En ces temps d'éloge du paraître et de recherche des plaisirs faciles, la lorraine n'est pas à la fête, mirabelle ou pas mirabelle. Fermetures de grandes industries, exclusion du top universitaire et délocalisations militaires s'enchainent inexorablement. Comme s'il était écrit que cette terre marquée par l'histoire devait payer encore et toujours au prix fort ses années noires.
Kleber et ses 800 salariés disparaissent de Toul sans même que la député locale, Nadine Morano, ne fasse le moindre acte notable. Battue aux municipales pour son immobilisme elle a été depuis récompensée de son inaction politique par un poste de Secrétaire d'Etat...
Mittal liquide son site de Gandrange, pourtant remis aux normes par des finances publiques puis racheté généreusement un euro symbolique. 850 salariés n'attendent plus le retour promis de notre médiatique Président un lendemain de nuit de noces. Mais ils ont revu le fils Mittal, aux côtés de Nicolas Sarkozy, dans une autre usine Mittal, celle du Creusot. C'était la fête, l'annonce de futurs EPR.... «l'Etat est prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires» disait il à Gandrange, rappelant, se croyant drôle, "Gandrange comme voyage de noces, y a pas mieux".
Au-delà de la plaisanterie c'est peut être une confidence parfaitement réfléchie qu'il lâchait là. La Lorraine n'a pas d'intérêt pour l'Etat français aujourd'hui.
Le plan Campus en atteste qui désigne les 10 grands pôles universitaires français qui seront soutenus financièrement par l'Etat. Aix-Marseille ou Toulouse s'y retrouvent, pas Nancy-Metz relégué au rang de campus prometteur (au même titre que Lille d'ailleurs)...
Cerise sur le gâteau pour la seule région française à payer de sa poche l'implantation tardive du TGV, les restructurations militaires imposées plus durement en lorraine que nul part ailleurs. Prés de 9000 emplois directs sont ainsi purement et simplement liquidés sans compter les emplois induits, la sous-traitance ou les services publics ni le manque à gagner économique et le traumatisme immobilier à prévoir.
Cocasserie de l'histoire c'est au moment ou cette réforme française est engagée sur le principe que le monde a changé et que, de puis le 11 septembre, la vraie menace est terroriste et ne justifie donc plus de troupes stationnées aux frontières, c'est à ce moment même donc, que les chars soviétiques envahissent la Géorgie comme aux plus beaux jours de la guerre froide...
Voilà qui fait beaucoup dans une région dévastée déjà par son passé sidérurgique et qui ne bénéficie pas d'un capital touristique suffisant pour développer une activité réelle.
Alors bien sûr Bitche ou Dieuze ça n'est pas Versailles, pas même la Lanterne, ni le fort de Brégançon ou, mieux, le Cap Nègre. Il y a bien plus d'intérêt à fêter une union pour la méditerranée qu'à regarder vers l'Est. Il y a plus Bling Bling de faire un saut à Saint Trop qu'à Saint Avold mais enfin, prudence Monsieur le Président, le lorrain est besogneux, volontaire, silencieux mais il saura vous garder en mémoire.
Cette mémoire que vous bafouez aujourd'hui au nom de principes erronés et de calculs politiciens, cette mémoire exprimée par le 2° Régiment du Génie de Metz présent en Moselle depuis... 184 ans et que vous allez dissoudre sans autre forme de procès : "Lorraine me garde". Plus qu'un avertissement.
lundi 18 août 2008
Territoire - La Lorraine pas assez bling bling
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4 commentaires:
La Lorraine abandonnée à son triste sort, c'est le cas depuis que nous n'avons plus aucun élu capable de peser à Paris.
Y'en a t il eu un jour depuis 25 ans ?
Je ne sais pas si les élus lorrains "pèsent" mais les élus de la République, eux, sont lourds !
pourtant le dédé y fait quand même son quintal non ?
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