Dès le 1er janvier 2007, quelques 300 000 à 400 000 personnes pouvaient être concernées la première année annonçait-on à grand renfort de médiatisation. En fonction de la montée en puissance du dispositif et du nombre de salariés concernés, le coût de la mesure pouvait être à terme de 200 millions à 400 millions d'euros. En période de disette financière, l'Etat se montrait bien généreux. En ces temps de promotion du développement durable, ce chèque en blanc aux utilisateurs de l'automobile paraissait bien déphasé.
La CGPME prédisait pourtant que "le chèque transport était trop compliqué, non sécurisé pour les employeurs, et trop restrictif" pour les salariés. L'Union des transports publics et ferroviaire (UTP) reconnaîssait qu'elle n'était pas demandeuse de "chèque-papiers", au moment où la tendance est à la dématérialisation et au remboursement directement sur la feuille de paye du salarié.
Mais il y croyait le Breton. «Ce sera une mesure très précise qui ira directement dans la poche des consommateurs» commentait le ministre de l'Economie d'alors Thierry Breton. "Le rôle de l'Etat, c'est de donner des instruments, c'est de donner des outils pour que les entreprises qui créent notamment des bénéfices, qui créent des profits - c'est le rôle d'une entreprise - eh bien puissent mieux le partager notamment vis-à-vis de leurs salariés. Nous donnons ces outils d'incitation, ces outils sont importants puisque je le rappelle - le Premier ministre l'a dit hier soir - ils vont permettre aux entreprises qui le souhaitent, eh bien de créer un chèque transport, vous savez un peu comme le chèque restaurant."
2008, le ministre du Travail Xavier Bertrand a reconnu avec une certaine gourmandise que le dispositif, adopté à l'époque du gouvernement Villepin dans le cadre de la loi sur la participation du 30 décembre 2006, et lancé par un décret d'application en février 2007, "ne marchait pas sur le terrain". "Les opérateurs ne s'intéressent pas au chèque transport, les entreprises non plus", a-t-il déclaré. Il faut dire qu'"aucun chèque n'a jusqu'alors été émis", affirme l'agence nationale des services à la personne (ANSP), chargée d'habiliter les émetteurs.
Bref 1 mesure pour 0 chèque édité au plan national.
Quelle performance ! Quand on parle de compétitivité et de croissance à retrouver, c'est pas gagné...
Fermez le ban...électoralisme, simplisme, calcul politicien, décalage d'avec le quotidien, incapacité à écouter... nos politiques parviennent à de sacrés résultats... sans dégâts.
Le cirque continue.
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