vendredi 16 janvier 2009

Julien Dray - Au nom de tous les siens

Un député socialiste bling-bling, voilà le joli contre-feu trouvé par les hommes du président dans leur mission (impossible ?) de redonner une image et une crédibilité à Nicolas 1er. Malgré la crise mondiale et la présidence européenne, ce dernier ne convainquait guère. Pire, des bruissements de mouvements sociaux menaçaient bientôt issus des mouvements étudiants. C'en était trop, la réaction n'a pas manqué de sel en s'abattant sur une ancienne icône des mouvements protestataires devenu plus notable que génant.
Les révélations de soupçons, les perquisitions ont placé le licencié en histoire-géo au coeur d'une sale histoire : celle de son mode de vie et de ses dépenses folles au creux d'une des pires crises économiques contemporaines. Pas défendable même s'il n'est pas accusé, c'est la quadrature du cercle vicieux qui enserre désormais ce fidèle de Ségolène Royal. Et qui plonge un peu plus la gauche dans le marasme et le ridicule. Après l'incontrôlable zigounette de DSK, c'est l'achat compulsif de Juju qui fait la une de médias bien prompt au scoop sur le coup. Impossible de connaître le nom du compagnon de Rachida Dati superstar, de prendre des photos du mariage public du Dauphin, mais divulguer des rapports confidentiels sur un homme non encore accusé, ou des photos de François Hollande en vacances c'est possible. Comme je suis un éternel optimisme je salue ce sursaut d'éthique chez ces grands professionnels capables de reconnaître "que nous n'avons pas d'images de Gaza parce qu'on n'a pas le droit d'y aller". Il faut croire que sur le cas Dray, ils ont eu le droit. Notamment l'Est Républicain capable de se métamorphoser en prince de l'investigation sur une dernière de couverture complète. Il faut dire que les dépenses d'agréments du gaillard dépassent les 300 000 euros en quelques années. Après tant d'excés et d'errements, c'est l'heure des comptes ce qui sera une simple formalité pour ce... collectionneur de montres ! Après la publication de photos intimes de Laure Manaudou sur internet, le porte parole du Parti socialiste appellait à une protection "ferme" et "rapide" des libertés individuelles. Après les fuites sur ses propres agissements, il peut considérer que son appel n'a guère été entendu !
Ne comptez pas sur moi pour défendre ou expliquer quoi que ce soit. Il le fera lui-même je n'en doute pas. Il pourra même passer pour une victime et poursuivre sa route. Elle est là la force de la politique française, la continuité et l'homogénéité. L'homogénéité de leur mode et niveau de vie, à droite comme à gauche. On comprend mieux l'actuelle, bien que laborieuse, politique d'ouverture qui correspond simplement aux retrouvailles d'une même communauté fréquentant les mêmes endroits, ayant les mêmes loisirs voire les mêmes fréquentations. Du reste la millionnaire Carla Bruni n'est-elle pas présentée comme la conscience de gauche de l'Elysée. La gauche caviar, bien entendu, cette gauche qui a perdu beaucoup d'élections mais assurée autant de mandats à ses chers représentants... que leur importe d'échouer à l'élection suprême qui les concerne finalement peu alors qu'ils peuvent localement bien vivre de leurs mandats multiples. 300 000 euros est à cet égard une estimation de ce que réclame une ancienne adjointe au maire de Metz, vice-présidente de communauté, présidente d'une association financée par la municipalité pendant presque un quart de siècle. Ce qu'elle réclame à la collectivité... sans que cela n'émeuve trop les médias locaux, Est Républicain y compris...
Conseiller chargé de la coordination des portes paroles lors de la dernière présidentielle on devrait donc plutôt le rebaptiser "Conseiller chargé de la coordination des portes feuilles" tant il parait doué à mélanger l'origine de ses revenus. Des revenus, de couple, qu'il reconnait avec presqu'humilité à quelques modestes 15 000 euros, bien en-dessous finalement du revenu moyen français qui tourne autour de 18 800 euros. La seule différence résidant dans le fait que Julien Dray résonne par mois quand les français comptent pour une année, mais à part ça...
qu'il ait fraudé ou non, je dirais qu'il a fraudé de toute façon tant il est anormal qu'une démocratie autorise ses élus à vivre ainsi en marge du reste de la population. Au nom de tous les siens, il subit la vindicte sous le silence et la compassion de ses compères de tous bords trop heureux de n'être pas à sa place. Il en vient à réclamer un jury... d'honneur, terme bien incongru. On se souvient qu'Hervé Gaymard paya cher son logement de fonction du Ministére de l’économie. La roue tourne de temps en temps, non pas pour purifier les pratiques, non, juste pour rappeler aux déviants ce qui leur en couterait de trop d'autonomie. Une petite piqure de rappel, ça vous ressoude un parlement et remet plus d'un député au travail. L'originalité du moment provient tout de même dans le rôle prépondérant des médias dans cette affaire sans que le politique n'ait le moins du monde à intervenir. Cela augure d'une maîtrise de l'information parfaitement réussie qui promet.
Alors, quel avenir pour un des fondateurs de SOS Racisme ? Peut être Président de SOS achat compulsif, ou animateur de la FIDL, la Fédération des Initiés aux Dépenses en Liquides ? ou ministre d'ouverture ? allez savoir, moi cela ne m'intéresse guère, il faut juste espérer que le sieur Gray cesse de mélanger valeurs, engagements et intérêts personnels car il nous met alors tous en danger. En attendant, le procés de l'Angolagate se poursuit discrètement, il faut dire qu'on ne peut évoquer qu'un anecdotique montant de pots-de-vin de près de 45 millions d’euros, je sais Julien, ça en fait des belles montres et des stylos à foison. Et puis, pour te rassurer dis toi que Jean-Charles Marchiani impliqué dans cette affaire comme dans d'autres, va bientôt sortir de prison par la grâce du Président. Voilà qui peut te donner du baûme au coeur. A toi au moins.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ça arrangerait bien Nicolas de rayer Julien d'un Dray ...

ytty54 a dit…

oui enfin avant de le rayer je suis sur qu'il lui pique ses montres !