuné concurrent. Ses commentaires récoltés par la chaîne publique France 3 à son arrivée sur les lieux étaient particulièrement saisissants, le bonhomme ne masquant pas son émotion mais insistant illico pour rassurer la famille d'Elies. Lui présent sur zone, rien ne pouvait arriver puisqu'il n'omettait pas d'envisager aller le chercher lui-même si besoin.
Cette solidarité et cette détermination honorent les skippers et font du bien au milieu d'un sport spectacle souvent orphelin de ce genre de comportements...

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