mardi 1 décembre 2009

Les sept ans de Souricette

Souricette attend fébrilement ses sept hivers. Tellement fébrilement que son état l'est aussi jusqu'à en devenir grippal. Ah ? A ? on ne sait pas. Mais presque 40 degrés à l'ombre un premier décembre à Metz, réchauffement climatique ou pas, on sait que ce n'est pas normal. Et voilà comment on prépare son anniversaire aux urgences pédiatriques. C'est mieux que de préparer un marathon aux urgences orthopédiques ou sa participation à la Roue de la fortune aux urgences psychiatriques mais tout de même... principe de précaution oblige, c'est toute la journée de fête qu'il faut annuler et les invitations repoussées... Alors Souricette reste sous la couette, le sourire en berne, la faute à une pandémie qui n'est pas son amie, d'ailleurs elle n'était pas initialement invitée, c'est dire ! Car Souricette gère les invitations avec fermeté et vigueur d'habitude, mais là... sonnée la mistinguette, presque pas le goût à regarder Piwi, à peine l'appétit de s'enfiler quelques nuggets frites ketchup sans dessert, c'est dire...
C'est dur d'avoir appris à lire, compter, écrire pour se retrouver terrassée par un tout petit microbe. Et que dire du gala de patinage qui approche à grands pas, de la sortie luge en attendant le ski lors des vacances de Noël ? c'est qu'à sept ans, déjà, on a un agenda et les équipements qui vont avec. Quand elle sera plus grande, elle aura sûrement un Blackberry, pour l'instant elle a des parents. C'est plus encombrant d'accord mais tout aussi pratique. Un papa qui conduit, emmène, ramène aux heures voulues, une maman qui prépare, prévoit, nettoie tout ce qu'il faut pour que l'artiste n'ait qu'à s'exprimer sur l'essentiel. Il y a toujours du réseau et la batterie ne se décharge pas avec eux. Pis question abonnement c'est plutôt donné...
C'est un peu U2 en tournée mondiale sauf que ça ne se passe qu'autour de Metz et que cela dure toute l'année... En bons intermittents du spectacle, les parents ne comptent pas leurs heures et râlent toujours un peu mais au final le chapiteau est toujours dressé à temps.
Le remarque t'elle Souricette ? pas sûr car dans son échelle de valeur on touche là à la normalité...
Une normalité qui doute déjà de l'existence du Père Noël mais concède volontiers que les bisounours ont des pouvoirs magiques. Une normalité qui craint la violence même dans Zorro et qui s'interroge sur la mort, quoi de plus normal ?
En attendant, elle joue avec ses pet shops, Barbies ou Playmobils en s'inventant des mondes un peu particuliers où on ne s'interroge pas sur son identité, sur la place des minarets, sur la pérennité financière de lointains pays des mille et une nuits, la fin des retraîtes ou le devenir écologique de la planète. Elle a bien raison de jouer et de tenir à ses mondes imaginaires, rêvés. Plus tard, elle pourrait même vouloir les vivre, ce serait un peu magique mais sûrement moins tragique que d'accepter celui qui se dessine.
Elle aura peut être alors plus besoin d'un GPS, d'une boussole, d'une baguette magique, d'un satellite ou d'un hydravion plutôt qu'un Blackberry...
alors je m'adapterai pour que Souricette trace sa route et que son spectacle continue...

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