Même si la Terre est bien ronde, pas sûr qu'elle s'en rende bien compte et qu'elle tourne dans le bon sens. Avec la résurgence de risques de famines, difficile de croire que notre temps va de l'avant et nous conduit vers des jours meilleurs...
Pas moins de 33 états seraient au bord de la déroute alimentaire, une bagatelle de 100 millions de personnes menacées de mourir de faim, c'est le constat alarmant du jour qui apparaît comme surgit de nul part et nous prend presque par surprise. Car il n'est guère d'actualité nous qui vivons au rythme d'un tueur en série franco-belge, d'une otage franco-colombienne ou de déficits franco-français.
Alors pensez donc, une crise alimentaire quand nous n'entendons parler que de crises financières, de subprimes et d'improbables traders.
A ceux qui veulent faire entendre la voix d'une France qui s'appauvrit on promet des lendemains triomphants sur fond de démantèlement social et de mesures libérales. Mais le monde gronde, les émeutes de la faim au Sud, des grèves pour d'autres salaires à l'Est nous rappellent que notre planète bouge indépendamment de nos propres gesticulations.L'augmentation du prix des matières premières gène notre quotidien notamment nos déplacements liés au pétrole, mais le doublement du prix des denrées de première nécessité coupe jusqu'à la simple possibilité de se nourrir. En 3 ans le prix du blé a augmenté de ... 180%, les prix alimentaires de 83% sans que personne n'y trouve rien à redire encore moins à faire.
"Spectaculaire", "urgence", "ardente priorité"... les qualificatifs ne manquent pas qui prouvent cependant surtout que nos gouvernants n'avaient rien vu venir. Y a t'il un pilote dans l'avion du monde ? il faut croire que non.
Michel Barnier, notre Ministre de l'Agriculture propose aujourd'hui que l'UE produise "plus et mieux" ce qui, avouons le, témoigne d'une sacré vista.
Dans l'urgence, l'argent comme par magie se débloque, pour parer au plus pressé comme l'exige la Banque Mondiale et le FMI de DSK. Leur empressement peut cependant laisser songeur, le FMI ayant fortement encouragé les pays pauvres à produire aux fins d'exportation sur des terres jusque là consacrées à la production alimentaire du pays..
Haïti, l'Egypte, la Côte d'Ivoire ou encore le Sénégal... des destinations pas si lointaines, pas si éloignées de notre quotidien et qui confère à cette crise les allures d'une crise de conscience mondiale et de faillite d'un système économique incapable d'assurer la subsistance de ses sujets. La chute du communisme avait laissé place nette au capitalisme triomphant, vainqueur il ne pouvait qu'être synonyme de bonheur. La photographie de l'état du monde en décide autrement quelque chose d'autre est donc à inventer pour éviter à l'avenir ces mouvements de fonds. Car à rester isolé et à trop vouloir se préserver, le vieil Occident pourrait un jour se mordre les doigts de perdre tout contrôle, toute influence, tout pouvoir, les maîtres mots du moment.
"Pour un monde meilleur" affirme le badge ridicule des sportifs français tout à leur jeux merveilleux, mais qui veut vraiment d'un monde meilleur ? lequel et comment ?
Pas si simple.
Prenons l'environnement, cheval de bataille des pays occidentaux. La chasse aux gaspis est ouverte, aux émanations de CO2, aux déchets... et l'on y va de notre Grenelle quand un grenelle de la faim n'est pas envisagé. Mais on découvre aujourd'hui que tous ces biocarburants cultivés en lieu et place des céréales ne sont pas étrangers à la folie des prix des matières premières.
Le monde sera meilleur car plus de pays rejoignent le niveau des pays riches, en particulier les fameux pays émergents qui depuis le temps qu'ils émergent ne doivent pas être loin de s'envoler. Mais leurs nouveaux besoins énergétiques par exemple, leurs changements de modes de consommation comme celui de la viande accentuent directement les déséquilibres mondiaux.
Nos apprentis sorciers de la géo-politique semblent bien démunis et c'est certainement le plus inquiétant. Pire ils n'ont pas d'autres vision et d'ambition que le paraître de leur petite nation quand bien même la crise est mondiale.
Oui le monde est en crise, même le journal jadis fameux "Le Monde" ne sort plus. C'est dire !
mercredi 16 avril 2008
Crises - Je rêvais d'un autre monde...
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