Ah qu'il était prometteur et revigorant ce contrat décroché par l'avionneur européen auprès de l'US Air Force ! un coup d'éclat inattendu et bienvenu qui nous rapprochait encore un peu plus de nos nouveaux amis. Oui mais il y avait un mais, un gros mais puisque la Cour des Comptes en personne soutient le recours de Boeing... ambiance.
L'heure est à une certaine désillusion dans le camps français tant il apparaît clairement que l'Etat américain en ces temps difficiles a repris la main sur ce sujet sensible.
On ne badine pas avec la défense aux USA et la proximité légendaire du pouvoir avec les vendeurs d'armes trouvent aujourd'hui un nouvel écho. La période des élections présidentielles pourtant propice à l'inaction n'aura pas suffit. 35 milliards d'euros que voulez vous ma bonne dame en ces ans de dollar faible ça ne se refuse pas même au nom de l'objectivité et de la performance. Car le ravitailleur Airbus est un produit meilleur, personne ne le conteste pas même les cousins de l'Oncle Sam. L'enjeu est ailleurs. C'est ce que Nicolas Sarkozy appelle chez nous la realpolitik même si à l'époque il ne manquait pas de saluer "un succés historique", la belle histoire n'aura donc pas duré...
C'est aussi le même protectionnisme dont bénéficie Airbus en Europe et dont il profitera encore goulument à travers le récent livre blanc des armées qui fait la part belle à de nécessaires équipements.
Etait-il donc si raisonnable d'espérer tant ? L'appel d'offres risque d'être remis en cause, le partenaire américain d'Airbus pourrait même se rallier à la bannière étoilée de son concurrent, c'est dire l'ambiguité du moment...
Contexte amusant vu d'ici, ce sont les libéraux conservateurs qui ont oeuvré à la défaite de Boeing et les démocrates éclairés qui hissent haut les couleurs.
Pourtant Airbus n'avait pas lésiné sur l'arme fatale de la séduction en promettant l'assemblage made in US. Une délocalisation qu'il fallait saluer sans bien comprendre pourquoi...
Mais la revanche du géant Boeing est à la hauteur du scandale subit, des collusions dénoncées, des démissions volontaires, des amendes records (615 millions !) qu'il a affronté.
Cerise sur la gâteau EADS avait bien besoin d'un chantier outre-atlantique pour détourner l'attention d'une actualité locale plutôt lourde, les mises en examen se succédant à un rythme plus soutenu que la fabrication de ravitailleurs...
Evidemment pour justifier notre retour dans l'OTAN c'est un peu rapé mais comme dit Georges W, "La France a été la première amie des États-Unis et au cours des siècles nos nations sont restées unies lors des moments clef. L’histoire récente a prouvé qu’aucun désaccord ne peut entamer les liens profonds qui existent entre nos nations".
Il n'y a donc pas à s'inquiéter.... faut juste accepter sa vraie taille, jouer dans notre division, un peu comme à l'Euro, être qualifié c'était finalement déjà pas mal.
lundi 23 juin 2008
Economie - Airbus et la raison d'Etats-Unis
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