lundi 8 septembre 2008

Environnement - Malgré un luxe de précautions

Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports, a réuni les ministres des transports de l’Union Européenne, ainsi que leurs homologues de Norvège, de Suisse, du Maroc et de Tunisie, en présence de Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, pour un conseil informel les 1er et 2 septembre à la Rochelle afin d’échanger autour de quatre thèmes majeurs : -* les transports urbains -* la proposition de révision de la Directive Eurovignette -* la sécurité maritime -* les autoroutes de la mer.

Voilà ce que vous pourrez lire sur le site officiel. Dans la presse, vous n'aurez pas non plus manqué la promenade à vélo du Ministre Borloo pourtant absent des débats préalables.

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf quand il est finalement avéré que quelques 70 voitures haut de gamme ont été monopolisées pour les déplacements de proximité de ces messieurs-dames. Des véhicules venus de ... Paris, à vide, pour l'occasion. Le coût carbone en prend donc un sacré... coup discrètement cependant, s'agirait pas de casser l'ambiance et les belles intentions. Heureusement qu'il ne s'agissait que d'un conseil... informel. On a évité jets privés et hélicos à foison.

Voilà qui convient bien pour illustrer le pompeusement nommé Grenelle de l'Environnement, tout dans les effets d'annonce, le reste on verra plus tard. Jadis écologie, aujourd'hui développement durable sont bien déclinés à toutes les sauces plus indigestes les unes que les autres. Le catastrophisme aussitôt brandit, les options radicales évoquées. Car le sujet interpelle le citoyen donc intéresse le politique. Les sondages frémissent, les élus s'en saisissent. Mais sans but, stratégie ou ambition. Il faut plaire et sembler mesurer le problème. Mieux, paraître capable de le régler, être responsable, éco-responsable comme on l'entend déjà. Car environnement et économie se doivent de faire bon ménage, l'or vert attise ainsi bien des convoitises. Comportements, moyens et discours sont donc délibérément optimistes et tournés vers demain. Pas question de s'intéresser au quotidien ou pire du passé récent. Les scandales sanitaires ont ainsi disparu subitement : de l'amiante on ne parle que peu malgré l'ampleur du phénomène, des éthers de glycol, des produits ou aliments cancérigènes pas. Il n'y a qu'à voir l'empressement de ces inattendues structures de veille promptes à rassurer au moindre pépin environnemental. A Tricastin, les fuites à répétition n'ont pas entamé le discours officiel fait de "fuites infimes", "quantité infinitésimale", "d'aucun danger pour la santé"...

Et que dire des déchets ? volatilisés... des productions des pays émergents ? inoffensives même si l'on etrouve par hasard du plomb dans des joeuts chinois ou de l'huile de vidange ukrainienne dans du pain industriel...

A ce jeu de dupe tout le monde est pourtant perdant puisque la nature ne peut se relever seule des dégats causés par l'homme et assumés par la majorité d'entre eux puisque la Chine et les Etats-Unis ne se soucient guère de ce qui est considéré comme un frein possible à leur croissance économique. Où sont les gendarmes du monde vert ? ben comme ils sont aussi clients de ces deux superpuissances, il ne la ramène que modestement et toujours avec le sourire.

Car le vrai enjeu de la nature aujourd'hui, il se trouve dans les ressources naturelles à posséder aujourd'hui, à réserver pour demain. Il n'y a qu'à regarder la carte des conflits pour mesurer son adéquation avec celle de l'énergie, Irak, Afghanistan ou Géorgie peuvent en témoigner.

Pas de quoi non plus s'inquiéter en France où les élus, forts de leur véhicules de fonction, invitent les français à se déplacer à vélo ou en tramway. Ces même tramways que leurs prédécesseurs avaient décidé de démonter. La voiture des autres est donc tabou car consommatrrice d'un essence qui remplit les caisses vides de l'Etat. Cherchez l'erreur. Alors il faut limiter la limitation des voitures par exemple aux seuls centre-ville. Moyennant péage vous pourrez passer. Sinon c'est à pied. A Londres, vous avez ainsi l'impression d'être au salon de l'auto car vous ne croisez que Porsche, Ferrari, Aston Martin. Enfin la nuit tombée, vous ne croisez plus personne, la ville est morte comme demain nos centre-ville. mais qu'importe, des décisions courageuses auront été prises certes inefficaces, certes insuffisantes mais peut être capables de faire gagner une élection. Et c'est bien là l'essentiel. Le modèle nous vient de l'autre côté de l'Atlantique, Al Gore et son film "Une vérité qui dérange" a fait un tabac dans le monde entier. Porté aux nues, Prix Nobel s'il vous plait, il n'a finalement qu'un seul défaut cet ancien Vice-Président : sa carrière politique est derrière lui et il ne représente plus aucun danger pour aucun pouvoir !

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