Des faits divers même en été
Bon je sais, ça sent les vacances et nul doute que nous consacrerons, et c'est heureux, les prochaines semaines à des informations plus légères. Mais si comme moi vous êtes l'attentionné destinataire de flux d'informations diverses et variées il est un moment où la surdose d'infos sordides, terrifiantes et salement banales guette. Sans forcément quitter nos frontières. Entre les suicides en entreprise, les meurtres en gendarmerie, les disparitions d'enfants au bord de l'eau, les drames de la séparation, les violences conjugales, les réglements de comptes... il se dégage une atmosphère étouffante, un sentiment diffus de malaise face à ces gestes irraisonnés, ces vies déchirées à jamais.
Tant de haines, de désespérance, de solitude, de violence qui s'expriment en dehors d'un monde que l'on vend par ailleurs aseptisé, lisse, sans expressions possibles que celles de la masse, de la majorité, de la mode ou d'un jury d'opérette. Il y a un tel décalage entre le monde de la publicité, des marques, des politiques et celui des rubriques faits divers que l'on s'étonne que Second Life sur le net créé tant d'émois. Car la second life existe bien dans notre quotidien, il existe bien deux mondes, celui des beaux discours et des belles images d'un côté, celui du réél, des frustrations et de la surpression de l'autre. Le premier agit tel un rouleau compresseur toujours plus puissant dés l'enfance et impose ses normes comme autant de diktats, ses principes comme autant de règles d'or. Face à cela l'individu bouillonne, doute, culpabilise, s'inquiète, s'affolle... jusqu'à ce que parfois, et somme toute assez souvent, la cocotte minute humaine ne supporte plus la pression et explose.
La crise des banlieues en a été récemment une représentation collective mais il ne faudrait pas croire que seuls des critères géographiques lui permettent de se développer.
Malheur à qui peut préférer le verbe être au verbe avoir, je sais son désespoir chantait Jacques Brel. Etre et avoir, deux verbes bien difficiles à assumer aujourd'hui tant ils sécrètent d'enjeux et d'attentes, tant ils véhiculent d'ambitions et de déceptions, d'envies et de jalousie.
A en perdre la tête parfois, le reste de la société la détournant alors pudiquement, sa tête.
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