La première puissance mondiale n'en finit pas de préparer son élection présidentielle sur fonds de crise sociétale. Les subprimes délogent ainsi bien des propriétaires délestés de leur eldorado tandis que les candidats s'époumonent tristement sur des sujets peu reluisants. Pas très engageant.
Deux indicateurs plutôt contradictoires nous éclairent sur les deux faces bien distinctes d'un grand pays un peu perdu entre prudence et prudité.
C'est d'abord cette enquête inquiétante qui précise qu'une jeune américaine sur 4 âgée de 14 à 19 serait porteuse d'une Maladie Sexuellement Transmissible. L'enquête n'a été réalisée que sur un échantillon préalable de 800 personnes mais tout de même. Deux sur 4 admettent avoir déjà eu des relations sexuelles, leur niveau de contamination atteint alors dans ce cas les 40 %.
Au pays qui a vu se propager il n'y a pas si longtemps le sida c'est un drole de phénomène qui témoigne tout à la fois d'une éducation sexuelle bridée et tabou d'un autre âge et d'une inconscience de comportements coupables.
Autre facteur aggravant, être noir, qui vous "donne" une chance sur deux d'être touchée contre 20% si vous êtes blanche... signe que les critères raciaux perdurent. La campagne électorale n'est pas épargnée, Hilary Clinton venant d'être contrainte de remanier son équipe après quelques dérapages. Et c'est le camp démocrate...
Un pourcentage élevé qui ne tient pourtant pas compte des trois maladies les plus communément admises en matière de MST, la syphillis, le Sida et la Gonorrhée (mais peu fréquentes aux âges de référence).
Aux US, la mode est donc au HPV, préliminaire à des végétations vénériennes ou un cancer du col utérin...
Mais paradoxe tu nous tiens, la mode est aussi aux scandales en tous genres, si possibles salaces à l'instar de celui qui frappe le Gouverneur de New York Eliot Spitzer démocrate, marié, père de trois enfants mais client d'un réseau de prostitution de luxe... l'«Emperor's club VIP», c'est le nom de ce dispositif haut de gamme où officiait une certaine et jolie Krysten pour laquelle notre Gouverneur avait quelques attirances, tarifées 4300 dollars. Des attirances coûteuses donc pour ce pourfendeur des excès de Wall Street qui avait fait condamner de grandes firmes financières à des amendes de plus d'un milliard de dollars. Il tombe pour d'autres excès et le voilà poussé à la démission lui qui mettait fin en 2004 à un vaste réseau de prostitution avec force de médiatisation et de moralisation.
Notez qu'à entre 1000 et... 5500 dollars de l'heure la passe, même dans le contexte de l'euro fort, ça a de quoi messieurs nous perturber... Ben pas le bon Eliot visiblement. Qui serait même impliqué dans un plus vaste réseau aux financements du coup douteux soupçonne le FBI.
L'Amérique puritaine veut l'exemplarité de ces édiles quand bien même ses élites se complaient dans nombre de turpitudes : drogue, sexe, dopage... Mais leur plus grande force est de toujours repartir, malheur au perdant mais sus au futur winner. Même si ce sont les mêmes.
Il y a quelques années, le prestigieux magazine Time l'avait baptisé "Croisé de l'année"...
Dernière cocasserie de l'histoire, Hilary Clinton n'en finit pas de payer les frasques sexuels de ses proches puisque Eliot était un super délégué Démocrate supporter d'Hilary. Oui mais les règles sont formelles : démissionné, il ne peut être remplacé... et voilà comment Hilary perd encore une voix...
jeudi 13 mars 2008
Sexualité - La prude mais peu prudente Amérique
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