mardi 9 octobre 2007

Politique - le mauvais fil(l)on des prévisions


Qu'on se le dise, la France est en faillite, pas en difficulté ou en crise, non en faillite. Et c'est le Premier Ministre qui le dit. Alors...

Alors on peut le croire sans sourciller. En 2003, il est ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité lorsqu'il lança la réforme qui porte son nom ; le solde des comptes de la branche vieillesse était positif de 0.9 milliard d'euros. En 2007, nous devrions atteindre les... 4,6 milliards de déficit.
C'est dire son sens de la mesure, de l'anticipation et son pouvoir dès lors que, premier Ministre, il peut désormais jouer aux apprentis sorciers dans tous les secteurs.
Je sais amis objectifs, mais ai-je jamais dit que j'étais objectif, vous me direz que la conjoncture, la pyramide des âges, le poids des carcans administratifs... y sont pour beaucoup. Sûrement.
Reste qu'aux premières estimations lièes au trés médiatique bouclier fiscal, on peut légitimement s'interroger sur la capacité de ceux qui nous gouvernent à maîtriser leurs actions.
"Au 31 août, 2398 personnes se sont partagées 121 millions d'euros au titre du bouclier fiscal de 60%". Bon voilà qui a le mérite de chiffrer la réalité des choses.
Le problème survient lorque l'on se penche sur les prévisions de nos gouvernants : 93 000 bénéficiaires étaient attendus... c'est 38 fois plus en fait !
On se dit qu'ils n'ont guère été inspirés mais qu'après tout c'est tant mieux pour nos comptes. On pardonnerait presque ce qui ressemble tout de même à de l'incompétence, quoique... il y a un hic. Nos mêmes grands penseurs estimaient devoir rembourser en moyenne 4000 euros à chaque bénéficiaire, en réalité, c'est... 50 500 euros, 12 fois plus !
Disons le tout net, la faillite est inéluctable à ce compte-là : si l'on surestime autant ses recettes et minimise autant ses coûts que voulez qu'il arrive ?
N'importe quelle entreprise fonctionnant ainsi ne passerait pas l'année, n'importe quel créateur d'entreprise qui se serait à ce point trompé le payerait pour longtemps. Vous imaginez, vous, le restaurateur qui dirait à son banquier : "bon, je pensais faire 93 000 couverts finalement j'en ai quand même fait 2398" ou la société qui s'installe dans de nouveaux locaux mais peine car "on pensait payer 4000 euros de loyer, en fait il était de 50 500 alors forcément...".
C'est pas possible dans la vraie vie, vous avez raison. Mais dans la Second Life de nos hommes politiques, si. Reste plus qu'à espérer que dans ce monde économique virtuel, on trouve sous Matignon, quelques pépites d'or, un bon fil(l)on cette fois !

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