Sacré imbroglio en effet pour le patron d'EDF qui, en plein conflit ouvert avec Areva, quel hasard, se voit montré du doigt. Déjà que son double emploi privé chez Véolia et public chez EDF prêtait à discussion, alors apprendre qu'il touche une rémunération à chaque fois...
il faut dire que, en dehors des cercles d'initiés du CAC 40, c'est quand même un peu la crise et son cortège de licenciements, de perspectives sombres et peu rémunératrices pour la plupart...
et puis côté Véolia comme EDF, les tarifs n'ayant pas tendance à baisser, le payeur moyen a des raisons de s'interroger.
C'est vrai que je n'avais jamais compris le slogan d'EDF "Nous vous devons plus que la lumière" vu qu'en fait je ne leur demande que la lumière. Tout simplement, ce slogan ne m'était pas destiné mais s'adressait au patron du groupe. Effectivement, il reçoit plus que la lumière avec un salaire dépassant le million et demi d'euros qu'il couplait donc avec un petit quelque chose de Véolia de l'ordre de 450 000 euros seulement. Limite mesquin.
S'il a finalement renoncé à cette dernière attention, sous la pression dit-on de l'Elysée, le mal est tout de même fait, la faute notamment à des ministres qui se sont succédés en explications vaseuses pour justifier l'injustifiable...
La plus mal à l'aise dans cette affaire était Christine Lagarde qui, à la nomination de M. Proglio avait tenue à préciser combien à ses yeux deux salaires cumulés n'étaient pas envisageable. Version qu'elle confirme aujourd'hui en esquissant une pirouette : il ne s'agit pas de deux salaires mais d'un salaire et d'une indemnité, nuance... l'honneur serait donc sauf. Troublant cependant qu'Eric Woerth confessait l'inverse : "« Henri Proglio a deux responsabilités donc deux salaires ».
Nuance, ce n'est pas vraiment le terme qui personnifie le mieux Christian Estrosi, lequel a volé au secours du grand PDG en justifiant par le fait qu'il était ... bon et « Il faut faire preuve d'un peu de courage si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d'industrie pour diriger nos plus grandes entreprises. " Ah que j'aimerais aussi qu'on fasse preuve de plus de courage à mon égard, courage s'assimilant pour l'occasion à des centaines de milliers d'euros...
Copé également en appelait au courage, « Il faut être à contre-courant, c'est courageux » de dire qu'il faut bien payer les grands patrons." Le courage est alors celui des politiques capables d'oser offrir de tels salaires. La boucle est ainsi bouclée sur le compte de l'argent public tout de même. Philippe Seguin se retourne t'il déjà dans sa tombe ?
Luc Chatel ou Frederic Lefevre y sont également allés de leurs calculs hasardeux et souvent faux pour nous expliquer combien sa rémunération était normale, régulière... une pédagogie nécessaire semble t'il car notre émoi n'est pas légitime, il résulte simplement de notre mauvaise compréhension. Car en plus d'être pauvres, nous sommes bêtes ce qui, il est vrai, ne facilite pas la tâche de nos dirigeants. Du coup, il se rémunère beaucoup, évidemment.
Il est vrai qu'à l'heure des déficits records, on n'est tout de même pas à un million près surtout si on veut avoir de l'électricité...
Par contre, à quelques semaines des élections régionales, et à quelques jours d'une intervention télévisée, une polémique de plus avec de forts relents d'élitisme exacerbé, ça pouvait ne rien rapporter de bon. Le bouclier fiscal, les milliards aux banques et à l'industrie automobile ça donnait déjà le tournis... le placement du fiston ou le coût des sondages n'ont rien arrangé.
Fin de la double rémunération et donc, imparable, fin de la polémique. On ne va tout de même pas chipoter sur son seul million six d'EDF, il faut bien qu'il ait un salaire le gaillard...
D'où un nouveau slogan à venir pour l'opérateur public, mais plutôt du genre "Parce qu'il le vaut bien" alors...
Reste que cette montée au créneau de nos gouvernants interpelle. pourquoi ce discours lénifiant et pour tout dire indéfendable ?
Problème de caste sans doute, volonté de défendre à tout prix la méritocratie des petits cercles de décideurs qui se cooptent et s'échangent les bonnes manières au sein de nombreux conseils d'administration.
Je ne peux pas trop dire, je n'en fait pas partie et comme en plus je n'ai pas de courage et encore moins de double emploi, vous imaginez le fossé qui nous sépare...
Il ne faut pas s'étonner tout de même que face à de tels montants, le courant ne passe plus entre nos élites et la basse populace. Mais Proglio s'en fout, le courant il doit aussi l'avoir gratuitement...
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4 commentaires:
JOLI titre ! Bravo !
Clin d'oeil satirique sur le sujet et sur d'autres choses sur :
http://douillon.canalblog.com/
Bons Sourires
JEAN PATRICK
Proglio, nous allons bientôt lui devoir plus que la lumière ...
Désolé, c'est redondant, mais tellement vrai !
en tout cas, tout le monde est au courant !
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