dimanche 16 mars 2008

Rugby - la France de l'Ovalie tourne t'elle rond ?

Après la piteuse Coupe du monde agrémentée d'un exploit face aux Blacks sans lendemain, je suis entré en hibernation. Il s'agissait d'oublier l'ère Laporte par bien des aspects indigestes et de laisser du temps à la nouvelle organisation. Un Tournoi qui se termine donne l'occasion de faire un premier point.
Le résultat brut, 3°, et la conclusion, une défaite logique face au Gallois, nous laisse mesurer le chemin à parcourir pour tutoyer de nouveau les sommets.

Sur la scène européenne nous voilà définitivement 3° derrière gallois et anglais.
Dans la manière, on retiendra le retour à un jeu à la française où les arrières retrouvent un rôle d'attaquant en même temps qu'une certaine liberté de mouvement. De fait, le spectacle est somme toute plaisant d'autant qu'il s'accompagne d'une bonne dose de fraîcheur venu de joueurs débutants à ce niveau et prometteur.
Il faut saluer cette démarche des sélectionneurs d'ouvrir le XV de France au plus grand nombre quelque soit leur âge, leur référence ou leur club d'origine. A l'instar d'un Top 14 plus homogène, il est rassurant pour notre élite qu'évoluer à Montauban ou Montpellier permette tous les espoirs.
Cette démarche a cependant une limite toute simple, le nombre de joueurs potentiellement sélectionables et le jeûnisme à outrance pas forcément salutaire. Au gré des matchs écoulés, il semble que nous ayons déjà quasi fait le tour. C'est à la fois prometteur car il y a du talent mais aussi inquiétant car toutes les lignes ne sont pas logées à la même enseigne.
Nul souci aux postes d'ailiers, de 3° ligne et de demi de mélée où il y a du monde et parmi les meilleurs du monde à commencer par l'ancien grenoblois Vincent Clerc, étincellant, la confirmation de Dussautoir ou le retour du complet Yachvili.
Contrairement à ce que pensait Bernard Laporte nous avons aussi de bons arrières. La génération en action en deuxième ligne assure également.
Mention plus mitigée au poste stratégique d'ouvreur, poste nécessitant de l'expérience. Là, la valse de ces derniers mois ne facilite pas un ancrage peut être plus nécessaire qu'ailleurs. Notons tout de même que nous perdons le match à Cardiff sur une passe perdue de Skrela.
Même constat et c'est certainement plus contraignant au centre où il n'y a pas pléthore. Surtout oserai-je si l'on parle talent. Pour la défense pas de problème, Traille-Jauzion notamment c'est du costaud. Au pied c'est bien aussi avec Traille. Mais en attaque, et le dernier match en est la parfaite illustration, ça ne passe guère. Or avec une tactique générale plus ouverte, des ballons plus facilement libérés, si nous n'avons pas de détonateur capable de franchir l'adversaire, et bien on joue 80 minutes à courir sans marquer ni avancer. En prévision de matchs plus physiques avec les équipes de l'autre hémisphère, ce n'est pas très engageant.
Reste un talon d'achille cruellement révélé sur le Tournoi : la première ligne. Une surprise puisque le pilier made in France est depuis des lustres une référence. Là, même face à des équipes assez modestes, nous avons souvent soufferts. Hier nous avons encore perdu des ballons sur introduction, un, notamment à 10 mètres de la ligne rouge. Le rugby professionnel a t'il oublié en route ce poste trop obscur, trop ingrat, trop rude de pilard dur au mal ? ou la stratégie de nombreux clubs français de s'équiper à ce poste spécifique de joueurs étrangers pèse t'elle dans la compétitivité de la nouvelle génération ? Le vivier pour l'heure me semble mince et tend à creuser le déficit entre ballons travaillés devant et ballons joués derrière. Se sentant dominé, on ouvre pour se faire contrer et s'épuiser.
Le mérite des nouveaux sélectionneurs est important, ils redonnent l'accès au club France et élargissent ainsi le groupe. Leurs orientations de jeu recueillent notre soutien mais la tâche est âpre.
Le rugby moderne se joue des déséquilibres comme autant de failles où s'engouffrer. Le rugby français est aujourd'hui déséquilibré, pas assez puissant au combat, pas assez brillant derrière en perforation.
C'est, dans les prochains mois, les chantiers qu'il faudra creuser pour redevenir un grand d'Europe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est clair, le bilan est mitige. On manque de solutions aussi face à des défenses aussi renforcees.
A voir dans le futur.
Au fait, change l'URL vers mon blog, tu as encore l'ancienne !

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