Devant le succès de sa dernière trouvaille, "confier la mémoire" d'un enfant déporté de France, victime de la Shoah à chaque élève de CM2, Nicolas Sarkozy embraye déjà. Sa politique de civilisation se nourrira donc des heures les plus sombres de notre histoire, comme un cadeau à chacun pour mieux envisager l'avenir.
Cette initiative d'abord un peu curieuse et peut être hâtive car pris en fin de repas avec ses amis du CRIF fait des petits pour englober bientôt notre quotidien.
C'est d'abord la SNCF qui se voit charger de parrainer chaque TGV EST par une victime de l'Holocauste transporté jadis par ses soins tandis que Police et Gendarmerie sont incitées à rebaptiser leur commissariat du nom d'une victime de rafles par eux perpétrées.
Cette nouvelle forme de justice à rebours ne devrait pas exclure non plus les tribunaux ou les collaborateurs de tous poils qui y ont échappé tandis que la ville de Vichy accueillera bientôt l'ouverture d'un Shoahland dans la même veine que le Dysneyland cher à notre Président.
L'armée bien entendu ne sera pas en reste puisque chaque nouvel engagé se verra aussi confier la mémoire d'un soldat mort durant la deuxième guerre mondiale.
Et pourquoi se limiter à la période 39-45 ? Pour attraper ce point de croissance qui nous manque, il faut aller plus loin. Forcément.
Alors pour une libéralisation de la croissance, cap sur la libéralisation de la mémoire.
Les taxis devront honorés les taxis de la Marne, les avoués, les victimes de la torture, les tribunaux qui restent ouverts, ceux qui viennent de fermer...
Comme les Japonais débutent leur journée par la gymnastique, nous, nous débuterons notre labeur quotidien par la mémoire. Une habitude à prendre et parfois avec des pincettes car l'impact peut être conséquent...
Ainsi le monde de la Santé frémit un peu des conséquences psychologiques sur les patients de leur obligation de rendre hommage aux victimes de leurs erreurs médicales.
Idem dans l'aviation. On imagine l'ambiance dans un airbus A380 quant, avant le décollage, hôtesses et commandants invitent au recueillement pour les victimes du dernier crash...
Même appréhension chez les concessionnaires de voitures désormais soumis au principe "une vendue-une souvenue" qui veut que chaque acheteur de voiture neuve se voit confier la même immatriculation qu'une victime de la route avec petit descriptif des causes du décés, photos de l'état de la voiture.... c'est trés bien fait.
Le monde du spectacle n'est pas épargné par cette vague nostalgique, chaque concert devant désormais porté le patronyme d'un artiste disparu et, en préambule, l'honorer.
Dans le sport c'est parfois délicat comme cette invitation faite aux joueurs français de la Juventus de Turin de porter désormais sur leurs épaules le nom d'un supporter mort au stade du Heysel. Pas facile désormais de savoir qui a marqué !!!
L'énigme nous vient de l'industrie des.... Pompes funèbres qui ne sait plus à quel saint se vouer : eux s'occuper des morts ils savent déjà faire. Qu'importe une idée a germé du côté de l'Elysée : pour respecter la shoah, tous les corps seront désormais placés dans des fosses communes, une proposition qui aurait l'assentiment du ministre de l'Environnement même si elle avait peu été évoquée lors du dernier Grenelle.
Et les politiques alors ? là, les propositions de réformes restent floues...
Que faire de Laurent Fabius, Madame Dufoix et leurs amis avec les 2000 contaminés par le sang ?
Quid d'Edouard Balladur avec ses 39 morts du tunnel du Mont Blanc ?
les victimes de l'amiante ? les cancers professionnels ? le nuage de Tchernobyl ? le tabac ?...
toutes ces causes de mortalité connues des hommes politiques mais volontairement sous-estimées ou cachées ?
Les peines plancher anti-récidive mises en place par Rachida Dati mettent beaucoup d'entre eux en grand péril.
Pas de référence à la mémoire en tout cas pour cette profession dont il est bien connue, n'est ce pas San Antonio, qu'elle n'en a aucune :
"Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire, car il doit se souvenir de toutes les promesses qu'il lui faut oublier." Frédéric Dard
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