Il y a quand même des signes du destin pour le moins curieux. Cynthia a ravagé le littoral vendéen et moi pépère je suivais ça de loin, par télévision interposée. A 1000 kilomètres de là, pensez donc, je ne pouvais pas faire beaucoup plus...
Oui mais voilà, Cynthia, c'est pas de la petite tempête pour plaisancier du dimanche non c'est la vraie, la puissante, l'insidieuse. D'ailleurs cette nuit, ni une ni deux elle s'est introduit jusque dans ma chaudière. Le coup bas, la catastrophe naturelle microscopique, le manque de bol intégral. Et alors que le thermomètre dehors glisse sous 0, celui d'entre les murs affiche un timide 16°. Et la nuit ne fait que commencer. Faut dire que la société de maintenance devait être partie bénévolement porter secours aux sinistrés de l'océan car pour me secourir moi, "C'est pas avant samedi mon bon monsieur". Bébé ou pas bébé, il n'y a pas à discuter, les plannings sont les plannings. Pour me rassurer la société a tout de même tenue à me préciser qu'un dépanneur passerait "entre 8h et 17h" ce qui pour le coup effectivement laisse planer un vrai sentiment de confiance...
Et me voilà presque grelottant, oublié de la solidarité médiatique qui règle notre empathie. Un ami me faisait d'ailleurs justement remarqué ce matin: "Faut dire que tu as mal choisi ton moment : on vient à peine d'oublier Haiti qu'une tempête fracasse la France alors que la semaine prochaine attaque les Restos du Coeur". Et oui j'aurais du être plus attentif, faire appel à un agent ou provoquer la panne à bon escient, ça m'aurait assuré une couverture et par ce froid toute couverture est bonne à prendre. J'imaginais déjà les voisins postés devant la maison à la lueur de leur bougie, les cars des télévisions déployer leurs paraboles pour ne rien manquer de cette nuit d'angoisse, les dons affluer du monde entier tandis que les premières mascottes à mon effigie se vendaient sur e-bay. Et même le Préfet venir jusque ma porte pour me tendre un téléphone d'un air inspiré : "Le Président souhaite vous parler".
Ah je la tenais mon heure de gloire, mon meilleur rôle, celui de la victime héroisée sur l'autel des courbes d'audience. Pour le coup je me voyais même en rajouter un brin en laissant mon frigo ouvert et en faisant mine de me moucher. Après il ne s'agit pas d'en faire trop non plus. Je ne me voyais pas sortir un bébé congelé en conférence de presse, cela a déjà été fait en plus. Une sacrée aventure humaine que j'aurais pu raconter en direct sur twitter puis ensuite sur tous les plateaux à la mode avant de délivrer des exclusivités jamais racontées dans Paris Match et des photos de moi tout nu sous la couette malgré le froid pour Entrevue. Me restait plus qu'à écrire un livre et la boucle était bouclée. Quelques années plus tard j'aurais été un candidat naturel pour un Koh Lanta spécial Alaska ou une ferme célébrités à Vladivostok.
Et bien non la faute à ce fichu calendrier des catastrophes mon anonymat suit la courbe de ma température. Rageant. Au moins ça réchauffe !
Au moins puis je mesurer la solitude de ses stars déchus du show-biz, du sport ou de la politique qui voient les projecteurs ne jamais plus se braquer dans leur direction et malgré leurs tentatives désespérées pour attirer l'attention, il reste seul, dans le noir et le froid d'une popularité qui s'en est allée à jamais. Et pour eux un réparateur ne viendra plus entre 8h et 17h même un samedi pour leur rétablir le contact...
Alors tant pis pour cette fois. Mais la vie est ainsi faite que je ne désespère de trouver la bonne fenêtre de tir la prochaine fois pour valoriser mon malheur cathodique.
vendredi 5 mars 2010
Et les médias me battirent froids...
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2 commentaires:
Voilà qui jette un froid, même si ça fait chaud au coeur de constater qu'on se caille un peu partout !
Thanks ggreat blog
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