« Cette guerre, on ne savait pas pourquoi on la faisait. On se battait contre des gens comme nous.. »
« On ne voulait pas faire la guerre, on nous l'a fait faire c'était comme ça à l'époque » « en effet, toute désobéissance vous conduisait au mieux de Verdun à Cayenne ».
« J’étais Italien mais je voulais défendre la France qui m’avait accueilli. C’était ma manière de dire merci. Je me suis alors porté volontaire en me présentant à la caserne du Boulevard Richard Lenoir où on m’a incorporé dans le Premier Régiment étranger (La Légion étrangère). Je suis parti dans l’Argonne. Au début, nous savions à peine nous battre et nous n’avions presque pas de munitions. Chaque fois que l’un d’entre nous mourait, on se taisait et on attendait son tour ».
« J’ai secouru un type qui avait perdu sa jambe. Je l’ai tiré jusqu’à notre tranchée sous les balles allemandes. Et, avant que les infirmiers ne se précipitent sur lui pour le soigner et l’évacuer à l’arrière du front, il a voulu me serrer dans les bras et m’a dit : « Merci pour mes quatre enfants ». Je ne sais pas ce qu’il est devenu ».
« Je suis resté sur ce front jusqu’en 1915 puis, comme l’Italie était entrée en guerre et que j’avais la nationalité italienne, j’ai été enrôlé de force dans l’armée italienne. Mais je ne voulais pas quitter la France. J’avais passé ma jeunesse à Paris, mes frères s’y étaient installés et les quelques mois dans la Légion avait fait de moi un Français. Il a alors fallu une escorte de deux gendarmes français pour faire le trajet Paris-Turin et m’incorporer dans le Troisième régiment de Chasseurs alpins italiens. J’ai été affecté à la 159ème compagnie de mitrailleuse, dans le premier contingent pour aller au front. J’ai combattu jusqu’à la fin de la guerre sous l’uniforme italien. Nous nous battions contre les Autrichiens dans le Tyrol »
« Je refuse ces obsèques nationales. Ce n'est pas juste d'attendre le dernier poilu. C'est un affront fait à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu'ils méritaient. On n'a rien fait pour eux. Ils se sont battus comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant... Même un petit geste aurait suffit ». « On s'en est foutu un peu. Il a fallu que ce soit Chirac qui commence à bouger quand on n'était plus nombreux et qu'on était fatigués. ».
Finalement il acceptait...
"Pas de tapage important ni de grand défilé. Mais une messe aux Invalides en hommage à mes camarades morts dans cette horreur de la guerre et auxquels j'ai promis de ne jamais les oublier"
L'occasion pour Max Gallo de mal imiter Malraux
"Lazare Ponticelli a offert sa vie et celle des siens à la France, c'est la communauté nationale qui gagne. Sa présence honore ce monument des Invalides qui est au coeur de l'histoire de la Nation". "C'est parce qu'il est ici, parmi nous, avec tous ceux qu'il représente, que notre histoire est grande".
"Grâce à lui, ses camarades dont il disait qu'ils étaient morts sans considération, emplissent notre mémoire. Entre eux et nous, c'est l'union sacrée". "Nous n'oublions aucun des camarades de Lazare Ponticelli mais la mort ne gagne pas".
"Lazare Ponticelli, homme de paix, modeste et héroïque, bon et fraternel, italien de naissance et français de préférence, et vivant parmi nous"
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