Les titres européens ont rendu leurs verdicts et en football comme au rugby, c'est l'accent britannique qui prédomine. Si la Ligue des Champions ne laissait guère d'espoir au continent, le rugby pouvait encore rallier le sud-ouest français. Raté.
Manchester-Chelsea, l'affiche promettait et n'a pas vraiment déçu même si la prolongation fut un brin longuette. On s'interrogera sur l'horaire très décalé et sur la pelouse, suffisamment dure pour provoquer des crampes l'heure de jeu à peine passée.
Les rouges auront entamé le match tambour battant avec un Ronaldo étincelant. Mené, Chelsea reprenait le fil du match tel un rouleau compresseur pas génial mais efficace. Quelques éclats pour autant de barres transversales auraient pu leur donner la victoire mais c'est aux tirs au but que finalement tout devait se régler. Terry, capitaine valeureux manquait la balle de match avant qu'Anelka ne flanche.
Cruel mais pas illogique pour un Chelsea en panne de solutions offensives et capable de cantonner Essien, un des meilleurs milieux du monde, au poste d'arrière droit. Dommage que Drogba soit sévèrement expulsé quand Tevez peut agresser Makelele en toute impunité.
Côté français, on retiendra l'excellent match d'Evra, détonant et de Makelele inaltérable. On sera plus réservé sur la prestation de Malouda intermittent et d'Anelka rentré tardivement et influent dans le mauvais sens. Sans en rajouter une couche, on peut quand même estimer qu'entre Trézeguet et Anelka il n'y a pas photo mais enfin...
Sans être fan de Manchester, le lillois que je suis ayant encore en travers de la gorge quelques confrontations douloureuses, il faut reconnaître la capacité de ce club à demeurer au top niveau et sa faculté à vivre dans la continuité. Bobby Charlton menant l'équipe vers la Coupe tandis que Ferguson fermait la marche, c'est tout de même quelque chose comme la haie d'honneur faite aux joueurs de Chelsea.
En rugby le stade des bons souvenirs, le Millenium accueillait l'équipe de la ville de Toulouse et l'équipe de la Province du Munster. Malgré les blessés, dont un Vincent Clerc effondré, malgré le public hostile, et malgré l'arbitrage, Toulouse aura longtemps pu croire en sa bonne étoile européenne. Un coup de génie de Cedric Heymans les avait même mis sur la voie royale. Mais le travail de sape des avants irlandais aura le dernier mot. Dommage. Dommage pour Toulouse qui aura tenté mais aura vu certains de ses leaders perdre pied à l'image de Pelous fantomatique en deuxième mi-temps comme tourte la conquête ou la charnière qui craque dans le dernier quart d'heure.
Dommage surtout pour le rugby car personne ne pourra me faire croire qu'il y a lieu de se réjouir de ce style de jeu stérile et terriblement ennuyeux ? Seule la mansuétude d'un arbitre habitué au Munster pour les avoir arbitrés en 1/4 et 1/2 a pu apprécier. Ce refus du jeu, cette non-combativité montée en stratégie, cet enterrement du ballon de première classe ne peut être le rugby de demain. Il y a pourtant une simple règle à respecter : qui n'avance pas avec le ballon, le perd. On aura trop vu 4-5 temps de jeu des avants irlandais se succéder sans qu'un mètre ne soit gagné.
Toulouse aura donc perdu la bataille du sol, la belle affaire. Mais à autoriser ce type de jeu le rugby n'a pas grand chose à y gagner.
Un rugby français qui pourra en tout cas compter l'an prochain sur Toulon et son armada étrangère au sein du top 14. Une nouvelle curiosité qui confirme le pouvoir d'attractivité de notre championnat. Le ballon rond ne peut pas en dire autant.
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