lundi 25 août 2008

Image - la Chine au sommet de l'Olympe

Voilà qui est fait, avec précision, rigueur et esthétisme. La Chine sort grand vainqueur de ses Jeux Olympiques. Avec hypocrisie, dédain et manipulation aussi mais cela n'a pas beaucoup d'importance quand survient le grand soir de la clôture.
Seul compte ce qu'il restera et les chinois l'ont minutieusement préparé devant un reste du monde subjugué, épaté et bien niais.

Sur le plan sportif déjà la Chine truste les médailles d'or et remporte le classement des nations. Un camouflet pour les dominateurs de jadis, américains ou russes, du pain béni pour le grand timonier qui peut s'appuyer sur ces résultats pour glorifier la mère patrie et renforcer le parti communiste. Bien sûr, dans les sports à appréciations arbitrales, on aura bien vu quelques décisions surprenantes. Bien sûr, dans des disciplines où on ne les attendait pas, les chinois ont agréablement surpris profitant des JO pour améliorer leur record personnel de façon souvent spectaculaire. Bien sûr, dans des disciplines de performances pures, leurs progrès récents peuvent générer quelques suspicions mais le pays organisateur peut se targuer d'être passé par tous les contrôles anti-dopages sans dommages... Bien sûr, quelques histoires furent susurrées sur des athlètes bien trop jeunes mais on ne va tout de même pas disséquer tous les fichiers cachés de Google pour retrouver l'âge d'une gymnaste que les autorités se sont évertuées à soigneusement effacer. C'est le pays hôte tout de même !
100 médailles plus tard les voilà donc sur le toit du monde sportif, preuve s'il en était besoin de la réussite de leur modèle de société.Et le reste coule donc de source : la qualité de l'organisation, le sourire des accompagnateurs, la ferveur du public, la beauté des sites... j'en passe de ce ChinaDisney monté avec succès.
Bien sûr il y a eu le contrôle systématique des images, quelques feux d'artifice ajoutés ici ou là, une connexion internet limitée mais franchement pas de quoi fouetter des journalistes sportifs occidentaux venus deux fois plus nombreux que... les athlètes. Que voulez, en vacances 15 jours aux frais de la Princesse, un vieux fonds de politesses les empêche quoiqu'il arrive de cracher dans la soupe...
Finalement la Chine aura réussi le tour de force de s'imposer aux yeux du monde, d'imposer ses moyens, ses méthodes, sa politique, son économie sans la moindre contestation. Tous les petits dirigeants du monde se sont pressés penaudement pour allumer la flamme en promettant d'évoquer des droits de l'Homme qu'ils oublièrent pourtant de mentionner. Complices du pouvoir ils s'en sont fait l'allié craignant d'être catalogué ennemi. Quelle ambition !
Car l'on ne peut rien refuser à la Chine, telle est donc la leçon de ces JO de carton pâte, et c'est bien le plus inquiétant. Notre société gouvernée telle un bateau ivre tangue à chaque tempête monétaire, terroriste, économique, écologique. La Chine elle, avance, balayant tout sur son passage, même ces glorieuses civilisations occidentales réduites à mendier une oeuillade bridée bienveillante.
Le communisme soviétique enfermé dans un bloc confronté au bloc capitaliste a vécu. La Chine propose un communisme d'ouverture destiné à détruire le bloc ennemi, à le réduire à l'état de sous-traitance et d'exécutant. Comment ? en adoptant le libéralisme dans ce qu'il a de plus outrancier, dans ce qu'il a de moins humain, en exploitant la force du travail collectif pour toujours faire croître le profit du capital chinois. A la charge de ce capital chinois d'assécher les finances et les économies des Etats de l'Ouest, de posséder les sources énergétiques de la planète pour mieux demain dominer sans partage. "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera" annonçait Alain Peyreffite. Il avait tort : nous mourrons sans trembler, nous nous soumettons sans heurts ni inquiétudes mais avec fatalisme et presque admiration. Pour un peu d'attention, quelques avions vendus ou centrales nucléaires bientôt copiées nous vendons notre âme, notre culture, notre histoire.
Blaise Pascal disait "Que sert à l'homme de gagner tout le monde s'il perd son âme ? Qui veut garder son âme la perdra". Il avait raison. Mais ça ne rapporte pas de médailles encore moins de marchés que d'avoir raison.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le communisme vainqueur du capitalisme ...
Nébula