mercredi 20 février 2008

Racisme au stade, scandale de façade

Drôle d'histoire que cette altercation entre un spectateur et un joueur professionnel dans l'antre du stade Saint Symphorien à Metz. Une histoire tellement amplifiée qu'elle en masque bien d'autres dysfonctionnements.

Metz cumule un climat malsain bien au-delà de ses seuls résultats sportifs. Après quelques bagarres mal maitrisées en début de saison, l'affaire Trivino du nom de cette recrue prise à partie dès sa première titularisation laissait mal augurer de la suite. Un Président vieillissant, Carlo Molinari et un Directeur sportif dépassé, Joel Müller, donnaient alors implicitement raison aux... fauteurs de troubles en transférant l'ancien gardien de Créteil. Un derby houleux entretenait le malaise jusqu'à l'incident de ce samedi où le capitaine valenciennois est allé en tribune s'expliquer avec l'auteur de propos racistes. Puis le bus des supporters valenciennois fut caillassé blessant à la tête un enfant...
Décidément ce n'est pas la saison du FC Metz qui retrouvera peut être en Ligue 2 quelques quiétudes.
Pour autant, cet individu seul désigné au milieu de 10000 cela reste un ratio plutôt sympathique si l'on veut bien considérer que le stade est un exutoire et donc un théâtre d'excès en tout genre.
Le monde du sport et de la politique s'est mobilisé comme un seul homme pour condamner l'acte raciste. Une bonne chose. L'arbitre Ledentu a été malmené pour ne pas avoir arrêté la partie ce qui est quand même un peu curieux. Lui, sur le terrain, en plein arbitrage d'un match professionnel doit entendre les tribunes, visualiser l'auteur, stopper la rencontre, le faire expulser et repartir... et pendant ce temps les 10 000 personnes spectateurs regardent sans rien faire. Tous ces officiels, ces délégués, ces représentants de club, de la sécurité, ces stadiers, ce sforces de l'ordre, membres des Renseignements Généraux, tous regardent et attendent... Même les anciens arbitres s'y mettent comme Alain Sars pour fustiger l'homme en noir. Etonnant que le dit Sars si rapide à s'épancher désormais dans les médias et à la carrière pourtant cahotique s'engage ainsi : personne ne se souvient l'avoir jamais vu arrêter un match pour quoi que ce soit.
Il me semble que beaucoup de monde se dédouane là de toute responsabilité : les voisins de l'insulteur auraient pu réagir, les stadiers à proximité, le service sécurité du stade, le club invitant... mais c'est effectivement plus facile de se doterune bonne conscience pour pas cher...
Le lendemain, lors de Marseille-PSG, le bus était également caillassé mais sans suite judiciaire tandis que Rothen décrit une scène qui, soyons fous, aurait pu mériter un arrêt de match, non ?
"Quand je vois ce que j’ai pu prendre sur les corners, des boulons, des billes de plomb, des portables, je trouve ça gravissime. Il ne faut pas se cacher derrière d’autres supporters qui sont soi-disant des brigands, des pseudo-supporters il y en a partout, dans tous les clubs, et à Marseille il y en a aussi, tout simplement".
Le championnat d'Italie est coutumier de ce genre de chose mais cela fait, parait il, partie du folklore ! Il n'y a pas si longtemps, la France jouant un match amical en Espagne n'avait pu entendre la Marseillaise tellement elle fut sifflée. Par contre les cris de singe venant de kops entiers à chaque fois qu'un joueur de couleur touchait le ballon, si. Pour quelle réaction ? aucune.
Pas sûr qu'à être branchées sur courant alternatif les instances du football se préparent un bel avenir. Mais c'est vrai amis messins que l'on ne prête qu'aux riches : l'an passé des supporters mancuniens sans billets et fortement alcoolisés avaient envahis une tribune de Bollaert. Résultat de la FIFA, condamnation du LOSC pour défaut d'organisation, évidemment.

Aucun commentaire: