mercredi 19 mars 2008

Fisc - La grande évasion made in France

Le monde est tout de même mal fait ! en Colombie, il y a des otages qui voudraient s'évader mais n'y parviennent pas, en France, il y en a qui s'évade au Lichtenstein tout en demeurant en France et prenant notre système fiscal en otage.
Un seul point commun, la discrétion des négociations et l'absence totale d'information sur d'éventuelles avancées.
On sait juste qu'une liste de quelques centaines de noms est entre les mains du ministre du budget, Eric Woerth depuis le début de l'année. Depuis, ils expertisent nous dit-on.
Heureusement que la Direction générale des Impôts n'avait pas en charge les élections municipales, nous aurions eu les résultats courant juillet au mieux...
Le Ministre dit "vouloir aller jusqu’au bout dans cette affaire, pour sanctionner les coupables" mais peine apparemment à trouver leur nom. Plusieurs hypothèses : le ministre est méchamment myope, les anglais nous ont vendu une liste de ... courses à faire, ou il est urgent d'attendre.
D'attendre que les Municipales passassent par exemple. Que certaines prescriptions soient mises en oeuvre aussi peut être.
Pourtant, pour nos as de la réforme, on ne peut pas dire que l'affaire soit sans enjeu puisque en France, on estime que la fraude fiscale coûte entre 40 et 50 milliards d’euros, c’est donc plus que le déficit budgétaire français...
D'autant que les destinations bénies du secret bancaire sont archi connues Lichtenstein, Monaco, Luxembourg, Malte... ah Malte, ses croisières, ses yatchs, son secret bancaire, quelle belle carte postale !Mais se passera t'il vraiment quelque chose à part quelques airs scandalisés de façade ?
L'excellent site Bakchich.info s'est permis de tenter 2-3 noms susceptibles d'avoir cédé à la tentation, "Le photographe à la mode François-Marie Banier, le judoka David Douillet et l’écrivain Michel Houellebecq". Mais un démenti prompt des services du Ministre est venu confirmer que s'il a du mal depuis trois mois à déchiffrer deux cent noms, il a le temps de surfer sur internet...
J'ai quand même vérifié si le train des pièces jaunes avait fait escale dans un de ces paradis et la réponse est non. Il a dont fallut que le grand David transfère dans la voiture de Bernadette les fonds puis passe la frontière, enfin bref, une épopée.
Et puis finalement tout cela n'est guère nouveau et si le secret bancaire demeure c'est bien qu'il doit servir à quelque chose et à quelques uns. On est européen oui ou non ? faire disparaître les paradis ici oui, mais alors c'est Singapour et d'autres exotismes qui se frotteront les mains. Autant que notre argent sale reste en famille non ?
Puis de toute façon contrôler de l'argent qui n'est plus là ça coûte de l'argent alors autant faire des économies en ne contrôlant pas trop. C'est en substance la stratégie du ministre de l'Economie et des Finances de 2004 qui renforça le pouvoir des contribuables face aux contrôleurs. Il s'appellait Nicolas je ne sais plus quoi le Ministre à l'époque.
Enfin nul n'est besoin de s'inquiéter, notre président saura prendre les bonnes décisions en suivant ses conseillers et là en la matière, le Johnny Hallyday, il en connaît un rayon... y compris les destinations les plus improbables comme la Belgique.
Oui assurément le show-biz dont il aime s'entourer saura l'orienter comme ses grands patrons amis. Espérons que dans ce domaine là aussi il nous gagne ce point de croissance qui empêche la france de jouer les premier rôles parait il.
Tien c'est comme en foot quoi. Nous ne sommes pas au niveau de nos voisins d'outre-manche , alors quand ils mélangent les deux....
Le Club d'Arsenal, en tête de la première division, a établi un dispositif d'évasion fiscale pour ses joueurs et son dirigeant. Grâce à des sociétés-écrans anonymes et à des sociétés fiduciaires offshore, le club peut assurer de substantielles récompenses à ses joueurs et faire en sorte qu'ils échappent à l'impôt pour quelques millions de livres sterling chaque année. Ces joueurs signent, en fait, deux contrats. Le premier porte sur un salaire annuel de base imposé pour l'essentiel de façon classique au taux maximal de 40% auquel s'ajoute la contribution sociale. Cependant, les joueurs ont également un second contrat "fantôme" concernant les primes liées à leurs résultats [...]. Ces primes peuvent représenter jusqu'à la moitié de leurs rémunérations globales et sont payées par l'entremise de deux sociétés-écrans. C'est en 2001 qu'Arsenal a monté une entreprise le plus discrètement du monde sous l'appellation Sevco 1270, société dont ses joueurs de l'équipe phare sont actionnaires. La comptabilité officielle du club ne mentionne pas l'existence de cette entreprise dont le but est d'assurer le versement des primes de jeu sous formes de dividendes. Les documents fiscaux les plus récents en provenance de Sevco révèlent que ces versements ont été assurés en direction d'un cabinet fiduciaire établi dans l'île anglo-normande de Jersey."
Sunday Times

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et nous on flippe rien que d'aller aux impôts !!!
Nébula