C'est peut être un effet indirect de la crise économique, ou un signe d'essoufflement façon malaise vagal, voire encore une provocation destinée à faire bouger le mammouth politique... toujours est-il que le remaniement ministériel amorcé cet été comme les tractations de partis qui s'en sont suivies ont débouché sur des ralliements plus discount que bling-bling.
Déjà, le prestigieux portefeuille du ministère de la Culture attribué à Frédéric Mitterrand n'avait finalement de valeur politique que pour le clin d'oeil patronymique.
Pour le reste, même les vieilles gloires de la Culture comme Jack Lang ou le député André Vallini n'ont pas donné suite aux appels du pied présidentiel. Généreusement présentée comme une volonté de rassembler mais régulièrement vendue comme une stratégie politique pour affaiblir l'adversaire, l'ouverture pâtit aujourd'hui de l'orgueil trop affirmé de son instigateur. Alors bien sûr il parait qu'un corse, le député radical de gauche Paul Giaccobi, va être de la partie, la belle affaire médiatique que voilà. Au-delà, tout prêt de l'au-delà même puisqu'il fut victime il n'y a pas si longtemps d'un grave souci de santé, Michel Rocard se retrouve à la tête d'une "commission de réflexion sur les priorités de l'emprunt national" en co-présidence avec Alain Juppé. En ces temps difficiles pour l'emploi des jeunes, il y a matière à ne pas s'inquiéter au moins pour l'emploi des vieux. Deux co-présidents pour une commission de réflexion sans s, cela fait cher le neurone certes mais en même temps l'objectif reste atteignable. Et comme il ne s'agit que de définir des priorités, nos deux ex premiers ministres respecteront à n'en pas douter leur écrasante feuille de route...
Et puis au coeur de l'été la mise en place d'un comité de liaison de l'UMP incluant Philippe de Villiers et l'inénarrable parti Chasse Pêche Nature et Tradition (CPNT) a joyeusement asticoté le landernau politique.
On notera que quelques semaines seulement après le scrutin des Européennes, rallier à la majorité présidentielle un anti-européen convaincu interpelle sur la sincérité des engagements pris lors de ce scrutin remporté, m'a t'on dit, haut la main par notre Président. On peut aussi en conclure, à la connaissance de cette tartufferie, que les abstentionnistes n'ont pas eu tort...
En même temps, le mouvement pour la France même enrichi du CPNT a récolté un bien médiocre 4.8% aux dernières européennes, pas de quoi booster véritablement la majorité si l'on tient compte des dommages collatéraux que peut engendrer ce rapprochement chez les souverainistes comme à l'UMP et au FN où l'on ne goûte guère ces acoquinements.
Si électoraliste soit-elle, cette main tendue provoque des remous et états d'âme. Mais devenue bien palichonne à gauche, l'ouverture se devait de trouver un nouveau terrain de jeu, ce fut la droite quitte à ce que cette ouverture à droite destabilise en premier lieu les acteurs de l'ouverture.... à gauche tout en relançant les extrêmes.
Quoiqu'il en soit le bilan est minime sur le plan politique et comptable mais il garantit une unité de façade redoutable en perspective des futurs échénaces présidentielles. Et c'est certainement le seul but de la manoeuvre, après avoir embourbé la gauche dans la tentation du pouvoir, la droite est élargie pour être sans doute mieux diluée et ne répondre, dans sa diversité, qu'à un seul chef, le Président.
Ce dernier possède en effet un atout redoutable dépassant de sa manche : la réforme des collectivités territoriales et sa menace à peine voilée : la diminution drastique du nombre d'élus. Alors même si l'on a des réticences idéologiques ou morales, ce n'est pas le moment de se faire mal voir quand on est élu territorial, mieux vaut filer droite, heu droit.
mardi 25 août 2009
Politique - L'ouverture version low-cost
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