Alors que la mondialisation est sur toute les bouches, elle se veut avant tout économique. Les éléments d'information s'y rapportant sont chiffrés, des comparatifs proposés, des perspectives annoncées. Dans ce contexte de prix du baril, de taux de croissance du PIB, de taux de chômage ou de valeur de l'euro face au dollard, il est troublant de constater que les deux titres de la presse écrite qui font référence en la matière sont en crise. Et pas par hasard mais parce qu'ils sont rachetés ou vendus. Normal me direz-vous que dans un monde libéral ce qui a de la valeur attire, certes, mais concernant un outil rare d'information sur des sujets aussi sensibles, des arguments politiques autant utilisés la menace est réelle. Que ne sait on moquer de la Russie et de sa Pravda ! mais quand le propriétaire de la Tribune veut racheter Les Echos nous, les donneurs de leçon, ne trouvont rien à redire. Encore heureux que les journalistes concernés, et eux seuls, les autres se contentant de timidement rendre compte, s'agirait pas de prendre position quand même !, se mobilisent et se font entendre. C'est alors que Monsieur Arnault a ce geste superbe. Entendant les inquiétudes, il précise qu'il fera des concessions sur l'indépendance éditoriale. Fichtre ! cela signifie donc qu'au départ cela ne lui semblait pas aller de soit, cela promet. Dans le même temps, il met en vente son autre quotidien, quel pouvoir, quelle influence ! jusqu'où va t'elle, a t'elle des limites finalement ? Quand on parle de telles fortunes dans une société où tout s'achète et se vend même la presse indépendante ou les points du permis de conduire du grand père, qu'est ce qui peut résister à cette puissance ?
1,88 milliard d'euros c'est le bénéfice net de LVMH - 640 millions celui de Bolloré - 680 millions celui de Pinault...
Des hommes d'affaires tout puissants ont ils intérêt, pour notre société, à diriger des organes de presse ?
La question se pose avec acuité dans un contexte où la droite est pour plusieurs années au pouvoir et dans un environnement toujours plus concurrentiel qui a pour facheuse tendance de réduire le nombre de titres.
Elle se pose d'ailleurs aussi au sein du journal Le Monde où la présence d'Alain Minc est plus que discutable et discutée...
Elle se posera sûrement dans pas mal de secteurs sensibles, l'énergie, les télécommunications, les services... la vigilance est nécessaire car la mise sous tutelle dans l'optique du simple profit ne peut être la solution à tous nos maux.
Epictete prévoyait que "la liberté est l'indépendance de la pensée", pas la puissance ou l'argent.
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